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Le retard des pluies localisés retardent les semis de 2022 A et sont susceptibles de prolonger la période de soudure

Le retard des pluies localisés retardent les semis de 2022 A et sont susceptibles de prolonger la période de soudure

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    • Les stocks résiduels issus de la saison 2021 B supérieure à la moyenne, des prix alimentaires proches de la normale et un accès normal aux sources de revenus typiques sont à la base des résultats de sécurité alimentaire minimale  (Phase 1 de l'IPC) dans la majeure partie du pays en octobre, à l'exception des Dépressions de l’Est et du Nord. Dans ces deux zones de moyens d'existence, l'augmentation saisonnière des prix des denrées alimentaires consecuritve à la période de soude, les opportunités transfrontalières limitées suite à la fermeture des frontières tanzaniennes et rwandaises ont entraîné la chute de l'accès à la nourriture pour les ménages pauvres et très pauvres et sont face au stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC).

    • La petite saison des pluies 2022 A a été retardée d'environ quatre semaines dans les zones de basse altitude des Dépressions du Nord et de l’Est et dans la Plaine de l’Imbo, les précipitations étaient inférieures à la moyenne dans les zones de moyenne et haute altitudes jusqu'à la mi-octobre. Ainsi, les semis de la saison 2022 A était retardé. Il est , par ailleurs, prévu que les pluies d'octobre à décembre seraient inférieures à la moyenne, en particulier dans le Nord et l'Est du pays.

    • Au moins 40.000 rapatriés arrivés de Tanzanie et du Rwanda de janvier à août n'ont pas pu cultiver en  saison 2021 B et ont épuisé les trois mois d'aide humanitaire qu'ils reçoivent à leur arrivée. La plupart d’eux se trouvent dans les Dépressions de l’Est . Sans leur propre production agricole et avec un accès limité aux sources de revenus, ils sont sujets aux stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) tout au long de la période de projection. Parmi les 81.000 réfugiés congolais accueillis au Burundi, 50.000 bénéficient d'une aide humanitaire et sécurité alimentaire ! (IPC Phase 1 !). Les 31. 000 autres réfugiés vivant dans les zones urbaines sont probablement en situation de stress (Phase 2 de l'IPC).

    APERÇU NATIONAL

     

    Situation actuelle

    En octobre, les ménages ont face au début de la période de soudure suite à l'épuisement des stocks alimentaires de la production agricole de la saison B et caractérisé par une grance dépendance au marché pour l'accès à la nourriture. Ils sont également confrontés à des dépenses levées pendant cette période, notamment relatives aux frais de scolarité et achats des intrants agricoles (semences, engrais et main-d'œuvre) pour les semis de la saison A, yant lieu entre mi-septembre à mi-octobre.

    Pluviometrie

    Les pluies de la saison A 2022 ont commencé avec un retard de quatre semaines dans les zones de basse altitude des basses du Nord, Est et Plaine de l’Imbo, alors qu'elles commencent normalement à la mi-septembre. Les informateurs clés ont signalé des zones localisées dans les Dépressions de l’Est et du Nord qui n'ont reçu de pluie que dans la 3ème décade d'octobre.

    Agriculture

    Les récoltes de la saison 2021 C qui ont eu lieu fin octobre, représentent eniron 15 % de la production agricole annuelle. Elles fournissent spnt consommées deux à trois semaines et contribue à  atténuer les effets de la période de soudure pour environ 60 % de la population rurale possédant des marais. Les informateurs clés estiment que la production agricole de la saison 2021 C devrait être de 15 à 20 % supérieure à la moyenne en raison des précipitations inattendues survenues fin août et début septembre. Une production supérieure à la moyenne est également attribuée à l'amélioration du soutien technique apporté aux agriculteurs par le gouvernement, en particulier la promotion des systèmes d'irrigation, permettant d'augmenter les superficies cultivées.

