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Selon les prévisions internationales et régionales, les précipitations cumulées de la principale saison des pluies de février à mai au Burundi sont très probablement moyennes, avec des zones localisées susceptibles de connaître des précipitations inférieures à la moyenne. Les précipitations moyennes cumulées à l'échelle nationale devraient se traduire par une production agricole nationale de la saison 2022 B proche de la moyenne ; cependant, des précipitations localisées inférieures à la moyenne auront probablement un impact négatif sur la production de haricots de la saison 2022 B, particulièrement sensible au stress pluviométrique.
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Les prix des principaux aliments de base sont supérieurs à la moyenne en janvier 2022, les prix du maïs, de la farine de manioc et de la patate douce étant supérieurs de 16 à 27 % à la moyenne quinquennale et susceptibles de suivre les tendances saisonnières mais de rester supérieurs à la moyenne quinquennale. Par rapport à l'année dernière, les prix du haricot de janvier 2022 sont inférieurs de 5 % aux prix de janvier 2021, avec des prix comparables entre 2022 et 2021 pour le riz et la patate douces. Cependant, les prix en janvier 2022 sont respectivement supérieurs de 5 % et 25 % pour le manioc et le maïs par rapport à 2021. Les stocks résiduels de la récolte supérieure à la moyenne de la saison 2021 B et de la récolte en cours de la saison 2022 A entraînent des baisses saisonnières des prix du haricot, tandis que l'interdiction sanitaire des importations de maïs, depuis mars 2021, entraîne une disponibilité inférieure à la moyenne sur les marchés et des augmentations de prix.
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Au stade critique de la floraison, les précipitations inférieures à la moyenne de novembre 2021 dans les zones de basse altitude ont entraîné des récoltes de haricots, de maïs et de sorgho inférieures à la moyenne. La mauvaise production de la saison 2022 A et l'accès limité à des sources de revenus alternatives en raison de la fermeture des frontières entraînent des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) dans les zones de moyens d'existence des Dépressions de l'Est et du Nord jusqu'en mai. Les ménages les plus touchés qui ont perdu plus de 50 % des récoltes de la 2022 A en raison du déficit hydrique seront en crise alimentaire (Phase 3 de l'IPC) jusqu'en mai 2022. A la suite du déficit hydrique localisé affectant les récoltes de la saison 2022 B et l'inaccessibilité aux revenus transfrontaliers en raison de la fermeture des frontières, les zones de moyens d’existence des Dépressions de l'Est et du Nord seront confrontées à des résultats de stress alimetaire (Phase 2 de l'IPC) jusqu’au mois de Septembre 2022.
Situation actuelle
Précipitations et production agricole
En février, les ménages sont généralement engagés dans la récolte de la saison A, celle du haricots se déroulant principalement dans les zones de basse altitude et celle du maïs se déroulant principalement dans les zones de haute altitude, ainsi que le labour et ensemencement de la Saison B, où les ménages cultivent principalement le haricot pour le récolter en mai/ Juin.
Les précipitations inférieures à la moyenne et des températures supérieures à la moyenne survenus en novembre et décembre 2021 ont entraîné une évapotranspiration excessive et des conditions sèches pour les cultures de la saison 2022 A, alors aux stades critiques de floraison, entraînant une production de haricots et de maïs inférieure à la normale (Figure 1 et Figure 2). Les informateurs clés estiment qu'il y aura une récolte de 10 à 15 pour cent inférieure à la normale pour le haricot au niveau national, tandis que les dommages causés par la chenille légionnaire d'automne (CLA) ont entraîné la perte d'environ 5 pour cent de la production de maïs dans les zones de basse altitude. La récolte des cultures plus tolérantes à la variabilité des précipitations comme les tubercules (manioc, patates douces, pomme de terre), les bananes et le riz (irrigué) devrait être normale.
