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Malgré la baisse des prix des produits alimentaires, le pouvoir d’achat des ménages pauvres ne s’améliore pas

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    • En raison des rendements agricoles inférieurs à la moyenne quinquennale, du niveau élevé de l'inflation, particulièrement du transport et de l’alimentation, de la persistance de l’insécurité, des opportunités d’emplois limitées, l’accès alimentaire des ménages pauvres ne s’améliore pas. La majorité du pays demeure donc en insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC), avec encore Cité Soleil en situation d’Urgence (Phase 4 de l’IPC).
    • Les récoltes de printemps se terminent. Mais, certaines régions (Centre, Côte Sud, Nord-Ouest, Nord-Est), où les pluies sont arrivées plus tardivement, s’apprêtent à récolter du maïs, du haricot, et du riz (Nord-Est). Cette année, la campagne du printemps a été perturbée par la longue période sèche au début, mais qui a été suivie par des précipitations proches de la moyenne depuis mai. La période sèche a endommagé le développement des cultures, ayant contribué à la baisse des récoltes. 
    • Normalement, les récoltes de printemps, représentant 60 pour cent de la production agricole nationale, devraient servir de semences aux autres campagnes, en particulier celle d’été/automne. Des activités de préparation de sols et de semis, à la faveur des pluies autour de la moyenne, sont initiées dans la plupart des régions, malgré la faible disponibilité des intrants, en particulier les semences que les agriculteurs doivent acheter sur le marché. 
    • La gourde s’est appréciée de 11 pour cent par rapport au dollar américain depuis mars, atteignant une valeur de 136 gourdes pour un dollar en août. Malgré cette appréciation et les baisses de prix qui en résultent, les prix des produits alimentaires de base restent atypiquement supérieurs à ceux de l’année précédente (plus de 50 pour cent pour la plupart) et à la moyenne quinquennale (plus de 100 pour cent). 
    • Une recrudescence des actes de violence et des enlèvements est observée depuis juin dans la capitale et aussi dans les départements du Nord-Ouest, et de l'Artibonite. La situation demeure préoccupante surtout à Croix-des-Bouquets, Bon Repos, Tabarre, et, présentement, à Carrefour Feuille (Sud de Port-au-Prince), où des individus armés attaquent directement les populations civiles. Ces troubles continuent d’impacter directement le fonctionnement normal des marchés et d’entrainer des déplacements de populations. 
    Situation actuelle

    Situation sécuritaire : Après une brève accalmie en avril-mai, les violences contre les civils et les enlèvements contre rançons due au mouvement Bwa Kalé se sont intensifiés en Haïti depuis mai 2023 (Figure 1). Selon le Bureau de liaison et de sécurité des partenaires d'Haïti (PLSO), quelque 2 439 morts violentes ont été signalées de janvier à juillet 2023, soit une augmentation de près de 12 pour cent par rapport à l'année 2022, et une augmentation plus forte par rapport à 2021 (51 pour cent). L’imposition des droits de passage par les gangs a contribué à la détérioration de la situation sécuritaire le long des routes nationales (RN 1, direction Nord, RN 2, direction Sud, et RN 3, direction centre). Ceci a conduit à des flux commerciaux limités (y compris de produits alimentaires) entrant et sortant de la capitale.

    Selon le Centre d'analyse et de recherche en droits de l'homme (CARDH), 389 enlèvements ont été signalés dans le pays, particulièrement dans la capitale, entre janvier et mars 2023 (soit une moyenne de 129 par mois), et une augmentation de 72 pour cent par rapport à la même période en 2022, et une augmentation de 175 pour cent par rapport à la même période en 2021. D’avril à juin, quelque 150 enlèvements ont été signalés (une moyenne de 50 cas par mois). Toutefois, les chiffres du mois de juillet s'élèvent à 83 enlèvements selon le CARDH. Outre les enlèvements, les événements de violence les plus récents dans les quartiers populaires de la capitale, notamment à Carrefour Feuille, Canaan/Ona Ville et Tabarre/Torcel, au cours du mois d’août, sont susceptibles d’amplifier la situation.

