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La crise politique et l'insécurité provoquent une insécurité alimentaire de Crise et d’Urgence, impactant l'économie et les moyens d’existence des ménages

La crise politique et l'insécurité provoquent une insécurité alimentaire de Crise et d’Urgence, impactant l'économie et les moyens d’existence des ménages

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  • Situation actuelle
  • Calendrier saisonnier pour une année typique
  • Suppositions mises à jour
  • Perspectives jusqu’en septembre 2024
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    • La détérioration de l’insécurité en mars par rapport à février a accentué davantage les déficits de la consommation alimentaire des ménages pauvres et a accru, au-delà des attentes, le nombre de personnes dans le besoin par rapport au mois de février. Les résultats de sécurité alimentaire aiguë en avril ne sont pas améliorés par rapport au mois de mars en raison de la crise politique et de l’insécurité qui continuent d’impacter l’économie et de perturber les moyens d’existence des ménages pauvres. Ces derniers continuent de faire face à une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) dans la plupart du pays, tandis que Cité Soleil et des poches des ménages très pauvres situés dans d’autres communes de la zone métropolitaine, en proie à la violence, continuent de faire face à une insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Bien que, en raison des récoltes de printemps, certaines zones pourraient passer de Crise (Phase 3 de l’IPC) à Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de juin, cela ne devrait pas entraîner une baisse significative du nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire pendant la période projetée.
    • Le flux d’approvisionnement et le fonctionnement des marchés continuent d’être perturbés en raison de la détérioration de la sécurité, avec une augmentation de plus de 30 pour cent du nombre d’évènements violents et de décès liés à la violence des gangs entre février et mars dans tout le pays, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ACLED, avril 2024). Bien qu’une certaine amélioration ait pu être observée dans le fonctionnement du principal port du pays à Port-au-Prince au mois d’avril, la violence des gangs a entraîné sa fermeture provisoire au mois de mars, des difficultés d’accès et le fonctionnement intermittent des opérations maritimes. Selon Le Nouvelliste, une réduction d'environ 50 pour cent du nombre de navires accostant entre fin 2023 et mars 2024 a été enregistrée.
    • L’imposition d’un paiement illégal par les gangs restreint l’accès au plus grand terminal pétrolier du pays et impacte le flux de distribution du carburant dans les stations-service, entraînant la vente de ce produit sur le marché informel à des prix dépassant de plus de 50 pour cent le prix normalement fixé, notamment dans les villes de provinces. En plus des dysfonctionnements dans l'approvisionnement des marchés, la hausse du prix du carburant, tant dans les stations-service que sur le marché informel, contribue à maintenir les prix des produits alimentaires de base élevés par rapport à l’année dernière et à la moyenne quinquennale. 
    • Une légère amélioration de la distribution des précipitations a été observée au cours du mois d'avril. Cependant, en raison du manque d'assistance aux agriculteurs qui n’ont pas la capacité d’investir, du coût élevé des intrants agricoles et des retards dans les activités de préparation de sols et de semis pour la campagne agricole de printemps de cette année, cette amélioration aurait peu d’effet significatif sur les récoltes en juillet.
    Situation actuelle

    Situation sociopolitique : La situation sécuritaire décrite dans les perspectives sur la sécurité alimentaire de février s’est significativement détériorée en mars, avec une légère amélioration en avril par rapport à mars. La violence des gangs, tant en fréquence qu’en intensité, a atteint un niveau record. Selon ACLED, le nombre d’évènement violents et de décès ont augmenté de plus de 30 pour cent entre février et mars. Bien que plus fortement concentrée dans le département de l’ouest, principalement dans l’arrondissement de Port-au-Prince, où depuis janvier 2024, les municipalités de Port-au-Prince, Croix-des-Bouquets, Carrefour, Tabarre et Pétion-Ville (Frères, Torcel, Pernier) sont l’épicentre de la violence des gangs (Figure 1). De plus, l’insécurité liée à la violence des gangs contraint de plus en plus de personnes à fuir leur zone de résidence et, ainsi, augmenter le nombre de déplacés internes. Selon l’OIM, le nombre de déplacés internes de janvier au 9 avril est passé d’environ 314 000 à plus de 362 000, soit une augmentation de 15 pour cent pendant la période. Toujours selon l’OIM, du 8 mars au 9 avril, près de 95 000 personnes ont quitté la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP). Plus de 60 pour cent avaient déjà été déplacés plus d’une fois au sein de la zone avant de la quitter. Les informateurs clés ont confirmé que les nouveaux déplacés se dirigent surtout vers les départements du Grand Sud comme la Grand’Anse, le Sud, les Nippes et Sud-Est, bien que ce phénomène soit aussi observé dans le Grand Nord (Nord, Nord-Est, Nord-Ouest), l’Artibonite (Gonaïves), et dans le centre, qui reçoivent une part moins importante de déplacés venant de la ZMPP. Dans toutes ces régions, on signale déjà un accroissement de la demande de logement d’habitation, dont le prix commence à grimper en raison de la faible disponibilité.