En janvier 2022, une évaluation rapide multi-institutionnelle (MIRA) organisée par l'UNOCHA et le gouvernement a signalé que la récolte de haricots et de maïs de la saison 2022 A devrait être inférieure de 20 à 35 % à la normale dans les zones de subsistance à basse altitude des Dépressions du Nord, de la plaine de l'Imbo et des Dépressions de l'Est, les Dépressions du Nord etant la plus touchée avec environ 36 500 ménages ayant perdu 50 à 75 pour cent de leur récolte normale de maïs et de haricots, respectivement. La perte des cultures de la saison 2022 A est particulièrement importante dans les zones de subsistance de basse altitude des Dépressions du Nord, de la Plaine de l'Imbo et des Dépressions de l'Est, où la récolte de la saison A fournit généralement environ 35 % des besoins alimentaires annuels.
La préparation des terres et la plantation pour la saison B, principalement la production de haricots, ont généralement lieu entre la mi-février et la mi-mars. Cependant, en raison d'un démarrage tardif de la saison 2022 A, environ 15 % des parcelles sont encore occupées par les cultures de la saison 2022 A. Ces parcelles devraient être récoltées d'ici la fin du mois de mars, retardant le démarrage de la saison 2022 B dans certaines zones du Burundi. Les informateurs clés estiment que près de 15 pour cent des terres cultivées pour la saison B seront semées tardivement et risquent de ne pas arriver à maturité avant le début de la saison sèche en juin. De plus, les ménages utilisent généralement une partie de la récolte de haricots de la saison A pour les semences de la saison B. La récolte anticipée inférieure à la moyenne de la saison A limitera l'accès des ménages aux semences de haricot. En particulier, le retard de la récolte de la saison A réduit les quantités normales de semences de haricot généralement disponibles au début de la saison B pour les ménages pauvres et très pauvres des zones de basse et moyenne altitude. Les ménages pauvres utilisent généralement environ 30 pour cent de la récolte de la saison A comme semences pour la saison B. Cependant, les ménages pauvres ayant accès aux revenus et aux opportunités de travail agricole pendant la récolte de la saison A devraient être en mesure d'acheter des intrants agricoles pour la saison 2022 B, soutenus par le prix du haricot proche de la moyenne (Figure 3). Cependant, dans les zones de moyens d'existence des Dépressions du Nord, le cout de la main-d'œuvre est généralement faible pour les ménages pauvres et très pauvres, ce qui limite leur pouvoir d'achat et leur capacité à acheter des semences supplémentaires auprès des détaillants locaux (Figure 4). Généralement, les ménages achètent 5 kg de semences de maïs et 20 à 30 kg de semences de haricots.
Prix et échanges commerciaux
En janvier 2022, les prix des principaux aliments de base sont supérieurs à la moyenne, le prix des graines de maïs, de la farine de manioc et de la patate douce étant supérieur de 16 à 27 % à la moyenne quinquennale (Figure 3). Par rapport aux prix de l'an dernier, les prix du haricot en janvier 2022 sont de 5 % inférieurs aux prix de janvier 2021, avec des prix comparables entre 2022 et 2021 pour le riz et les patates douces. Cependant, les prix du manioc et du maïs en janvier 2022 sont respectivement supérieurs de 5 % et 25 % par rapport à 2021.
Les stocks résiduels de la récolte supérieure à la moyenne de la saison 2021 B et la récolte en cours de la saison 2022 A entraînent des baisses saisonnières des prix du haricot, mais légèrement inférieurs à la moyenne quinquennale depuis la récolte de la saison 2021 B en juin 2021. Cependant, une disponibilité inférieure à la moyenne suite à l'interdiction sanitaire des importations de maïs depuis mars 2021 contribue à faire augmenter les prix (Figure 3) de cette denrée. Avant l'interdiction sanitaire des importations de maïs, les écarts de disponibilité de maïs par rapport à la production locale étaient comblés par des importations en provenance de Tanzanie, d'Ouganda et de Zambie. L’interdiction sanitaire des importations de maïs entraîne également une pénurie de stocks de maïs pour le PAM, ce qui oblige le PAM à passer de la modalité d’assistance en nature aux transferts monétaires.
