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- Les projections pour la saison des pluies 2013/2014 restent bonnes, étant donné les prévisions saisonnières positives de SARCOP, NOOA et IRI, qui prévoient des possibilités accrues de pluies normales voire supérieures à la normale dans la majeure partie du pays. Dans des parties du sud-ouest et du centre du pays visitées par l’équipe de FEWS NET, ces prévisions ont été corroborées par des parties prenantes locales.
- L’infestation de criquets qui affecte actuellement Madagascar se concentre en majorité dans les zones de l’ouest et du sud-ouest du pays, entre Besalampy dans la région de Melaki et Toliara dans la région d’Atsimo Andrefana, où les conditions écologiques sont favorables à la reproduction. En dépit des efforts de traitement, les dommages locaux aux cultures de maïs et de riz risquent d’être déjà importants dans les zones de l’ouest et du sud-ouest. Pour autant, l’impact sur la production totale devrait être minime, étant donné les conditions favorables de la pluviosité et les prévisions de rendement supérieur à la moyenne.
- Les ménages pauvres dans les régions de Menabe (districts Manja et Belo-Tsiribihina), d’Atsimo Andrefana (district de Morombe), de Melaky (district d’Antsalova) et d’Atsimo Atsinanana (district Vaingaindrano) devront faire face à des prix élevés persistants, à des ressources limitées et à un faible pouvoir d’achat et auront des difficultés à répondre à leurs besoins alimentaires et non alimentaires. En mars, les ménages pauvres sont dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) qui s’améliorera à Minimale (Phase 1 de l’IPC) en avril - juin, après la principale récolte.
- Les ménages pauvres dans la région d’Atsimo-Andrefana (districts d’Ampanihy et de Betiocky) et la région d’Androy (districts de Tsihombe, Beloha et Bekily) font face à une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) en mars. La situation de ces ménages s’améliorera en avril - mai, avec une insécurité alimentaire aiguë Minimale à nulle (Phase 1 de l’IPC), puis un retour à une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) en août.
FEWS NET avait mené une évaluation rapide à Madagascar en septembre 2013 pour mieux comprendre l’impact de l’invasion de criquets, du cyclone Haruna, de la pluviosité médiocre et d’autres chocs. À la suite de cette évaluation, FEWS NET avait identifié des zones préoccupantes pour l’année de consommation 2014 et avait classifié les résultats courants et projetés concernant la sécurité alimentaire jusqu’en mars 2014.
En février 2014, FEWS NET a mené une évaluation de suivi au pic de la période de soudure pour vérifier les prévisions faites lors de l’évaluation de septembre 2013. La mission a évalué les zones préoccupantes pour l’année de consommation 2014, en particulier les zones qui avaient subi les multiples chocs décrits ci-dessus au début de 2013. L’équipe de FEWS NET a rencontré des parties prenante clés en matière de sécurité alimentaire à Antananarivo et a recueilli des informations relatives à la sécurité alimentaire à Ihosy (Ihorombe), Sakaraha et Toliora (Atsimo Andrefana), Morondava (Menabe) et Antsirabe (Vakinankaratra). L’équipe a collecté des informations lors de réunions et de discussions avec des commerçants, des ménages dans leur village et du personnel technique local de services gouvernementaux, d’ONG et d’organisations internationales.
Comme d’habitude, le récent mois de février a été marqué par le pic de la période de soudure et les progrès favorables de la saison agricole de 2013, qui avait commencé en octobre et novembre. Dans les zones du sud-ouest, l’accès alimentaire des ménages pauvres était limité par les prix élevés des denrées alimentaires de base, par leur faible pouvoir d’achat et leurs stocks ménagères limités, en particulier dans les zones touchées par les multiples chocs au début de 2013. La population de criquets est supérieure à la moyenne, avec un impact potentiel sur le maïs et le riz dans le sud-ouest où se concentre le gros de la population acridienne en raison des conditions écologiques favorables.
Progrès saisonnier : La saison des pluies 2013/2014 a commencé normalement, en début novembre, dans la plupart des zones visitées. La pluviosité était normale, voire supérieure à la normale, reflétant les tendances générales à travers le pays. À la suite des pluies suffisantes et de leur bonne distribution spatiale et temporale, la majorité des zones agricoles sont en situation favorable pour la croissance des cultures, y compris dans le nord où une sécheresse avait sévi les mois précédents. Des pluies supérieures à la moyenne sont prévues en mars, compensant la diminution de la pluviosité observée en février dans certaines zones de la région d’Atsimo Andrefana. Des visites sur le terrain ont indiqué que la majorité des cultures en étaient à des phases de croissance avancée dans les zones visitées par l’équipe.
