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- En Ituri, malgré la signature par les groupes armés de l’engagements de cessation des hostilités pendant le mois d’avril 2024, les attaques contre les populations civiles ont persisté notamment par les groupes CODECO, ADF et Zaïre. Selon la commission mouvement des populations, près de 40.000 personnes ont été déplacés nouvellement dans la territoire de Djugu durant le mois de juin dernier à la suite de ces exactions. De plus, les services de sécurité alertent sur l’infiltration de rebelles du M23 dans l’Ituri. Une surveillance étroite de la situation sera nécessaire dans les mois à venir étant donné qu’une escalade des violences pourrait augmenter les déplacements forcés ainsi que la proportion des populations qui font face à une insécurité alimentaire de phase Crise (Phase 3 de l’IPC). Une frange importante des personnes nouvellement déplacées risque de se retrouver dans une situation d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) après avoir perdu l'accès à leurs moyens d'existence, sans l’assistance alimentaire.
- Dans les zones des conflits les plus préoccupantes (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kwamouth), les ménages déplacés qui n’ont pas eu l’accès à leurs champs ni l’accès aux opportunités de travail agricole temporaire et les paiements en nature y afférents, doivent recourir au marché pour s’approvisionner en nourriture après l'épuisement précoce des stocks alimentaires limités. Avec un pouvoir d'achat inférieur à la moyenne et des prix de base supérieurs à la moyenne, ces ménages sont susceptibles de ne parviennent pas à couvrir leurs besoins alimentaires essentiels et sont susceptibles de recourir à des stratégies d'adaptation négatives telles que la vente des biens productifs restants ou le fait de sauter des repas. Ainsi, la plupart de ces zones restent en Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en janvier 2025.
- Dans les zones de la cuvette centrale (anciennes provinces Equateur et Orientale) qui ont connu des inondations historiques au cours des deux dernières campagnes agricoles, les ménages ne se sont pas encore remis. Ces ménages départissent de leurs moyens d'existence majeurs et emploient des stratégies d'adaptation comme la réduction du nombre de repas, la diminution d’autres dépenses essentielles tels que les frais médicaux et d'éducation, ou encore la vente des biens productifs qui n'ont pas été détruites lors des inondations. Ainsi, la plupart de ces zones inondables seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) en raison des effets cumulés des inondations précédentes et des effets anticipés des inondations qui se produiront pendant la période de pic des inondations entre octobre et novembre 2024. Les zones qui ont subis les inondations les plus graves seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en janvier 2025.
- La soudure précoce qui a débuté au mois août dans le Nord-Est et le Centre-Est, a un impact sur les prix des denrées alimentaires. En effet, à la suite de diminution de stocks de la production locale, les marchés dépendent de plus en plus des achats d’aliments causant ainsi une hausse régulière des prix. Comparés au mois de juillet dernier, le prix de maïs a augmenté en moyenne de 18 pourcents sur les principaux marchés en juillet 2024 alors que l’huile végétale a connu une augmentation de 10 pourcents. Cette hausse des prix érode les pouvoirs d’achats déjà limités des ménages. La dépréciation continue de la monnaie et les prix élevés des carburants exacerbent également les niveaux de prix. Cependant, le gouvernement congolais envisage la réduction des taxes et redevances sur certains produits notamment les produits alimentaires dans les mois prochains, ceci pourrait légèrement améliorer le pouvoir d’achat des populations.
- Le mois d’août 2024 marque les préparatifs de démarrage de la saison agricole 2 prochain dans le centre-est et le nord-est ainsi que le début de la période de soudure. Ce période s’annonce plus précoce que d’habitude étant donné les récoltes des saisons précédentes étaient inférieures à la moyenne cause des réductions de la surface cultivée à cause du conflit. Selon les données NOAA, l'est et le centre de la RDC devraient enregistrer des précipitations cumulatives supérieures à la moyenne de juillet à septembre. Ainsi, les prédictions climatiques énoncées internationales sont en faveur d’une pluviométrie favorable par rapport à la campagne précédente, ce qui va favoriser le cycle végétatif des principales cultures de base. En outre, les inondations saisonnières devraient culminer entre octobre et novembre, bien qu'elles ne devraient pas provoquer d'inondations aussi graves que celles des saisons antérieures dans les zones de la cuvette centrale ainsi que les longs des principaux cours d’eaux.
- Les zones du sud-ouest (Kinshasa, Bandundu, Kongo Central) connaissent une stabilité sécuritaire et intégration économique qui permet aux ménages de générer des revenus des sources divers tels que, mais sans s'y limiter leur propre production, travail agricole temporaire, le petit commerce, et la cueillette. Ainsi, les ménages arrivent à couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans engager des stratégies d’adaptation négatifs et seront en Minimale (Phase 1 de l’IPC). Dans le sud-est (ancienne province du Katanga), les revenues liées aux activités minières et au petit commerce permettent aux ménages de couvrir leurs besoins essentiels alimentaires et non-alimentaires sans s'engager dans des stratégies atypiques ou non pour accéder à de la nourriture. Ces zones seront en Minimale (Phase 1 de l’IPC).
Citation recommandée: FEWS NET. République démocratique du Congo Mise à jour des messages clés Août 2024: Début de la soudure précoce dans un contexte de continuité des conflits prolongés au pays, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.