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En cette période de récoltes de la saison A, depuis la mi-décembre, malgré des récoltes en dessous de la normale, les ménages améliorent leur consommation alimentaire et dépendent actuellement de leur propre production. Cette amélioration pourra ainsi soutenir la stabilité des prix et permettre un fonctionnement soutenu des marchés locaux et une réduction de la demande en produits de base importés.
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En l’absence de toute confirmation du nouveau variant du COVID 19 en RDC, selon les chiffres du gouvernement, l’augmentation à ce jour du taux de létalité et du nombre de cas testés positifs respectivement de 3 % et 20 % laisse croire à l’évolution possible du virus. La RDC qui compte déjà 23.889 cas positifs au COVID-19, soit 40,2 % de plus depuis les deux derniers mois, pourra donc faire face à une nouvelle vague de contamination et s’attendre au renforcement éventuel des mesures de restrictions en vigueur.
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Dans un contexte de récoltes inférieures à la normale et des ménages faisant face aux effets des dernières inondations, et malgré la relative accalmie observée dans certaines zones de conflits, certaines régions du pays resteront en phase de crise (Phase 3 de l’IPC), notamment dans l’est et dans le Kasaï. En revanche, le centre-est et sud-est, avec des territoires ayant connu une campagne agricole complète seront en situation de stress (Phase 2 de L’IPC). Les zones du Nord seront-elles en phase minimale (Phase 1 de l’IPC)
Situation actuelle
Contexte politique général : La situation humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC) demeure préoccupante face à une crise complexe et prolongée. En 2019, une transition politique avait été menée pacifiquement et l’ampleur de la violence avait diminué, en particulier dans la région des Kasaï. En 2020, la situation humanitaire s’est détériorée dans un contexte marqué par des conflits persistants à l’est et une aggravation des violences dans plusieurs parties du pays. A cela s’est ajouté l’épidémie de COVID-19 qui a miné la croissance économique du pays alors même que la majeure partie de la population congolaise se trouvait déjà dans une situation d’extrême pauvreté. On observe également la limitation d’accès des populations à des services sociaux de base de qualité.
Conflits et mouvements des populations : Les conflits armés et les catastrophes naturelles continuent de provoquer des mouvements de population importants dans l’est du pays ainsi que de nombreux et sérieux incidents de protection. La RDC abrite l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde et la plus nombreuse sur le continent africain. Selon OCHA, le pays compte actuellement 5,2 millions de personnes déplacées internes, dont quelques 1,4 million de personnes retournées et 527 000 personnes réfugiées et demandeurs d’asile des pays voisins. Les attaques ou affrontements armés et les conflits fonciers et intercommunautaires constituent les principales causes de déplacements internes à près 98 %. Ces déplacements occasionnent des perturbations voire la perte des moyens d’existence des populations, notamment ceux des ménages cultivateurs qui n’ont plus accès aux terres. Dans certaines zones, l’amélioration du contexte sécuritaire a contribué à des mouvements de retour des populations notamment dans la région des Kasaï, les provinces du Sud Kivu, et du Tanganyika.
On note également dans les provinces du Sud Ubangi et du Bas Uele un afflux de réfugiés centrafricains. L’insécurité observée à la suite des violences électorales en République Centrafricaine (RCA) a occasionné le déplacement des ressortissants centrafricains dans plusieurs localités des provinces précitées. La première semaine de janvier 2020, plus de 15 000 réfugiés centrafricains ont été enregistrés. Cette récente arrivée rend encore plus vulnérable la communauté autochtone (environ 3 500 personnes), qui subit déjà des pressions sur ses moyens d’existence et autres ressources locales.
Pandémie de COVID-19 et autres épidémies : On compte en RDC cinq maladies à potentiel épidémique et sous surveillance en 2020 : la COVID-19, la maladie à virus Ebola (MVE), la rougeole, le choléra et le paludisme.
