Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de juillet résulteront des récoltes inférieures à la moyenne

• Le début des récoltes de riz et de maïs, et dans une moindre mesure les récoltes du manioc dans certaines régions, mettent fin à la période de soudure dans l’ensemble du pays et donnent lieu à des résultats d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC), y compris dans les zones de préoccupation du Sud où certains ménages avaient été confrontés à une Crise (Phase 3 de l’IPC) au pic de la période de soudure. 

• La production des denrées alimentaires de base dans les zones clés de préoccupation du Sud devrait être nettement inférieure à la moyenne pour la deuxième année consécutive. Un épuisement précoce des stocks alimentaires, une capacité d’adaptation moindre par rapport à l’année dernière et des prix de denrées de base inhabituellement élevés pourraient entraîner des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) entre juillet et septembre 2015.

Dans la mesure où le début des pluies saisonnières avait pris un retard de 30 à 40 jours, les récoltes de maïs et de légumineuses dans le Sud commencèrent en avril, mettant fin à une période de soudure plus longue que d’habitude. Même si les informations de télédétection suggèrent que les pluies avaient été supérieures à la moyenne dans la majorité de Madagascar, y compris le Sud, des rapports de terrain indiquent que le retard et la mauvaise distribution des pluies, de même qu’un accès réduit aux semences dans le Sud, ont réduit la superficie des plantations et ont donné lieu à des récoltes inférieures à la moyenne dans certaines zones.  

Les principales cultures de denrées de base sont récoltées actuellement, et sur le plan national, le ministère de l’Agriculture et de l’élevage estime que la production des denrées alimentaires de base baissera de 9 pour cent pour le riz, de 11 pour cent pour le maïs et de 13 pour cent pour le manioc, par rapport à la moyenne quinquennale, même si les importations combleront probablement les déficits concernant les besoins en riz et aideront à maintenir la stabilité des prix. Les pertes de production agricole mèneront probablement à une insécurité alimentaire aiguë dans le Sud, notamment dans les régions de Menabe, Ihorombe, Atsimo Andrefana, et Androy, ces deux dernières étant les plus préoccupantes.

Districts préoccupants dans les Régions d’Atsimo Andrefana et d’Androy dans le Sud (Zones de moyens d’existence 23, 24 et une partie de la zone 22)

À la suite d’une période de soudure plus difficile et plus longue que d’habitude, au cours de laquelle beaucoup de ménages avaient adopté des stratégies d’adaptation négatives suggérant des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC), le début des récoltes de riz et de maïs en avril a amélioré l’accès des ménages pauvres aux denrées de base, mettant un terme à la soudure. Par conséquent, la majorité des ménages sont actuellement dans une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC). Pendant cette période, l’offre de travaux agricoles, les ventes d’animaux d’élevage et de charbon de bois fournissent un revenu aux ménages pauvres. En juillet et août, selon les zones, le manioc devrait également être récolté, améliorant ainsi l’approvisionnement alimentaire des ménages.

L’amélioration des conditions de la sécurité alimentaire est évidente à Amboasary (partie Sud de la Zone de moyens d’existence 22 dans la région d’Anosy), où la production de maïs devrait être normale, voire supérieure à la normale, et la production de manioc devrait également correspondre à la moyenne. Selon des sources locales, les prix du maïs ont baissé par rapport à leur pic saisonnier, même s’ils restent à hauteur de quelque 35 pour cent de plus, par rapport à la moyenne quinquennale. Dans d’autres endroits, les récoltes de cultures alimentaires devraient être nettement inférieures à la normale, notamment en ce qui concerne le maïs à Bekily et à Tsihombe, et le manioc à Ampanihy et Betioky. Dans la mesure où les récoltes de riz et de maïs se déroulent actuellement, les partenaires locaux signalent que leurs prix ont baissé par rapport à leur hausse maximum lors des mois précédents, mais qu’ils demeurent nettement supérieurs à ce qui est considéré comme normal pour cette saison, en particulier à Tsihombe. Grâce aux récoltes de riz et de maïs, les ménages devraient commencer maintenant à reconstituer leurs stocks d’animaux d’élevage, lors d’une année normale. Pour autant, des sources signalent que certains ménages continuent à vendre des animaux à des prix inférieurs à la moyenne.

À l’exception d’Amboasary, la période de soudure devrait commencer plus tôt que d’habitude, car même si les ménages sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC), ils épuiseront leurs stocks alimentaires plus tôt que d’habitude. De plus, la récolte de manioc s’épuisera aussi plus tôt que normalement, et les ménages devront accéder à des denrées alimentaires de base à des prix plus élevés que la moyenne. Ces prix, auxquels s’ajoutent des animaux d’élevage moins nombreux que d’habitude, le remboursement des prêts encourus pendant la soudure et les dépenses prévues pour les frais de scolarité, par exemple, limiteront la capacité des ménages à satisfaire à leurs besoins sans compromettre leurs moyens d’existence. À partir de septembre, dans la Zone des moyens d’existence 22, et de novembre, pour la Zone des moyens d’existence 23, les ménages pauvres devraient faire face à une insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC). Au-delà de cette période de perspectives, une dépendance accrue aux achats sur le marché et une réduction de la capacité d’adaptation par rapport à l’année précédente, augmentent la probabilité de résultats plus graves plus tard, dans l’année de consommation.