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- Depuis le début du mois de mars, la situation sécuritaire dans la Capitale s’est aggravée avec l’intensification de la violence des gangs armés, le pillage d’entrepôts, d’établissements publics et privés et la fermeture forcée des ports et des aéroports. Ces événements ont causé l’arrêt des importations, y compris le flux des produits alimentaires, réduisant l’approvisionnement des marchés, impactant ainsi les prix des produits alimentaires de base. En outre, la détérioration sécuritaire a aussi touché les moyens d’existence et les prix du carburant. En conséquence, FEWS NET s’attend à ce que le nombre des ménages en insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC) et d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) en mars augmente au-delà de ce qui a été prévu. L’ampleur de cette augmentation est en cours d’évaluation et une analyse révisée des résultats de la situation actuelle et de la période projetée sera incluse dans le rapport du mois d’avril. En outre, si les acteurs socio-politiques ne parviennent pas à trouver une issue favorable à la crise, notamment politique, en désignant des représentants au pouvoir exécutif, et sécuritaire, en réduisant l’état de nuisance des gangs armés, l’insécurité alimentaire pourrait encore se détériorer et le nombre de la population dans le besoin augmenterait davantage en avril.
- Depuis le 5 mars 2024, le plus grand port maritime du pays n'a reçu aucun navire, selon le Caribbean Port Service (CPS), comme rapporté par « Le Nouvelliste ». En tant que pays importateur net de produits alimentaires, Haïti est particulièrement vulnérable au dysfonctionnement des ports et aéroports, alimentant ainsi le spectre de pénuries de toutes sortes, impactant l’offre de produits alimentaires particulièrement. FEWS NET surveille de près l'évolution de la situation sécuritaire et ses impacts sur le flux d'approvisionnement des marchés, les prix, les déplacements de population, entre autres, lesquels sont des facteurs déterminants de la sécurité alimentaire aiguë en Haïti.
- La tendance à la hausse des prix observée en février s’est maintenue en mars, malgré la baisse de l’inflation annuelle. Le prix du riz, aliment de base le plus consommé en Haïti, a enregistré une hausse de près de 6 pour cent entre janvier et février. La collecte de prix n’est pas encore complètement achevée pour le mois de mars ; mais certains commerçants ont déjà augmenté le prix du sac de riz importé de 25 kg à un niveau supérieur à la moyenne, en raison des prévisions de difficultés de réapprovisionnement du marché local, selon nos informateurs clefs. En comparaison avec la moyenne quinquennale, les prix de tous les produits suivis pour le mois de février sont atypiquement élevés, dépassant les 75 pour cent pour l’huile végétale et même les 100 pour cent pour les produits comme le riz importé ou local, le maïs en grain et le haricot.
- Par ailleurs, des pluies en dessous de la moyenne, avec une distribution spatio-temporelle irrégulière, ont été enregistrées au cours des trois derniers mois. Cette irrégularité dans la distribution spatio-temporelle des pluies, associée à l’insuffisance ou l’absence d’assistance aux agriculteurs déjà décapitalisés, ainsi qu’au coût élevé des intrants agricoles, a entrainé des retards et une diminution par rapport à la normale dans les activités de préparation de sol et de semis de la campagne agricole de printemps de cette année.
Citation recommandée: FEWS NET. Haïti Mise à jour des messages clés Mars 2024: L’aggravation de la crise socio-politique et sécuritaire, impactant les prix et la disponibilité des produits alimentaires de base, a détérioré davantage les conditions de sécurité alimentaire en Haïti, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.