Infestation de criquets : Entre septembre 2013 et février 2014, le Centre antiacridien a traité environ 270 000 hectares, dans le cadre d’une campagne de trois ans visant à ramener la population acridienne à des niveaux de récession en septembre 2016. Aucune évaluation n’est prévue pour estimer l’impact de l’infestation de criquets sur les cultures et les pâturages avant la fin des récoltes en juin. D’après des parties prenantes locales en Morondava, jusqu’à 50 à 60 pour cent du maïs et 20 à 30 pour cent du riz risquent d’avoir été détruits dans les parties les plus touchées de l’ouest et du centre de la région de Morondava à la fin février. Pour autant, l’impact sur la production totale devrait être marginal. Les dommages causés à la pâture et à la production sucrière signalés sont moins substantiels. En raison des conditions écologiques favorables (pluviosité, température, végétation) une partie de la population acridienne s’est retirée dans des zones à l’extrême sud en février.
Les impacts des dommages causés par les criquets sur les marchés et les ménages seront limités avant les récoltes, qui commenceront en avril. La spéculation de certains commerçants a contribué à des prix plus élevés pour le maïs et le riz, notamment dans le district de Manja dans la région de Menabe. Entre juin et août toutefois, la production de riz et de maïs au niveau des ménages sera limitée et les prix de ces denrées seront supérieurs à la moyenne, exposant les ménages à un début de saison de soudure deux mois plus tôt que d’habitude.
Approvisionnements et prix du riz : Malgré les multiples chocs au début de 2013 qui avaient mené à des déficits significatifs de la production rizicole dans les zones du sud et du sud-ouest, les prix du riz sont restés stables à Toliara, la principale ville du sud-ouest, augmentant de moins de 5 pour cent entre avril 2013 et février 2014. Au cours d’une année normale, ces prix augmentent habituellement de 8 à 10 pour cent entre avril et février.
L’augmentation des importations de riz a permis de limiter les variations de prix, les importations du riz d’Asie atteignant environ 400 000 MT à travers le pays en 2013/2014, soit à peu près le double de la quantité importée l’année précédente. Les prix du riz ont continué à être stables en mars 2014, en dépit d’une faible production rizicole et de la crainte de hausses importantes des prix. Cette stabilité est attribuable aux quantités exceptionnellement abondantes du riz importé sur les marchés, que la stabilité des prix mondiaux du riz et la suppression des tarifs de la douane Malagasy avaient facilitées. La libération des stocks de riz importé sur les marchés urbains et locaux a amélioré l’approvisionnement entre juillet et octobre et a permis d’avoir du riz en quantité suffisante pour répondre à la demande des ménages. À la suite de la récente récolte de la seconde saison à la fin novembre, la disponibilité du riz local a augmenté aux niveaux des marchés et des ménages. Le riz local a repris son titre de denrée alimentaire de base pour les pauvres depuis décembre, et les stocks de riz importé sur les marchés sont bas. L’approvisionnement en riz local demeure élevé dans toutes les zones visitées à la date de février/mars.
Le progrès positif de la saison des pluies et la faible demande attribuable aux réductions du pouvoir d’achat des ménages à la suite de l’épuisement de leurs propres denrées alimentaires et cultures de rente, aux achats sur les marchés plus tôt que d’habitude et aux prix élevées du manioc, sont d’autres facteurs contribuant à la baisse des prix. La diminution du pouvoir d’achat des ménages résulte de l’érosion précoce des ressources des moyens de subsistance des ménages, comme le bétail, les prix bas des animaux d’élevage, les prix élevés du manioc entre juillet 2013 et mars 2014.
Les prix du riz sont beaucoup plus élevés dans les zones touchées par la vaste infestation de criquets, telles que le district de Manja dans la région de Menabe, où les prix étaient environ 17 à 20 pour cent plus élevés par rapport à la moyenne quinquennale nationale en mars, alors qu’ils dépassent normalement la moyenne nationale de 5 à 10 pour cent.
Approvisionnements et prix du manioc : La récolte médiocre du manioc l’année dernière et la demande élevée actuelle des ménages ont fait monté les prix du manioc de 17 à 25 pour cent au dessus des niveaux de l’année dernière dans les zones rurales de la région productrice de manioc du sud-ouest depuis septembre 2013. Ces hausses de prix ont limité l’accès des ménages au manioc, une denrée alimentaire de base préférée des ménages.