La COVID-19, dont le premier cas a été déclaré en RDC en mars 2020, continue à profondément affecter les moyens d’existence des ménages les plus vulnérables. La deuxième vague de la pandémie que connaît actuellement la RDC, plus importante que la précédente, continue à se répandre sur de nouvelles zones qui n'avaient pas encore été touchées. Le nombre des nouvelles personnes contaminées continue à augmenter rapidement, particulièrement dans les provinces de Kinshasa, du Kongo-Central et du Nord-Kivu. A la mi-février 2021, la RDC a enregistré 23 751 cas confirmés sur l’ensemble du territoire national avec 688 décès (soit un taux de létalité de 2,9 pour cent). Le gouvernement avait réajusté les mesures de restriction prises auparavant, en levant l’état d’urgence sanitaire depuis le 21 juillet 2020, suivie de la réouverture des marchés, des écoles et des lieux de culte, la reprise des activités économiques, administratives et commerciales, les rassemblements, réunions et transports en commun, la libre circulation des personnes et des biens sur le territoire national et la reprise des vols internationaux et la réouverture des frontières de la RDC, mais les mesures barrières d’hygiène restant en place (port du masque obligatoire, distanciation physique). Avec le supposé nouveau variant, la stratégie du gouvernement de la RDC et celle des pays voisins est celle de rendre accessible le test en optant pour des tests rapides, au niveau des populations pour dépister le maximum des personnes et ainsi prévenir les contaminations car plus vite un statut est connu, mieux la chaine de contamination est brisée. Les gouvernements ont procédé par la réduction concertée du coût de test qui est passé de 50 $ avec le PCR à seulement 5 $ avec le test rapide.
En outre, l’épidémie de rougeole qui a fait plus de 7 000 morts en RDC a été déclarée éradiquée par le ministre de la santé le 25 août 2020. En revanche, le choléra reste très présent dans le sud-est du pays et remonte jusqu’au Nord-Kivu à la suite des inondations dans le territoire d’Uvira. Les infections respiratoires aiguës restent encore très élevées dans toutes les provinces de la RDC.
Il conviendra également de signaler la résurgence de la maladie à Virus d’Ebola (MVE) en ce mois de février, dans la localité de Biena, territoire de Lubero au Nord-Kivu sur un survivant de MVE, à peine 4 mois après que le gouvernement l’ait déclaré vaincue dans la province de l’équateur après avoir causé la mort de 55 personnes sur un total de 130 cas rapportés. La situation de Beni reste sous contrôle des équipes sanitaires.
Conditions agroclimatologiques : le cumul des précipitations enregistrées en RDC depuis la dernière campagne agricole marque une nette déviation par rapport à la moyenne des 10 dernières années. Il pleut plus que d’habitude avec une distribution des pluies irregulière et atypique, ce qui explique les inondations enregistrées au cours des dernières campagnes agricoles, dans certaines zones du pays. On note, par exemple, pour la campagne 2020-2021, jusqu’en février, un cumul de 1992 mm de pluie alors que la moyenne des 10 dernières années, en cette même periode se situe autour de 1109 mm, selon les observations de l’USGS (Unated States Geological Survey), un écart de 79 pour cent.
Production céréalière dans les pays voisins : La disponibilité de céréales dans le sud-est de la RDC dépendent fortement des importations en provenance des pays de l’Afrique australe dont la Zambie, , la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Les conditions agroclimatiques dans ces pays ont généralement été propices au développement des cultures. Ces pays qui constituent des bassins de production pour le maïs ont, au cours des précédentes campagnes connu des périodes de sècheresse qui ont fortement impacté sur le rendement des cultures. Au cours de la dernière campagne agricole 2020-2021, les conditions climatiques ont été favorables pour la conduite d’une saison agricole normale en dépit des quelques variations mineures. Les fermiers Zambiens, grâce aux subventions de l’état, ont réussi à produire les 3 millions de tonnes planifiées et qui ont permis de couvrir les stocks stratégiques estimés à 1,8 millions de tonnes. La dépendance du maïs en provenance de ces pays est estimée à 70 % des besoins, pour le Haut Katanga.