    Figure 1

    Evolution du nombre d’événements violents et de décès, mai 2022 – juillet 2023

    Source: Source : ACLED,

    Conditions pluviométriques et évolution des campagnes agricoles : Après la longue période sèche au début du lancement de la campagne de printemps, les précipitations ont été proches de la normale depuis mai dans certaines régions, notamment le Nord-Ouest (Figure 2). Après la préparation des sols, les précipitations importantes enregistrées au cours de la première décade de juin ont permis le démarrage des plantations de printemps dans les régions qui n'attendaient que les pluies. Seulement dans certaines zones, il y a eu des dégâts suite aux fortes pluies du 5 juin, sans affecter de manière significative les cultures. Et celles confrontées à des déficits hydriques ont pu se régénérer et se développer normalement. 

    La bonne végétation dans les différentes zones agroécologiques du pays au cours de la deuxième décade du mois de mai se constate par un NDVI supérieur ou égal à la moyenne, qui mesure le niveau d'humidité du sol. Néanmoins, le retard des pluies cette année n’a pas vraiment favorisé une campagne de printemps normale, outre d’autres contraintes comme la cherté des intrants agricoles (semences, main-d’œuvre et autres), auxquelles les agriculteurs ont dû faire face. Ainsi, les récoltes observées en juillet et en août sont en-dessous de la moyenne. Selon des données préliminaires de l’Enquête National sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (ENSAN) 2023 sur la perception des gens au sujet de la performance de la campagne de printemps, près de 67 pour cent des personnes enquêtées pensent que les récoltes ont été mauvaises ou très mauvaises. Plus de 83 pour cent dans les zones de moyens de subsistance de Sud haricot, banane et petit commerce et Sud mais, manioc et Cueillette, Nord et Haut Plateau Central mais et tubercules, Grand'Anse mais, manioc et cueillette, et les Nippes haricot, banane et petit commerce, estiment que la production est mauvaise ou très mauvaise. Néanmoins, pour 50 à près de 73 pour cent des personnes interrogées dans les zones comme Artibonite plaines rizicoles, Nord tubercules et horticulture, Nord-Ouest HT01 et HT02, puis Ouest littoral sec mais et charbon, la production de printemps a été relativement bonne ou très bonne.  

    Parallèlement aux récoltes de maïs, de haricot dans le Sud (notamment sur le littoral), le Plateau Centrale (Hinche, Thomonde où des récoltes de haricot et d’arachide sont observées), le Nord-Ouest, les Nippes, des activités actuelles de préparation de sols et de semis sont observées dans la majorité des régions du pays à la faveur des pluies actuelles.  Cependant, les prévisions climatiques montrent une présence très active d’El Niño d’ici la fin 2023. Dans un contexte d'agriculture largement dépendante des précipitations (90 pour cent pluviale) et de faible couverture végétale (moins de 2 pour cent) et sur la base des tendances historiques, les années El Niño de 2015-2016 ont été manifestées sous forme des épisodes de sécheresse affectant les cultures et les récoltes des campagnes de printemps, été et hiver.

    Figure 2

    Indice de différence normalisée de végétation (NDVI), pourcentage moyen du 26 juillet au 5 août 2023, comparée à la moyenne 2012-2021

    Source: FEWS NET/USGS

    Marchés et prix des produits de base : L'insécurité continue d'avoir un impact significatif sur l’activité économique en général, particulièrement sur le fonctionnement du marché et le commerce dans la capitale et dans l'Artibonite, entraînant des niveaux d'approvisionnement atypiques qui font grimper les prix. En outre, le contrôle par les gangs des principales voies de transport entre les villes a des effets indirects sur les flux commerciaux et le fonctionnement du marché. Et toutes les villes sont affectées par les taxes imposées par les gangs sur les routes de transport et les opérations de marché, ce qui contribue à la hausse des prix. Toutefois, les approvisionnements sont disponibles et les pénuries ne sont pas signalées. 

