Les conflits continuent à limiter l’accès aux moyens d’existence des ménages des zones affectées

La région des Kasaï et celle du Tanganyika se trouvent actuellement en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) du fait des conflits intercommunautaires récurrents. Par ailleurs les parties au centre de ces deux zones par contre sont en situation de Stress, (Phase 2 de l’IPC).  La période de soudure qui a démarré plus tôt que d’habitude faute des disponibilités suffisantes nécessitera une assistance humanitaire d’urgence dans ces zones en crise pour sauver les vies des plus vulnérables et préserver leurs moyens d’existence.

Tenant compte de la dépendance accrue aux approvisionnements en provenance des territoires et provinces voisines moins affectées (Demba, Nweka et Sankuru), dans la région des Kasaï, la reprise du trafic ferroviaire sur le tronçon Kananga Mwene-Ditu, fermé depuis le début des conflits, et la levée de l’interdiction d’exportation de mais zambien, devraient être une opportunité pour maintenir un niveau d’approvisionnement moyen de la zone en denrée alimentaire de base notamment le maïs. 

Selon les prévisions agro climatiques de la NOAA, les précipitations cumulatives saisonnières de septembre et octobre 2017 jusqu'en avril 2018 sont susceptibles d’être moyennes ou au-dessous de la moyenne dans la partie Sud de la RDC notamment dans l’ex Katanga. Cette situation devrait favoriser une conduite normale de la campagne agricole saison A. On pourrait ainsi s’attendre à une production qui sera également normale, à l’exception de la région des Kasaï où l’on assiste à une reprise timide et incertaine de la saison agricole A du fait d’un faible niveau de retour des déplacés estimé à environ 12 pour cent sur l’ensemble de la région.

En dépit des conditions climatiques favorables annoncées dans les prévisions agro climatiques de la NOOA, la reprise de la campagne agricole dans les régions en Crise (Phase 3 de l’IPC) à savoir la région des Kasaï et le Tanganyika, se fera de façon progressive, faute d’accès des ménages agricoles à leurs moyens d’existence. Ces derniers se retrouvent dans les centres urbains auprès des familles d’accueil. Cette situation devra compromettre le niveau de production dans ces zones en proie aux conflits et qui continuent à faire des nouveaux déplacés.