On note également pour cette campagne agricole l’invasion des criquets migrateurs africains (CMA) en Angola, au Botswana, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe depuis 2020 qui constituent une menace pour la production agricole dans ces pays. Des efforts des gouvernements et des parties prenantes pour contrôler l'épidémie acridienne sont actuellement en cours, et on s'attend à ce que l'impact des CMA sur la production agricole soit minime à la lumière des mesures de lutte prises.
Campagne agricole 2020/2021 : Du fait des conflits, cette campagne agricole 2020-2021 a été la moins performante des trois dernières campagnes dans la zone est, avec des récoltes de la saison A estimées inférieures à la normale, ne pouvant couvrir les besoins des ménages que pour une durée de stock réduite estimée à un mois et demi. On note des pertes importantes du fait des inondations des surfaces cultivées notamment dans le Tanganyika, lesquelles ont détruit les routes de dessertes agricoles rendant plus difficile l’évacuation de cette faible production vers les centres de consommation. On notera également qu’en dépit du retour massif des populations déplacées dans leurs zones de provenance, la reprise agricole bien qu’effective sur la région de Kasaï, n’a pas été effective sur tous les territoires.
Marchés et prix des denrées : Depuis les deux derniers mois, on a assisté globalement à une stabilité de prix des denrées alimentaires de base sur les marchés locaux, justifiée par les récoltes de la saison A dans le nord-est et le centre-est du pays. Ces dernières améliorent la disponibilité alimentaire locale. Sur les marchés de Beni, Bukavu, Bunia, Goma, Kalemie et Uvira; les prix des principales cultures vivrières accusent, en ce moment, une tendance à la baisse comparé au précédant mois. Cependant, comparé au mois de janvier de l'année passée, les prix des principaux produits ont connu une hausse principalement à la suite de la dévaluation de la monnaie locale qui a perdu près de 12 % de sa valeur par rapport au dollar américain depuis l’apparition de COVID-19 selon la banque centrale du Congo (BCC), à la suite de l'effondrement de l'économie nationale. Le taux d'échange de la monnaie locale (CDF) face au dollar américain reste stable depuis le mois de janvier favorisant ainsi la stabilité du prix des produits importés comme l'huile végétale raffinée et le riz importé.
Taux de change : En ce mois de février 2020, le comité de conjoncture économique (CCE) a noté une stabilité de franc congolais se situant entre 1980 et 2015 franc congolais pour un dollar américain, une situation qui augure un bon comportement des prix des principaux produits sur les marchés.
Malnutrition Aiguë Globale (MAG) : La malnutrition demeure une problématique humanitaire majeure en RDC et ce depuis plus de deux décennies. La crise nutritionnelle affecte en particulier les groupes les plus vulnérables (les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes vivant avec le VIH et la tuberculose). En RDC, un enfant de moins de cinq ans sur 15 et un enfant de moins de cinq ans sur deux souffrent respectivement de malnutrition aiguë ou d’un retard de croissance. Selon OCHA, on compte près de 4,4 millions de personnes souffrant de malnutrition aiguë, dont 3,4 millions d’enfants de moins de cinq ans. Le taux de prévalence de la malnutrition aiguë globale s’élève à 6,5 % et celui de la malnutrition chronique à 42 %. Selon le bulletin de surveillance de PRONANUT (Programme national de Nutrition) du troisième trimestre 2020, considérant toutes les 519 zones de santé, 63 sont en alerte (soit 12 %), 257 zones de sante sont à suivre de près (soit 50 %) et seules 28 % des zones de santé sont sous contrôle. Les quatre provinces les plus touchées sont l’Equateur, le Kasaï Oriental, le Maniema et le Haut Katanga. La faible disponibilité alimentaire associée aux épidémies récurrentes de rougeole et de choléra justifient cette situation.
