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La sécheresse ne conduira pas à court terme à une dégradation de la sécurité alimentaire

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  • Mise à jour des projections de sécurité alimentaire jusqu’en septembre 2012
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    • Les champs emblavés en février/mars dans de nombreuses régions du pays sont maintenant en cours de récolte.  Il en résulte une augmentation sur le marché des produits locaux et une stabilité des prix de ces derniers.

    • L’arrêt des pluies dans de nombreuses régions depuis fin mai compromet la production du maïs semé en avril/mai, ainsi que d’autres cultures comme le riz et les haricots.  Les régions du sud, de l’ouest, du Nord-ouest  et du Nord-est sont les plus touchées par cette sécheresse.  Des techniciens du Ministère de l’Agriculture estiment les pertes potentielles à 40 pour cent ou plus selon les régions.   

    • Les pertes dues à la sécheresse de mai/juin n’auront pas un impact signicatif à court terme sur l’insécurité alimentaire à cause du fait que les récoltes  de juin/juillet permettront aux ménages de faire face à leurs besoins alimentaires en juillet et août.  Presque toute la région du Nord-est, de nombreuses communes dans la région du sud, de l’Ouest, du Nord-ouest, de l’Artibonite et des Nippes seront dans la précarité en août et septembre si la écheresse se maintient au-delà de juillet.

    • Les prix des produits alimentaires de base sur la plupart des marchés dans l’ensemble du pays sont assez stables.  Cette tendance pourrait se maintenir jusqu’en juillet/août, période de récolte.  Mais, il est probable que les prix des produits locaux amorcent une hausse dès le mois d’août, un peu plus tôt que d’habitude, à cause  de la faible production de la campagne du printemps et la fin de la saison des mangues et des fruits d’arbres véritables, largement auto-consommés et vendus à grande échelle.

    Mise à jour des projections de sécurité alimentaire jusqu’en septembre 2012

    Dans de nombreuses régions du pays, particulièrement dans les départements du  Sud et du Sud-est,  les agriculteurs qui ont semé en février/mars récoltent des haricots, du maïs, du manioc, de la patate douce et de nombreuses autres denrées comme les fruits d’arbres véritables, les légumes, les bananes et les mangues.  La même situation s’observe dans le bas Plateau Central, le bas Artibonite et certaines communes du Nord, ce qui est complètement différent de l’année 2011 quand la saison pluvieuse avait démarré avec deux mois de retard.  Cette situation est le résultat d’une pluviométrie abondante et régulière qui a commencé dans ces régions depuis le mois de février/mars.   

    Cependant, on a observé un renversement de la situation météorologique vers la fin du mois de mai.  Les pluies ont diminué substantiellement, provoquant un état de sécheresse quasi généralisé à travers le pays, plus particulièrement dans la péninsule du sud, la pointe occidentale du Nord-ouest, le département de l’Ouest, certaines communes du Nord et le Nord-est.  Les cultures comme le maïs qui étaient au stade végétatif ou au début de l’épiaison ont beaucoup souffert de cet état de fait.  Bénéficiant d’un surplus d’humidité en avril, le maïs aussi bien que le sorgho ont été l’objet de carence hydrique qui s’est bien vite manifestée au début du mois de juin entrainant la perte des champs de maïs jusqu’à 40 à 50 pour cent d’après les techniciens intervenant dans les départements de la  péninsule du Sud, le nord et le bas Plateau Central.    Les conséquences sur les cultures varient en fonction des variétés plantées, de la date du semis et de la zone agro-écologique. 

