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À la mi-novembre, FEWS NET a mené une rapide évaluation de la sécurité alimentaire dans les zones les plus préoccupantes pour ce qui est de l’insécurité alimentaire aiguë, incluant les districts de Tshiombe, d’Ambovombe et d’Amboasary dans les régions d’Androy et d’Anosy dans le Sud.
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Au cours de cette évaluation, FEWS NET a constaté qu’à la suite d’une production alimentaire de base très médiocre pour 2014/2015 dans le Sud, les prix de denrées telles que le maïs et le manioc enregistrent une hausse d’environ 70 à 90 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale sur les principaux marchés du Sud, et que les ménages pauvres dépendant des marchés adoptent des stratégies d’adaptation négatives pour pouvoir répondre à leurs besoins alimentaires minimums.
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Une insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) se poursuivra probablement jusqu’en mars 2016 dans les districts de Tsihombe, Bekily, Ambovombe, Beloha, Amboasary, Ampanihy et Betiocky-Atsimo dans le Sud. Les impacts de El Niño mèneront sans doute à des pluies moyennes ou inférieures à la moyenne dans ces zones, mais toutefois, selon le scénario le plus probable, les récoltes, même inférieures à la moyenne, devraient apporter une certaine amélioration dans la disponibilité alimentaire, à partir de la fin mars 2016.
Zone | Anomalies courantes | Anomalies projetées |
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Sud et Sud-ouest
| Les prix très élevés des denrées alimentaires et l’épuisement prématuré des stocks alimentaires réduisent l’accès des ménages pauvres aux denrées alimentaires de base. | Les ménages continueront probablement à adopter des stratégies d’adaptation négatives, telles qu’une migration anormale des travailleurs et la consommation d’aliments sauvages plus tôt que d’habitude dans le but de subvenir à leurs besoins alimentaires jusqu’en mars 2016. |
La plupart des zones de Madagascar devraient continuer à faire face à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’à la fin de la période de soudure en mars/avril 2016. Pour autant, des pertes de production agricole importantes en 2014/2015 dans le Sud (Androy, Atsimo Andrefana et Anosy) mènent à une période de soudure plus avancée que d’habitude, au cours de laquelle certains districts seront probablement encore confrontés à des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) entre la date actuelle et la fin de la période de soudure en mars.
Dans l’ensemble du nord et du centre de Madagascar, la saison des pluies a commencé 10 à 20 jours plus tôt que normalement en octobre, les plantations se déroulant habituellement entre novembre et décembre. Dans la majorité du tiers sud de Madagascar, les pluies ont été proches ou supérieures à la moyenne, mais la saison n’a pas encore commencé dans les zones côtières du sud et de l’ouest, ce qui est habituel. Les prévisions météorologiques suggèrent une très forte probabilité de la poursuite de El Niño au moins jusqu’en mars 2016, phénomène généralement associé à des précipitations inférieures à la moyenne dans le sud de Madagascar. Les prévisions saisonnières du NMME, de l’ECMWF et du SARCOF indiquent également une probabilité accrue d’une pluviosité moyenne, voire inférieure à la moyenne dans le sud de Madagascar, et proche de la moyenne dans le centre et le nord de Madagascar.
Districts préoccupants dans les régions d’Anosy, Atsimo Andrefana et Androy dans le Sud (Zones de moyens d’existence 23 et 24, et certaines parties de la Zone 22)
À la suite des récoltes de maïs et de manioc de 2014/2015 qui avaient été nettement inférieures à la moyenne dans les régions d’Androy, Atsimo Andrefana et Ansoy, les stocks alimentaires de base (maïs et manioc) ont été épuisés plusieurs mois plus tôt que d’habitude, ce qui conduit les ménages à faire des achats sur les marchés beaucoup plus longtemps que la normale. À la mi-novembre 2015, FEWS NET a mené une rapide évaluation de la sécurité alimentaire dans trois districts très préoccupants, incluant Tsihombe, Ambovombe et Amboasary. Les informations recueillies au cours de cette évaluation suggèrent que les prix des denrées alimentaires de base enregistrent une hausse de 70 à 90 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale dans les districts d’Ambovombe et de Tsihombe.
