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Dans la plupart des zones pastorales du pays la situation de la sécurité alimentaire est en train de s’améliorer, suite à l'arrivée de bonnes pluies Karan/Karma (Juillet‐Septembre) et à des termes d’échange commercial favorables aux pasteurs. Les prévisions pour le reste de la saison indiquent que ces bonnes pluies se maintiendront, ce qui pourrait améliorer la sécurité alimentaire.
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Les conditions de sécurité alimentaire des ménages urbains pauvres devraient rester critiques pendant les prochains mois en raison de l’augmentation continue des prix de produits alimentaires de base aggravée par le début des dépenses scolaires. La sécurité alimentaire est actuellement en Stress (IPC Phase 2) et devrait le rester jusqu'à la fin de la période du scenario.
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Les prix des aliments de base commencent à augmenter et continueront certainement à suivre la tendance d’augmentation des prix des céréales, du sucre, etc. au niveau global du à la sècheresse aux Etats-Unis et aux mauvaises prévisions de récoltes en Russie. Ce qui pourrait affecter le pouvoir d’achat des ménages pauvres urbains qui attribuent la plus grosse part de leurs dépenses à l’alimentation.
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Dans la région d’Assamo, à Ali Sabieh, la situation ne suit pas au même rythme l’évolution observée dans la plupart des régions rurales. Les populations ont été négativement impactées par les pluies et des populations de déplacés viennent grossir les rangs des locaux. Ce groupe continuera à être en Crise (IPC phase 3) jusqu'à la fin de la période du scenario.
Aperçu national
Avec un retard de deux semaines en Juillet, les performances des pluies de Karan/Karma de 2012 ont été bonnes. Elles ont régénéré les pâturages et herbages, réapprovisionné les ressources en eau et amélioré la productivité du bétail. La situation de la sécurité alimentaire commence à s’améliorer dans les zones rurales du pays avec des pluies de Karan/Karma, qui sont tombés en dessus de la moyenne. L’accès aux ressources naturelles (eau et pâturage) s’est considérablement amélioré, puisque les retenues d'eau qui étaient asséchées avec les manques des pluies successives, peuvent désormais alimenter les populations pour au moins une année. Les conditions physiques du bétail s’améliorent et dans la plupart des zones de mode de vie, les chèvres sont en gestation et après la mise basse, la production du lait des chèvres s'améliorera.
La situation hydraulique s’est améliorée globalement et les retenues d’eau (Kurtimalay, Magdoul, etc.) ont été approvisionnées par les récentes pluies. Toutefois, les pluies ont également causées des pertes dans certaines zones où elles sont tombées violemment et où les populations, déjà affaiblies par la sècheresse, ont perdues leurs biens et leurs bétails.
Les pluies Heys/Dada sont prévues pour fin Septembre dans les zones côtières et amélioreront par conséquent la disponibilité des ressources naturelles (eau et pâturages). L’ICPAC prévoit des pluies normales à Djibouti entre Septembre et Décembre excepté pour le Sud et le centre où il est probable que les performances soient normales à supérieures à la normale, ce qui pourrait avoir un impact positif sur la sécurité alimentaire des zones côtières de pâturage.
La sécurité alimentaire dans les zones du Nord-Ouest et du Sud-Est pastoral est actuellement améliorée par rapport au mois d’Aout 2012- mais cette amélioration n’est pas encore conséquente et les populations de ces zones restent toujours en phase de Crise (IPC Phase 3): les ménages pauvres ont toujours des difficultés d’accès engendrées par la situation de sécheresse chronique et la faiblesse de leur possession en termes de biens et de productivité de ces biens. Cependant, avec les améliorations en termes de disponibilité de l’eau et d’amélioration du pâturage au Nord-Ouest pastoral, la zone pourrait revenir en Stress (IPC phase 2) à partir d’Octobre et devrait le rester au moins jusqu'au mois de Décembre. Avec moins de ressources en termes de bétail et ayant moins profité des pluies de Karan-Karma, le Sud-Est pastoral se trouve dans une situation plus difficile et aura plus de peine à se relever, en Octobre. Les populations de cette zone vont rester en Crise (IPC phase 3) jusqu’à la fin de l’année. En milieu urbain, à Djibouti-ville, la sécurité alimentaire des ménages pauvres est à un niveau de stress (IPC Phase 2) et malgré l’arrêt du programme de coupons alimentaires et les prévisions des augmentations des prix des denrées de base, les ménages resteront en situation de Stress.
Le mois de Septembre a été caractérisé par la flambée des prix des légumes frais dont la rareté observée sur les marchés est liée au mois de ramadan mais aussi à d’autres enjeux relies au marché Ethiopien. Les prix des legumes ont en effet pratiquement doublé pour certains. L’indice des prix à la Consommation de la fonction « Produits alimentaires, boissons et tabacs» a enregistré une hausse des prix de + 1,6% par rapport au mois dernier et une hausse de +3,2% sur 3 mois. D’un autre côté, Djibouti, étant un pays qui importe la quasi-totalité de ses besoins en produits alimentaires, la montée des cours des certaines produits alimentaires au niveau internationale impacte à presque 100% le marché national.
Si la situation au niveau internationale ne s’améliore pas dans les mois à venir, comme indiquent les previsions, les marchés de Djibouti risquent de connaitre une augmentation des prix des produits alimentaires encore plus importante qui aura un impact sur le pouvoir d’achat des ménages vue le poids des dépenses allouée à l’alimentation dans les budgets des ménages Djiboutiens. Enfin, le prix du betail se maintient toujours a des niveaux eleves avec la sécheresse recurrente qui a affaiblit l’état du betail et leur productivita.
