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- Malgré le cessez-le-feu signé le 30 juillet 2024 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, les affrontements continuent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, lesquels occasionnent des nouvelles vagues des déplacés. Selon OCHA, près de 56 000 nouveaux déplacés ont été identifiés dans les localités de Kinyandoni et Kiseguru dans Rutshuru. Durant le mois d’aout, la période cruciale de semis pour la saison 2, les rebelles du M23 ont intimé l’ordre à environ 160 000 personnes de la localité de Bambo d’évacuer et d’abandonner leurs champs. De plus, cette localité constitue l’un des greniers agricoles de la région. Cette situation, si elle persiste, conduirait à un manque des récoltes dans ces localités et exacerberait les conditions d’accès des ménages à la nourriture dans cette zone.
- Au début de la période de soudure, dans les zones de conflit (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Mai-Ndombe), des nombreux ménages déplacés n’ont pas accès à leurs champs ni aux opportunités de travail agricole temporaire et aux paiements en nature, qu'ils s'appuient normalement à cette période. Contraints de se tourner vers le marché pour se nourrir après l’épuisement rapide de leurs stocks alimentaires limités, ces ménages, avec des revenus bien inférieurs à la moyenne et face à des prix alimentaires élevés, adoptent des stratégies d’adaptation très négatives, comme la vente de leurs derniers biens ou la mendicité, pour tenter de combler leurs déficits alimentaires. La forte présence de déplacés accroît également la concurrence pour les ressources et les opportunités de revenus, tout en exacerbant les prix élevés des denrées alimentaires et des articles non alimentaires. Ainsi, la plupart de ces zones restent en Crise (Phase 3 de l’IPC). Cependant, certains foyers de tension (territoires de Djugu, Masisi et Rutshuru), connaissent une augmentation des personnes en Urgence (Phase 4 de l’IPC) pendant la période de soudure.
- La reprise de la saison agricole en ce mois de septembre dans les zones bimodales se fait dans des conditions agro climatologiques favorables. En effet, selon la NOAA pour la période septembre-novembre, les précipitations seront moyennes à supérieures à la moyenne respectivement dans le centre et le sud-est avec des probabilités accrues des effets positifs sur le Sud-Kivu, le sud-est du Maniema et le Tanganyika. Par ailleurs, le nombre des personnes déplacées retournées depuis le début de cette année est de 814 000 personnes, dont la grande majorité est retournée dans l'est de la RDC. Une diminution relative des inondations et une participation accrue des ménages retournés aux activités agricoles cette saison est susceptible de contribuer à une amélioration de la disponibilité et l’accès aux aliments dans ces zones.
- Depuis mai 2024, la monnaie locale affiche une stabilité. Leki franc congolais est en légère dépréciation de 2,14 pourcents face au dollar américain selon la banque du Congo. En cumul annuel, l'inflation a ralenti en 2024, se situant à 8,16 pourcents contre 16,08 pourcents pour la même période en 2023. En outre, selon le FMI (Fonds monétaire international), le taux de croissance économique du pays se situe à 6 pourcents depuis fin juin 2024. Ces perspectives macroéconomiques ont eu des effets positifs sur le comportement des prix. En effet, les prix de la majorité des produits sont restés stables durant ce mois. Toutefois, comparé à août 2023, au niveau national, le prix du maïs a augmenté en moyenne de 3,8 pourcents sur les principaux marchés en RDC, tandis que le riz a connu une hausse de 1,12 pourcents. Bien que ces augmentations soient modestes, les effets cumulés de la dévaluation monétaire passée et de l'inflation alimentaire élevée continuent de peser sur le pouvoir d'achat limité des ménages.
- Dans les zones de la cuvette centrale (anciennes provinces de l’Équateur et de l’Orientale), ayant subi des inondations historiques lors des deux dernières saisons agricoles, de nombreux ménages pauvres ne se sont pas encore remis. Ces ménages sont susceptibles d’emploient des stratégies d'adaptation comme la consommation des aliments moins chers, la réduction du nombre de repas, la diminution d’autres dépenses essentielles tels que les frais d'éducation et les frais médicaux, ou la vente des actifs restants qui n'ont pas été perdus lors des inondations. Ainsi, la plupart de ces zones seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) mais les zones qui ont subis les inondations les plus destructrices seront en Crise (Phase 3 de l’IPC).
Citation recommandée: FEWS NET. République démocratique du Congo Mise à jour des messages clés Septembre 2024: Début de la saison agricole 2 dans un contexte de poursuite des conflits à travers le pays, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.