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La pandémie de COVID-19 augmente les besoins d'aide alimentaire humanitaire dans le monde

La pandémie de COVID-19 augmente les besoins d'aide alimentaire humanitaire dans le monde

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  • Statut de la pandémie
  • Les impacts actuels et anticipés sur la disponibilité et l'accès à la nourriture
  • Projection des besoins d'aide alimentaire humanitaire
  • Les mesures de confinement du COVID-19 ont varié au cours du mois dernier, les gouvernements cherchant à trouver un équilibre entre l'atténuation de la propagation du virus et la limitation des effets économiques et sociaux négatifs des confinements prolongés. Ces mesures, notamment les restrictions aux frontières (figure 1), limitent l'accès des ménages aux principales activités génératrices de revenus et contribuent à une volatilité des prix atypique dans certaines régions. La tendance générale a été à l'assouplissement des restrictions, bien que la récession économique mondiale continue de limiter les possibilités de travail et d'auto-emploi. En raison de cette baisse des revenus des ménages pauvres, ainsi que de la persistance d'autres facteurs d'insécurité alimentaire aiguë, notamment les conflits et les chocs météorologiques, FEWS NET estime que 90 à 100 millions[1] de personnes auront besoin d'une aide alimentaire humanitaire en 2020 dans ses 29 pays de présence et de surveillance à distance[2], conformément à l'estimation de FEWS NET de mai 2020. Cela représente une augmentation d'environ 25 % par rapport aux besoins prévus avant la pandémie.

    Statut de la pandémie

    L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'il y a eu 142 283 cas confirmés de COVID-19 et 4 241 décès dans les 29 pays suivis par FEWS NET, au 22 juin 2020. Les pays suivis par FEWS NET représentent environ 10 % de la population mondiale, mais seulement 1,4 % des cas confirmés de COVID-19 à ce jour. Cependant, ces cas augmentent de manière exponentielle, avec une moyenne de 3 290 cas quotidiens signalés au cours de la première moitié du mois de juin, contre 1 750 en mai et 340 en avril. L'ampleur réelle de l'épidémie est probablement sous-déclarée, mis en relief par les taux relativement élevés de tests positifs dans un certain nombre de pays, ce qui suggère que les tests sont administrés de manière sélective à ceux qui présentent des cas plus graves.

    Les impacts actuels et anticipés sur la disponibilité et l'accès à la nourriture

    Les impacts directs de COVID-19 affectent probablement négativement la sécurité alimentaire de certains ménages pauvres, car les personnes infectés peuvent être confrontés à une capacité limitée à s'engager dans des activités productives lorsqu'elles sont malades ou en quarantaine. Cette situation, associée à une éventuelle augmentation des dépenses de santé, risque dans les ménages infectés,  d'entraîner une diminution des ressources disponibles pour acheter de la nourriture. Toutefois, les répercussions les plus importantes de la pandémie COVID-19 sur l'insécurité alimentaire aiguë restent indirectes, notamment la perte de possibilités de gagner un revenu. Comme de nombreux pays ont assoupli au moins certaines mesures de confinement au cours du mois dernier, les déplacements et les activités de travail temporaire et d’auto-emploi ont augmenté dans plusieurs régions, y compris dans certaines parties de l'Afrique de l'Est et de l'Afghanistan. Toutefois, les mesures de COVID-19 en place, notamment les fermetures de frontières qui limitent la migration de la main-d'œuvre et les restrictions sur les marchés du bétail, continuent de ralentir les flux commerciaux et de limiter les activités génératrices de revenus. En outre, le ralentissement économique mondial entraîne une baisse de la demande de nombreux services qui génèrent des opportunités d'emploi pour les ménages pauvres. Par conséquent, bien que les possibilités de gagner de l'argent aient quelque peu augmenté par rapport au mois d'avril, lorsque des mesures de confinement plus strictes étaient en place, la capacité des ménages pauvres à s'engager pleinement dans des activités de main-d'œuvre et d’auto-emploi est toujours plus limitée par rapport au début de l'année 2020.

    Les restrictions à la circulation de la main-d'œuvre agricole, tant à l'intérieur des pays qu'entre eux, sont particulièrement préoccupantes. La main-d'œuvre migrante constitue une part importante du revenu annuel en espèces de nombreux ménages pauvres, et la perte de ce revenu augmente leur risque d'insécurité alimentaire aiguë. La diminution des flux migratoires de main-d'œuvre agricole - que l'on observe dans certaines régions d'Afrique de l'Est (Éthiopie et Sud-Soudan vers le Soudan) et d'Afrique de l'Ouest (Niger/Nigeria) pendant la principale période de culture - limite également le potentiel de production dans les régions généralement de surproduction où cette main-d'œuvre est essentielle, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'impact potentiel sur la récolte de septembre/octobre à venir.

