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La production en dessous de la moyenne et les prix élevés posent toujours des contraintes sur la sécurité alimentaire

La production en dessous de la moyenne et les prix élevés posent toujours des contraintes sur la sécurité alimentaire

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  • SITUATION ACTUELLE
  • SUPPOSITIONS MISES À JOUR
  • PERSPECTIVES JUSQU’ À JANVIER 2021
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    • Des pluies inférieures à la normale et irrégulières depuis mars ont affecté négativement la performance de la campagne agricole de printemps conduisant à des récoltes en dessous de la moyenne. Selon la SAMEPA (CNSA, juin 2020), les pertes seraient de 20 pour cent, approximativement, ce qui réduit l’approvisionnement des produits locaux sur les marchés et conduit à des prix au-dessus de la moyenne.

    • Une faible production de printemps annonce des campagnes d’été/automne et d’hiver aussi en dessous de la moyenne, étant donné que 70 à 80 pour cent des intrants pour ces campagnes successives dépendent de celles-ci. Ceci, malgré des pluies au-dessus de la moyenne, observées depuis juillet et anticipées pour le reste de l'année.

    • Par ailleurs, la tempête Laura a occasionné des inondations dans le Sud (Les Cayes, Roche à bateau), l'Artibonite (Bas Artibonite), et surtout dans le Sud-est (Arrondissement de Belle-Anse) où elle a provoqué la verse des plantations de maïs, de haricot, de manioc et d'arachide, outre des têtes de bétail disparues. Elle s'avèrera néanmoins bénéfique pour des zones sèches dans le Nord, le Haut Artibonite, les Nippes, l'Ouest, le Bas Nord-Ouest, le Haut Plateau, et d'autres n'ayant pas encore initiée la campagne d'Eté/Automne.

    • Selon l’enquête SAMEPA, la majorité des ménages ont déclaré que leur revenu a été affecté négativement par la crise de COVID-19. Ajouté à cela, les prix élevés des produits alimentaires de base, dans un contexte de revenus en dessous de la moyenne, affectent l’accès alimentaire des plus pauvres. Une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) et de Stress (Phase 2 de l’IPC), pour la plupart, se maintient d'ici à janvier 2021.

    SITUATION ACTUELLE

    Le contexte de la pandémie Covid-19. Du premier juillet au 29 août, le nombre de cas de covid-19 a augmenté de plus de 37 pour cent pour atteindre un peu plus de 8 200 personnes dont environ 200 morts. Toutefois, depuis le pic en Mai, le nombre de cas de personnes affectés par la pandémie augmente de moins en moins. Les mesures contre la propagation du virus telles que le port de masques et la distanciation sociale sont toujours en vigueur, mais sont moins respectées par la population, ce qui traduit par une reprise plus vite des activités économiques, notamment dans les centres urbains.

    La situation sociopolitique. La situation sociopolitique est très instable et des mouvements de panique sont observés de temps en temps dans certaines zones, en particulier l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince. Les facteurs comme l’inflation, la hausse de prix, et le mandat du gouvernement qui finit bientôt continuent d'alimenter l'instabilité dans le pays.

    Les conditions météorologiques. En termes cumulatifs, les précipitations enregistrées au cours du mois de juillet ont été en dessous de la moyenne et irrégulièrement réparties dans le temps et dans l’espace, notamment au niveau de l’Artibonite, du Nord, du Nord-est et du Centre. L’indice de végétation NDVI reste sous la moyenne jusqu’à première décade de juillet pour s’établir autour de la moyenne de la première décade de juillet à la première décade d’août. Les fortes pluies enregistrées lors du passage de la tempête Laura qui ont entrainé la verse des principales cultures en cours, y compris le maïs, le haricot, le manioc, l'arachide, le pois Congo, notamment dans le Sud-est, plus particulièrement au niveau de l'arrondissement de Belle Anse, sont supérieures à la moyenne. Elles s'avèrent, favorables quand même à la saison agricole d'été/automne dans les zones ordinairement plus sèches comme le Nord (La Victoire, Ranquitte, Limonade, etc.), le Haut Artibonite, les Nippes, l'Ouest, le Bas Nord-Ouest et le Haut Plateau (Thomassique) et d'autres qui n'avaient pas encore lancé la campagne d’été/automne.

    Disponibilité alimentaire. Malgré le contexte mondial de la pandémie, causée par le COVID-19, le marché national continue d’être bien approvisionné en produits alimentaires de toutes les catégories, surtout importés. Aucune rupture de stock n’a été observée jusqu’ici. Les produits alimentaires de base ont pu circuler normalement. Néanmoins, certains produits, venant exclusivement de la République Dominicaine (comme les condiments, l’huile, la farine, etc., et d’autres biens et services à usage non alimentaire), sont relativement peu disponibles après la fermeture des frontières. Cela a induit une tendance à la hausse de prix durant la période. La disponibilité des denrées locales reste en-dessous de la moyenne de cette période, bien que quelques produits, le maïs en particulier, issus des récoltes de printemps y sont remarqués, en plus des racines et des tubercules.