    En juillet, les produits alimentaires de base, suivis par FEWS NET, ont encore affiché une tendance baissière par rapport aux mois précédents (Figure 3), consécutivement à l'appréciation mensuelle de la monnaie nationale par rapport à la monnaie américaine. Les prix des denrées alimentaires locales, le maïs jaune et le haricot noir sec, ont encore baissé de manière significative sur plusieurs marchés. A l’échelle nationale, la baisse respective est de 17 pour cent et plus de 7 pour cent. Les produits alimentaires importés, tels que le riz, l'huile végétale et la farine de blé, ont également montré une tendance à la baisse et quasi similaire par rapport à juin. 

    Depuis la mi-avril, en effet, la gourde affiche une appréciation par rapport au dollar américain : en août, ce dernier coûte moins que 136 gourdes, soit une appréciation de 11 pour cent par rapport au mois de mars. Cependant, malgré cette appréciation et les baisses de prix qui en résultent, les prix des produits alimentaires de base restent atypiquement supérieurs à ceux de l’année précédente (plus de 50 pour cent pour la plupart) et à la moyenne quinquennale (plus de 100 pour cent).  

    Figure 3

    Evolution du prix moyen en gourdes des céréales de base (HTG/6 livres), avril 2019 à juillet 2023

    Source: FEWS NET

    Sources de revenus : Les sources de revenus des ménages très pauvres, que ce soit en zone rurale ou urbaine, sont inférieures à la moyenne. Les activités agricoles observées dans la plupart des régions du pays, dans le cadre de la campagne d’été automne, ne permettent pas d’avoir une demande soutenue de travailleurs agricoles, comparativement à la saison de printemps. L’impact sur les revenus en milieu rural est grand d’autant plus que, selon l’ENSAN 2023, près de 43 pour cent des personnes enquêtes dans les zones rurales ont répondu que leurs premières sources de revenu est la vente de leurs produits agricoles. Dans un tel contexte, la chute de la production agricole printanière affecte grandement les revenus des ménages ruraux.

    Les revenus issus de la production et de la vente de charbon de bois sont affectés par l'insécurité routière et par le fait que les camions transportant du charbon de bois doivent prendre, conséquemment, des itinéraires plus longs, réduisant ainsi les revenus générés par cette filière. Toutefois, les activités de petit commerce fonctionnent de façon normale, mise à part quelques perturbations sporadiques dans certaines zones, au niveau de la capitale particulièrement. En outre, les activités de pêche sont susceptibles de générer des revenus proches de la normale, notamment la pêche aux anguilles, laquelle tend à prendre de l’ampleur en raison de l'augmentation de la demande d'exportation, particulièrement dans le Bas Nord-Ouest. Pour les autres types de pêche, le revenu est en dessous de la moyenne, surtout en raison de l'insécurité contraignant les pêcheurs à vendre leurs produits sur place ou sur des marchés locaux à des prix plus bas. 

    Situation du bétail : La situation du bétail est relativement stable. Les précipitations régulières favorisent la disponibilité de fourrage et de l’eau, permettant aux animaux d’être en bonne santé physique, hormis les porcins, et les volailles, respectivement en proie aux maladies de Teschen et au New Castle dans la Grand ’Anse (Corail, Anse-d ’Hainaut, Dame Marie, les Irois). 

    Malnutrition : Les statistiques nationales sur la malnutrition issues de l’enquête nutritionnelle SMART réalisée en janvier 2023 montrent que les niveaux de malnutrition aiguë observés pour l’ensemble du pays restent globalement dans les fourchettes acceptables (MAG PTZ 5-9,9 pour cent) ou alerte (MAG PTZ 10-14,9 pour cent). Les résultats de la malnutrition aiguë suggèrent que, bien que des écarts de consommation alimentaire se produisent et que le faible accès aux services WASH et de nutrition et l'incidence de maladies telles que le choléra reste une préoccupation, la part de la population qui connaît des déficits de consommation alimentaire importants et durables entraînant une émaciation est relativement faible.     