En outre, les mesures de contrôle du COVID-19 sur les voyages transfrontaliers pour les commerçants informels et les voyages continuent de réduire le commerce transfrontalier, diminuant les importations de manioc en provenance de Tanzanie et entraînant des augmentations de prix car l'approvisionnement du marché est limité. La plus plupart du manioc et du maïs sont importés de Tanzanie par des commerçants transfrontaliers informels utilisant des bicyclettes et des bateaux. Typiquement, la patate douce est un substitut préféré du manioc. En raison de la hausse des prix du manioc, la demande accrue de patates douces se traduit également par des prix supérieurs à la moyenne.
COVID-19
Suite à une augmentation rapide des cas confirmés de COVID-19 au début de janvier 2022, qui a culminé à une moyenne cumulée sur sept jours d'environ 1 162 cas confirmés au 10 janvier 2022, la moyenne cumulée sur sept jours est tombée à 17 cas confirmés au 27 février 2022, une baisse de 99 % en un peu plus d'un mois. Cependant, les taux de vaccination sont faibles, avec environ 8 450 personnes, soit environ 0,07 % de la population, ayant reçu au moins une dose d'un vaccin COVID-19 au 9 février 2022. Les frontières restent fermées à la circulation des personnes, à l'exception de la frontière terrestre avec le République Démocratique du Congo (RDC) (point d'entrée de Gatumba dans la province de Bujumbura) et la frontière avec la Tanzanie (point d'entrée de Kobero dans la province de Muyinga, Mugina dans la province de Nyanza-Lac et le port de Rumonge dans la province de Rumonge). Un test COVID-19 négatif est requis pour tous les voyageurs entrant/sortant par voie aérienne et terrestre. Le coût du test est estimé à 90 000 BFI (45 USD), trop cher pour que les ménages pauvres et très pauvres se rendant en Tanzanie et en RDC pour des opportunités de travail. Les frontières avec le Rwanda restent fermées aux voyages transfrontaliers terrestres.
Accès aux revenus et au travail agricole
Les ménages accèdent à des sources de revenus typiques en février, principalement des opportunités de travail agricole, des ventes de récoltes, du bétail, des opportunités de travail non agricole et du petit commerce. La plupart des ménages pauvres dépendent des revenus du travail agricole. Le bulletin d'analyse et de cartographie de la vulnérabilité par téléphone mobile (mVAM) du PAM du mois de janvier 2022 a indiqué que le cout de la main-d'œuvre avaient augmenté d'environ 10 % par rapport à janvier 2021. Combiné à la baisse ou à la stabilité des prix de certains produits de base, le pouvoir d'achat des ménages devrait avoir légèrement amélioré l'accès alimentaire en général. En janvier et février 2022, les salaires journaliers de la main-d'œuvre devraient permettre d'acheter environ 2,5 kg de haricots, soit une augmentation de 20 % par rapport à janvier 2021. Cependant, dans la zone de subsistance des Dépressions du Nord, le cout de la main-d'œuvre est inférieurs de 70 % à la moyenne nationale.
Aide humanitaire
L'interdiction des importations de maïs au Burundi continue d'avoir un impact sur les opérations d'assistance alimentaire du PAM. En raison d'un manque de maïs disponible, le PAM distribue du riz au lieu du maïs, tandis que les ruptures de stock d'huile et de sel dues aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement à partir du Kenya ont entraîné une aide en nature complétée par une augmentation des transferts en espèces (CBT ). En janvier 2022, le PAM a aidé environ 52 900 réfugiés de RDC avec environ 250 tonnes métriques (TM) de nourriture et environ 1,15 milliard de BIF (~ 572 000 USD) en transferts monétaires. L'assistance actuelle est d'environ 3,1 kg de riz et 1,8 kg de légumineuses par personne et par mois, complétée par un transfert monétaire de 22 000 BIF (~ 11 USD), suffisant pour couvrir jusqu'à 28 jours de besoins mensuels en kilocalories (2100 kcal). De plus, environ 5 500 rapatriés des pays voisins ont reçu 253 tonnes d'aide alimentaire. L'aide consiste en des repas chauds fournis dans les centres de transit et un paquet retour de trois mois composés de céréales, de légumineuses, d'huile végétale et de sel pour faciliter leur réintégration dans leurs communautés. Enfin, environ 10 400 femmes et filles enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition modérée et environ 11 800 enfants ont reçu environ 3 540 TM d'assistance alimentaire par le biais du programme de traitement de la malnutrition aiguë modérée (MAM) dans les provinces de Kirundo, Ngozi, Ruyigi et Rutana.