Dans ces zones, l’approvisionnement du manioc est resté faible de manière atypique depuis les récoltes de juin, en particulier entre septembre et février. Ce faible niveau est attribuable à la production de manioc inférieure à la moyenne dans la majorité de la région (en raison de la pluviosité médiocre et du cyclone Haruna), à laquelle s’ajoute des transferts commerciaux inadéquats des excédents de manioc dans les zones urbaines au profit des marchés locaux. Les commerçants locaux, qui disposent de capacités de stockage adéquates, avaient acheté du manioc directement aux producteurs en mai et juin 2013 pour des raisons spéculatives. Ils ont alimenté les marchés urbains comme Toliora, avec du manioc et du maïs séchés entre juillet et octobre, améliorant l’approvisionnement et faisant baisser les prix. Pour autant, le gros du manioc séché n’a pas atteint les marchés ruraux à cause des routes mauvaises, de l’insécurité croissante, du commerce spéculatif et de la réluctance des commerçants urbains à transporter d’importantes quantités de manioc séché dans des zones où le pouvoir d’achat était et continue à être faible.
Marchés du bétail : Des interviews avec des commerçants ont révélé que les prix du bétail, en particulier pour les chèvres dans certaines régions du sud-ouest, avaient baissé depuis le début de la période de soudure en octobre. Dans certains districts, comme Betioky dans la région d’Atsimo Andrefana, les ménages pauvres ayant besoin d’avoirs liquides ont survendu leur bétail entre octobre et février, avec pour conséquence un approvisionnement du marché plus important que d’habitude. Les prix des chèvres s’élevaient à 16 000 MGA/tête en février 2014, comparé à 25 000 MGA/tête en février 2013.
Sources d’alimentation et de revenu des ménages : Des interviews avec des ménages dans des villages de la région d’Atsimo Andrefana (districts d’Ampanihy et de Betiocky) et la région d’Androy (districts de Tsihombe, Beloha et Bekily) ont indiqué que les ménages les plus pauvres avaient vendu leurs ressources habituelles de moyens de subsistance et leurs cultures de rente quelques mois après les récoltes et avaient dû avoir recours à des mécanismes d’adaptation négatifs pour répondre à leurs besoins alimentaires et non alimentaires. Outre le fait de travailler un plus grand nombre d’heures pour les ménages plus aisés, ils ont survendu leurs chèvres, ont coupé plus d’arbres que d’habitude pour le bois de chauffe et se sont endettés en empruntant auprès de ménages plus aisés en échange de récoltes sur pied dans leurs fermes pour avoir accès aux denrées alimentaires et à un revenu.
Aide humanitaire : L’aide d’urgence sous forme de distribution de denrées alimentaires, d’intrants agricoles et de savon a augmenté au cours de la période suivant le cyclone Haruna l’année dernière. L’intervention a partiellement atténué l’insécurité alimentaire, surtout dans le sud et le sud-ouest. Les programmes existants comme les repas scolaires, le soutien à la santé, l’éducation et l’agriculture, se poursuivront normalement.
Facteurs essentiels
Criquets : Avec un avion supplémentaire qui devrait être opérationnel en mars, le Centre antiacridien intensifiera les opérations de contrôle, couvrant de vastes zones géographiques, améliorant le traitement, limitant la propagation de la population de criquets et minimisant les dommages causés au riz, au maïs et aux pâturages dans les zones productrices de riz qui sont ou seront fortement infestées par des criquets avant la fin de la saison des pluies en juin. Bien qu’il soit difficile d’estimer les quantités concernées en l’absence d’une évaluation, les productions de maïs et de riz risquent d’être inférieures aux niveaux normaux dans certaines zones s’étendant du sud de Melaky au sud et au centre de Menabe à la suite des dommages qui se sont déjà produits.
Pluviosité et progrès saisonnier : Les prévisions saisonnières annoncées par SARCOF, NOOA, IRI, ECMWF indiquaient des possibilités croissantes de pluies normales à supérieures à la normale dans la plupart du pays, y compris des zones dans le nord où la sécheresse avait sévi. Ces prédictions ont été corroborées à la suite de discussions sur le terrain avec des parties prenantes locales, y compris les services météorologiques locaux, dans le sud-ouest et le centre du pays. La saison se terminera normalement en juin dans l’ensemble du pays, ce qui permettra aux cultures d’arriver à maturité.