    Aide humanitaire d’urgence : L’assistance alimentaire reste importante pour prévenir les déficits en kilocalories des ménages et protéger les moyens d’existence en limitant la mise en œuvre de mécanismes d’adaptation négative. Cependant, les distributions d'aide alimentaire varient considérablement d'un mois à l'autre et les montants mensuels distribués sont restés en dessous des seuils de signification de l'IPC. Selon une analyse du Cluster de Sécurité Alimentaire des distributions d'aide alimentaire de janvier à juillet 2023, un total cumulé de 1.2 M de personnes de la population ont bénéficié d’une assistance alimentaire d’urgence sous forme de ration ou de transfert monétaire, soit 12 pour cent de la population (près de 10 millions de personnes) et 49,75 pour cent de la cible globale du Plan de réponse Humanitaire (HRP) 2023. Au cours de cette période de 7 mois, le nombre cumulé de bénéficiaires dans cinq zones de moyens d'existence ciblés a atteint plus de 25 pour cent de leur population totale : Cité Soleil (41 pour cent), Croix-des-Bouquets (28 pour cent), Tabarre (27 pour cent), Nippes HT01 (29 pour cent) et Nord-Est HT02/03 (32 pour cent). Néanmoins, la cohérence mensuelle varie considérablement et les rations ou le montant des transferts monétaires couvrent généralement moins de 20 pour cent des besoins mensuels en kilocalories par personne. 

    Résultats actuels de la sécurité alimentaire : Le niveau élevé des prix, le faible niveau de revenu et la sécheresse continuent d’impacter négativement le pouvoir d’achat des ménages et donc leur condition de sécurité alimentaire. Les moyens d'existence demeurent fragiles et très perturbés dans la plupart des zones. Dans l’Aire Métropolitaine et surtout à Cité Soleil, une situation d’Urgence (IPC Phase 4) persiste. La majorité des zones du pays est en Crise, adoptant des stratégies de Crises telles que l’intensification de la vente de charbon et d’animaux, la consommation des semences et d’aliments à faible valeur nutritive. Dans des zones irriguées et semi-humides, la Plaine des Cayes dans le Sud, une partie de l’Ouest (Léogane), Nord-Ouest HT02 (Saint-Louis du Nord en particulier), les Nippes HT01 (Miragoane, Paillant, Fond-des-Nègres), certaines communes du Nord (Acul du Nord, Plaine du Nord), les ménages ont recours à des stratégies de Stress (Phase 2 de l’IPC) pour maintenir leur consommation courante. De telles stratégies comprennent la réduction des dépenses non-essentielles, l’intensification des achats de nourriture à crédit, la consommation de nourriture non préférée, la réduction de la consommation des adultes au profit des enfants.

    Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source: FEWS NET

    Suppositions mises à jour

    Les hypothèses du rapport sur les perspectives de la sécurité alimentaire de juin 2023 à janvier 2024 se maintiennent, à l'exception de celles mises à jour ci-dessous :

    • Pluviométrie : Les conditions El Niño sont actives, et ces conditions sont généralement associées à des précipitations inférieures à la moyenne en Haïti ; cependant, chaque El Niño se comporte différemment. Selon les prévisions des partenaires scientifiques de FEWS NET (NOAA, USGS et Climate Hazards Center), les modèles de prévision des précipitations suggèrent que des précipitations proches de la moyenne et des températures supérieures à la moyenne sont les plus probables pendant la deuxième saison des pluies (août à octobre/novembre). Toutefois, il restera important de surveiller de près la répartition des précipitations, car une mauvaise répartition constituerait toujours un risque pour le développement des cultures, même si les précipitations totales sont en fin de compte proches de la moyenne. 

    • Situation sociopolitique : La tenue d’élections en 2023 est très peu probable avant au moins 2024, compte tenu des niveaux élevés et persistants de violence des gangs, des préoccupations économiques pressantes et de l’incapacité manifeste des dirigeants politiques à trouver un terrain d’entente dans les négociations en cours. 

      • Des troubles sociaux d’origine politique sont probables tout au long de la période considérée, mais à des niveaux nettement inférieurs aux pics observés en 2018-2021. Cependant, on peut s'attendre à une augmentation des manifestations motivées par l'insécurité au cours de la période considérée, à la suite du contrôle croissant des gangs sur les quartiers résidentiels de la capitale et aux déplacements de population qui en découlent.