Macroéconomie
Une dépreciation continue s’observe par rapport aux monnaies mondiales et régionales depuis 2015. Le taux de change officiel a augmenté d’environ 10 % par an, tandis que le taux de change parallèle a augmenté régulièrement depuis 2018. Le taux parallèle est actuellement supérieur de 80 % au taux officiel. Cependant, le gouvernement ne dispose pas de réserves de change suffisantes pour les importations, y compris les produits alimentaires. Les principales importations alimentaires (officielles et non officielles) sont payées via le taux de change parallèle mais vendues localement en BIF. La détérioration continue du BIF et la différence de 80 pour cent entre les taux de change officiels et parallèles du BIF entraînent des prix élevés pour les aliments importés, réfleté dans l'augmentation de l'indice des prix à la consommation (IPC) depuis 2019 (figure 5). En décembre 2021, l'indice des prix à la consommation (IPC) était de 135,4, autour de 1,7 pourcent d'augmentation par rapport à novembre 2021 et une augmentation de 10 % par rapport à décembre 2020.
Sécurité
Les affrontements violents entre groupes armés ont diminué dans tout le pays après un pic en novembre 2021, qui a vu plusieurs attaques à la grenade. L’amélioration des relations diplomatiques avec la RDC et le Rwanda a réduit les tensions frontalières et réduit le nombre d'affrontements des groupes armés sur les frontalières. Cependant, des affrontements entre les FARDC et les groupes rebelles burundaises ont eu lieu en janvier et février 2022. Suite à l'intégration de la RDC dans la Communauté de l'Afrique de l'Est à la fin de 2021, la collaboration entre les FARD et les forces militaires burundaises s'est accrue pour traquer les groupes armés burundais basés dans l'Est de la RDC. Cela entraînera probablement l'affaiblissement de ces groupes et une réduction des attaques au Burundi. Cependant, les activités militaires dans l'est de la RDC ont généré d'importants déplacements de population vers le Burundi. Selon l'Office National de Protection des Apatrides (ONAPRA), environ 500 demandeurs d'asile en provenance de la RDC sont accueillis chaque mois dans des sites de transit où ils reçoivent 360 g de céréales, 120 g de légumineuses, 25 g d'huile et 5 g de sel par jour passé au centre de transit. Dans l'ensemble, les affrontements en RDC n'ont pas actuellement d'impact sur les sources de nourriture et de revenus des ménages pauvres au Burundi.