    Quant à la saison 2022 A mise en place normalement à la mi-septembre 2021, la plupart des zones ont été ensemencées de façon saisonnière à la mi-octobre dans les zones de moyenne et haute altitude, tandis que le retard du début des pluies a entraîné un retard de trois semaines dans les Dépressions du Nord et de l’Est, ainsi que dans la Plaine de l'Imbo.

    Prix des marchés

    Entre août et septembre, les prix des denrées de base (haricots, manioc et patates douces) ont légèrement augmenté, entre cinq et dix %. (Graphique 1). Cependant, au cours de la même période, le prix du maïs a augmenté de 30 % en raison de la faiblesse des disponibilités dues à l'interdiction sanitaire des importations de maïs depuis mars 2021, Par ailleurs, les prix des denrées de base, notamment le riz, le maïs, le manioc et la patate douce, restent 15 % supérieurs à la moyenne. Culture principale cultivée en saison B, les prix des haricots sont stables par rapport à la moyenne grace aux stocks persistants issus de la production de la saison 2021 B  supérieure à la moyenne.

    COVID-19

    Une résurgence de cas de COVID-19 a été signalée depuis fin juillet 2021, coincidant avec la confirmation de la variante Delta au Burundi, mais relativement stable entre septembre et octobre. Les cas actifs au 27 octobre ont augmenté de 77% depuis août. L'augmentation des cas a poussé le gouvernement à maintenir certaines restrictions dont la fermeture des frontières terrestres et maritimes à la circulation des personnes à l'exception de la frontière terrestre avec la RD Congo (point d'entrée de Gatumba) et la Tanzanie (point d'entrée de Kobero dans le district de Muyinga et Mugina dans le district de Kobero Nyanza-Lac). Tous les voyageurs entrant et sortant par les points d'entrée aériens et terrestres sont obligés d'être testés. Le coût du test est estimé à 90 000 BFI, trop cher pour que les ménages pauvres et très pauvres se rendent en Tanzanie, en RDC et au Rwanda pour des opportunités de vente de main d’oeuvre. Les 2.900.000 premières doses de vaccin fournies par la Banque Mondiale et la Chine devraient être administrées en novembre.

    Macroéconomie

    L'inflation et le taux de change continuent de se détériorer, faisant monter les prix des denrées alimentaires importées. L'inflation a atteint 10,5% en septembre 2021 (Graphique 2), soit une augmentation de 4% par rapport au début de 2021, et 8% au-dessus du taux d'inflation de septembre 2020. La forte inflation des prix des denrées alimentaires, estimée à 14,2 % en septembre 2021, est à l'origine du taux d'inflation global.

    Le contexte macroéconomique volatil est également marqué par la détérioration continue du BIF par rapport aux devises (Graphique 3). Le taux de change officiel a augmenté annuellement de 10 % depuis 2015, tandis que le taux de change sur le marché parallèle est de 80 % superieur au taux officiel depuis 2018.

    Le gouvernement ne dispose pas de réserves de devises suffisantes pour les importations, y compris les produits alimentaires. Les principales importations alimentaires (officielles et non officielles) sont payées via le taux de change parallèle, mais vendues localement en BIF. La détérioration continue du taux de change entraîne des prix élevés des aliments importés, en particulier pendant la période de soudure d'octobre à décembre, car la plupart des ménages accèdent à la nourriture à partie des marchés après l'épuisement des stocks alimentaires issus de propres récoltes.

    Revenus

    La production de la saison 2021 B supérieure à la moyenne a augmenté les revenus des ménages aisés et moyens. Cependant, les revenus issus de l'élevage ont considérablement diminué pour cette categorie de ménages en raison des ventes atypiques d'animaux en septembre et octobre. La mise en oeuvre de la politique gouvernementale depuis début octobre 2021, de stabulation permanante pour le bétail afin d'étendre les surfaces cultivées a obligé aux éleveurs de vendre une partie de leurs animaux. Les ventes anormales ont entraîné la baisse des prix du bétail. Selon des informateurs clés, les prix des chèvres et des bovins ont baissé de 20 à 30 % en septembre.