    Figure 1

    Les événements violents dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (janv-mars 2024)

    Source: FEWS NET avec les données d’ACLED

    La rareté de carburants : L’accès au principal terminal de stockage de produits pétroliers à Cité Soleil est limité en raison des tactiques d’extorsion et de la violence des gangs. Cela impacte l’approvisionnement des stations-service dans la capitale ainsi que dans les villes de province, entraînant une augmentation du prix de l’essence. Par conséquent, la vente illégale de carburant à des prix supérieurs à ceux fixés par le gouvernement a été observée, même au niveau des stations-service, où le gallon se vend à plus de 40 pour cent au-dessus du prix fixé par le gouvernement. En dehors des stations-service, le gallon d’essence est vendu à plus de 100 pour cent au-dessus du prix fixé par le gouvernement. En dehors de la capitale, le prix de l’essence explose, avec le rallentissement des distributions de carburant à travers le pays, le coût d’un gallon d’essence se vendant entre 1000 et 1500 HTG. Une telle situation influe sur la formation des prix des produits de base et sur le fonctionnement des marchés, déjà pris au piège des gangs armés.

    Les marchés et les prix : La détérioration de la situation sécuritaire, due à l’intensification de la violence des gangs, continue de perturber les chaînes d'approvisionnement des marchés, aussi bien dans la capitale que dans les villes de province. Un ralentissement important des activités économiques, formelles et notamment informelles, est dû à l'escalade des affrontements entre groupes armés et forces de l'ordre, le pillage de plusieurs centres de stockage de produits alimentaires dans le centre-ville de la capitale, la réduction d’environ 50 pour cent du nombre de navires acostés dans l’un des plus grands ports du pays entre fin 2023 et mars 2024 (selon le Nouvelliste), la fermeture de l'aéroport international et les contraintes d’accès aux principales routes reliant les principaux marchés (Figures 2 et 3). Les marchés du centre-ville de Port-au-Prince tendent à se déplacer vers le haut Delmas et Pétion-Ville, ainsi que sur la route de l’aéroport. Malgré cela, à l’échelle nationale, les prix des produits alimentaires de base, suivis sur les marchés de référence (le riz, l’huile de cuisine, et la farine de blé, tous importés, et le haricot noir local), restent relativement stables en glissement mensuel, bien qu’à des niveaux très élevés par rapport à l’année dernière et surtout atypiquement au-dessus de la moyenne quinquenale.

    Figure 2

    Carte de fonctionnement des marchés en Haïti, mars 2024

    Source: : FEWS NET

    Figure 3

    Carte de fonctionnement des marchés de la capitale haïtienne, mars 2024

    Source: FEWS NET

    Au cours du mois de mars, les prix du riz importé (4 pour cent brisure) et du haricot noir local ont connu des variations minimes au niveau national, variant respectivement de trois pour cent et moins un pour cent environ. Néanmoins, le prix du riz importé a varié à la hausse sur les marchés des Gonaives (17 pour cent), des Cayes (plus de13 pour cent) et du Cap Haitien (plus de 10 pour cent). La farine de blé a connu une tendance similaire en fluctuant à la baisse de plus de 2 pour cent au cours de la même période. Pour sa part, celui de l’huile de cuisson a baissé de 10 pour cent environ. 