Résultats actuels en matière de sécurité alimentaire et de nutrition
La récolte de la saison 2022 A en janvier et février devrait être proche de la moyenne, améliorant la disponibilité et l'accès à la nourriture pour la plupart des ménages dont la principale source de nourriture est leur propre production. Cependant, les opportunités de revenus transfrontaliers restent inférieures à la moyenne dans la zone de moyens de subsistance des Dépressions de l'Est et du Nord en raison de la fermeture des frontières liée aux mesures de contrôle de la COVID-19. Pourtant, les sources de revenu restent typiques dans d'autres zones, permettant aux ménages d'accéder à la nourriture achetée sur le marché pour répondre aux besoins alimentaires non satisfaits par leur propre production. L'accès typique aux revenus et à la nourriture produisent des résultats de securité alimentaure aiguë minimale (Phase 1 de l'IPC) dans la majeure partie du pays. Il existe des similitudes agro-climatiques entre les saisons 2021 A et 2022 A, confirmé par l'évaluation rapide multi-institutionnelle (MIRA) entreprise par l'UNOCHA et le gouvernement en janvier 2022. Bien que les données sur les résultats de la sécurité alimentaire n'aient pas été actualisées, les indicateurs de sécurité alimentaire sont probablement similaires à ceux de l'année dernière. Dans l'ensemble, les ménages des zones de moyens d'existence des Dépressions du Nord et de l'Est sont susceptibles d'être en situation de Stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) en raison d'une faible production agricole de la saison A et de revenus inférieurs à la moyenne résultant d'une perte de revenus transfrontaliers, principaux facteurs de l’insécurité alimentaire aiguë.
Entre février et septembre 2022, les résultats projetés de la sécurité alimentaire sont basés sur les hypothèses nationales suivantes :
- Sur la base des prévisions internationales et régionales, les pluies de la saison B de février à mai 2022 au Burundi devraient être moyennes au niveau national. Cependant, le sud du Burundi (le sud des Dépressions de l’Est, Buragane et le sud de la Plaine de l'Imbo) devrait recevoir des précipitations inférieures à la moyenne.
- Production agricole de la saison 2022 A: La récolte de la saison 2022 A est retardée et devrait commencer en février 2022 suite à un démarrage tardif de la saison des pluies. La récolte de haricots à l'échelle nationale devrait être de 10 à 15 pour cent inférieure à la moyenne en raison des conditions sèches aux stades critiques de floraison. De même, la récolte de maïs devrait être de 5 à 10 pour cent inférieure à la moyenne en raison de l'impact des périodes de sécheresse et dommages causés par la chenille légionnaire d'automne (CLA). Les zones les plus touchées devraient être les zones de subsistance des Dépressions du Nord, Paine de l'Imbo et des Dépressions de l'Est, où la récolte de haricots et de maïs de la saison 2022 A devrait être inférieure de 20 à 35 % à la moyenne.
- Plantation et production de la saison 2022 B : Les semis pour la saison 2022 B devraient être retardés jusqu'en mars en raison du retard de la récolte de la saison A. La récolte de haricots de la saison A inférieure à la moyenne est susceptible de limiter la disponibilité des semences de haricots pour la saison B. En conséquence, la superficie ensemencée de la saison 2022 B devrait être inférieure à la moyenne. Les ménages pauvres et très pauvres sont susceptibles de rencontrer des difficultés à acheter des semences sur le marché en raison d'un pouvoir d'achat limité et seront les plus touchés par un accès réduit aux semences. En 2017, les retards dans la récolte de la saison A ont fait que 30 % des terres cultivées à l'échelle nationale n'ont pas été plantées pour la saison B, une situation analogue à la saison actuelle de 2022 B. Des précipitations inférieures à la moyenne attendues dans le sud du pays entraînera probablement une production agricole de la saison 2022 B inférieure à la moyenne dans des zones localisées.
- Production de la saison 2022 C : La production agricole proche de la normale est anticipée pour la Saison C 2022, qui se déroule principalement dans les marais. La production agricole de la saison C représente environ 15 pour cent de la production agricole annuelle et fournit de la nourriture pendant environ trois semaines entre octobre et décembre à près de 60 pour cent des ménages ruraux.
