Malgré les actions répressives contre les gangs, l’insécurité continue de perturber l’accès et la disponibilité alimentaires

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L’insécurité alimentaire aiguë continue de se détériorer dans le pays, en particulier dans les quartiers marginalisés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP) en proie à la violence des gangs, les départements de l’Ouest, du Nord-Ouest, et de la Grand’Anse, en raison, d’une part, des pertes de cultures dues aux déficits hydriques et d’autre part, de la baisse du pouvoir d’achat et des opportunités de revenus. Les ménages pauvres et les personnes déplacées internes (PDIs) dans la capitale sont les plus touchés. Ces PDIs ont perdu leurs moyens de subsistance et leurs activités génératrices de revenus, en raison des extorsions des gangs, outre des conditions précaires dans lesquelles ils vivent comme la promiscuité, le manque d’hygiène et des installations sanitaires adéquates. En outre, les prix élevés des produits alimentaires de base compromettent leur accès à la nourriture, leurs revenus étant en dessous de la moyenne. Dans ce contexte de crise profonde et de la cherté des produits alimentaires de base, l’insécurité alimentaire peut se détériorer davantage, entre septembre 2025 et février 2026, ceci au fort même des festivités de fin d’année et des récoltes d’automne et d’hiver qui sont anticipées d’être en-dessous de la moyenne. Face à cette détérioration, les besoins humanitaires continueront d’augmenter alors que la capacité de réponse des acteurs humanitaires resterait fort limitée, avec une aide alimentaire en forte diminution en raison des difficultés de financement et d’accès humanitaire.
L’insécurité continue de prévaloir en Haïti, malgré les actions répressives des autorités policières contre les gangs. En effet, l’insécurité a connu une recrudescence accrue depuis mai, avec une moyenne mensuelle de 220 incidents violents entre mai et août, en se basant sur les données du PLSO. Déjà, au 26 septembre, 192 incidents sont enregistrés, dont 141 attaques de gangs, et plus de 70 pour cent des incidents sont produits dans le département de l’Ouest, suivi de l’Artibonite et du Centre. Les gangs armés contrôlent présentement près de 90 pour cent de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En outre, l’insécurité sur les axes nord, ouest et sud de la capitale persiste. Les gangs intensifient leurs attaques dans les départements de l’Ouest (notamment dans les communes Kenscoff, Arcahaie, Cabaret), de l'Artibonite et du Centre, entrainant la perturbation des moyens de subsistance, du fonctionnement des marchés et du commerce, et des déplacements de population en manque de produits de première nécessité : eau potable, carburants, nourriture, soins de santé et assainissement.
Le nombre total de déplacés internes, dû à la violence des gangs armés, est supérieur à 1,3 million de personnes, fuyant les violences dans l’Ouest, l’Artibonite et le Centre, selon l’OIM. Ce nombre devrait encore augmenter d’ici à février, vu l’ampleur de l’insécurité et la capacité limitée des autorités à la contenir. Parallèlement, les déportations massives d’Haïtiens ont atteint près de 190 000 personnes de janvier au 11 septembre 2025, provenant pour la plupart de la République Dominicaine (près de 98 pour cent). Cette tendance se poursuivra et risque d’accentuer la pression sur les communautés locales, lesquelles sont de plus en plus confrontées au défi des moyens de subsistance limités.
L’approvisionnement des marchés dans la ZMPP, le Centre et l’Artibonite demeure perturbé car les circuits de commercialisation sont contrôlés par les gangs armés imposant des droits de passage. Ainsi, en raison de l’insécurité, les commerçants, les ‘madam Sara” ne peuvent pas approvisionner les marchés de la ZMPP en produits locaux issus du milieu rural. Dans des conditions normales de sécurité, ces commerçants collectent les produits dans les zones de production et alimentent les marchés de la ZMPP en produits locaux. En outre, l’absence des collecteurs entraine aussi un manque à gagner pour les producteurs ruraux, conduisant ainsi à des revenus en dessous de la moyenne en milieu rural. Cependant, les marchés ruraux et urbains des autres régions sont approvisionnés normalement, surtout en denrées locales, ainsi qu’en produits importés. En outre, l’insécurité sur les routes nationales numéros 1 et 2 perturbe la distribution des carburants en dehors de la capitale, entrainant un faible approvisionnement dans divers endroits, notamment le Nord-Ouest où une augmentation de prix des produits pétroliers de plus de 13 pour cent pour le gasoline et de huit pour cent près pour le diesel est observée. Ainsi, à cause de l’insécurité, de la hausse des prix des carburants et de la dépréciation de la gourde, les prix des denrées alimentaires de base, en particulier le riz importé, le haricot et le maïs locaux restent très élevés, dépassant 100 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale à l’échelle nationale.
Les activités de préparation de sols et de semis pour les cultures d’automne se poursuivent au niveau des montagnes humides, semi-humides et dans les périmètres irrigués dans le Sud, le Nord-Est. Des précipitations inférieures à la moyenne au cours du mois affecteraient le développement normal des cultures (maïs et haricot) et probablement le lancement de la campagne agricole d’hiver, car des conditions sèches et des températures supérieures à la moyenne sont prévues jusqu'en novembre 2025. Toutefois, des précipitations fortes depuis le 25 septembre ont entrainé des inondations dans plusieurs départements comme le Bas Nord-Ouest (commune Baie de Henne), le Sud, les Nippes, l’Artibonite, ayant endommagé des cultures, notamment de banane, et emporté des têtes de bétail, selon le bilan du Système National de Gestion des risques et de désastres et du Centre d’opérations d’urgence national. Néanmoins, les prévisions climatiques pour les saisons d’automne et d’hiver laissent présager des récoltes en dessous de la moyenne.

Citation recommandée: FEWS NET. Haïti Mise à jour des messages clés Septembre 2025: Malgré les actions répressives contre les gangs, l’insécurité continue de perturber l’accès et la disponibilité alimentaires, 2025.

Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.