Principales récoltes : Étant donné l’état avancé de la croissance des cultures actuelles dans les zones visitées, les prévisions de pluies normales à supérieures à la normale à travers le pays et le traitement antiacridien en cours qui devrait atténuer les niveaux des dommages prédits en l’absence de traitement, les récoltes devraient être normales, voire supérieures à la normale dans la majorité du pays.
Approvisionnement et prix du riz : Les réductions des achats des ménages sur les marchés et l’approvisionnement croissant sur les marchés, avec les premières récoltes devant se dérouler en avril - mai et atteindre leur pic en juin, entraîneront une chute des prix du riz entre avril et juin. La demande de riz des ménages baissera progressivement lorsque leurs propres productions deviendront disponibles au niveau des ménages, et les approvisionnements sur les marchés augmenteront d’avril à mai, au moment où le manioc, le maïs, les fruits et les légumes arriveront sur les marchés locaux, offrant aux ménages des sources alimentaires variées. En juin, les achats de riz diminueront sur les marchés conformément aux habitudes saisonnières normales pour ce mois. Les bonnes perspectives des récoltes et l’augmentation de l’approvisionnement en riz sur les marchés locaux sont les principaux facteurs contribuant à ces baisses de prix.
Marchés du bétail : L’approvisionnement du bétail baissera sur les marchés locaux entre avril et août, et les prix monteront à 25 000 et 30 000 ariary pour les chèvres, grâce à l’amélioration de l’embonpoint et les diminutions significatives des ventes de bétail par les ménages, qui pourront également avoir accès à des denrées alimentaires et des revenus provenant de leurs productions personnelles et de la vente de cultures de rente à ce moment-là. Dans les zones où le fourrage est déficitaire en juin, l’état physique du bétail continuera à être médiocre et les frais de leur entretien resteront élevés. Les approvisionnements des marchés devraient demeurer élevés et les prix varieront entre 20 000 et 25 000 MGA.
Sources d’alimentation et de revenu des ménages : Les sources d’alimentation et de revenu s’amélioreront pour les groupes aisés entre avril et juin, et peut-être jusqu’à août, au moment où leurs cultures de rentes et autres seront disponibles au niveau des ménages, et où le riz local sera largement disponible à des prix abordables. Les ménages pauvres dans le sud-ouest qui s’étaient endettés devront rembourser avec leurs propres productions de riz ou de manioc ; ils devront travailler plus que d’habitude et vendre une majeure partie de leurs productions de manioc à peine deux mois après les récoltes de juin afin de disposer de revenus supplémentaires pour acheter des denrées alimentaires.
L’épuisement précoce de leurs ressources de moyens de subsistance entraînera une diminution précoce de leurs sources d’alimentation et de revenu, les exposant à une insécurité alimentaire avant le début normal de la période de soudure en novembre. D’après des parties prenantes à Toliara, il leur faudra au moins deux années consécutives de récoltes et de revenu moyens pour pouvoir revenir à leurs niveaux de ressources de 2012.
De nombreux facteurs ont amélioré la disponibilité du riz et ont stabilisé les prix du riz de septembre 2013 à février 2014 dans la plupart du pays. L’absence d’un cyclone important à dater de février, le déroulement pacifique des élections présidentielles, la disponibilité du riz importé pendant la durée de la période de soudure et le traitement antiacridien ont permis d’avoir un accès alimentaire plus favorable que prévu pendant la période de soudure, alors que la majorité des parties prenantes s’attendaient à ce que cette période soit plus difficile que d’habitude après les dévastations du cyclone Haruna, l’infestation de criquets et les pluies irrégulières en 2013.
Entre mars et mai, l’arrivée progressive des nouvelles cultures récoltées améliorera la disponibilité des denrées alimentaires de base et des cultures de rente aux niveaux des ménages et des marchés. Les récoltes atteindront leur pic en juin. Étant donné les conditions favorables prévues pour les pluies et une perspective saisonnière positive, les principales récoltes devraient être normales, voire supérieures à la normale, facilitant l’accès à la nourriture et à l’argent liquide. La majorité des ménages dans le pays resteront dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) en juin 2014.