- En raison de la production agricole des saisons 2022 A et 2022 B inférieures à la moyenne et des importations de maïs inférieures à la moyenne, les prix des denrées alimentaires de base devraient être supérieurs aux prix de l'an dernier et supérieurs à la moyenne quinquennale tout au long de la période du scénario. Sur le marché de Gitega, les prix du haricot devraient être de 30 à 40 pour cent supérieurs à la moyenne, soit environ 10 à 30 pour cent supérieurs au prix de l'an dernier (Figure 6). De même, les prix du maïs devraient être supérieurs d'environ 20 pour cent à la moyenne pendant la période de récolte de février et mars et similaires aux prix de l'an dernier (Figure 7). Cependant, les prix devraient augmenter de 20 à 50 pour cent au-dessus de la moyenne pendant la période de soudure d'avril à mai et d'août à septembre, suite à l'interdiction des importations de maïs en provenance de Tanzanie et d'Ouganda et à l'augmentation attendue des exportations de maïs vers la RDC. Les prix du maïs devraient être supérieurs d'environ 5 à 45 pour cent à ceux de l'an dernier. L’augmentation de 15 % du prix du carburant en février 2022 devraient augmenter les coûts de transport des denrées alimentaires, contribuant à l'augmentation des prix des denrées alimentaires dans les zones déficitaires.
- À cause de pénurie de devises sur le marché officiel (banques), une différence de 70 % entre le taux officiel du marché et le taux parallèle devrait perdurer. Une situation macroéconomique volatile devrait persister tout au long de la période de projection et accroître les distorsions entre le marché officiel et le marché parallèle, entraînant de nouvelles hausses des prix des aliments importés. L'inflation des denrées alimentaires produites localement et importées devrait persister, augmentant entre 5 et 10 pour cent tout au long de la période de projection. La baisse de la valeur du BIF par rapport au shilling tanzanien (TSH) est susceptible d'encourager les Burundais à vendre du haricot en Tanzanie, malgré les réglementations officielles l'interdisant, faisant grimper les prix de cette denrée.
- Il y a eu une baisse d'environ 60 % de mouvement de retour des réfugiés au Burundi en janvier 2022 par rapport au trimestre précédent et de 87 % de moins que l'année dernière. Cependant, l'insécurité croissante au sein des camps de réfugiés burundais dans les pays voisins entraînera probablement le retour des réfugiés à un rythme similaire à 2021 tout au long de la période de projection.
- L'aide humanitaire devrait être maintenue et les rapatriés devraient continuer à recevoir des aides en nature et en espèces tout au long de la période de projection. Les programmes d'aide alimentaire aux réfugiés et d'alimentation scolaire devraient se poursuivre tout au long de la période de projection. La persistance des conflits intercommunautaires dans l'Est de la RDC et la réouverture des frontières entre le Burundi et la RDC devraient augmenter le nombre de demandeurs d'asile au Burundi à environ 55 000 personnes au cours de la période du scénario. Sur la base des tendances historiques, l'assistance devrait être maintenue aux niveaux actuels au cours de la période de projection, les réfugiés étant de plus en plus dépendants à la fois des modalités de transferts monétaires et de l’octroi de l’aide alimentaire en nature.
- Le gouvernement devrait maintenir les mesures de contrôle du COVID-19, y compris les tests obligatoires aux frontières terrestres et aux points d'entrée de l’aéroport, la réduction des grands rassemblements sociaux autorisés uniquement le samedi et le dimanche et le port de masques en public. Le coût élevé du test COVID-19 avant le voyage continuera de réduire l'accès aux sources alimentaires et de revenus transfrontaliers pour les ménages pauvres et très pauvres, en particulier dans les zones de moyens d'existence des Dépressions de l'Est et du Nord. La réduction du pouvoir d'achat affectera négativement la capacité des ménages à acheter des semences et des engrais pour la saison 2022 B et à acheter suffisamment de nourriture pendant les périodes de soudure d'avril-mai 2022.
- Quelques attaques sporadiques devraient se produire au cours de la période projetée. Bujumbura et Gitega resteront probablement des cibles de violence politique, des attaques telles que la récente attaque à la grenade de décembre 2021 à Bujumbura se produisant probablement avec la même fréquence sporadique tout au long de la période considérée. Une collaboration accrue entre l'armée congolaise (FARDC) et les forces militaires burundaises, suite à l'intégration de la RDC dans la Communauté de l'Afrique de l'Est fin 2021, a probablement entraîné une baisse des attaques des groupes armés au Burundi. Les incursions transfrontalières de groupes armés, principalement actifs au Congo, continueront de se produire à des niveaux récemment réduits, avec une fréquence sporadique jusqu'en septembre 2022 dans les zones frontalières des provinces de Cibitoke, Bubanza et de la réserve naturelle de Kibira.