      • Après une légère accalmie observée lors du mouvement Bwa Kalé en avril-mai, la violence devrait continuer à augmenter, à mesure que les membres de gangs gagnent et renforcent leur emprise sur des zones spécifiques de la capitale. Il est prévu, en outre, que les routes nationales numéros 1 (Nord) et 2 (Sud) menant à la capitale, ainsi que les avenues passant par la Croix-des-Bouquets, continueront à faire face à d'importantes contraintes d'accès tout au long de la période du scénario, ralentissant les flux commerciaux entre la capitale et les départements des régions du Sud, du Nord et du Plateau Central.  

    Perspectives jusqu’ à janvier 2024

    La période août/septembre coïncide avec la fin des récoltes de printemps, sauf dans les zones où cette campagne a été tardive, et aussi avec le lancement de la campagne d'été/automne. La disponibilité de produits locaux comme le haricot, le maïs, le riz, et des produits de cueillette (la banane, l'arbre véritable et la mangue) sont donc toujours observée sur les différents marchés mais en quantité inférieure à la normale. Cela maintient les prix plus élevés que la normale, rendant les produits alimentaires moins accessibles aux ménages pauvres. La faible performance de la campagne de printemps affectera négativement la campagne d’été/automne quant à la disponibilité et à l’accessibilité des semences. Il en résultera encore une demande de main-d’œuvre et, donc, des revenus, en-dessous de la moyenne pour les travailleurs agricoles. 

    Ainsi, les résultats de Crise (Phase 3 de l'IPC) devraient rester généralisés dans les zones rurales d'Haïti. Ce sera aussi le cas pour la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En but à la violence des gangs, à la prévalence du choléra et autres, la commune de Cité Soleil, sévèrement touchée par des déficits alimentaires et de protection de moyens d’existence, est la plus affectée par l’insécurité alimentaire. Une situation d'Urgence (Phase 4 de l'IPC) reste évidente. Les besoins d'assistance alimentaire devraient y être plus importants.

    La période d’octobre à janvier coïncide avec les récoltes d’été-automne (maïs, pois, racines et tubercules) en novembre dans les montagnes humides, et aussi avec le lancement de la campagne d’hiver dans les plaines irriguées et les montagnes semi-humides. C’est également la période de fin d’année qui donne ordinairement un certain « booster » aux activités génératrices de revenus non agricoles telles que le travail occasionnel, le petit commerce, la vente de charbon en milieu urbain, à côte des transferts monétaires de l’étranger. Les revenus de la main-d’œuvre et de la vente de produits agricoles saisonniers resteront néanmoins en-dessous de la moyenne, en raison de l’augmentation du coût des intrants, de l'insécurité, empêchant les agriculteurs d’emblaver leur terre et de vendre leurs denrées. Ce qui les laissera avec une capacité insuffisante pour emblaver normalement des terres, embaucher adéquatement des travailleurs agricoles. Dans le même temps, le pouvoir d’achat du revenu total provenant des activités non agricoles, même dans le contexte des festivités de fin d’année, sera inférieur à la normale, compte tenu de l’inflation élevée. Tout ceci contraindra les pauvres et très pauvres à adopter des stratégies de crise, pour la plupart, pour satisfaire leurs besoins alimentaires basiques.

    Une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) sera encore observée à travers le pays. Dans l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince, notamment dans les zones contrôlées par les gangs, des écarts de consommation alimentaire prolongés seront observés chez les ménages pauvres et très pauvres. Un nombre croissant de ménages pourra liquider leurs biens productifs et s’engager encore dans des stratégies d’adaptation négatives d’urgence. Cité Soleil connaitra encore une situation d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) au cours de la période considérée.

    Citation recommandée: FEWS NET. Haïti Mise à jour sur la sécurité alimentaire Août 2023: Malgré la baisse des prix des produits alimentaires, le pouvoir d’achat des ménages pauvres ne s’améliore pas, 2023.

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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