    Bien que stables dans la plupart des régions, les opportunités de revenus pour la main d’oeuvre ont diminué pour les ménages pauvres et très pauvres près des frontières tanzaniennes et rwandaises. Selon les données du PAM/FSMS d'août 2021, le travail agricole quotidien constitue la principale source de revenus pour 29 % des ménages nationaux et pour plus de 40 % des ménages dans les zones de subsistance de Buragane, des plaines orientales et septentrionales et des plateaux arides orientaux, contribuant à plus de 80 % des revenus des ménages pauvres et très pauvres selon le rapport HEA 2021. Une augmentation de cinq % des salaires journaliers nationaux a été observée en septembre par rapport à la moyenne historique, passant de 2.686 BIF contre une moyenne historique de 2.548 BIF par personne et par jour. Cependant, selon des informateurs clés, le salaire journalier de la main-d'œuvre est en réalité de 20 % inférieur à la normale dans les zones des Dépressions de l’Est et du Nord, passant d'environ 2.500 au cours d'une année normale à 2.000 BIF actuellement. Dans ces deux zones,  une proportion importante de ménages pauvres et très pauvres qui recherchaient des opportunités de travail transfrontalier ont dû etre en concurance avec une offre élevée de main-d'œuvre domestique, entraînant ainsi une baisse du couts de main d’eouvre.

    De plus, ces ménages qui sont obligés de s'engager dans le travail agricole domestique gagnent près de la moitié du salaire qu'ils auraient gagné en Tanzanie (1.750 BIF contre 3.000 TSH) pour les Dépressions de l'Est et 120% de moins que ce qu'ils auraient gagné au Rwanda pour les Dépressions du Nord. La diminution des sources de revenus provenant du travail quotidien de l'agriculture et des activités d'élevage a diminué le pouvoir d'achat des ménages, en particulier pendant la période de soudure, qui a débuté en octobre.

    Transferts

    Les transferts monétaires, bien qu'ils ne représentent pas une part significative du PIB ou des revenus de la plupart des ménages, continuent de baisser suite à la récente contraction de l'économie mondiale (Graphique 4). La contribution au PIB a été estimée à 1% en 2019 et est probablement tombée à près de zéro après que les envois de fonds ont diminué de 20 à 30% pendant la pandémie de COVID-19 (Banque Mondiale). Cela aura un impact sur les revenus des ménages pauvres qui dépendaient des envois de fonds et limitera leur pouvoir d'achat aussi longtemps que durera la pandémie de COVID-19.

    Assistance humanitaire

    En raison du manque de financement d'environ 15 %, en particulier du manque de sel et de haricots, le PAM a fourni une aide alimentaire d'environ 35 kg de maïs et d'huile couplée à des transferts en espèces de 61.000 BIF par personne et pendant 3 mois de juin à septembre.

    De mars à juin 2021, près de 32.000 rapatriés sont arrivés dans le pays et ont été aidés avec un paquet-retour de trois mois qui ont déjà été épuisés, bien qu'ils n'aient pas encore récolté.
    51.042 réfugiés hébergés dans cinq camps de réfugiés bénéficient d'une ration mensuelle. L’assistance alimentaire du PAM est la principale source de nourriture et de revenus pour la plupart des réfugiés. Pour les produits alimentaires non fournis dans le panier alimentaire de l'aide alimentaire, tels que les aliments gratuits pour les enfants de moins de deux ans, les réfugiés dépendent des achats sur le marché. L'assistance standard distribuée aux réfugiés est de 360 grammes de céréales, 120 grammes de légumineuses, 25 grammes d'huile et cinq grammes de sel par personne et par jour, ce qui représente presque une ration complète couplée à un transfert en espèces de 5.000 BIF par personne et par mois, leur permettant d'acheter des aliments frais.
    En septembre, près de 14.750 personnes déplacées à l'intérieur du pays, à Bujumbura (district de Gatumba) et dans la province de Rumonge ont reçu un transfert en espèces d'une valeur totale de 180.241 USD par le PAM pour les aider à acheter de la nourriture pour répondre à leurs besoins alimentaires quotidiens. En outre, les programmes de traitement de la malnutrition aiguë modérée ont touché 7.211 femmes et filles enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition modérée et 8.713 enfants âgés de 6 à 59 mois. 120 tonnes d'aliments nutritifs spécialisés ont été distribuées dans les provinces de Cankuzo, Kirundo, Ngozi et Rutana ; tandis que les programmes d'alimentation scolaire se poursuivent dans les provinces de Kirundo, Muyinga, Ngozi, Cibitoke, Bujumbura et Gitega.

