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- Des résultats de Stress Alimentaire (Phase 2 de l’IPC) sont anticipés dans les Dépressions du Nord pendant la période post-récolte, d’août à septembre. Des stocks alimentaires inférieurs à la moyenne issus de la récolte de la Saison 2025 B, en raison de pluies insuffisantes, combinés à l’interdiction de l’accès transfrontalier avec le Rwanda et à des revenus inférieurs à la normale dans un contexte de hausse des prix alimentaires, devraient réduire l’accès à la nourriture pour les ménages pauvres de cette zone.
- Des résultats de Stress Alimentaire (Phase 2 de l’IPC) devraient se poursuivre dans le nord et apparaître dans les zones de moyens d’existence des Dépressions de l’Est et de la Plaine de l’Imbo pendant la période de soudure d’octobre 2025 à janvier 2026. Une dépendance atypique des marchés pour l’accès à la nourriture — résultant de l’épuisement rapide des stocks alimentaires des ménages dans un contexte de hausse des prix des denrées de base et de revenus inférieurs à la moyenne — devrait limiter l’accès alimentaire dans ces zones. Dans le nord et l’est, une baisse des opportunités saisonnières de travail agricole est attendue, en lien avec les conditions prévues de La Niña, limitant ainsi les possibilités de génération de revenus. Dans le nord et l’ouest, les opportunités de revenus issues du travail et du commerce transfrontaliers seront fortement réduites par la fermeture de la frontière avec le Rwanda et le conflit en RDC, respectivement.
- Les besoins atteindront leur pic entre octobre 2025 et janvier 2026, correspondant à la période de soudure principale. Les populations les plus préoccupantes sont les ménages pauvres touchés par l’insécurité sous-régionale et les chocs climatiques dans l’est, le nord et l’ouest, ainsi que les réfugiés et les rapatriés.
- Une carence d’assistance alimentaire humanitaire est attendue jusqu’au début de l’année 2026, coïncidant avec les besoins les plus élevés dus à des pluies inférieures à la moyenne dans les Dépressions du Nord et de l’Est, ainsi qu’à l’afflux continu de réfugiés en provenance de la RDC. Les déficits de financement ont déjà entraîné une réduction des rations à 50 pour cents des besoins caloriques journaliers minimaux depuis le début de 2025, contre 70 pour cents en 2024. Faute de financement supplémentaire, le PAM indique que l’aide alimentaire cessera après décembre et que l’assistance nutritionnelle prendra fin dès octobre. Le programme de cantine scolaire pour 800.000 enfants reste non financé pour l’année scolaire à venir (de septembre 2025 à juin 2026).
Production agricole : La disponibilité alimentaire de juin à décembre dépend généralement en grande partie de la performance de la Saison B, qui représente environ 50 pour cents de la production annuelle des cultures vivrières. Malgré des précipitations localement inférieures à la moyenne dans les Dépressions du Nord et de l’Est, les pluies proches de la moyenne enregistrées de février à juin ont permis une production nationale proche de la moyenne des céréales (riz et sorgho) et des tubercules (patates douces, pommes de terre et manioc). Cependant, la production du haricot a été inférieure à la moyenne dans les Dépressions du Nord et de l’Est en raison du déficit pluviométrique localisé. Le soutien du gouvernement a également contribué à maintenir une production globale proche de la moyenne grâce à des subventions en engrais, semences de maïs et l’assistance technique.
Figure 1
Source: SIP/WFP
Sources de revenu : Selon la mise à jour de l'Enquête de Référence sur la Sécurité Alimentaire et la Vulnérabilité (CFSVA) du PAM, par les données du Système de Surveillance de la Sécurité Alimentaire (FSMS) d'août, environ la moitié du revenu total des ménages ruraux provient de la vente des cultures vivrières, 20 pour cent par le travail journalier, 15 pour cents par les activités liées à l’élevage, 10 pour cent par le petit commerce, et 5 pour cent par les activités liées aux cultures de rente (par exemple : transformation, vente).
En raison des prix alimentaires supérieurs à la moyenne, la récolte de la Saison 2025 B, proche de la moyenne, a généré des revenus supérieurs à la moyenne pour les ménages aisés qui vendent leurs récoltes, contribuant à compenser la hausse des coûts des intrants agricoles tels que les engrais, les semences et la main-d’œuvre. Ces revenus plus élevés encouragent une production agricole plus intensive et soutiennent des opportunités de travail agricole proches de la moyenne pour les ménages pauvres. Cependant, les pénuries persistantes de carburant et la hausse des coûts de transport limitent le déplacement des denrées alimentaires des zones excédentaires vers les zones déficitaires, empêchant les producteurs de profiter pleinement des prix élevés du marché et maintenant les prix légèrement plus bas dans les zones de production.