Les ménages pauvres dans plusieurs districts de Menabe (districts de Manja et Belo-Tsiribihina), de Atsimo Andrefana (district Morombe), de Melaky (district Antsalova), et d’Atsimo Atsinanana (district Vaingaindrano) devraient faire face à une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) entre mars et mai, en raison des effets continus des multiples chocs du début de 2013, alors que l’insécurité accrue, l’infestation croissante des criquets, une récolte médiocre en novembre et des pluies substantielles responsables du mauvais état des routes, ont réduit l’accès des ménages aux denrées alimentaires et aux articles non alimentaires. Ces zones de production rizicole excédentaire du pays ont habituellement accès à une diversité de cultures, de possibilités d’emploi agricoles et non agricoles et à des produits forestiers, mais les ménages auront cette année des difficultés à répondre à certains de leurs besoins alimentaires et non alimentaires, tels que l’accès à leur nourriture de préférence, à des articles de première nécessité comme le savon, les frais scolaires pour leurs enfants, compte tenu des prix élevés persistants, des ressources limitées et du faible pouvoir d’achat. Ces ménages devront faire face à des prix des denrées alimentaires de base supérieurs à la moyenne en ramassant des aliments sauvages et en augmentant leur labeur agricole pendant la période de soudure prolongée. Pour autant, ils pourront satisfaire les besoins alimentaires sans devoir recourir à des stratégies d’adaptation irréversibles. L’amélioration de l’état des routes, prévue en juin grâce à une diminution importante des pluies, permettra au commerce entre les régions de combler les lacunes dans ces zones isolées. Par conséquent, la disponibilité du riz aux niveaux des marchés et des ménages augmentera considérablement, facilitant l’accès aux denrées alimentaires et aux articles non alimentaires. La situation des ménages pauvres s’améliorera, passant à insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) en juin.
Plusieurs districts dans la région d’Atsimo Andrefana (Ampanihy et Betiocky) et la région d’Androy (districts de Tsihombe, Beloha et Bekily) font face à une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) entre mars et mai, en raison des multiples chocs au début de 2013, auxquels les ménages pauvres sont plus vulnérables que dans d’autres zones, à cause de la diversité limitée de leurs cultures de rente, d’un manque de systèmes d’irrigation, de la médiocrité de l’économie locale et de leur faible résilience face aux chocs. Malgré l’aide alimentaire après le cyclone Haruna, les ménages pauvres dans les zones de production du manioc ne se sont jamais relevés de l’impact du cyclone et des pluies médiocres de 2013. Le redressement a été limité par les prix élevés du manioc séché, le début tardif de la saison des pluies, l’insécurité locale et l’épuisement précoce des ressources des moyens de subsistance des ménages, y compris leurs possessions pour subvenir à leurs moyens de subsistance, l’endettement et les bas prix atypiques du bétail. Ces ménages ont épuisé la majorité de leurs ressources pendant la période de soudure, entre septembre 2013 et février 2014 et sont endettés actuellement. Après le pic des récoltes en juin, la situation de ces ménages s’améliorera, passant à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC), mais la majorité des ménages auront recours à leur propre production pour rembourser leurs dettes et acheter des articles non alimentaires, revenant par conséquent à une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) en août.
Zone | Événement | Impact sur les résultats de la sécurité alimentaire |
|---|---|---|
Nationale | Un violent cyclone causant des dommages majeurs aux routes nationales et aux routes d’approvisionnement et/ou des dommages majeurs aux cultures de riz dans les zones de production rizicole excédentaire du pays
| Les routes entre les zones de production excédentaire et les zones de production déficitaire sont endommagées, gênant la circulation des denrées alimentaires et l’approvisionnement des marchés À la suite d’inondations et de vents violents, les cultures sont endommagées donnant lieu à une production agricole inférieure à la moyenne De nombreux ménages sont déplacées et ont besoin d’une aide alimentaire urgente Dommages à l’infrastructure et aux services |
Extrême sud-ouest (Ampanihy, Betiocky) | La saison des pluies de 2014 se termine plus tôt que d’habitude dans le sud et le sud-ouest | Une production alimentaire inférieure à la moyenne dans le sud et le sud-ouest, où la saison a débuté tard, retardant le redressement des ménages à la suite de chocs de l’année dernière et les maintenant dans une situation IPC 2 ou IPC 3 L’approvisionnement des marchés est inhabituellement faible et les prix sont élevés au moment de la récolte |
National | À la suite des récentes élections, le nouveau pouvoir est largement accepté par la communauté internationale, menant à une aide étrangère accrue | L’augmentation de l’aide améliore les sources de revenu et d’alimentation des ménages pauvres: |
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.