Assistance Humanitaire : De nombreux programmes d’assistance humanitaire sont mis en place, notamment par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et d’autres partenaires humanitaires, qui contribuent à l’amélioration des résultats de la sécurité alimentaire par endroits, auprès des personnes vulnérables en besoin d’assistance. Faute de disposer des données à jour, il est difficile d’évaluer avec précision, l’impact de cette assistance sur les résultats de la sécurité alimentaire. Cependant, en 2020, 15,6 millions de personnes étaient dans le besoin, dont 8,6 millions avec des besoins aigus, et la réponse humanitaire, qui couvrait 35% jusqu’en novembre 2020, reste encore faible, au regard des besoins.
En plus, l'accès humanitaire à l’ensemble des populations dans le besoin demeure une préoccupation majeure en RDC. Les opérations des acteurs humanitaires sont limitées ou entravées en raison de l'insécurité, du manque d’infrastructures et de l'enclavement de certaines zones du pays
Résultats actuels de la sécurité alimentaire : En cette période de récoltes de la saison A dans le nord-est et le centre est, la consommation alimentaire est en amélioration. Cependant, de nombreux ménages qui n’ont pas eu accès à leurs terres agricoles doivent recourir au marché pour leur alimentation de façon inhabituelle. Pour ce faire, ils font appel à des stratégies d’adaptation en lien avec des nouvelles opportunités économiques pour reconstituer leur revenu telles que le travail journalier agricole et non agricole, la vente de bois de chauffe et le petit commerce pour certains. Certains ménages sont contraints de faire usage des stratégies liées à la consommation alimentaire notamment la réduction du nombre de repas et la consommation des aliments moins chers et moins préférés, lorsqu’ils n’ont pas accès à ces stratégies.
Par conséquent, de nombreux ménages dans les zones de conflits et des catastrophes naturelles notamment le Nord-Kivu et Sud Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et une partie demeurent en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), pendant que ceux de la zone nord et une partie du centre-est sont respectivement en situation Minimale (Phase 1 de l’IPC) et de Stress (Phase 2 de l’IPC).
Suppositions
Le scénario le plus probable de février à septembre 2021 est basé sur les hypothèses suivantes au niveau national
- Contexte politique général : Etant donné la délicatesse du contexte politique en RDC et malgré l’évolution positive observée à travers la création de l’union sacrée et la nouvelle majorité à l’assemblée nationale actuelle, et les négociations entre les différents groupes à travers le pays, on s’attendrait en 2021 à un statu quo avec un niveau de violence qui serait similaire à celui de 2020. Les fractures politiques existantes continueront à être exploitées, exacerbant le niveau d’insécurité dans les zones en crise.
Par ailleurs, le processus de transition de la MONUSCO en 2021 pourrait influer sur les contextes locaux dans lesquels il sera mis en œuvre et amener un regain de l’insécurité dans certaines zones de conflits.
- Conflits et mouvements des populations : Les conflits armés et les catastrophes naturelles à savoir les inondations, et les éboulements à la suite du mauvais ruissèlement des eaux pluviales continueraient de provoquer des mouvements de population importants dans l’est du pays.
- Conditions agroclimatologiques:. Malgré les conditions climatiques favorables selon les previsions de CPC (Climate Prediction Center), et prenant en compte la poursuite probable des conflits et mouvements des populations qui perturberaient la conduite de la campagne agricole prochaine on s’attendrait à une saison agricole qui serait en-dessous de la moyenne dans l’est du pays mais normale dans le reste du pays.
- Production céréalière dans les pays voisins : Les précipitations en Tanzanie et en Zambie ont généralement été propices au développement des cultures. Les prévisions saisonnières pour le reste de la saison 2020/2021 indiquent une probabilité de précipitations proches de la normale dans la plupart des régions de ces pays, la production agricole devrait donc être proche de la moyenne pour la saison 2020/2021, en dépit de la présence des CMA en Angola, au Botswana, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe depuis 2020. On pourrait s'attendre à ce que l'impact sur la production agricole soit minime à la lumière des mesures de lutte prises.