Des pluies favorables au début de l’année 2025 ont soutenu la production de cultures de rente (telles que le café, le thé et l’huile de palme), ainsi que l’élevage parmi les ménages moyens et aisés, contribuant à stabiliser leurs revenus tout en générant des opportunités de travail pour les ménages pauvres. De plus, la décision du gouvernement en mai 2025 d’augmenter le prix d’achat du café de près de 100 pour cents (passant de 1 380 à 2 800 BIF) a considérablement accru les revenus des caféiculteurs.
Le petit commerce constitue une source de revenu principale dans les zones péri-urbaines et reste important dans les régions proches du Rwanda, de la Tanzanie et de la RDC. Cependant, dans les zones entourant les grandes villes, cette activité a chuté à des niveaux inférieurs à la moyenne en raison des pénuries persistantes de carburant et de la hausse des coûts de transport. Par ailleurs, la dépréciation du BIF par rapport aux monnaies des pays voisins a réduit les volumes d’importation et les revenus issus du commerce transfrontalier. Les revenus tirés du petit commerce ont encore diminué dans les zones de moyens d’existence des Dépressions du Nord et de la Plaine de l’Imbo, en raison de la fermeture de la frontière avec le Rwanda et de l’accès limité à la RDC à cause du conflit.
Conditions économiques : La faible capacité d’exportation reste un facteur clé de la dégradation des indicateurs macroéconomiques, notamment le déficit commercial croissant, l’augmentation de la dette extérieure et la diminution des réserves en devises étrangères. La disponibilité limitée de devises continue d’alimenter la volatilité du BIF, avec un taux de change officiel affichant jusqu’à 150 pour cents d’écart par rapport au marché parallèle, ce qui limite la capacité du pays à importer des biens. Les commerçants se tournent de plus en plus vers le marché parallèle pour s’approvisionner, contribuant à la hausse des prix des produits alimentaires et non alimentaires essentiels. Toutefois, une légère baisse de l’inflation a été enregistrée en juillet 2025, atteignant 38,9 pour cents (soit une diminution de 2,8 points par rapport à juin et de 6,7 points par rapport à la période de soudure d’avril-mai). Cette baisse est principalement attribuée à la réduction saisonnière des prix des denrées alimentaires après la récolte de la Saison 2025 B. Néanmoins, le taux d’inflation reste supérieur de 20,2 points à celui de la même période en 2024.
Importations alimentaires : La disponibilité alimentaire est négativement affectée par des importations alimentaires inférieures à la moyenne, en raison du manque de réserves en devises étrangères et de la dépendance au marché parallèle, ainsi que par une exportation élevée de la production burundaise. Des informateurs clés signalent que, contrairement aux tendances habituelles, des produits alimentaires sont exportés vers les pays voisins en raison de la faiblesse du BIF. En particulier, des stocks alimentaires provenant de l’est du Burundi seraient acheminés vers la Tanzanie, où les précipitations inférieures à la moyenne ont réduit la production agricole locale, facilitée par l’ouverture des frontières avec le Burundi. En conséquence, les stocks alimentaires dans la zone des plaines de l’Est devraient être épuisés d’ici octobre.
Prix des denrées alimentaires : La récolte de la Saison B a permis de stabiliser partiellement les prix des aliments de base en juin et juillet 2025, conformément aux tendances saisonnières habituelles. Cependant, les prix des denrées de base restent élevés, environ 10 pour cents au-dessus de ceux de l’an dernier et 45 à 100 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale. Les prix élevés persistent dans tout le pays, en partie à cause de la hausse des coûts des intrants agricoles et des salaires journaliers, qui ont augmenté de 60 pour cents par rapport à l’année précédente. De plus, les pénuries de carburant et la hausse des coûts de transport continuent de faire grimper les prix. L’inflation persistante, combinée à un accès limité aux devises, a également restreint les importations via le marché parallèle, ce qui renchérit davantage les prix des produits alimentaires et non alimentaires.
Assistance alimentaire humanitaire : Une assistance alimentaire humanitaire est fournie aux réfugiés, personnes déplacées internes (PDI), rapatriés et ménages pauvres affectés par les inondations et les déficits pluviométriques. Selon le rapport du PAM de juillet 2025, une aide alimentaire a été apportée à environ 75 000 réfugiés originaires de la RDC, à 1.000 rapatriés (principalement en provenance de la RDC), ainsi qu’à 67 000 personnes touchées par les inondations (dans l’ouest) et par les déficits pluviométriques (dans le nord et l’est). Cependant, en raison d’un manque de financement et de l’augmentation des réfugiés imprévus depuis le début de 2025, les réfugiés ne reçoivent plus que 50 pour cents de leurs besoins caloriques journaliers depuis mars, contre 70 pour cents auparavant. Le PAM a également distribué des aliments nutritifs spécialisés aux personnes malnutries, y compris à 4.200 femmes et filles enceintes ou allaitantes, ainsi qu’à 21 000 enfants répartis dans sept provinces.
