Amélioration de la sécurité alimentaire dans certaines parties de Djibouti

• La sécurité alimentaire s’est améliorée par rapport aux années précédentes dans la majorité des zones rurales du pays, principalement en raison des pluies saisonnières à la fin de 2014, qui ont permis d’améliorer la production du bétail, la régénération des pâturages et l’accès à l’eau. Les prévisions pour la saison Heys/Dadaa indiquent que les pluies seront à un niveau normal, ce qui pourrait améliorer l’accès aux ressources rurales et la sécurité alimentaire des ménages ruraux. 

• Même si les tailles des troupeaux sont inférieures aux niveaux normaux, les plus grandes disponibilités en eau et des pâturages de meilleure qualité ont amélioré les termes de l’échange pour les pasteurs. Les ménages dans les zones du Sud-est pastoral routier et du Centre pastoral côtier seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC), soutenue par des pluies saisonnières adéquates et des sources de revenu diversifiées. 

• En raison des précipitations inférieures à la moyenne pour la plus grande partie de 2014, les populations rurales dans les zones du Sud-est pastoral frontalier, du Nord-ouest pastoral et du Centre pastoral devraient faire face à une insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2! de l’IPC) jusqu’en juin 2015. 

Situation actuelle

Le mois de janvier est caractérisé typiquement par les pluies saisonnières Heys/Dadaa, qui représentent les principales pluies pour les régions côtières. Même si c’est une bonne période pour la production laitière, le temps plus frais a tendance à être accompagné d’une augmentation des maladies du bétail (par ex., la pneumonie). Étant donné que ces pluies saisonnières ont été proches de la moyenne, les disponibilités en eau et pâturages sont bonnes et les produits laitiers sont disponibles. La situation de la sécurité alimentaire dans la majeure partie des zones rurales continue à être meilleure que dernièrement depuis décembre 2014.

Les pluies Karan/Karma se sont déroulées normalement dans la plupart des régions, mais elles étaient inférieures à la moyenne dans la zone du Sud-est pastoral frontalier. La performance moyenne des pluies Karan/Karma et les précipitations Heys/Dadaa normales ont amélioré la sécurité alimentaire et ont assuré la disponibilité des ressources, comme les pâturages et l’eau, dans la majeure partie des zones rurales. Le bétail continue à migrer vers les régions de pâturages Heys/Dadaa proches des plaines côtières à la suite des pluies récentes dans cette région.

Des discussions avec des informateurs clés suggèrent que la production de bétail est plutôt meilleure que l’année dernière, même si la disponibilité des produits animaliers comme le lait est limitée en majorité à la consommation des ménages principalement dans la zone du Sud-est pastoral frontalier. Dans les zones du Nord-ouest pastoral et du Sud-est pastoral routier, l’eau et les pâturages se maintiennent à leurs niveaux normaux. L’embonpoint du bétail s’est amélioré depuis octobre 2014 et les ventes animalières continuent à être favorables pour les pasteurs puisqu’elles génèrent un revenu moyen. L’amélioration de l’état physique des animaux et un meilleur accès aux revenus et à des ressources animalières ont amélioré de manière significative la consommation alimentaire des ménages ruraux par rapport à 2013. Dans la plupart des régions du pays, les prix des denrées alimentaires de base majeures (farine, riz et sorgho) sont restés stables sur les marchés principaux, en comparaison du mois dernier.

Des projets d’infrastructure fournissent des revenus supplémentaires à des ménages dans les zones du Sud-est, du Nord-ouest et du Centre, avec la construction de projets majeurs comme la voie ferroviaire Djibouti – Éthiopie, de nouvelles mines de sel et les ports à Tadjourah et Ras Siyan (Obock), de même que l’aéroport Biidley (Ali Sabieh). Pour autant, les régions plus reculées, comme les zones de l’Obock rural ou du Sud-est pastoral frontalier ne bénéficient pas de ces nouvelles sources de revenu.  

Depuis 2008, toutes les régions rurales du pays ont reçu une aide alimentaire du PAM, mais le niveau de distribution varie sur le plan communautaire. Cette aide est mensuelle, et les Zones du Nord-ouest pastoral et du Sud-est pastoral frontalier sont celles recevant les plus grandes quantités. En raison d’un manque de ressources depuis le début de 2014, l’aide alimentaire a diminué de moitié et les régions bénéficiaires ont été réduites.

