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La campagne agricole du printemps a démarré presque partout à travers le pays. En plus de la préparation de sol, le semis est en cours dans certaines zones comme dans le sud, par exemple. Cependant, malgré la motivation dont font montre les agriculteurs, la faible disponibilité de semences tend à compromettre la réussite de l’exercice.
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L’accès aux produits alimentaires locaux est très limité, ce qui va se poursuivre jusqu’aux prochaines récoltes en juin. Ils sont de plus en plus rares et se renchérissent dû à la faible production en 2012 et de la demande élevée des semences. Par contre, les marchés sont bien achalandés en produits importés dont les prix maintiennent une certaine stabilité.
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La période de soudure a commencé en février soit un mois plus tôt que d’habitude. Les ménages pauvres du milieu rural dépendent presqu’entièrement du marché pour se nourrir, alors que la demande pour la main-d’œuvre, principale source de revenus, est à la baisse. Même avec des stratégies de survie irréversibles, ils n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires. De nombreuses communes sont en phase 3 de l’IPC.
- La situation actuelle est caractérisée par les préparatifs liés au démarrage de la campagne agricole du printemps. Cependant, d’après les rapports publiés par NOAA en mars, les récentes précipitations reçues dans certaines régions du pays comme l’Artibonite, le nord-ouest, le nord, et la Grande Anse représentent moins de la moitié des accumulations normales. Par conséquent, les conditions actuelles d’humidité du sol sont défavorables au bon déroulement des activités agricoles. Par ailleurs, le Plateau Central et plus spécifiquement les communes de Thomonde, Cerca-Cavajal, Cerca-la-Source, et Thomassique connaissent une sècheresse persistante depuis novembre, selon une mission d’évaluation effectuée au début de mars par FEWS NET et CNSA. Des communes du département du nord-est comme Mombin Crochu, les Perches, Ste Suzanne, et Mont-Organisé, entre autres, sont également en butte à une situation de sécheresse.
- Le démarrage de la campagne agricole reste tributaire de la disponibilité des semences. La cherté de ces dernières liée à leur rareté est susceptible de provoquer une réduction de la surface habituellement cultivée au cours de cette campagne, entrainant dès lors une baisse de la production agricole. Cette campagne compte pour environ 60 pour cent de la production agricole nationale. Les ménages pauvres de nombreuses zones du milieu rural risquent de continuer à faire face à un déficit alimentaire immédiatement après les récoltes de juillet.
- Dans les zones rizicoles du nord, du nord-est et de la Vallée de l’Artibonite, les activités agricoles engendrent des emplois bénéfiques aux pauvres. Dans certaines communes du département du nord telles que Ranquite, Bahon, La Victoire et Pignon, également frappées par la sécheresse, la migration saisonnière vers la plaine de Limonade et Quartier Morin reste l’une des principales sources de revenus pour les ménages pauvres. Cependant, due à la sécheresse, la demande de la main-d’œuvre dans ces communes est en déclin. À Tiburon, Dame Marie, Anse d’Ainault et autres, la saison de pêche a aussi démarré mais les ventes sont très faibles par rapport à la normale, d’où un manque à gagner pour la communauté des pêcheurs.
- Les prix des produits alimentaires importés sont généralement élevés mais restent plus ou moins stables par rapport aux mois de janvier/février. Par contre, le prix de certains produits locaux, plus spécifiquement le haricot noir et le maïs moulu, fluctue à la hausse conséquemment à la demande. À Hinche, le haricot a connu une hausse de 18 pourcent en février par rapport à janvier alors que le maïs moulu s’est apprécié de 8 pourcent pour la même période à Jérémie. À Jacmel, dans le sud-est, le maïs moulu a connu un bond de 24 pourcent pendant ce laps de temps. Il s’en suit une baisse du pouvoir d’achat des ménages pauvres dont le revenu tend à diminuer à cause de la faible demande de la main-d’œuvre agricole. Dépendant presqu’à 100 pour cent du marché comme source de nourriture, les ménages pauvres des zones affectées par les intempéries en 2012 auront de plus en plus de difficulté à se nourrir jusqu’aux prochaines récoltes en juin.
- Les prévisions météorologiques de janvier 2013 faisaient mention de probabilités de pluie normale pour la période correspondant à la campagne agricole du printemps. Cependant, dans la plupart des zones du pays, les pluies sont inférieures à la moyenne pour les deux derniers mois de l’année en cours. Par exemple, dans la région du Sud-est, elles sont trois à quatre fois plus faibles par rapport à 2012 à la même période.
- De nombreuses ONG qui fournissent une assistance aux agriculteurs auront des difficultés à s’approvisionner en semences au bénéfice de ces derniers. En effet, les semences, provenant dans leur grande majorité des récoltes antérieures, sont rares sur le marché suite à la production agricole de 2012 évaluée à 50 pour cent plus faible que la normale. Pour plus d’information à cet égard, veuillez consulter: Mise à jour sur la sécurité alimentaire de février 2013.
- Les ménages pauvres du Plateau Central (Cerca-la-Source, Cerca Cavajal, Thomassique et Thomonde) et du Nord (La Victoire, Bahon, Pignon, et Ranquitte), entre autres, dépendront essentiellement du marché, et ce, jusqu’en mai/juin à cause de l’épuisement précoce de leur stock résultant de la faible production agricole en 2012.
- Due à la rareté des semences et à leur prix élevé sur le marché, la superficie emblavée au cours de la campagne du printemps sera moindre, entrainant une baisse de la production et du revenu des ménages pauvres.
- Tenant compte de la tendance vers le haut de la courbe des prix, de la baisse des revenus des ménages pauvres et de la déplétion de leurs moyens de subsistance, on peut déduire qu’ils resteront en situation de Crise (phase 3 de l’IPC). Cette situation, toutes choses étant égales par ailleurs, tend à perdurer jusqu’au début des prochaines récoltes qui auront lieu au cours du mois de juin.
- L’assistance humanitaire fournie aux ménages dans le Sud-est et la Gonâve est susceptible de faire passer l’insécurité alimentaire de la phase 3 de l’IPC à la phase 2. Cependant, elle semble n’avoir pas un impact significatif sur les communes de Thomassique, Thomonde, Cerca-Cavajal, et Cerca-la-Source qui seront en Crise jusqu’en juin.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.