- Sur la base des données nutritionnelles de l'enquête SMART d'octobre 2020, le niveau national général de malnutrition aiguë au Burundi se situe au niveau d'alerte (malnutrition aiguë globale (MAG) 5-9,9 pour cent) mais varie entre acceptable (MAG <5 pour cent) à alerte ( GAM 5-9,9 pour cent) au niveau du district/province. En novembre 2021, 120 enfants en moeynne souffrant de malnutrition aiguë ont été admis à l'échelle nationale, comme en 2020 (Figure 8). Cependant, dans les zones de moyens d'existence des Dépressions de l'Est et du Nord et de la Plaine de l'Imbo, les saisons 2022 A et 2022 B attendues inférieures à la moyenne sont susceptibles de réduire l'accès à la nourriture tout au long de la période du scénario, contribuant à une détérioration des indicateurs nutritionnels dans ces zones. Cependant, un niveau d'alerte (MAG 5-9,9 %) devrait persister tout au long de la période du scénario. Dans le reste du Burundi, les résultats nutritionnels devraient être stables en raison de l'accès accru à la nourriture après les récoltes des saisons A et B de 2022.
On s'attend à ce que les zones de subsistance des Dépressions de l'Est et du Nord soient confrontées à des situations de stress sécurité alimentaire aiguë (phase 2 de l’IPC) tout au long de la période de projection. En raison du prix élevé des tests COVID-19 pour traverser la frontière tanzanienne et de la fermeture de la frontière rwandaise, les ménages pauvres et très pauvres des zones de subsistance des Dépressions de l'Est et du Nord continueront à faire face à un accès inférieur à la moyenne aux revenus provenant du commerce transfrontalier et des opportunités de travail pendant toute la période du scénario. L'accès inférieur à la moyenne aux revenus, combiné à une récolte de cultures de la saison A de 2022 inférieure à la normale, devrait limiter le pouvoir d'achat des ménages et limiter les achats non alimentaires des ménages entre février et mai 2022. Les ménages les plus touchés dans la zone de subsistance des altitude terres du nord, affectés par les conditions sèches de la saison 2022 A, risquent d'être confrontés à une crise de alimentaires aiguës (phase 3 de l’IPC) pendant la période de soudure d'avril et mai, lorsque les stocks alimentaires auront diminué.
De juin à septembre, un accès inférieur à la moyenne des revenus provenant du commerce transfrontalier et des opportunités de travail, ainsi qu'une production agricole de la saison 2022 B probablement inférieure à la normale en raison de retards dans les plantations et de précipitations localisées pendant les pluies de mars-mai, devraient conduire à un accès alimentaire inférieur à la moyenne provenant de la production propre et à un approvisionnement plus faible du marché dans la zone de subsistance des dépressions de l’Est. Dans la zone de subsistance des Dépressions du Nord, le manque d’opportunités de travail transfrontalier et la diminution rapide probable des stocks de la saison 2022 B, inférieurs à la moyenne, devraient réduire l'accès des ménages à la nourriture pendant la période juin-septembre. On s'attend à ce que les ménages pauvres et très pauvres vendent de manière atypique les stocks de nourriture de la saison 2022 B pour rembourser les dettes contractées pour acheter de la nourriture de mars à mai 2022 et des semences pour la saison 2022 B, accélérant ainsi l'épuisement des stocks de la saison 2022 B. Les ménages devraient compter sur les achats sur le marché pour satisfaire leurs besoins alimentaires, les prix des denrées alimentaires étant susceptibles d'augmenter de manière saisonnière et de rester supérieurs à la moyenne quinquennale tout au long de la période considérée. Cependant, la plupart des régions du Burundi devraient faire face à des résultats de securité alimentaire minimale (phase 1 de l’IPC), soutenus par un accès normal aux sources habituelles de nourriture et de revenus. Dans la majeure partie du Burundi, malgré une récolte de la saison 2022 A inférieure à la moyenne, la plupart des ménages combleront les déficits alimentaires par des achats sur le marché et auront accès à la nourriture entre février et septembre 2022. La plupart des personnes déplacées, des rapatriés et des réfugiés ne connaîtront de résultats de sécurité alimentaire (IPC Phase 1 !) tout au long de la période de projection grâce à l'aide humanitaire.