    Marchés et prix des produits alimentaires. Les prix des denrées de base restent supérieurs à la moyenne quinquennale. Du premier août 2015 au premier août 2020, la gourde est passée de 0.018110 dollar à 0.00835 dollar, soit une perte de l’ordre de 54% de sa valeur au premier août (BRH, 2020). Toutefois, même si les prix restent élevés, l'injection d’environ 18 à 19 millions de dollars par semaine (du 10 août jusqu’à la fin du mois de septembre) sur le marché d’échange par la banque centrale d'Haïti (BRH) commence à avoir les effets escomptés. En effet, le taux de référence qui était de 121,1593 gourdes avant l'opération d'open market de la BRH est passé à 117.3135 gourdes au 31 août, soit une appréciation de plus de 3 pour cent de la monnaie nationale par rapport au dollar américain.

    Les prix des produits alimentaires importés, en particulier le riz, restent élevés. C'est également le cas pour d'autres produits alimentaires de base importés tels que l'huile végétale, la farine de blé, les haricots, le sucre, etc., dont les prix restent élevés sur le marché local. Pour les produits locaux tels que le maïs et les haricots, les prix suivent généralement le modèle saisonnier en baisse suite aux récoltes de printemps. Quant aux pois noirs locaux, la perte de la récolte de 20 à 30 pour cent a conduit à la hausse des prix. En outre, les importations de haricots noirs en provenance de la République Dominicaine, qui compensent généralement une offre locale insuffisante et influencent le prix, sont en baisse drastique en raison des restrictions imposées jusqu'à présent par les autorités de ce pays pour limiter la propagation du COVID-19 sur leur territoire.

    Main-d’œuvre agricole et autres sources de revenus. En milieu rural, la demande de main-d’œuvre est plus faible que d’habitude en raison du ralentissement des activités économiques dans les mois précédents, lequel ralentissement a réduit la capacité des agriculteurs à financer les activités agricoles de la campagne d’été/automne. Par ailleurs, l’offre de main-d’œuvre agricole a augmenté à cause du flux de migrants haïtiens venant de la République Dominicaine, et la baisse des autres sources de revenus dus à la pandémie de COVID-19. Ainsi, cette source de revenu relativement importante pour les ménages ruraux les plus pauvres est en dessous de la moyenne. Par ailleurs, les frontières avec la République Dominicaine restent fermées, et le revenu tiré de la migration continue d’évoluer en dessous de la moyenne.

    De surcroit, selon l'enquête SAMEPA, la majorité des ménages ont déclaré que leur revenu a été affecté négativement par la crise du COVID-19. Dans ce sillage, l'effet résiduel de la COVID-19 mettra du temps à être amenuisé, ce malgré la reprise des activités socio-économiques. Cela étant dit, le revenu resterait toujours en-dessous de la normale dans le court à moyen terme.

    Résultats actuels de la sécurité alimentaire. Les conditions de la sécurité alimentaire continuent d’être impactées par l’inflation, la faible disponibilité alimentaire locale et les effets résiduels de la COVID-19. En outre, la faible performance des récoltes de printemps pose problème quant au lancement de la campagne d’été/automne étant donné que 70 à 80 pour cent des intrants utilisés viennent de la première. Ainsi, la demande de main-d’œuvre s’avère en dessous de la moyenne, même à l’approche du lancement de la saison été/automne à cause du fait que les agriculteurs ont des difficultés à financer leurs campagnes. Pourtant, l’offre de main-d’œuvre reste importante, grossie par les retours volontaires de près de 92, 000 personnes de la République Dominicaine, entre mars et juste qu'au 9 août 2020, selon le GARR.

    Dans d’autres zones plus vulnérables aux chocs de prix et/ou à la sécheresse telles que le Nord-Est, le Nord-Ouest, les communes de plaines dans les Nippes, certaines communes dans l'Ouest, dans le Sud-est, sur la Côte Sud qui sont plus pauvres et dépendent plus du marché pour l’alimentation, les ménages s’engagent beaucoup plus dans des stratégies de Crise, telles que l’intensification de la vente de charbon et d’animaux, la consommation des semences et d’aliments à faible valeur nutritive. Elles sont donc en Crise (Phase 3 de l’IPC). 