    Quand au maïs en grain local, le prix a fluctué à la hausse de six pour cent entre février et mars, en raison de sa faible disponibilté liée à la période de semis. Ce prix a augmenté sur presque tous les marchés régionaux, particulièrement Jérémie (21 pour cent), les Cayes (18 pour cent), puis Hinche, Ouanaminthe et Port-au-Prince (entre 10 et 12 pour cent). 

    En glissement annuel (de mars 2024 à mars 2023), les prix du maïs en grain local, de la farine de blé et de l'huile végétale diminuent, tandis que celui du haricot noir local reste stable ; celui du riz importé a augmenté de 12 pour cent entre mars 2023 et mars 2024. En revanche, tous les prix des produits alimentaires de base restent atypiquement au-dessus de leur moyenne quinquennale (Figure 4).

    Figure 4

    Evolution du prix moyen en gourdes des céréales de base, de la farine de blé et du haricot noir, janvier 2019 à mars 2024

    Source: FEWS NET

    Certains facteurs non moins importants semblent contribuer à cette tendance des prix, au fort même de la crise securitaire, couplée à la periode de soudure alimentaire. Des produits importés alimentaires, en particulier le riz importé, sont disponibles sur le marché, ceci même à Port-au-Prince, malgré le dysfonctionnement du port principal du pays. En effet, selon certains contacts clés, le port reçoit des marchandises alimentaires, notamment du riz, tous les trois mois. Ainsi, les marchés de la capitale comme Canapé vert, Pétion-Ville et Delmas, entre autres, sont approvisionnés et fonctionnent de façon plus ou moins normale. Il y a parfois des perturbations mais pas au même niveau qu'à Croix-des-Bossales et Croix-des-Bouquets qui ne fonctionnent presque pas (Figure 3).

    De plus, les ports d'autres régions du pays (comme Cap-Haïtien au nord, Port-de-Paix dans le Nord-Ouest et de Miragoane dans les Nippes), sont ouverts et reçoivent les produits importés comme d'habitude. Cela permet d'avoir certains produits importés (riz, huille, farine) disponibles dans le pays. Les importateurs profitent de la situation d’insécurité sur les routes nationales pour accroitre quelque peu les prix des produits de base, dans les autres régions du pays, en particulier le Grand Sud, où l’inflation des produits alimentaires est la plus élevée. D’après le dernier bulletin IPC de l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI), le taux d’inflation annuelle à l’échelle nationale était de 23 pour cent en février (contre 19 pour cent en janvier), celui du Grand Sud a atteint approximativement 25 pour cent, soit le niveau d’inflation le plus élevé, suivi par le département du Sud-Est (plus de 24 pour cent d’inflation annuelle). La route nationale numero 2 menant vers cette région est celle contenant plus de barrages payants imposés par les gangs, ceci de la ruelle Alerte, en passant par Martissant, Fontamara, Tuitier jusqu’à Mariani (Palomam), soit au total cinq sur les 13 imposés par les gangs armés à travers les axes routiers principaux, selon les données combinées du Syndicat Mouvement Unifié des Transporteurs Haïtiens (MUTH) et du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

    Selon le bulletin mensuel du riz Info Aroz n°241, publié en debut d’avril 2024, les prix mondiaux du riz ont entamé une baisse moyenne de 1.5 pour cent en fin de mars, en raison de l’arrivée denouvelles récoltes sur le marche mondial, notamment dans les principaux pays asiatiques. Ces facteurs internes et externes, combinés à la stabilité du taux de change au tour de 132 HTG/USD, expliquent les très faibles fluctuations du prix des produits alimentaires importés, en particulier du riz, de l’huile de cuisson et de la farine de blé sur les marchés haïtiens, sauf dans quelques départements (Nord-Est et Grand Sud).

    Sources de revenus : Les résultats de l’enquête sur les revenus hors-ferme menée en janvier 2024 par FEWS NET ont révélé une tendance à la baisse de la disponibilité des opportunités dans les principales sources de revenu par rapport à une année normale. Selon cette enquête, l’insécurité était la principale raison de la baisse globale des sources de revenus et des opportunités de travail qui y sont associées. 

