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L’insécurité alimentaire devrait s’aggraver pour les ménages pauvres dans les zones du Sud-est frontalier et de l’Obock, passant d’une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) à Crise (Phase 3 de l’IPC), à partir de juin jusqu’en septembre 2015. L’accès limité aux denrées alimentaires et au revenu est limité à la suite des deux saisons médiocres consécutives de Diraac/Soughoum de mars à mai 2015 et de Heys/Dadaa d’octobre à février.
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Quelque 82.000 personnes (dont 1.145 réfugiés du Yémen) reçoivent une aide humanitaire, soit environ 60 pour cent de la population rurale. Cependant, la redistribution de denrées alimentaires à des ménages non ciblés et les effets néfastes de deux saisons de production médiocre, de concert avec la baisse des possibilités de travail et les stratégies d’adaptation moindres, accentuent l’insécurité alimentaire pour les ménages pauvres, probablement pendant la majeure partie de 2015.
ZONE | ANOMALIES COURANTES | ANOMALIES PROJETÉES |
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Zones pastorales du Sud-est frontalier et de l’Obock |
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Zones pastorales du Sud-est (frontalier) et de l’Obock |
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L’insécurité alimentaire devrait s’intensifier de manière significative à partir de juin jusqu’en septembre, dans la Zone pastorale du Sud-est frontalier et parmi les éleveurs de l’Obock dans les régions du nord de la Zone des moyens d’existence des terres basses pastorales du Centre. Les pluies Diraac/Soughoum de mars à mai 2015 avaient mal commencé et la pluviométrie cumulée demeure nettement inférieure aux moyennes saisonnières. Les pluies Diraac/Soughoum représentent 30 à 35 pour cent de la totalité des précipitations annuelles et ont moins d’importance que les pluies Heys/Dadaa, cependant, les pluies d’octobre à février ont aussi été inférieures à la moyenne. La Figure 1 indique la médiocrité des pluies Diraac/Soughoum dans la Zone des moyens d’existence du Sud-est frontalier.
Les impacts cumulés de deux saisons médiocres successives se manifestent également dans la médiocrité des conditions des terres d’élevage, comme l’indique la Figure 2, et pourraient précipiter un début précoce de la période de soudure à partir de mai, plutôt qu’en juin. La détérioration des ressources pastorales, y compris l’eau, les pâturages et la pâture, devrait s’accélérée de manière substantielle pendant la période de soudure de juin à septembre, parce que ces déficits saisonniers ont affecté la majorité de 2015. Par conséquent, l’embonpoint des animaux, leur état de santé et leur productivité pourraient baisser de manière considérable dans l’Obock et la Zone du Sud-est frontalier. Les mauvaises conditions corporelles et sanitaires pourraient également prédisposer les animaux aux maladies du bétail, en recrudescence actuellement, dont la péripneumonie des caprins et des bovins, compromettant une importante source alimentaire et de revenu pour les ménages pastoraux pauvres. Le rendement laitier des animaux est déjà inférieur à la moyenne saisonnière, correspondant à moins d’un litre par jour, selon les estimations, ce qui est insuffisant pour satisfaire aux besoins des enfants et des ménages, de manière générale, affectant négativement l’état nutritionnel des ménages pauvres qui n’achèteront probablement pas de lait.
Même si les prix des denrées alimentaires de base essentielles, y compris la farine de sorgho, la farine de blé et le riz, sont restés stables en mai, et pendant la majorité de 2015, sur la plupart des marchés, les prix alimentaires devraient augmenter en juin et juillet, en raison de la demande plus élevée des produits alimentaires pendant la période du Ramadhan. Le Ramadhan se déroule également pendant la période de soudure de juin à septembre, époque à laquelle les possibilités d’emploi sont limitées, à la suite des migrations des employeurs vers l’Éthiopie, la Somalie et les États du Golfe pour les vacances estivales, limitant les sources de revenu au moment où les prix alimentaires augmentent. Par conséquent, le pouvoir d’achat des ménages pauvres sera probablement affaibli pendant cette période de soudure, qui sera sans doute plus grave que d’habitude, en raison des saisons médiocres successives dans la Zone du Sud-est routier et les régions pastorales de l’Obock.
Même si l’aide humanitaire cible actuellement quelque 60 pour cent de la population dans la Zone du Sud-est routier et l’Obock, les rations correspondent à la moitié des besoins alimentaires des ménages et sont habituellement redistribuées à des ménages non ciblés, minimisant leur efficacité à atténuer les déficits alimentaires des ménages pauvres. Les capacités d’adaptation ont également été affaiblies pour les ménages pastoraux pauvres, qui possèdent typiquement 1 à 2 Unités de bétail tropicales (UBT) et ne chercheront probablement pas à obtenir des prix favorables pour leurs animaux pendant la période de soudure, tandis que les valeurs baissent sur les marchés. Les revenus provenant de la production de charbon de bois, du ramassage du sable et de la production de bois de chauffage seront également des stratégies d’adaptation peu viables en raison des températures élevées de juin à septembre, et des restrictions du gouvernement imposées sur ces pratiques.
Par conséquent, les perspectives de la sécurité alimentaire pour les ménages pauvres dans la Zone des moyens d’existence du Sud-est frontalier et l’Obock, semblent indiquer une détérioration substantielle de la sécurité alimentaire, passant d’une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) à une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), au moins entre juin et septembre. Les pluies d’octobre à février représentent la prochaine saison importante dans ces zones, suggérant que les niveaux élevés de l’insécurité alimentaire pendant la période de soudure pourraient persister pendant la majorité de 2015. Pour autant, l’afflux de quelque 870 réfugiés du Yémen dans l’Obock et d’environ 280 réfugiés dans la ville de Djibouti n’a pas eu une incidence significative sur la sécurité alimentaire des éleveurs de l’Obock, jusqu’à présent.
L’insécurité alimentaire des ménages pauvres dans les Zones pastorales du Centre, du Nord-ouest et du Sud-est routier devrait également augmenter de juin à août, avant le début des pluies Karan/Karma à l’intérieur de terres. Même si une certaine reprise a eu lieu après les saisons moyennes de 2014, les moyens d’existence des éleveurs ruraux sont fragiles en raison des maigres possessions d’animaux (2 à 3,5 UBT), des possibilités limitées de revenu pendant la soudure et les chocs récurrents attribuables à la sécheresse. Par conséquent, l’accès alimentaire des ménages baissera probablement et les ménages pauvres seront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) de juin à septembre.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET/USGS
Source : FEWS NET/USGS
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