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Les récoltes de riz et de maïs ont mis fin à la période de soudure en avril/mai et continueront à donner lieu à des résultats d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) dans la majorité de Madagascar jusqu’en septembre 2015.
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Dans les Régions d’Androy, d’Atsimo Andrefana et certains parties de la Région d’Anosy, la production des denrées alimentaires de base devrait être nettement inférieure à la moyenne, en particulier pour le maïs, mais aussi pour le manioc. Un épuisement précoce des stocks alimentaires, des capacités d’adaptation moindres résultant de la période de soudure précédente et des prix de denrées de base inhabituellement élevés pourraient entraîner des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) entre août et septembre 2015.
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Dans les districts de Tsihombe et d’Ambovombe, où la production de maïs a été extrêmement faible, les ménages pauvres suivent quelques stratégies d’adaptation atypiques, comme la consommation accrue de fruits de cactus pendant la période suivant les récoltes, et certains commencent à emprunter pour acheter de la nourriture. Dans ces zones, les ménages pauvres sont actuellement dans une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), qui se détériora probablement en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) dès le mois d’août.
Zone | Anomalies courantes | Anomalies projetées | |
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Sud et Sud-ouest | La production de maïs et de manioc devrait être nettement inférieure à la moyenne dans les régions préoccupantes du Sud pour la troisième année consécutive. | Un épuisement prématuré des stocks alimentaires, des augmentations plus tôt et plus élevées que d’habitude concernant les prix des denrées de base, et un début précoce de la période de soudure sont probables. |
En général, le mois de juin est caractérisé par un accès accru des ménages aux denrées alimentaires après les récoltes de riz et de maïs, la récolte de maïs ayant été retardée d’environ un mois cette année en raison du début tardif de la saison. Le ministère de l’Agriculture et de l’élevage estime que la production nationale de riz a baissé de 9 pour cent par rapport à la dernière moyenne quinquennale, et le déficit sera sans doute comblé par les importations. D’après les estimations, la production de maïs et de manioc devrait baisser respectivement de 11 pour cent et de 13 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, avec une production agricole nettement inférieure à la moyenne dans les zones les plus au Sud du pays pour la troisième année consécutive. Même si la majorité des régions du pays devraient être confrontées à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) au moins jusqu’en septembre 2015, la production agricole inférieure à la moyenne mènera sans doute à un épuisement précoce des denrées alimentaires et à des augmentations des prix alimentaires plus tôt que d’habitude dans les Régions de Menabe, d’Ihorombe, d’Atsimo Andrefana, d’Androy et des petites parties de la Région d’Anosy, les trois dernières régions étant les plus préoccupantes.
Districts préoccupants dans les Régions d’Atsimo Andrefana et d’Androy dans le Sud (Zones de moyens d’existence 23 et 24, et certaines parties de la Zone 22)
À la suite d’une période de soudure plus difficile et plus longue que d’habitude, au cours de laquelle beaucoup de ménages avaient adopté des stratégies d’adaptation négatives suggérant des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC), telles que des niveaux d’emprunt et de ventes de bétail non durables, les récoltes de riz et de maïs ont mis fin à la période de soudure en avril et mai. Néanmoins, les estimations de la production agricole, selon des rapports d’informateurs clés et quelques entretiens avec des ménages, suggèrent que la production de maïs est nettement inférieure à la moyenne dans les régions du Sud susmentionnées, et que la production personnelle de maïs s’épuise déjà dans certaines zones, plusieurs mois plus tôt que d’habitude. La production de manioc devrait également être inférieure à la moyenne, à hauteur de près de 50 pour cent, mais estimer la production de tubercules peut être plus complexe. Avec les récoltes de manioc ayant lieu plus tôt que d’habitude dans certains endroits, et étant probablement inférieures à la moyenne, d’après les estimations, il y a des chances que la majorité des stocks des ménages soient épuisés après août et septembre. À Ampanihy, Bekily et Beloha, les récoltes de contre-saison de haricots, de légumes verts et de patates douces amélioreront provisoirement l’accès aux denrées et aux revenus, mais ces produits ne dureront sans doute pas au delà du mois d’août.
Dans le District de Tsihombe, certains ménages pourraient bénéficier des récoltes de contresaison de sorgho, d’haricots et de légumes verts, mais l’accès des ménages pauvres aux intrants pourrait être limité. Dans ce district, les récoltes de maïs et de patates douces, nettement inférieures à la moyenne, ont limité les stocks alimentaires et les revenus tirés de la vente des cultures des ménages. La production inférieure à la moyenne a également conduit les ménages à compléter leurs repas en consommant des fruits de cactus, une activité normale pendant la période de soudure, mais moins habituelle dans la période suivant les récoltes. En outre, les rapports de terrain suggèrent que les ménages pauvres à Tsihombe empruntent pour accéder à certaines denrées alimentaires et pourraient ne pas pouvoir vendre plus de bétail durablement pendant le mois de juin, une époque où les ventes de petits ruminants et de volailles devraient normalement être en hausse.
Les informations sur les prix recueillies localement suggèrent que les prix du maïs ont baissé par rapport à leurs pointes saisonnières à Amboasary, Tsihombe et Bekily, et les données historiques disponibles permettent de penser que les prix à Amboasary sont encore plus élevés que l’année dernière, à la même époque, , et qu’ils sont supérieurs à la moyenne de ces deux dernières années. À Ambovombe, les prix n’ont pas beaucoup baissé par rapport à leur pointe en février/mars, restant aux alentours de 1.080 MGA/kg. Sur ces marchés, il est probable que les prix resteront supérieurs à la moyenne et augmenteront avant d’atteindre le maximum en janvier/février 2016. Quelques signalements dans la région d’Ambovombe suggèrent que les prix du petit bétail pourraient être inférieurs à la moyenne, limitant l’accès des ménages aux revenus et/ou la possibilité d’acheter des denrées alimentaires de base.
Dans la mesure où les stocks s’épuisent plus tôt que normalement, les ménages pauvres accéderont aux denrées de base sur les marchés plus longtemps que d’habitude, à des prix supérieurs à la moyenne. Ces prix, auxquels s’ajoutent des possessions de bétail moins nombreuses que d’habitude, le remboursement des emprunts encourus pendant la période de soudure et les dépenses prévues, telles que les frais de scolarité, limiteront la capacité des ménages à protéger leurs moyens d’existence. Il se peut qu’au moins 20 pour cent des ménages dans les Districts de Tsihombe et d’Ambovombe soient actuellement en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), et pourraient faire face à des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) dès le mois d’août. Dans d’autres parties des zones de moyens d’existence 22, 23 et 24, les ménages pauvres sont actuellement dans une situation Minimale (Phase 1 de l’IPC) et devraient commencer à voir des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) en août.

Source : FEWS NET

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