    Conditions pluviométriques et évolution de la campagne agricole : Selon les données de la NOAA sur Haïti, jusqu’à la première décade d’avril, les précipitations ont été en-dessous de la normale dans la plupart des zones agroécologiques du pays. Les agriculteurs ont profité des dernières pluies d’avril, notamment, pour ensemencer leurs terres, déjà labourées. Ainsi, des activités de semis sont observées dans les régions agroécologiques comme les départements du Grand Sud, du Nord, du Nord‑Est et du Nord-Ouest (à l’exception du bas Nord-Ouest). Dans les Nippes, l’Artibonite et le Centre, les pluies tardent encore, alors que les agriculteurs ont préparé leurs terres. Cependant, les opérations de semi se déroulent à un niveau inférieur à la normale en raison du manque d'assistance aux agriculteurs qui n’ont pas la capacité d’investir, du coût élevé des intrants agricoles (en particulier les semences) et des retards dans les activités de préparation de sol pour la campagne agricole de printemps de cette année. 

    Parallèlement, des produits locaux saisonniers et typiques, comme les racines et tubercules (notamment dans les montagnes du Nord-Est, du Nord, de la Grand’Anse), des maraichers, du haricot, du maïs en grain (lors des récoltes d’hiver) et du riz, sont remarqués dans les marchés régionaux. Ils sont néanmoins peu accessibles aux pauvres, leurs prix étant élevés par rapport à la moyenne.

    Propagation du choléra : Depuis le premier septembre 2022, 1 266 décès dus au choléra ont été enregistrés au 6 avril 2024, selon le ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), soit une augmentation d’environ 8 pour cent (1 172 décès) depuis le 30 janvier 2024. Pendant cette période (du 30 janvier au 6 avril), seulement 1 336 nouveaux tests ont été réalisés. Ces statistiques pourraient sous-estimer significativement l'ampleur réelle de la situation, en particulier dans les communautés défavorisées et les bidonvilles, où la réalisation de tests est entravée par divers facteurs, tels que l'insécurité et l'insuffisance des infrastructures sanitaires. Les trois départements les plus affectés par cette épidémie, classés par ordre décroissant, demeurent l’Ouest, le Centre et l'Artibonite.

    Assistance alimentaire : Le ciblage et la répartition des aides alimentaires d’urgence restent difficiles en raison des ressources limitées et de l'insécurité liée à la violence des gangs. Mais des efforts sont déjà déployés par les organisations d’aides humanitaires, en particulier le PAM. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), au 19 avril, le PAM a pu fournir 8 525 repas chauds aux personnes déplacées dans la ZMPP. Dans le cadre de sa réponse d'urgence, il a également fourni 22,5 tonnes de nourriture en nature à 2 000 personnes au Cap-Haïtien et près de 265 000 USD de transferts en espèces à 10 485 personnes aux Gonaïves. Le PAM a également distribué des repas scolaires à plus de 217 000 écoliers à travers le pays et près de 150 000 USD à 19 315 personnes dans le cadre de ses activités de protection sociale. Néanmoins, ces activités ne touchent pas une proportion suffisamment importante de la population et l’information n’est pas disponible sur la fréquence de ces distributions. En effet, selon le groupe de travail sur les transferts monétaires, les besoins prioritaires dans les sites sont d’abord la nourriture (93%), l’eau potable (55%) et soins de santé (49%), suivi par abris et moyens de subsistance (respectivement 33% et 32%).

    Résultats actuels de la sécurité alimentaire: 

    Malgré les suppositions du rapport FEWS NET sur les Perspectives sur la Sécurité Alimentaire de février selon lesquelles l'insécurité et la violence liées aux activités des gangs armés devraient se poursuivre jusqu'en septembre 2024, le niveau de violence observé au mois de mars, notamment au niveau de la ZMPP, a été encore plus élevé que nos attentes. Les différentes sources de revenu demeurent en dessous de la moyenne dans un contexte d'inflation dépassant les 20 pour cent. Selon la dernière estimation de l'IHSI en février, l'inflation annuelle est de 23 pour cent, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de la Caraïbe. Le dysfonctionnement des marchés dans la ZMPP a rendu l'approvisionnement difficile, tandis que le pouvoir d'achat s'y est détérioré ainsi que la consommation alimentaire. De plus, l'insécurité a entraîné des déplacements de population, pour lesquels la nourriture est l'un des besoins prioritaires dans les sites d'accueil.