    SUPPOSITIONS MISES À JOUR

    Les hypothèses du rapport sur les perspectives de la sécurité alimentaire de juin 2020 à février 2021 se maintiennent, à l'exception de celles mises à jour ci-dessous :

    • Le nombre de nouveaux cas liés à la covid-19 continuera d’augmenter, mais de moins en moins. La levée de mesures les plus contraignantes (fermeture des ports, des aéroports des postes frontaliers, etc.) depuis juillet continuera de faciliter une reprise d’activités économiques dans le pays. Toutefois, les effets néfastes du COVID-19 telles que la baisse de revenus continuera d’impacter négativement les ménages pauvres dans le court à moyen terme.
    • La vente de charbon sera au-dessus de la normale à la suite de la levée des limitations de mouvement imposées par le gouvernement et la demande pour ce produit qui est susceptible d’augmenter à cause de l’augmentation du prix du propane.
    • À la suite des interventions de la banque centrale d’Haïti (BRH) sur le marché des changes (injection hebdomadaire d’environ 18 à 19 millions de dollars américains du 10 août jusqu’à la fin du dernier trimestre de l’année fiscale en cours), la gourde devrait continuer à s’apprécier par rapport au dollar américain jusqu’à septembre et garder globalement une certaine stabilité jusqu’en janvier. Ainsi, contrairement à nos prévisions antérieures, la dépréciation de la gourde sera au plus autour de celle de l’année dernière.
    • Selon la BRH, les transferts de la diaspora ont baissé entre février et mars 2020, mais ont évolué à la hausse entre avril et juin 2020. Les transferts suivront leurs tendance saisonnières hausse entre octobre et janvier, ce qui favorisera l’alimentation en devise du marché.
    • La situation sociopolitique serait de plus en plus instable et des mouvements de panique seraient observés de temps en temps dans certaines zones, en particulier l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince, empêchant la circulation des marchandises et des personnes. 
    PERSPECTIVES JUSQU’ À JANVIER 2021

    La période d’août à septembre coïncide avec la campagne d’été/automne, lesquelles campagnes commencent déjà à connaitre des perturbations des cyclones caractérisées par la verse des cultures en cours, y compris celle des plantations de maïs dans les grandes zones de productions (les Cayes, l'Artibonite et particulièrement dans le Sud-est). Ainsi, la performance de la campagne d’été/automne sera en dessous de la moyenne, à cause de la faible capacité d’investissement des agriculteurs, entre autres, ce qui réduira les revenus tirés de la main d’œuvre agricole et de la vente des récoltes. En outre, en milieu urbain, en revanche, la reprise normale de la quasi-totalité des activités, formelles et informelles, est susceptible de générer des emplois et donc de donner lieu à une augmentation plus ou moins des revenus, bien que le pouvoir d'achat soit toujours érodé par les prix des denrées de base qui restent au-dessus de la moyenne quinquennale.

    L’offre de produits locaux, outre le niveau élevé des prix des produits de base et les revenus inférieurs à la moyenne, affectera négativement l’accès des ménages pauvres à l’alimentation. Le pouvoir d’achat des ménages pauvres sera en baisse dû aux prix élevés des aliments de base ainsi qu’aux revenus en-dessous de la normale à cause des pertes agricoles, entre autres. Ainsi, les ménages les plus pauvres auront un pouvoir d’achat réduit et devront encore recourir majoritairement à des stratégies de crise comme l'intensification de la vente de charbon, la consommation des aliments à faible qualité ou précoces, etc., et de stress (réduction de la quantité consommée et de la qualité de la diète, achats à crédit, entre autres). Dans ce contexte, la plupart des régions du pays resterait en Crise (Phase 3 de l’IPC) et en Stress (IPC Phase 2) alimentaires.

    La deuxième période du scénario (octobre à janvier 2021) coïncide avec la campagne d’hiver et le lancement des activités de préparation de la campagne de printemps 2021. Cette période coïncide aussi avec les récoltes des cultures saisonnières comme le pois Congo, le pois de souche et le pois inconnu. En dépit des conditions agro-climatologiques plus ou moins favorables pour ces campagnes, les pertes issues de la campagne de printemps de 2020 affecteront négativement la production de ces saisons, qui représentent déjà une faible contribution à la production agricole nationale. Ainsi, l’approvisionnement des ménages aux marchés restera prédominant. De plus, l’effet des campagnes en dessous de la moyenne consécutive se traduit dans une capacité réduite des agriculteurs d’investir dans les préparations pour la campagne de printemps de 2021, qui commence en février 2021.

    De plus, vue la forte disponibilité de main-d’œuvre agricole, les activités génératrices de revenu résultant du lancement de la campagne de printemps, ne pourront pas absorber le surplus de main-d’œuvre, observé depuis la fermeture de la frontière par suite de la pandémie du COVID-19 des deux côtés de la frontière haïtiano-dominicaine. Le revenu des plus pauvres sera encore en-dessous de la moyenne. Dans ces conditions, les ménages les plus pauvres continueront de recourir à des stratégies d’adaptation pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Ainsi, bien qu’une diminution du nombre de ménages en insécurité alimentaire soit possible, avec les récoltes issues des campagnes d’été/automne et le regain d’activités économiques à l’approche des festivités de fin d’année, la plupart des zones du pays seront, une fois encore, en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) et de Crise (Phase 3 de l’IPC).

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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