    Sécurité

    Le nombre d'incidents de violence signalés  contre des civils par des groupes armés a considérablement augmenté d'août à septembre. Au niveau régional, une plus grande coopération entre les responsables du gouvernement burundais et les chefs du renseignement et de la sécurité de la RDC, du Rwanda et de la Tanzanie a entraîné une désescalade significative des tensions régionales. Les efforts politiques pour améliorer les relations diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda ont également contribué à l'amélioration de la sécurité de la frontière du côté burundais, bien que moins de progrès aient été réalisés avec la RDC. Les zones frontalières des provinces de Cibitoke, Bubanza et de la Réserve Naturelle de Kibira sont les plus exposées, avec des attaques à Bujumbura et Gitega. Les incidents de sécurité localisés n'affectent pas les sources de nourriture et de revenus.

    Résultats actuels de la sécurité alimentaire et de la nutrition

     La production de la saison  2021 B supérieure à la moyenne a amélioré la disponibilité alimentaire et l'accès alimentaire pour environ 90 % des ménages pour lesquels l’agriculture consitiue la principale source de nourriture. À l'exception des Dépresions du Nord et de l’Est où la fermeture des frontières limite les opportunités de revenus transfrontaliers, les sources de revenus restent typiques dans d'autres zones, permettant aux ménages d'accéder à la nourriture des achats sur le marché pour répondre aux besoins alimentaires non satisfaits par leur propre production. L'accès typique aux revenus et à la nourriture devrait conduire à des résultats de sécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC) dans la majeure partie du pays. Les données de l'évaluation de la sécurité alimentaire du PAM/FSMS d'août 2021 ont indiqué que le Score de Consommation Alimentaire (SCA) était acceptable pour 80 % des ménages en août, tandis que le Score de Diversité Alimentaire des Ménages (SDAM) était favorable (HDDS de plus de 5 groupes alimentaires) pour 83 % au niveau national. Compte tenu de l'évolution de la sécurité alimentaire, il est probable que ces indicateurs se soient légèrement détériorés mais soient globalement restés au niveau national du mois d’août.

    Cependant, des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) prévalent dans les Dépressions de l’Est et du Nord, en raison de la réduction des opportunités de revenus enclenchée par la fermeture des frontières tanzanienne et rwandaise. D'après l'enquête FSMS/PAM d'août 2021, 68 % et 79 % des ménages dans les ces zones, respectivement, ont signalé un Score de Consommation Alimentaire (SCA) acceptable par rapport à une moyenne nationale de 80 %; 28 % ont signalé un SCA limité et 3 % ont signalé un SCA pauvre dans les Dépressions de l’Est. Dans les Dépressions du Nord, 20 % ont signalé un SCA limite et seulement 1 % ont signalé un SCA pauvre. Selon la même évaluation, 68 % des ménages dans la zone de moyens d'existence ont signalé un SDAM acceptable, tandis que 7 % et 26 % étaient respectivement confrontés à des situations de stress et de crise alimentaires. D'après le même rapport, le Score de la Faim des Ménages (SFM) n'était favorable que pour 67 % dans la zone de subsistance des Dépressions du Nord, contre 13 et 20 respectivement en situation de stress et de crise. Dans les Dépressions de l'Est, 15 et 20 % développaient des stratégies d'adaptation au stress et de crise en août. Pour le Nord, seuls 18 n'adoptaient pas de stratégies d'adaptation, tandis que 46 et 36 % développaient respectivement des stratégies d'adaptation  de stress et de crise.