L’évaluation de FEWS NET a également constaté que même s’il est typique pour les ménages pauvres d’augmenter la collecte du bois et la vente de petits animaux pendant la pointe de la période de soudure afin d’avoir un accès alimentaire accru, ces activités étaient à leur paroxysme en novembre, soit deux mois plus tôt que d’habitude, d’après les signalements. Nombre de ménages pauvres adoptent des stratégies d’adaptation plus tôt que d’habitude, et de manière plus intense, y compris la consommation de feuilles de cactus ou de fruits de cactus n’ayant pas atteint leur maturité, ce qui pourrait réduire la capacité des ménages pauvres à compter sur les fruits de cactus au plus fort de la période de soudure, au moment où ces fruits sont couramment consommés pour compléter le régime alimentaire. La migration de travailleurs a également lieu à petite échelle, mais si cette pratique s’étendait à un plus grand nombre, elle pourrait aboutir à une réduction des surfaces agricoles et limiter la durée des améliorations de la sécurité alimentaire prévue au moment du début des récoltes en mars/avril.
Les prix des denrées alimentaires de base devraient continuer à augmenter pendant la période de pointe de la soudure, en janvier et février. Après cette période, les récoltes des cultures de rente à cycle court et de denrées de base (pastèques, patates douces) fourniront un revenu et des possibilités de travail aux ménages en Amboasary, Betioky et dans certaines parties d’Ampanihy et d’Ambovombe. Néanmoins, dans toutes les autres zones préoccupantes, compte tenu des prévisions de pluies normales à inférieures à la normale, et dans lesquelles des cultures à cycle court ne peuvent pas être cultivées, les ménages sans accès à l’aide humanitaire continueront probablement à recourir à des démembrements de leurs ressources et à d’autres stratégies d’adaptation négatives pour tenter de subvenir à leurs besoins alimentaires minimums.
En plus des programmes d’aide interannuels, tels que les cantines scolaires, l’USAID et des partenaires ont financé un programme de Vivres contre des ressources (Food for Assets) de novembre à février 2016, visant à fournir 4.700 MT d’aide alimentaire à 160.000 personnes dans cinq districts très préoccupants, incluant Tsihombe, Bekily, Ambovombe, Beloha et Amboasary. Cette aide améliorera probablement les résultats de la sécurité alimentaire des ménages bénéficiaires. L’approvisionnement en fournitures et outils agricoles, des compléments nutritionnels pour les femmes enceintes ou allaitantes, du petit bétail et une formation pour l’élevage de petit bétail sont également prévus.
Compte tenu de l’épuisement prématuré des stocks alimentaires, des possibilités de travail limitées, et des prix des denrées alimentaires de base nettement supérieurs à la normale, les ménages pauvres dans les zones préoccupantes continueront à avoir des difficultés pour subvenir à leurs besoins alimentaires minimums. Entre novembre et mars 2016, les districts de Tsihombe, Bekily, Ambovombe, Beloha, Amboasary, Ampanihy et Betiocky-Atsimo resteront probablement en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). Au plus fort de la période de soudure en janvier et février, il se pourrait que certaines ménages pauvres soient confrontés à des résultats d’Urgence (Phase 4 de l’IPC), mais le nombre de ménages concernés ne devrait pas dépasser le seuil des 20 pour cent pour la classification au niveau de la zone, et la poursuite de l’aide humanitaire devrait éviter de tels résultats pour les ménages les plus mal lotis.
Après mars, le scénario de FEWS NET le plus probable prévoit que les récoltes qui commenceront en mars et avril, même si elles étaient moyennes, devraient amorcer une amélioration de l’accès alimentaire des ménages pauvres et éviter une détérioration de la sécurité alimentaire à un niveau d’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Pour autant, une production inférieure à la moyenne lors de la saison 2015/2016 pourrait mener à un épuisement prématuré des stocks et à des prix alimentaires supérieurs à la moyenne un peu plus tard, au cours de l’année de consommation 2016/2017.
Source : FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.