As a result of improved livestock body conditions and production due to improved 2014/15 rainfall, increased household consumption and sale of milk, normal income-earning opportunities for household members in urban areas, and income from infrastructure projects, households in the Southeast Pastoral Roadside and Central zones are meeting their basic food and livelihood protections needs, resulting in Minimal (IPC Phase 1) and (IPC Phase 1!) acute food insecurity outcomes. Due to poor rainfall and limited food and income sources, rural Obock is facing Stressed (IPC Level 2) and the Southeast Pastoral Border zone is facing Stressed (IPC Level 2!), with humanitarian assistance preventing worse outcomes in this last area.  

À la suite de l’amélioration de l’état physique et de la production du bétail grâce aux meilleures précipitations de 2014/15, de la consommation des ménages et les ventes accrues de lait, des possibilités normales de revenu pour les membres des ménages dans les zones urbaines et des revenus provenant des projets d’infrastructure, les ménages dans les zones du Sud-est pastoral routier et du Centre pastoral sont capables de répondre à leurs besoins alimentaires de base sans compromettre leurs moyens d’existence, avec des résultats d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC et Phase 1! de l’IPC). En raison de la médiocrité des pluies et des sources alimentaires et de revenu limitées, la zone rurale de l’Obock fait face à une situation de Stress (IPC Niveau 2) et la zone Sud-est pastoral frontalier une situation de Stress (IPC Niveau 2!), l’aide alimentaire permettant d’éviter des résultats pires dans cette dernière zone.

Suppositions

Les résultats de la sécurité alimentaire projetés de janvier à juin 2015 sont basés sur les hypothèses suivantes :

• Les prévisions des précipitations indiquent une forte probabilité que des pluies côtières Heys/Dadaa (octobre à mars) seront proches de la normale. Ces pluies augmenteront les disponibilités en eau et en pâturages, accordant un certain répit aux nomades dans les régions côtières de l’Obock et de Tadjourah.
• Les prix des produits de base, comme le blé, le sorgho et le riz, resteront stables, compte tenu de l’approvisionnement normal en produits alimentaires essentiels sur la majorité des marchés suivis.
• L’aide alimentaire devrait se poursuivre à des niveaux normaux de janvier à juin, avec 40 pour cent de la population recevant une assistance.
• Les envois d’espèces des familles et de membres de ménages urbains destinés aux zones rurales continueront probablement à des niveaux normaux et seront une source de revenu importante pour les ménages ruraux pauvres.  
• Les activités informelles, comme le petit commerce dont les plus pauvres dépendent, baissent entre janvier et juin, et surtout à partir de mai, puisque les températures extrêmes s’installent avec l’arrivée de l’été, comme lors d’une année typique.  
• Le paludisme (qui est habituel à cette saison) continuera à sévir jusqu’en avril, et le nombre de cas correspondra sans doute à celui d’une année typique en raison des pluies moyennes prévues.

Résultats de la sécurité alimentaires les plus probables

De janvier à mars 2015, des pluies normales sont prévues pour la saison côtière Heys/Dadaa. La disponibilité des ressources naturelles, y compris les conditions des pâturages et des pâtures et les disponibilités en eau, devraient s’améliorer, en particulier dans les zones côtières de pâturage. Par conséquent, la situation de la sécurité alimentaire devrait s’améliorer dans les zones côtières de pâturage.

En fonction de la région et de la zone des moyens d’existence, les conditions de la sécurité alimentaire devraient rester semblables ou s’améliorer légèrement par rapport aux conditions actuelles jusqu’en mai. La disponibilité des pâtures et de l’eau sera meilleure et améliorera l’état physique des animaux d’élevage, en particulier dans les zones du Nord-ouest, du Centre et du Sud-est pastoral routier, même si la taille des troupeaux continue à être inférieure à la normale.

Malgré le faible accès à l’aide alimentaire et l’accélération de l’utilisation du charbon de bois, des possibilités d’emploi créées par des sites de constructions ruraux, et l’aide et le soutien de membres de la famille dans les centres urbains, permettront aux ménages dans le Sud-est pastoral routier et certaines parties des zones centrales de conserver une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC).

Avec des taux élevés de malnutrition, la pauvreté en terme de ressources avec un manque de sources alimentaires et de sources de revenus et un accès limité à la diversification des revenus, les ménages vulnérables dans les Zones du Sud-est pastoral frontalier et du Nord-ouest pastoral seront en situation de Stress (Phase 2! de l’IPC), l’aide alimentaire qui se poursuit évitant une détérioration plus importante de la situation de la sécurité alimentaire. L’Obock rural sera dans une situation de sécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en juin.

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