    En ce qui concerne l'état nutritionnel, l'enquête SMART de septembre/octobre 2020 a indiqué un taux de prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) de 7 % dans les Dépressions de l’Est et du Nord, contre une moyenne nationale de 6,1 %. Les admissions des malnouris dans les centres nutritionnels en juin 2021 étaient proches des niveaux de juin 2020 (Graphique 5), ce qui indique que les niveaux d'octobre 2021 sont proches de 6 % au niveau national et de 7 % dans les Dépressions de l’Est et du Nord.

    Hypothèses

    Les résultats de sécurité alimentaire projetés entre octobre 2021 et mai 2022 sont basés sur les hypothèses nationales suivantes :

    Des conditions de La Niña prévues d'octobre à décembre 2021 sur la Corne de l'Afrique par la NOAA, l'USGS et les prévisions saisonnières de l'ICPAC devraient entraîner des précipitations inférieures à la moyenne au Burundi pendant cette période correspondante de la saison 2022 A. Les précipitations devraient commencer fin octobre plutôt que fin septembre dans le centre/est, le sud et le sud/ouest du pays. En cette meme periode, des températures supérieures à la moyenne sont attendues dans les zones Dépressions de l’Est, Dépressions du Nord et dans la Plaine de l’Imbo.
    Les analogues historiques et le NMME prévoient des précipitations inférieures à la moyenne tout au long de la saison B 2022, de février à mai 2022.

    Production de la saison 2021 C:  Selon des informateurs clés, les récoltes de la saison 2021 C en novembre devraient être de 15 à 20 % supérieures à la moyenne. Les prévisions favorables de la production agricole sont dues à des précipitations atypiques survenues au cours de la deuxième décade d'août et à une augmentation des superficies cultivées en raison de l'amélioration de l'appui technique du gouvernement aux systèmes d'irrigation ainsi que des subventions gouvernementales sur les engrais et les semences de maïs sélectionnées. Les récoltes attendues en novembre atténueront la période de soudure d'octobre à décembre pour environ 60 % de la population qui possède des marais agricoles où la saison C est cultivée (ENAB, 2021).
    Production de la saison 2022 A: Le retard des précipitations en octobre 2021 devrait retarder d'un mois les semis de la saison 2022 A. En conséquence, les ménages pauvres et très pauvres consommeraient des semences comme stratégie de consommation alimentaire généralement adoptée pendant la période de soudure. Les précipitations inférieures à la moyenne et les températures supérieures à la moyenne prévues entre octobre et décembre 2021 dans les zones de basse altitude devraient entraîner une production agricole inférieure à la moyenne. Dans des conditions de précipitations similaires à celles de la saison 2022 A, la production agricole de la saison 2017 A a couvert 75 % des besoins alimentaires de janvier à mars. Au cours d'une année moyenne, la production de la saison A couvre environ 85 % des besoins alimentaires sur la même période. Le déficit attendu sera probablement couvert par les importations de denrées alimentaires.
    Mise en place de la saison 2022 B: Le retard des semis des cultures de la saison A, entraînera une réduction de l'accès aux intrants et des parcelles cultivables lors de la mise en place de la saison 2022 B en février et mars dans le centre/est, sud et sud/ouest du pays. Les cultures de la saison A seront encore en champs pendant la période typique de plantation de la saison B. Les semces de haricot de la saison B seront également insuffisantes car elles sont généralement fournies par les cultures de la saison A. Cependant, l’impact des précipitations inférieures à la moyenne prévues de février à mai 2022 seront atténués par l'humidité du sol en provenance des précipitations des mois précédents, conduisant probablement à une production agricole de la saison B proche de la normale en juin 2022 dans la plupart des régions du pays.