    Bien qu'une certaine amélioration du climat sécuritaire ait été observée en avril par rapport à mars, les impacts sur l'approvisionnement des marchés, les moyens d’existence et les prix des produits alimentaires de base, entre autres, persistent. Il en résulte une détérioration de la situation de sécurité alimentaire décrite dans le rapport de perspective de février. Conséquemment, le nombre de personnes dans le besoin a augmenté en mars, mais est resté relativement stable en avril en raison de la stabilité relative qui a permis aux ménages de se déplacer dans les marchés fonctionnels pour s’approvisionner, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

    La majorité des zones du pays demeurent en Crise (Phase 3 de l'IPC) et continuent d'adopter des stratégies de Crise telles que la consommation des semences et d'aliments à faible valeur nutritive non habituellement consommés pour se procurer de la nourriture. Cependant, la commune de Cité Soleil et des poches des ménages très pauvres situés dans d'autres quartiers de la zone métropolitaine, en proie à la violence, continuent de faire face à une insécurité alimentaire d'Urgence (Phase 4 de l'IPC).

    Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source: FEWS NET

    Suppositions mises à jour

    Les hypothèses du rapport sur les perspectives de la sécurité alimentaire de février à septembre 2024 se maintiennent, à l'exception de celles mises à jour ci-dessous :

    • La situation globale de sécurité devrait légèrement s'améliorer après le pic de mars qui était au-dessus des prévisions, mais devrait rester à des niveaux au-dessus de la moyenne quinquennale.
    • Les prix de la plupart des produits importés continueront d’être supérieurs à l’année précédente et aux cinq dernières années. 
    • Les prix locaux du maïs jaune et des haricots noirs secs s’augmentent à mesure que les semis de printemps entament, ceci jusqu’à mai. Ils devront chuter de juin à juillet, jusqu’à septembre, en prévision des récoltes de printemps en juillet.
    • La rareté artificielle de carburant, l’accès difficile aux stations-service, et sa vente sur le marché noir sont susceptibles d’aggraver l’insécurité alimentaire courante, en raison de son impact sur les prix du transport public et indirectement sur les prix de vente des marchandises, ceci à travers le pays.
    • Les températures élevées et les précipitations erratiques observées réduiraient l’humidité des sols pendant les premiers stades phénologiques des cultures.
    Perspectives jusqu’en septembre 2024

    Les principaux déterminants de l'insécurité alimentaire aiguë, tels que l'insécurité, l'inflation et le manque d'opportunités d'emploi, ne devraient pas connaître de changements significatifs jusqu'en septembre. La situation de sécurité alimentaire décrite actuellement (en avril) devrait globalement rester inchangée, malgré la légère amélioration attendue à partir de juin et juillet de la disponibilité des produits agricoles locaux (le haricot, le maïs, le riz) issus des récoltes de printemps. La disponibilité alimentaire locale augmentera légèrement, ce qui influencera probablement les prix à la baisse. Cela signifie que le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire ne devrait pas changer de manière significative, et l'insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l'IPC) devrait rester répandue dans le pays jusqu'en septembre. Bien que certaines zones actuellement en Crise, situées à la limite entre les Phases 2 et 3, pourraient passer à la Phase 2 à partir de juin, cela ne devrait pas entraîner de variation significative du nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire. Dans la ZMPP, la situation sécuritaire actuelle est susceptible de connaître une légère amélioration pendant la période projetée, ce qui entraînera une reprise graduelle des activités informelles. Par conséquent, il est peu probable qu'il y ait une amélioration significative des résultats de la sécurité alimentaire, mais au moins la situation actuelle ne devrait pas se détériorer. L’insécurité alimentaire aigüe d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) persisterait à Cité Soleil.

    Citation recommandée: FEWS NET. Haïti Mise à jour sur la sécurité alimentaire Avril 2024: La crise politique et l'insécurité provoquent une insécurité alimentaire de Crise et d’Urgence, impactant l'économie et les moyens d’existence des ménages, 2024.

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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