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- Fin 2024, FEWS NET avait projeté des résultats de crise (Phase 3 de l'IPC) jusqu'en mai 2025 dans les zones de conflit du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Mai-Ndombe, touchées par l'insurrection des groupes armés, notamment le M23 et les forces démocratiques alliées (ADF). FEWS NET avait également projeté des résultats de crise (Phase 3 de l'IPC) au Tanganyika, en raison d’affrontements entre milices Luba et Batwa, et dans les zones les plus exposées aux inondations, notamment l'Équateur, le Sud-Kivu, et le Tanganyika. Ailleurs en RDC, les résultats de stress (Phase 2 de l’IPC) généralisés sont observés, en grande partie liés à des facteurs chroniques et structurels d'insécurité alimentaire. FEWS NET a estimé que 14,00 à 14,99 millions de personnes (10 à 15 pour cent de la population) en RDC auraient besoin d’assistance alimentaire jusqu'en mai 2025. Les livraisons d'assistance alimentaire étant considérées essentielles pour atténuer des résultats d'urgence (phase 4 de l'IPC) parmi les personnes déplacées dans le nord-est.
- Entre juillet et décembre 2025, FEWS NET anticipe que les besoins en assistance alimentaire resteront élevés en raison de chocs multiples et cumulés. L'intensification rapide et l'expansion territoriale du conflit à l’est depuis début 2025 ont entraîné des déplacements massifs, perturbé la récolte de la saison 2 et le démarrage de la saison 1, et fait exploser les prix des denrées alimentaires et non alimentaires essentiels. Tandis que certaines des augmentations de prix les plus spectaculaires ont baissé, les besoins devraient continuer à augmenter pendant la période de soudure jusqu'à la récolte verte de la saison 2 en décembre. De plus, la continuation des inondations soudaines dans les zones des bas-fonds ainsi que la résurgence des plusieurs épidémies (choléra, MPox) sont susceptibles d’aggraver la situation de la sécurité alimentaire. L’assistance alimentaire sera nécessaire afin de mitiger les déficits de consommation alimentaires et ainsi éviter la détérioration de la sécurité alimentaire, notamment pour les personnes déplacées récemment.
- Les combats à grande échelles entre le M23 et les FARDC se sont calmés depuis leur apogée en avril 2025 et l'intensité de ce conflit devrait baisser dans les prochains mois. Cependant, bien qu’un accord soient signé à Washington entre le gouvernement de la RDC et le Rwanda et une lettre d’intentions entre la RDC et groupe rebelle AFC/M23, tous deux en juillet, les affrontements se poursuivent entre les rebelles du M23 et les groupes Wazalendo au Nord-Kivu et Sud-Kivu. Au même temps en Ituri, différents groupes miliciens et les FARDC continuent à s’affronter en territoires de Djugu et Irumu alors que les forces démocratiques alliées (ADF) continuent leurs exactions contre la population dans les zones frontalières du Nord Kivu et de l’Ituri. Aussi, CODECO reste très actif en Ituri et au Nord-Kivu. On note également des nouvelles incursions des miliciens Mobondo dans les territoires de Kwamouth et Bagata dans la province de Mai-Ndombe.
- L’escalade des hostilités a fait des milliers de morts et causé de graves dommages sociaux et perturbations des flux commerciaux et dans l’accès aux services essentiels tels que la nourriture, l’eau et l’électricité. Ces conflits entraînent des nouveaux mouvements des populations et le système alimentaire dans les zones de refuges est et restera soumise à une pression substantielle jusqu’en décembre 2025. Depuis le début de l’année, plus de 1,4 millions des personnes, se sont nouvellement déplacées portant ainsi un total d’environ 5,92 millions de personnes déplacées au pays. Même si certains ménages aient pu retourner dans leur localité d'origine, le déplacement précédent des populations en majorité agricultrice impact directement la production agricole, qui sera drastiquement réduit dans les zones localisées les plus touchées par l'extension récente des conflits. De plus, les flux commerciaux majeurs entre les agglomérations telles que Goma-Bukavu-Uvira et Goma-Lubero-Beni continueront à être faibles, avec comme retombé l’augmentation du prix des denrées alimentaires sur les marchés du région.
- Malgré l'escalade du conflit, l'environnement macroéconomique reste stable. Les pressions inflationnistes continuent de s'atténuer grâce à une politique monétaire rigoureuse. En juin, le taux d'inflation global annuel était de 8,5 pour cent, son plus bas niveau depuis trois ans. La dépréciation du taux de change a également été modérée, la dépréciation annuelle restée pratiquement stable depuis mi-2024. En effet, Le Franc congolais s’est déprécié de 0,82 pour cent sur le marché parallèle depuis le début de l’année. A l’international, cette stabilité monétaire s'est également renforcée avec une augmentation des réserves internationales. Toutefois, la guerre à l'Est a eu un impact négatif sur le budget, et un déficit fiscal croissant est attendu en raison de l'insuffisance des recettes.
- Depuis plus de 2 ans, des chocs météorologiques multiples avec des précipitations excessives ont été à l’originedes inondations répétées dans plusieurs provinces. Les dommages liés au débordement des eaux affectent les infrastructures et les moyens d’existence des populations. À Kinshasa, par exemple, au mois de juin dernier, environs 13 000 personnes ont perdu leurs domiciles à la suite de la montée des eaux du fleuve Congo et de ses affluents. Alors qu’en milieu rural, les victimes des inondations ont connus des pertes d’accès a leurs moyens d’existence et il est probable qu'il faille longtemps pour s'en remettre. Avec cette situation, on s’attend à des réductions localisées de la productivité agricole, par ricochet une dépendance croissante aux achats coûteux de denrées alimentaires sur le marché pour les ménages les plus impactées.
- Alors que le nombre des déplacés augmente et les inondations continuent, la RDC assiste à la pire résurgence des épidémies de son histoire récente. Selon l’Institut national de santé publique (INSP) il y a une forte recrudescence du choléra dans plusieurs provinces. La province de Tshopo est la plus affectée, suivie par le Sud-Kivu et Kinshasa, où l'on enregistre en moyenne 130 cas par semaine. Depuis le début de l’année 2025, plus de 33 500 cas recensés dans 17 provinces ont été confirmés. cependant le nombre de cas de Mpox est en baisse constante depuis six semaines La propagation rapide d’épidémies fragilise le système de santé et risque de s’aggraver avec les inondations récurrentes. Ces épidémies exercent une pression sur les zones affectées, compromettant l'accès à l’alimentation et aggravant l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
Citation recommandée: FEWS NET. République démocratique du Congo Mise à jour des messages clés Juillet 2025: L’escalade des violences depuis début 2025, les impacts des inondations, réduisent fortement la disponibilité sur le marché, 2025.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.