    Les variétés de maïs à cycle court plantées en basse altitude au cours du mois de mars n’ont pas été affectées par cette sécheresse.  Elles ont atteint leur pleine maturité bien avant le déclenchement  de ce phénomène.  Celles plantées par contre au cours du mois d’avril/mai dans le sud, le nord, l’ouest, le nord-ouest ont beaucoup souffert de stress hydrique.  Ce sont surtout celles plantées dans des sols superficiels et érodés qui ont été le plus affectées.  Elles ont déjà atteint le point de flétrissement et ne porteront pas d’épis.   Quand à celles ensemencées en montagne humide ou dans les plateaux en mars ou en avril, elles peuvent encore récupérer vu que ces zones sont d’habitude plus humides que les zones cotières.  C’est particulierement le cas dans les hauteurs de mare Rouge dans le Nord-Ouest ou dans le haut Plateau Central.

    La campagne du printemps compte pour environ 60 pour cent de la production nationale.  La principale céréale plantée au cours de cette campagne, le maïs, est après le riz,  la plus consommée par la population.  Beaucoup moins cher, le maïs  est de loin plus accessible aux pauvres que le riz particulièrement dans le milieu rural.  C’est aussi une culture de rente pour les agriculteurs qui le vendent à l’état vert ou en grain.  Chez les ménages pauvres, producteurs de maïs, l’autoconsommation est largement pratiquée.    Les pauvres peuvent se trouver dans la précarité dès le mois de septembre dans de nombreuses communes dans la péninsule du sud, le nord-ouest et le Nord-est où se pratique la culture du maïs si la reprise des pluies tarde.  Quant aux haricots dont les récoltes sont souvent affectées par des excès d’humidité en mai, la faible pluviométrie enregistrée à la fin du mois de mai 2012 leur a été plutôt favorable.  De manière générale, la récolte des haricots sera légèrement inférieure à la moyenne a cause de l’excès de pluie dans certaines localités, la sécheresse dans d’autres et la cherté des fertilisants qui a conduit à une utilisation minimale des engrais chimiques.   Dans le bas Plateau Central et le bas Artibonite , par exemple, les agriculteurs  ont eu une très bonne récolte de haricots due à une pluviométrie adéquate dans les aires de plantation, mais elle sera mauvaise sinon nulle dans le bas Nord-Ouest à cause de la faiblesse des précipitations.

    Les récoltes en cours ont permis d’augmenter la disponibilite des produits alimentaires.  Plus de produits se retrouvent sur le marché et les ménages  agricoles ont la possibilité de consommer, dans les régions où s’effectuent des récoltes, les produits de leurs champs.  Cependant, la période de soudure,  se prolonge encore dans le bas Nord-ouest et certaines communes du haut Artibonite comme Anse-Rouge, Terre-Neuve et Gros-Morne.  La soudure avait commencé dans ces régions un peu plus tôt cette année à cause de la perte des récoltes d’hiver.  Elle prendra fin avec les récoltes  du maïs, des pois, des légumes qui débuteront en juillet.    Ces récoltes seront plus faibles cette saison à cause de la carence hydrique enregistrée depuis fin mai.  Pourtant, les récoltes qui seront obtenues permettront aux ménages pauvres de couvrir leurs besoins jusqu’en juillet/août,  après quoi le marché redeviendra leur principale source de nourriture, soit un peu plus tôt qu’en temps normal. Cependant, comme les pluies se poursuivent dans de nombreuses régions, une évaluation des récoltes sera nécessaire en juillet pour déterminer le niveau de recolte obtenu pour cette saison. 

    Les marchés, contrairement au mois d’avril 2012 sont beaucoup mieux achalandés en produits locaux, améliorant ainsi la disponibilité en produits alimentaires. Les prix demeurent assez stables pour la plupart des produits par rapport à avril 2012.    Cependant, en comparaison  à mai 2011 ou à la moyenne des cinq dernières années, la variation diffère d’un produit à l’autre et en fonction des marchés régionaux.  Par exemple, pour le riz importé, l’un des produits les plus consommés, le prix actuel est plus élevé sur presque tous les marchés que celui de la moyenne des cinq dernières années.  C’est probablement lié aux différents chocs qui ont frappé le pays depuis le séisme de janvier 2010 et qui ont provoqué des hausses à répétition des produits alimentaires.  Quant au maïs local, les prix sont à la baisse sur tous les marchés par rapport à avril 2012,  à l’exception de celui de Jacmel où il est à la hausse par rapport à la moyenne des cinq dernières années au mois de mai 2012.  La plupart des prix resteront stables en juillet et août.  Cependant, les prix des haricots afficheront à la hausse à cause de l’augmentation de la demande pour les semences nécessaires aux plantations des montagnes humides en juillet et août.