    La tendance des prix élevés des aliments de base devrait se poursuivre d'octobre 2021 à février 2022, avec des pics de prix attendus en décembre 2021. Le prix du haricot d’octobre à decembre devrait rester environ 15 % inférieur à celui de l'année dernière, en raison de l'amélioration des stocks par rapport à la moyenne issus de la production de la saison 2021 B et proche des prix prix de l'an dernier pour les mois de janvier à mai 2022 (Graphique 6). Cependant, le prix du haricot devrait être de 10 à 30 % supérieur à la moyenne tout au long de la période d'analyse. De son coté, le prix du maïs devrait légèrement augmenter pour atteindre environ 800 BIF entre octobre et janvier, soit environ 10 % de moins que celui de l'an dernier et le prix moyen. La production de maïs supérieure à la moyenne attendue dans les zones de production entraînera probablement des prix du maïs inférieurs à la moyenne de février à mai (Graphique 7).
    L'inflation des denrées alimentaires produites localement et importées devrait persister, augmentant de 5 à 10 % tout au long de la période de projection. L'augmentation des prix des denrées alimentaires sera due à la production agricole de la saison 2022 A prévue inférieure à la moyenne,, en particulier pour le haricot dans les zones de forte production des Dépressions du Nord et de l’Est, ainsi qu'à la diminution des importations alimentaires formelles et informelles. La baisse de valeur du BIF par rapport au shilling tanzanien (TSH) est susceptible d'encourager les Burundais à vendre le haricot vers la Tanzanie, malgré les réglementations officielles l'interdisant, faisant monter les prix au niveau national.

    Une augmentation des cas de COVID-19 est observée de juillet à octobre, mais devrait diminuer au cours de la période d'analyse. Les mesures-barrieres prises pour contenir l'expansion de la pandémie devraient rester, des tests obligatoires aux frontières terrestres et aux points d'entrée, la réduction des grands rassemblements sociaux autorisés uniquement le samedi et le dimanche,  et d'autres mesures entérieures continueront de réduire l'accès aux sources alimentaires et de revenus transfrontaliers pour les ménages pauvres et très pauvres. De plus, en raison des restrictions de voyage persistantes, les envois de fonds resteront inférieurs à la moyenne.
    Les contraintes de financement du plan de réponse humanitaire actuel persisteront probablement jusqu'à la fin de l'année, car les besoins alimentaires restent élevés et de nouveaux déplacements se poursuivent. Cependant, même si le niveau de financement semble plus faible, il est probable qu'il termine l'année avec un niveau de financement proche d'une année normale. De plus, les tendances passées montrent que le gouvernement et ses partenaires assistent régulièrement les ménages touchés par les chocs en leur accordant une assistance pour couvrir leurs besoins alimentaires. Une intervention similaire, couvrant environ 30 % des besoins, devrait se poursuivre tout au long de la période de projection pour près de 50.000 de la population en situation d'insécurité alimentaire dans la Plaine de l'Imbo et dans les zones de moyens d’existence des Dépressions de l’Est et du Nord.
    Avec la persistance des conflits intercommunautaires dans l'est de la RDC, le nombre de refugiés devrait augmenter. Avec la réouverture des frontières avec la RDC, les 51.000 réfugiés hébergés dans les camps devraient passer à 55.000 personnes. Sur la base des tendances historiques, l'aide aux réfugiés devrait être maintenue aux niveaux actuels au cours de la période de projection.
    Le nombre de rapatriés restera proche des niveaux moyens de 7.000 rapatriés par mois tout au long de la période de projection. Les tendances antérieures indiquent que les niveaux d'assistance humanitaire seront maintenus et que les rapatriés continueront probablement de recevoir des transferts en nature et en espèces tout au long de la période de projection. Les programmes d'assistance aux réfugiés et d'alimentation scolaire actuellement déployés dans tout le pays devraient se poursuivre tout au long de la période envisagée, car le nombre de déplacés internes pourrait diminuer de 25 % par rapport à la même période de l'année dernière, en raison de la baisse des précipitations prévues.