Événements qui pourraient changer les perspectives
Événements possibles au cours des huit prochains mois qui pourraient changer le scénario le plus probable.
Zone | Événement | Impact sur les résultats de la sécurité alimentaire |
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National | Mise en œuvre rapide des promesses des dons financiers de l'UE et des États-Unis suite à la levée des sanctions politiques | Suite à la levée des sanctions en place depuis 2015, l'Union Européenne et les États-Unis ont respectivement promis 214 millions d'euros sur trois ans et 400 millions de dollars sur cinq ans. La mise en œuvre rapide des ces promesses financieres, notamment en aux projets haute intensité de main-d'œuvre dans les infrastructures et l'agriculture offrirait des opportunités de revenus aux ménages pauvres et très pauvres, réduisant ainsi le nombre de ménages susceptibles de faire face à des situations de Stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) ou pire. |
National | Fortes précipitations pendant la saison 2022 B (mars à mai 2022) | De fortes précipitations dans des zones localisées entraîneront probablement des inondations dans les plaines et le long des rivières et des rives du lac Tanganyika. Les cultures de la saison 2022 B, en particulier dans la zone de moyens de subsistance de la Plaine de l'Imbo, seront probablement détruites, augmentant le nombre de ménages en situation de Stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC). Cependant, des précipitations supérieures à la moyenne profiteront à la production agricole dans les zones de subsistance des Dépressions de l'Est, des Dépressions du Nord et des Plateaux Secs de l'Est, où les semis de la saison 2022 B sont retardés. |
Dépressions de l'Est et du Nord | Suppression des restrictions transfrontalières liées au COVID-19. | La suppression des restrictions transfrontalières liées au COVID-19 augmentera l'accès des ménages aux importations alimentaires et aux opportunités de travail transfrontalier. L'augmentation du commerce transfrontalier améliorera probablement l'approvisionnement du marché et la disponibilité des aliments, améliorera les opportunités de revenus pour les petits commerçants transfrontaliers et augmentera les opportunités de travail journalier en Tanzanie et au Rwanda, entraînant ainsi des résultats de sécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC). |
Dépressions de l'Est et du Nord et Plaine de l'Imbo | Fin précoce des pluies de mars-mai | Les précipitations se terminent généralement fin mai/début juin. Une fin précoce des pluies de mars à mai entraînerait une perturbation de croissance des cultures, en particulier pour les cultures de la saison 2022 B semées tardivement. Les cultures de haricots, très sensibles aux aléas pluviométriques, seront les plus touchées. Une récolte inférieure à la moyenne augmentera probablement le nombre de ménages confrontés à des situations de stress alimentaire aiguë (Phase 2 de l'IPC) dans les Dépressions de l'Est et du Nord et de la Plaine de l'Imbo. |
Pour plus d'informations sur les perspectives de domaines de préoccupation spécifiques, veuillez cliquer sur le bouton de téléchargement en haut de la page pour le rapport complet.

Source : FEWS NET

Source : FEWS NET

Source : FEWS NET/USGS

Source : FEWS NET/USGS

Source : WFP/mVAM

Source : WFP/mVAM

Source : FEWS NET using data from ISTEEBU

Source : FEWS NET using data from SIP/WFP

Source : FEWS NET using data from SIP/WFP

Source : PRONIANUT/Health Ministry
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.