La prochaine étape du processus d'élaboration de scénarios de FEWS NET consiste à développer des suppositions fondées sur des preuves sur les facteurs qui affectent les conditions de sécurité alimentaire. Cela inclut les dangers et les anomalies dans les conditions de sécurité alimentaire qui affecteront l'évolution de l'alimentation et des revenus des ménages au cours de la période de projection, ainsi que les facteurs qui pourraient affecter l’état nutritionnel. FEWS NET développe également des suppositions sur les facteurs censés se comporter normalement. Ensemble, ces suppositions sous-tendent le scénario « le plus probable ». La séquence de formulation des suppositions est importante ; les suppositions primaires (par exemple, les attentes relatives aux conditions météorologiques) doivent être élaborées avant les suppositions secondaires (par exemple, les attentes relatives à la production agricole ou animale), les suppositions qui sous-tendent cette analyse et les principales sources de preuves utilisées pour élaborer les suppositions sont énumérées ci-dessous : ces listes ne sont pas exhaustives.
Suppositions nationales
Pluviométrie : Les conditions La Niña prévues pour la fin de l'année 2025 devraient entraîner des précipitations inférieures à la moyenne dans les zones de moyens d'existence des basses terres semi-arides du nord et de l'est jusqu'en janvier 2026, tandis que des précipitations proches de la moyenne sont attendues dans le reste du pays.
Production agricole, Saison 2025 C : Les précipitations hors saison d’août 2025, combinées à l’appui des services de vulgarisation agricole et aux subventions d’intrants du gouvernement et de ses partenaires, ont bénéficié aux cultures de la saison C. En conséquence, la production de la saison C, qui se déroule dans les zones marécageuses et est récoltée entre octobre et novembre, devrait être supérieure à la moyenne.
Production agricole, Saison 2026 A : Les précipitations localisées inférieures à la moyenne prévues et l'humidité des sols inférieure à la moyenne à l’échelle nationale en raison des températures élevées vers la fin de 2025 devraient entraîner une récolte inférieure à la moyenne pour la saison A 2026 dans les basses terres du nord et de l'est entre décembre et janvier.
Inflation : L’inflation globale et celle des produits alimentaires, qui tournent autour de 40 pour cent d’un mois à l’autre depuis janvier, devraient rester élevées et culminer pendant la période de soudure d’octobre 2025 à janvier 2026.
Indicateurs macroéconomiques : La capacité d’exportation toujours limitée devrait continuer à détériorer les indicateurs macroéconomiques clés tout au long de la période de projection, notamment par l’élargissement du déficit commercial, l’augmentation de la dette extérieure, la diminution des réserves de devises étrangères et une dépendance accrue aux prêts.
Disponibilité de carburant et de diesel : Les pénuries de carburant et de diesel devraient se poursuivre tout au long de la période d’analyse. Les approvisionnements limités seront probablement obtenus sur le marché informel à des prix deux à trois fois supérieurs à la normale, ce qui fera grimper les coûts de transport et des denrées alimentaires.
Prix des denrées alimentaires de base : Les prix des aliments de base devraient rester supérieurs à ceux de l’année précédente et à la moyenne quinquennale tout au long de la période de projection. En plus des hausses saisonnières habituelles, les exportations atypiques de denrées alimentaires vers les pays voisins — favorisées par la faiblesse du BIF — devraient se poursuivre. Les pénuries de carburant, la hausse des coûts de transport, l’inflation élevée et l’accès limité aux devises étrangères entravent les importations via le marché parallèle et devraient continuer à faire grimper le prix des produits alimentaires et non alimentaires essentiels.
Rapatriement : Entre août et janvier 2026, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) devrait faciliter le retour de 21 000 des 246 641 réfugiés burundais se trouvant dans les pays voisins. La majorité des rapatriés devraient s’installer dans les régions est, nord et sud du Burundi.