- Pandémie de COVID 19 : Suite à l’augmentation de nouveaux cas continue, les mesures sanitaires préventives adoptées au niveau global et national devrait continuer à affecter les conditions de vie des ménages congolais les plus vulnérables en 2021. Malgré l’assouplissement progressif des mesures nationales mises en place, pour limiter la propagation de l’épidémie, avec notamment la fin de l’état d’urgence sanitaire décrétée le 21 juillet 2020, le fait que plusieurs pays voisins tels que le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda n’aient toujours pas officiellement réouvert les frontières au grand public, la reprise effective des échanges transfrontaliers est peu probable pendant la période de scenario. Les ménages dépendant de ce type d’activité verraient leurs revenus à la baisse.
- Situation Macroéconomique et monnaie locale : Se basant sur les éléments du rapport de la Banque Centrale du Congo (BCC) qui stipule que sur le plan interne, la conjoncture reste marquée par une relative stabilité du cadre macroéconomique attestée par la stabilité de la monnaie sur le marché d’échanges et le regain d’optimisme des opérateurs économiques (le franc congolais s’est légèrement déprécié de 0,2% en rythme mensuel situant le taux d’échanges entre 1.965 CDF et 2.019,2 CDF pour 1 USD), on pourrait espérer une reprise économique effective à travers le pays.
- Main d’œuvre non-agricole (extraction minière) : Malgré la légère baisse des cours mondiaux des principaux produits d’exportation de la RDC, notamment le cuivre (0,3%), le cobalt (0,7%) et le pétrole (1,3%), selon le rapport de la commission de Conjoncture économique de la BCC de Décembre 2020, les travailleurs journaliers miniers continueront à fournir leurs services à un niveau normal, comme par le passé.
- Fonctionnement des marchés : Avec la stabilité annoncée de la monnaie congolaise, et une saison agricole attendue en dessous de la normale dans le nord-est et le centre-est, on pourrait s’attendre à des récoltes qui amélioreront la disponibilité locale pour une courte période et stabiliseraient les prix des denrées sur les marchés locaux. Dans la partie est de la RDC, les disponibilités apparentes en cette période de récoltes pourraient vite s’épuiser et les marchés feront face à une forte demande locale qui ne sera couverte que par des apports extérieurs à travers les importations des produits de base.
- Echanges transfrontaliers : avec les mesures mises en place pour franchir les frontières, lesquelles ne permettent pas aux petits commerçants une reprise effective de leurs activités, on pourrait s’attendre à une baisse du niveau des flux transfrontaliers informels qui vont se traduire par des volumes d’échanges de plus en plus limités et encore inférieurs à la normale en 2021. Ce sera le cas avec l’Ouganda et le Rwanda
- Evolution de la Malnutrition Aiguë Globale (MAG) : Etant donné qu’actuellement, près de 4,4 millions de personnes souffrent de malnutrition aigüe, dont 3,4 millions d’enfants de moins de cinq ans, avec des taux de prévalence qui s’élève à 6,5 pour cent pour la MAG et à 42 pour cent pour celui de la malnutrition chronique, (MC), et compte tenu de la saisonnalité des maladies et de la présence de la petite soudure dans la période d’ avril à juin 2021, la malnutrition devrait augmenter pendant la période de projection pour baisser ensuite en période de récoltes de juin, lesquelles vont ameliorer les disponibilités et l’accès alimentaires dans la zone analysée. qui va améliorer
- Insécurité à l’extérieur : L’instabilité du contexte sécuritaire et sociopolitique dans les pays voisins (RCA, Ouganda, et Soudan du sud) pourrait causer des nouveaux afflux de personnes réfugiées ou empêcher le retour de personnes réfugiées en RDC vers leurs pays d’origine.