Le nombre des enfants et des femmes enceintes /allaitantes malnutris ne cessent d’augmenter depuis le deuxième trimestre de 2012. En suivant les données collectes par le programme national de nutrition, la situation se caractérise par une nette dégradation du statut nutritionnel des enfants de moins de 5 ans, on enregistre au niveau national, une augmentation d’environ de 12,50 % d’un trimestre à l’autre. Cette augmentation concerne tous les stades de la malnutrition modérée ou sévère, à cet effet des actions concrètes doivent être immédiatement mises en place afin de faire face à la recrudescence des cas de malnutrition. Avec en moyenne un MAG de 10%, sur tout le territoire, la région sanitaire de Dikhil reste aujourd’hui la plus touchée en nombre de cas selon les chiffres de suivis du ministère de la sante, puisque pour elle seule on répertorie plus du tiers des cas soit 36,21%, suivie des régions d’Ali Sabieh 21,30% et de Tadjourah 20,75% des cas.
L’assistance alimentaire du PAM avec les partenaires du gouvernement, des Nations Unies et des ONG, continue avec 67,000 bénéficiaires du programme de Distributions Générales pour les sinistrés de la sécheresse et 23,500 réfugiés pris en charge dans les camps Ali Addeh et Holl-Holl, se trouvant au Sud, dans la région d’Ali Sabieh. Le support continue également dans les centres d’alimentation supplémentaire au niveau de tous les centres de santé opérationnels pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes/allaitantes, malnutris modérés. Aussi, à Djibouti-ville, le programme de coupons alimentaires qui ciblait environ 15,000 ménages pauvres durant la période de soudure (du mois de Juillet à Septembre) dans les quartiers les plus vulnérables de Balbala prend fin à la première semaine d’Octobre.
Selon le scenario le plus probable, une réelle amélioration est prévue à partir du mois d’Octobre, jusqu'à la fin de la période du scenario pour le Nord-Ouest pastoral. Pour le Sud-Est pastoral, la situation sera stabilisée mais ne connaitra pas d’amélioration conséquente. Et enfin, la situation urbaine pourrait se détériorer avec, l’arrêt du programme de coupons alimentaire à Balbala, les prévisions des prix des denrées de base élevés et la faiblesse des revenus qui vont mener à impacter fortement le pouvoir d’achat des ménages.
Nord-Ouest pastoral
Les bonnes pluies ont conduit à des améliorations substantielles sur la disponibilité des pâturages et de l'eau mais également sur la productivité du bétail, dans la zone pastorale du Nord‐Ouest. Les chèvres en gestation le mois dernier mettront bas vers la fin Décembre et l’impact sur les revenus et nourritures d’origine animale sera tangible à cette période.
Les prix des aliments de base sont jusque-là stables dans la zone compte tenu de la disponibilité des programmes d’assistance alimentaires en cours. Aussi, les ménages de cette région sont classifiés en Crise (IPC phase 3) jusqu’au mois d’Octobre où ils seront en Stress (IPC phase 2) pour le reste de la période du scénario.
Sud Est pastoral
Les éleveurs de la zone pastorale du Sud‐Est voient leur situation de sécurité alimentaire s’améliorer suite aux bonnes pluies qui ont renouvelé les pâturages et accru la disponibilité de l'eau. Cependant, cette amélioration n’impacte pas encore les ménages et leur sécurité alimentaire de manière conséquente. Les conditions physiques des animaux ne permettent pas encore aux ménages de profiter des produits animaliers en termes de consommation propre et en termes de revenus générés.
Aussi, dans certaines zones, particulièrement dans la région d’Assamo (Ali Sabieh), les pluies ont été violentes et elles ont fortement touchés les populations affaiblies par les sècheresses consécutives en leur faisant perdre leurs biens. Aussi, on signale dans cette même zone, de plus en plus de ménages déplacés venant des régions de Hajin, Aishea de l’Ethiopie. Environ 190 ménages se sont retrouvés en moins de 3 mois et des nouveaux arrives continuent d’augmenter le nombre de ces déplacés. Le PAM commence à inclure dans le programme d’assistance aux sinistrés de la sécheresse, les ménages de cette zone qui sont incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires de base et qui dépendent entièrement de l'aide alimentaire externe.
Les prévisions indiquent des performances pluviométriques normales et même au-dessus de la normale en Octobre. Cela favorisera les conditions de vie des pastoralistes qui sont en Crise (IPC phase 3) ; mais qui, parce qu’ils ont connu des années successives de fortes sécheresses et qu’ils ont perdu leurs biens, resteront en Crise (IPC phase 3) durant toute la période du scénario.
Djibouti-ville
Les ménages urbains de Djibouti‐ville sont à des niveaux d’insécurité alimentaire de stress IPC phase 2 causée par la faiblesse du pouvoir d’achat qui s’accentue de plus en plus avec les prix élevés de denrées alimentaires et du kérosène ainsi que le taux de chômage très élevé en particulier chez les travailleurs journaliers. Les pauvres ménages urbains ont en effet de la difficulté à satisfaire leurs besoins journaliers en alimentation parce qu’ils se trouvent en période de fortes dépenses avec les fêtes qui ont épuisé leurs épargnes et la rentrée scolaire qui supposent des dépenses supplémentaires. Aussi, l’arrêt du programme de coupons alimentaires à Balbala, dans les quartiers les plus sensibles en termes de sécurité alimentaire dégradera la situation des ménages. Cependant, la situation sera mitiger avec les petites activités génératrices de revenu qui vont redémarrer avec le retour de vacance des consommateurs et la bonne reprise du secteur de la construction et du Port.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.