Conflit et sécurité : Le conflit dans l’est de la RDC et les tensions politiques entre le Rwanda et le Burundi devraient réduire les opportunités de commerce transfrontalier, entraînant une baisse des revenus dans les zones de moyens d’existence des basses terres du Nord et des Plaines d’Imbo. Les combats dans l’est de la RDC devraient se poursuivre, augmentant encore le nombre de réfugiés arrivant au Burundi, qui devrait atteindre 160 000 d’ici décembre. Les réfugiés sont accueillis dans six camps situés dans les provinces de Cankuzo, Ngozi, Rutana et Ruyigi.
Malnutrition aiguë : Les niveaux de malnutrition aiguë devraient s’aggraver pendant la période de soudure d’octobre à décembre, les zones les plus touchées étant les Dépressions du Nord et de l’Est ainsi que la Plaine d’Imbo, tout en restant probablement dans le seuil d’Alerte (GAM 5 à 9,9 pour cents) à l’échelle nationale.
Assistance alimentaire humanitaire : Selon le PAM, l’assistance alimentaire humanitaire pour les réfugiés restera limitée à des rations de 50 pour cents jusqu’en décembre pour un maximum de 80 000 bénéficiaires, après quoi elle sera interrompue en l’absence de nouveaux financements. L’assistance nutritionnelle pour les personnes malnutries prendra également fin en octobre, sauf si un financement supplémentaire est obtenu.
| Table 1. Principales sources de données intégrées par les analystes de FEWS NET dans le développement des suppositions ci-dessus | ||
| Principales sources des preuves : | ||
| Prévisions météorologiques et d’inondations produites par NOAA Climate Prediction Center, USGS, the Climate Hazards Center at University of California Santa Barbara, International Research Institute at Columbia University, and NASA | Rapport sur l’inflation par l’Institut National de la Statistique au Burundi (INSBU) Inflation au Burundi –août 2025 report | HCR, rapport sur le rapatriement et l’assistance humanitaire |
| Enquête sur la Sécurité Alimentaire et la Vulnérabilité (CFSVA) conduite par le PAM, août 2023 | Informations sur les secours en cas d'inondation et l'assistance alimentaire humanitaire - Bulletins mensuels par pays du PAM Burundi | Enquête nationale sur la situation nutritionnelle et la mortalité au Burundi (SMART), 2024 |
| Rapport BRB sur la production du café Burundi, août 2025 | ||
En utilisant les suppositions clés qui sous-tendent le scénario « le plus probable», FEWS NET est alors en mesure de projeter les résultats de l’insécurité alimentaire aiguë avec un niveau de confiance raisonnable en évaluant l’évolution de la capacité des ménages à satisfaire leurs besoins caloriques minimaux tout au long de la période de projection. Semblable à l’analyse des résultats actuels de l’insécurité alimentaire aiguë, FEWS NET fait converger les attentes concernant la trajectoire probable de la consommation alimentaire au niveau des ménages et de l’évolution des moyens d’existence avec l’état nutritionnel et de la mortalité au niveau de la zone. FEWS NET classe alors les résultats de l’insécurité alimentaire aiguë. Enfin, FEWS NET utilise le symbole de « ! » pour désigner les zones dans lesquelles la Phase de l’IPC cartographiée serait probablement pire d’au moins une Phase IPC sans les effets de l’assistance alimentaire planifiée – et susceptible d’être financée et fournie.
Dans la zone des Moyens d’Existence des Dépressions du Nord, des résultats de sécurité alimentaire en phase de Stress Alimentaire (IPC Phase 2) sont attendus pendant la période post-récolte d’août à septembre et devraient persister jusqu’en janvier 2026. Les stocks alimentaires inférieurs à la moyenne issus de la récolte de la Saison 2025 B, combinés à l’accès restreint aux opportunités transfrontalières avec le Rwanda et à des revenus inférieurs à la normale dans un contexte de hausse des prix alimentaires, devraient entraîner des résultats de sécurité alimentaire en phase de Stress Alimentaire (IPC Phase 2) durant la période post-récolte d’août à septembre. Ces résultats devraient se maintenir jusqu’en janvier 2026, en raison de l’épuisement anticipé précoce des stocks alimentaires en octobre, dont une grande partie a été vendue pour rembourser les dettes contractées pour l’achat de nourriture et d’intrants agricoles pour la production de la Saison 2025 B. La fermeture continue de la frontière rwandaise et les précipitations inférieures à la moyenne prévues limiteront également les opportunités de travail agricole, réduisant encore les revenus des ménages pauvres. Cela, combiné à la hausse des prix des produits alimentaires de base, devrait affaiblir le pouvoir d’achat des ménages et limiter l’accès à la nourriture.