    Sur la base des données nutritionnelles de l'enquête SMART d'octobre 2020, le niveau national de malnutrition aiguë au Burundi est à un niveau d'alerte de la Malnutrition Aiguë Globale (MAG 5-9,9%) mais varie entre Acceptable (MAG <5%) à Alerte ( GAM 5-9,9%) au niveau du district/province. Les données sur l'admission des enfants souffrant de malnutrition aiguë pour la période janvier-juillet 2021 montrent des tendances saisonnières normales mais légèrement supérieures aux taux moyens en juillet 2021 (Graphique 5). Avec une période typique attendue en général, l'accès à la nourriture est susceptible de diminuer pendant la période de soudure d'octobre 2021 à janvier 2022 contribuant à une détérioration des indicateurs nutritionnels. Au cours de cette période, davantage de provinces sont susceptibles d'avoir un niveau d'alerte (GAM 5-9,9%) de malnutrition aiguë. Un niveau d'alerte devrait persister jusqu'en mai 2022 dans les zones de moyens d’existence des Dépressions de l’Est et du Nord, où la nutrition est très sensible à la production agricole et où une production agricole de la saison 2022 A inférieure à la moyenne est attendue en raison des précipitations d'octobre à décembre inférieures à la moyenne. Cependant, les résultats nutritionnels devraient progressivement s'améliorer pour devenir acceptables (MAG <5%) à partir de février 2022 dans de nombreuses provinces avec un accès accru à la nourriture après la récolte de la saison 2022 A.

    Le nombre d'incidents perpetrés par des groupes armés devrait rester au meme niveau que recenmment  jusqu'en mai 2022. Bien que les intérêts civils ne soient probablement pas spécifiquement ciblés, les attaques armées continuent de présenter un risque pour les passants dans les zones les plus exposées. Il s’agit des zones frontalières des provinces de Cibitoke, Bubanza et de la Réserve Naturelle de Kibira sont les plus exposées, ainsi que les provinces de Bujumbura et Gitega.

    Résultats les plus probables de sécurité alimentaire

    Les zones de moyens d'existence des Dépressions de l’Est et du Nord devraient faire face à des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) tout au long de la période projetée. Les ménages pauvres et très pauvres des Dépressions du Nord devraient faire face à des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) pendant la période de soudure d'octobre 2021 à janvier 2022 en raison du manque d'opportunités transfrontalières et de l'épuisement rapide des stocks issus production de la saison 2021 B. Ces ménages ont été obligés de vendre de manière atypique des stocks alimentaires pour rembourser les dettes contractées pour acheter de la nourriture de janvier à mai 2021, accélérant l'épuisement des stocks de la saison 2021 B . Les ménages devraient dépendre des achats sur le marché pour répondre à leurs besoins alimentaires, et les prix devraient augmenter tout au long de la période de projection.

    Dans les Dépressions de l’Est également, les ménages pauvres et très pauvres dépendent généralement des achats de nourriture pendant la période de soudure d'octobre à décembre. Les prix des aliments de base devraient rester supérieurs à la moyenne tout au long de la période de prévision pour la plupart des aliments de base, tandis que les activités de main-d'œuvre transfrontalières en Tanzanie, principale source de revenus pour cette population, restent indisponibles en raison de la fermeture des frontières. Ces ménages, estimés à 25 %, sont confrontés à des résultats de stress (Phase 2 de l'IPC).

    Les zones de moyens de subsistance des Dépressions de l’Est et du Nord sont les plus exposées à des précipitations inférieures à la moyenne prévues d'octobre à décembre 2021, entraînant une production agricole de la saison 2022 A inférieure à la moyenne en février 2022 et des revenus réduits. En conséquence, les ménages pauvres et très pauvres des deux zones devraient faire face à des problèmes de sécurité alimentaire (Phase 2 de l'IPC) de février à mai 2022.