    Par ailleurs, la Vallée de l’Artibonite s’active dans la mise en place de la grande campagne de riz d’été.  Cette vallée n’est pas affectée par la sécheresse en cours, puisqu’elle est irriguée par le fleuve Artibonite dont de nombreux affluents partent du Plateau Central central et certaines régions du Nord où les pluies sont abondantes.  La période de semis des champs s’echelonne intensivement de juin à juillet.  L’Organisme de Développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA) entreprend maintenant le curage des canaux d’irrigation et de drainage, ce qui aidera à prévenir ou à réduire  des inondations en facilitant l’écoulement rapide des eaux en cas de fortes pluies.  Cependant, les tracteurs de l’ODVA n’ont pas encore été réparés et les riziculteurs doivent compter sur des tracteurs privés ou sur ceux des agences de développement qui sont loin d’etre suffisants.  Des retards dans le semis ou une diminution de la surface emblavée demeurent probables.  De plus, les prix des engrais demeurent toujours très élevés et ces derniers se vendaient 1250 gourdes le sac de 100 livres jusqu’à la mi-juin contre à peu près 500 gourdes en 2010.  D’après une étude effectuée par l’ODVA, les engrais chimiques comptent pour 25 pour cent du coût de production du riz dans la Vallée de l’Artibonite.   Dans ces conditions, le prix du riz produit localement continuera à être plus élevé par rapport au riz importé.  La production de riz national représente quelque 20 pour cent de la consommation nationale et l’Artibonite y contribue pour près de 80 pour cent.  Cependant, cette zone offre des milliers d’emplois aux pauvres dans la riziculture et la production des maraîchers.

    Avec les récoltes en cours et celles espérées en juillet et en août, une amélioration de la disponibilité alimentaire à travers tout le pays est très probable en juillet et août, d’où une incidence positive sur la sécurité alimentaire pendant cette période.  Toutefois, des communes dans la péninsule du Sud, les départements du Nord-ouest, de l’ouest et du Nord-est où les pertes des cultures sont élevées à ccause de la sécheresse sont susceptibles de faire face à la précarité en septembre.  Des communes qui étaient déjà dans un état précaire dans l’Ouest, le Plateau Central et le Nord-est pourraient s’y maintenir ou même voir leur situation s’aggraver si la sécheresse devra se poursuivre.

    Cependant, il faut noter que la seconde saison pluvieuse qui débutera en août offrira des opportunités d’emplois aux pauvres dans les montagnes humides dans les plantations des haricots, des céréales et des tubercules.    La seconde saison pluvieuse marque aussi la recrudescence de l’épidémie du choléra comme c’était le cas en 2011, affectant les ménages les plus dépourvus.  Août et septembre sont aussi des mois propices aux inondations et à des passages de cyclone.  Cependant, la Croix Rouge, la Direction de la Protection Civile et leurs partenaires ont mis en place des plans de contingence qui leur permettront d’intervenir rapidement pour sauver des vies en cas de catastrophe.  

    Figures Calendrier saisonnier et événements critiques Calendrier saisonnier et événements critiques

    Source : FEWS NET

    Evolution des prix des produits alimentaires de base à Port-au-Prince : janvier 2011-mai 2012 Evolution des prix des produits alimentaires de base à Port-au-Prince :  janvier 2011-mai 2012

    Source : FEWS NET

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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