L'insécurité persistante continue d’exacerber les déplacements de population et l’insécurité alimentaire en Haïti

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La commune de Cité Soleil, particulièrement affectée par les affrontements entre groupes armés, perturbant significativement les sources de revenus et de nourriture, est encore confrontée à une insécurité alimentaire aiguë d’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Le reste du pays demeure en Crise (Phase 3 de l’IPC), en raison des revenus en-dessous de la moyenne dans un contexte de prix élevés des produits de base alimentaires et non alimentaires, avec des poches de ménages – y compris une partie des personnes déplacées – en Urgence (Phase 4 de l’IPC) dans des zones comme Croix-des-Bouquets, Bas de Delmas, Port-au-Prince et dans les communes du Bas-Nord-Ouest (Bombardopolis, Baie de Henne, Mole Saint Nicolas).
En septembre, les affrontements dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (Cité Soleil, Bel-Air, Solino), se sont poursuivis, augmentant le nombre de personnes déplacées à travers la capitale. Selon l’OIM, entre le 10 et le 11 septembre, plus de 2 300 personnes ont dû fuir en raison de la nouvelle vague de violences armées à Cité Soleil et au Bas Delmas. Cela a accru la pression sur les ménages pauvres qui accueillent ces personnes, ainsi que le nombre de sites d’accueil, dans un contexte où les fonds reçus jusqu’ici sont insuffisants pour répondre aux besoins humanitaires du moment. Pour ceux qui se trouvent dans les camps de déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince, les conditions d'accessibilité à la nourriture sont extrêmement précaires, aggravant leur insécurité alimentaire, mois après mois ; ce qui a conduit à des situations d'Urgence (IPC Phase 4) pour un grand nombre de ces ménages.
Selon ACLED, le niveau élevé de violence observé en juillet, en termes de nombre d’événements violents (batailles, explosions, violences contre les civils), s’est maintenu en août, avec même une augmentation d’environ 6 pour cent par rapport à juillet. Selon PLSO, cette tendance est aussi observée en septembre et est susceptible de persister en octobre. Parallèlement, l’accès aux principales routes nationales reste contrôlé par les gangs, qui y érigent des postes de péage, entravant la circulation normale des personnes et des biens. Les retards et les difficultés logistiques dans le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) sont parmi les facteurs limitant l’effort des forces de l’ordre pour contenir et prévenir les cas de violence dans la capitale. En effet, jusqu’ici, la MMAS n’a reçu que moins de 20 pour cent (426 sur 2 500) de l’effectif prévu de son contingent, alors que son mandat est sur le point d’être expiré. Des négociations sont en cours pour renouveler le mandat de la MMAS ou, selon la proposition des États-Unis, pour la remplacer par une force de maintien de la paix des Nations Unies.
Bien que les précipitations devraient être moyennes, la campagne agricole d’automne s’annonce inférieure à la normale, en raison du manque de soutien attendu pour les agriculteurs, de l’insécurité qui prive certains d’entre eux de leurs terres, et d’une distribution spatio-temporelle actuellement irrégulière des précipitations. Les revenus attendus des activités agricoles d’automne s’annoncent aussi en-dessous de la normale pour l’ensemble du pays. Selon OCHA, les activités agricoles d'urgence sont également sous-financées. Ainsi, la FAO a lancé un appel pour mobiliser 48 millions de dollars afin de soutenir 608 000 personnes dans des activités agricoles d’urgence, avec une concentration dans les départements de la Grand’Anse, l’Artibonite et des Nippes. La FAO entend distribuer des semences et des boutures à 2 500 ménages dans la Grand’Anse, et soutenir 1 500 autres ménages dans l’Artibonite. Pour la saison d’automne, la Grand’Anse sera également prioritaire avec 2 500 ménages qui recevront du menu bétail, contre 500 ménages dans les Nippes. De surcroit, 4 500 ménages de la Grand’Anse et des Nippes bénéficieront de kits de maraîchage, entre septembre et novembre. Donc, même dans les départements où l’assistance est concentrée, la couverture des besoins demeure très faible.

Citation recommandée: FEWS NET. Haïti Mise à jour des messages clés Septembre 2024: L'insécurité persistante continue d’exacerber les déplacements de population et l’insécurité alimentaire en Haïti, 2024.

Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.