Dans les Dépressions de l’Est, la détérioration de l’accès à la nourriture devrait entraîner une évolution des conditions de sécurité alimentaire, passant d’une Sécurité Alimentaire Minimale (IPC Phase 1) en août-septembre à une situation de Stress Alimentaire (IPC Phase 2) entre octobre 2025 et janvier 2026. Grâce à l’accès à des opportunités de travail mieux rémunérées en Tanzanie — où les salaires sont près de trois fois plus élevés qu’au Burundi — et à des stocks alimentaires proches de la moyenne, l’accès à la nourriture sera maintenu durant la période post-récolte d’août à septembre. Cependant, les stocks alimentaires devraient être épuisés dès octobre. Des résultats en phase de stress (IPC Phase 2) sont alors attendus entre octobre et janvier en raison des précipitations inférieures à la moyenne d’octobre à décembre, liées aux conditions La Niña prévues, ce qui devrait entraîner une production inférieure à la moyenne pour la Saison A et une diminution des opportunités de travail agricole. De plus, des exportations atypiquement élevées de produits alimentaires de base vers la Tanzanie (en réponse à de mauvaises récoltes en Tanzanie et à la force du TZS par rapport au BIF) réduiront la disponibilité alimentaire sur les marchés et limiteront l’accès financier à la nourriture en raison de l’offre faible et de la forte demande.
Dans la zone des Moyens d’Existence de la Plaine de l’Imbo, les conditions de Sécurité Alimentaire Minimale (IPC Phase 1) observées en août-septembre devraient se détériorer pour atteindre un niveau de Stress Alimentaire (IPC Phase 2) entre octobre 2025 et janvier 2026. Les stocks alimentaires proches de la moyenne issus de la récolte de la Saison 2025 B devraient rapidement s’épuiser, alors que l’afflux continu de réfugiés en provenance de la RDC augmente la demande dans un contexte de revenus réduits et de hausse des prix des denrées alimentaires. L’épuisement des stocks alimentaires, combiné à des revenus inférieurs à la moyenne en raison d’une forte concurrence pour des opportunités d’emploi limitées et des options de transport gravement restreintes dues à la pénurie persistante de carburant, devrait limiter l’accès à la nourriture et provoquer l’apparition de conditions de Stress Alimentaire (IPC Phase 2) durant la saison de soudure d’octobre à janvier. L’arrêt de l’aide alimentaire, actuellement prévu pour décembre en l’absence de financement supplémentaire, aura un impact particulièrement important dans la région des Plaines de l’Imbo, qui abrite environ 20 000 des plus de 95 000 réfugiés congolais recensés par le HCR dans le pays, ainsi que de nombreux Burundais exposés à un risque élevé de déplacement en raison des inondations anticipées du lac Tanganyika à partir de janvier.
Dans le reste du pays, des résultats de Sécurité Alimentaire Minimale (IPC Phase 1) sont attendus pendant les périodes de projection d’août-septembre et d’octobre 2025 à janvier 2026. L’accès à la nourriture devrait rester stable jusqu’en septembre, soutenu par des stocks alimentaires domestiques proches de la moyenne issus de la récolte de la Saison 2025 B. D’octobre à décembre, l’accès alimentaire devrait diminuer en raison de l’épuisement des stocks, de la hausse de l’inflation et de la limitation des importations alimentaires causée par la pénurie de devises étrangères. Toutefois, les précipitations proches de la moyenne prévues devraient favoriser un accès typique à la nourriture et aux revenus dans la majeure partie du pays, notamment à travers le travail agricole, les salaires restant élevés, ce qui aidera les ménages pauvres à maintenir leur accès à la nourriture.
Les rapatriés, répartis à travers le pays (principalement dans l’est et le nord, dans des provinces comme Makamba, Ruyigi, Kirundo et Muyinga), constituent un groupe restreints, mais important en ce qui concerne les besoins alimentaires. Selon le HCR, environ 75 pour cents des rapatriés ont accès à leurs terres, mais il faut généralement environ deux ans pour rétablir leurs moyens de subsistance normaux. Après avoir épuisé les trois mois d’aide humanitaire fournis à leur arrivée, ils devraient faire face à des écarts croissants de consommation alimentaire pendant la période de projection. Les rapatriés dépendront du marché pour leur accès à la nourriture, dans un contexte de prix élevés. À l’échelle nationale, les résultats nutritionnels devraient se détériorer durant la période de soudure, tout en restant dans les niveaux d’alerte (MAG entre 5 et 9,9 pour cents)
Citation recommandée: FEWS NET. Burundi Mise à jour sur la sécurité alimentaire Août 2025: Faibles précipitations dans le nord et l’est, conflit en RDC entraînant des résultats de Stress Alimentaire (Phase 2 de l’IPC), 2025.
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.