    En outre, compte tenu des restrictions de mouvement en cours et des coûts de transport plus élevés, les agriculteurs de plusieurs régions déclarent vendre leurs récoltes à proximité de leur champ et à des prix plus bas. Ces prix plus bas se traduisent par des écarts potentiels de revenus annuels pour les ménages les plus pauvres. Pour les ménages plus aisés, la baisse des revenus provenant de la vente des récoltes peut limiter leur capacité à engager des ménages pauvres comme ouvriers agricoles saisonniers, ce qui réduit encore les revenus des ménages pauvres, tout en limitant le potentiel de production.

    Selon les informations disponibles, les envois de fonds, une source de revenus essentielle pour de nombreux ménages dans les pays que FEWS NET surveille, ont diminué en avril et mai par rapport au début de l’année 2020 et à la même période l'an dernier. Au Guatemala et au Salvador, les envois de fonds mensuels ont augmenté en mai après une forte baisse en avril, bien que les transferts pour les deux mois aient été inférieurs à ceux des mêmes mois en 2019 et à la moyenne des cinq dernières années. 

    Les chaînes mondiales d'approvisionnement en denrées alimentaires de base continuent de fonctionner à des niveaux proches de la normale et, dans la plupart des pays de FEWS NET, les prix des denrées alimentaires de base en mai ont suivi les tendances saisonnières sans écart significatif par rapport aux prix d'avril. Néanmoins, les prix des denrées alimentaires de base restent supérieurs à la moyenne dans plusieurs pays, principalement en raison des achats de panique et des ralentissements commerciaux. Parmi les exemples notables, pouvons-nous citer la hausse des prix du blé et des légumineuses en Afghanistan et les importations de denrées alimentaires de base en Afrique de l'Ouest. La réduction des recettes d'exportation dans les pays suivis par FEWS NET, qui entraîne une dépréciation de la monnaie locale dans des pays comme le Nigeria et la RDC, reste très préoccupante. En Haïti, au Zimbabwe, au Soudan et au Sud-Soudan, où les devises se dépréciaient déjà sur le marché parallèle, le COVID-19 renforce cette tendance à la baisse. Cela devrait exercer une pression constante à la hausse sur les prix des aliments de base importés et des produits de substitution locaux dans ces pays au cours des prochains mois. Dans l'ensemble, avec des revenus plus faibles et des prix des aliments de base un peu plus élevés, la capacité d'achat des ménages pauvres devrait rester inférieure à la normale en 2020.

    De nombreux gouvernements et partenaires humanitaires ont distribué des niveaux d'aide élevés au cours des deux derniers mois. Cette aide devrait permettre de répondre au moins en partie à l'augmentation des besoins dans plusieurs régions, notamment dans une grande partie de l'Amérique centrale et dans les centres-villes de l'Afghanistan, du Soudan, du Kenya, du Mali, du Niger et du Burkina Faso, entre autres. Toutefois, l'ampleur des besoins continue à dépasser l'aide fournie.

    Projection des besoins d'aide alimentaire humanitaire

    Bien que les mesures de confinement de COVID-19 aient été assouplies dans plusieurs pays, des millions de ménages continuent de faire face à une baisse de leurs revenus. Dans les 29 pays suivis par FEWS NET, 90 à 100 millions de personnes sont susceptibles d'être confrontées à une Crise (Phase 3 de l'IPC) ou à des résultats plus graves et ont besoin d'une aide alimentaire humanitaire urgente en 2020 (figure 2), soit une augmentation d'environ 25 % des besoins d'aide alimentaire par rapport aux besoins de 2019 et avant la pandémie. Une plus grande gravité de l'insécurité alimentaire aiguë est également probable chez certains, car certaines populations déjà en Crise (Phase 3 de l'IPC) sont maintenant confrontées à des réductions supplémentaires de leurs revenus. FEWS NET fournit également une estimation des pics des besoins mondiaux pour 17 pays supplémentaires qu'il ne surveille pas directement. L'estimation combinée des pics de besoins mondiaux pour ces 46 pays en 2020 est de 113 millions de personnes. Le niveau élevé des besoins est également dû aux conflits, au ralentissement macroéconomique sans rapport avec la pandémie COVID-19 et aux chocs météorologiques.

    Figures Figure 1

    Source : FEWS NET

    Figure 2

    Source : FEWS NET

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