    Cependant, la plupart des zones devraient connaître des résultats de securité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC), soutenus par un accès aux sources typiques de nourriture et de revenus. Soutenu par des prix alimentaires principaux proches de la moyenne, l'accès normal aux sources de revenus permettra un accès typique aux achats sur le marché, permettant aux ménages de combler les déficits alimentaires après avoir épuisé leurs stocks alimentaires pendant la période de soudure d'octobre à janvier. Malgré une production inférieure à la moyenne prévue pour la saison 2022 A, la plupart des ménages combleront les lacunes par des achats sur le marché et maintiendront un accès alimentaire acceptable entre février et mai 2022.

    Avec l'assistance humanitaire qui devrait se poursuivre à des niveaux proches de la normale, la plupart des déplacés internes, des rapatriés et des réfugiés ne connaîtraient des résultats de la sécurité alimentaire minimale ! (IPC Phase 1 !) tout au long de la période de prévision.

    In the Eastern Lowlands as well, poor and very poor households typically depend on food purchases during the October-December lean period. Staple food prices are expected to remain above average throughout the outlook period for most staple foods while cross-border labor activities in Tanzania, a main income source for this population, remains unavailable due to the closure of borders. These households, estimated at 25 percent, are facing Stressed (IPC Phase 2) outcomes.

    The Eastern and Northern Lowlands livelihood zones are the most exposed to forecasted below-average rainfall during October to December 2021, leading to below-average 2022 A Season crop production in February 2022 and reduced incomes.  As a result, poor and very poor households in the two areas are expected to face Stressed (IPC Phase 2) food security outcomes from February to May 2022.

    However, most areas are anticipated to experience Minimal (IPC Phase 1) outcomes, supported by near-normal access to typical sources of food and income. Aided by near-average main food prices, normal access to income sources will allow typical access to market purchases, allowing households to fill food gaps after exhausting food stocks during the October to January lean period.  Despite a below-average anticipated 2022 A Season production, most households will fill gaps through market purchases and maintain acceptable food access between February and May 2022.

    With humanitarian assistance expected to continue at historical levels, most IDPs, returnees, and refugees will likely experience None! (IPC Phase 1!) food security outcomes throughout the outlook period.

    Événements susceptibles de modifier les perspectives

    De possibles événements qui pourraient changer le scénario le plus probable au cours des huit prochains mois : 

    Zone

    Événement

    Impact sur les résultats de la sécurité alimentaire

    Nationale

    Prolongation de la politique d'interdiction d'importer du maïs

    Si l'interdiction d'importer du maïs depuis mars 2021 persiste jusqu'en décembre, une disponibilité de maïs inférieure à la moyenne pendant la période de soudure d'octobre à décembre entraînera de nouvelles augmentations de prix. Compte tenu de la saison 2022 A prévue inférieure à la moyenne, la poursuite de l'interdiction augmenterait la proportion de ménages dans les Dépressions de l’Est et du Nord confrontés à des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC).

    NationaleFortes précipitations pendant la saison 2022 A et la saison 2022 B (novembre à mai 2022)Bien que des précipitations inférieures à la moyenne à moyennes soient prévues, de fortes précipitations pourraient se produire dans des zones localisées, entraînant des inondations dans les bas-fonds et le long des rivières et du lac Tanganyika. Les cultures des saisons A et B de 2022, en particulier dans la zone de moyens subsistance de la Plaine de l'Imbo, seront détruites et entraîneront une insécurité alimentaire accrue avec des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) probables. Cependant, des précipitations supérieures à la moyenne profiteraient aux zones de moyens de subsistance des Dépressions de l’Est, des  Dépressions du Nord, des pPateaux Secs de l’Est et du Buragane, où les semis de la saison 2022 A  ont été retardés d'un mois en raison de pluies tardives.

     

    Figures Current Situation for October 2021

    Source : FEWS NET

    Burundi Seasonal Calendar

    Source : FEWS NET

    Figure 1

    Source : WFP/mVAM

    Figure 2

    Source : ISTEEBU

    Figure 3

    Source : ISTEEBU

    Figure 4

    Source : ISTEEBU

    Figure 5

    Source : PRONIANUT/Health Ministry

    Figure 6

    Source : FEWS NET

    Figure 7

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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