- Assistance Humanitaire : Sur une population totale de 103,2 millions d’habitants, OCHA estime à 19,6 ,millions le nombre de personnes dans le besoin d’assistance en 2021, soit une augmentation de 61 % par rapport à 2020. Il est probable que l’assistance continue à améliorer les résultats de la sécurité alimentaire dans certains endroits, mais nous ne disposons pas de données précises au moment de la rédaction de ce rapport sur le financement humanitaire pour 2021. L’accès humanitaire continuera à être restreint dans certaines zones en raison de l’insécurité ou des contraintes physiques, en particulier pendant la saison des pluies.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire :
Entre février et mai 2021 on observera la petite soudure dans le nord-est et centre-est et en même temps le début des premières récoltes de la saison culturale B. Les ménages des zones affectées pourront éprouver des difficultés pour s’alimenter jusqu’aux prochaines récoltes de juin 2021. Etant donnée que cette période de soudure reste courte, les très pauvres et pauvres pourront engager des stratégies d’adaptation liées à la consommation alimentaire et quelquefois à la vente d’actifs non productifs. Les zones les plus affectées par le conflit ou les inondations qui limitent l’accès à la nourriture et aux moyens d’existences resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) notamment l’Ituri, le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, le Tanganyika et le Kasaï Central. Les provinces de Lomami, Sankuru, Kasaï oriental, ex-Katanga qui sont en récupération des conflits récemment, qui ont moins accès à leurs moyens de subsistance normaux, et qui ont toujours des populations déplacées ou récemment retournées seront en Stress (Phase 2 de l’IPC). En revanche, les provinces de Haut-Uele, Bas-Uélé, Tshopo et une partie du Maniema qui sont plus calmes resteront en situation de sécurité alimentaire (Phase 1 de l’IPC) avec un accès normal à la nourriture et aux revenus.
Entre juin et septembre 2021 on observera le début de la grande soudure dans le nord-est, le centre-est et le sud-est de la RDC, la situation des ménages dans la seconde moitié de cette période, sera de plus en plus difficile sur l’ensemble de la zone avec un accès limité à la nourriture du fait de l’épuisement précoce des stocks, on estime que les récoltes de juin pourront soulager les populations qui auraient commencé à développer des stratégies d’adaptation négatives. Certaines zones de l’est qui connaissent les effets de la crise prolongée resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) notamment l’Ituri (Irumu et Djugu), Sud-Kivu (Uvira, Fizi) et le Nord-Kivu ; cependant, les provinces de Tanganyika, Lomami, Sankuru, Kasaï oriental Kasaï, le Maniema, l’ex-Katanga qui essayent de se stabiliser, où les ménages ont un meilleur accès à la nourriture et aux revenus, seront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC). En revanche, les provinces de Haut-Uele, Bas-Uélé, Tshopo qui n’ont pas connu des chocs importants resteront en sécurité alimentaire (Phase 1 de l’IPC).
Événements qui pourraient changer le scenario
Événements possibles au cours des six mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable au niveau national.
Zones | Evénements | Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire |
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Ituri, Nord Kivu, Sud Kivu, Tanganyika, Maniema | Evolution négative de la situation sécuritaire | Une recrudescence de violence des groupes armés contre les populations locales et l’armée nationale pourrait augmenter les mouvements des populations qui abandonneraient leurs moyens d’existence. L’accès aux personnes en besoin serait limité. Aussi, un plus grand nombre des ménages pourrait basculer en une phase plus sévère. |
Ituri, Nord Kivu, Sud Kivu, Tanganyika, Maniema, Kasaï | Détérioration continue de routes de desserte agricole | Impact négatif dans la zone et qui pourrait fragiliser les échanges entre territoires et les disponibilités des denrées sur les marchés |
Irrégularité des pluies en pleine saison culturale | L’excès et/ou carence/retard des pluies impactant sur le cycle végétatif et finalement sur la production agricole et pouvant exacerber les dégâts des inondations. | |
Détérioration de la situation politique globale | Cette situation pourrait aboutir à un éclatement général des manifestations publiques et la multiplication des conflits provoquant ainsi de nouveaux mouvements de population. |

Source : UNHCR/OCHA
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.