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En août et septembre, la plupart des régions du Burundi connaissent des résultats de sécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC), grâce à un accès alimentaire acceptable pourvu par les stocks alimentaires issus de la production de la saison 2021 B supérieure à la moyenne et des achats sur le marché. L'accès alimentaire en provenance du marché est supérieur à la moyenne à la stabilité des prix alimentaires et des revenus tirés des opportunités agricoles supérieures à la moyenne en raison de l'extension des emblavures de la saison 2021 C, très soutenue par le gouvernement. Cependant, des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) sont attendus dans les Dépressions de l’Est jusqu'en janvier 2022, en raison d'une diminution de la production agricole de la saison 2021 B et d'un accès aux revenus transfrontaliers inférieurs à la moyenne, consécutive de la fermeture des frontières avec la Tanzanie liée au COVID-19.
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Des précipitations inattendues survenues au cours de la deuxième décade d'août, normalement en saison, devraient avoir un effet positif sur la production de la saison 2021 C. Cependant, les conditions probablement de La Nina d'octobre à décembre devraient entraîner des précipitations localisées inférieures à la moyenne dans le sud/est du pays. Ces précipitations attendues inférieures à la moyenne diminueront probablement la production de haricots et de maïs de la saison 2022 A dans des zones localisées dans les basses altitudes de l’Est et du Nord.
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Le prix du haricot a baissé de 10 à 20 pour cent entre juin et juillet. La bonne production de haricots de la saison 2021 B a assuré un approvisionnement favorable du marché, provoquant cette baisse du prix. Le prix du maïs est resté stable sur la même période, bien qu'au-dessus de la moyenne et des niveaux de 2020. Des augmentations saisonnières des prix des denrées alimentaires sont attendues à partir de septembre, avec l’épuisement des stocks alimentaires issus de la production de 2021 B.
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Le HCR a facilité le retour de 169.065 rapatriés entre septembre 2017 et juillet 2021. Environ la moitié sont rentrés après septembre 2020 et près de 80 % sont arrivés de Tanzanie et sont principalement hébergés dans les Dépressions de l’Est. À leur arrivée, les rapatriés reçoivent une assistance alimentaire de trois mois. Ainsi, 20.000 rapatriés arrivés entre juin et août possèdent encore l’aide alimentaire reçue, et sont en sécurité alimentaire minimale ! (IPC Phase 1 !), ainsi que 51.069 réfugiés de RDC qui reçoivent toujours une aide alimentaire humanitaire. Cependant, près de 42.000 rapatriés arrivés entre décembre 2020 et mai 2021 ont déjà épuisé leurs 90 jours d'assistance et devraient faire face à des résultats de Stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) en août.
La situation de la sécurité alimentaire en août est caractérisée par la baisse des stocks alimentaires issus de la saison 2021 B, l’entretien des cultures de la saison 2021 C et la préparation de la saison 2022 A. La saison A contribue à 35 pour cent de la production agricole nationale annuelle, alors que les saisons B et C y contribuent à 50 et 15% respectivement.
Les stocks alimentaires issus des récoltes de la saison 2021 B supérieures à la moyenne assurent les approvisionnements alimentaires à la plupart des ménages jusqu'en octobre, début normal de la période de soudure. Le prix du haricot a diminué d'environ 20 % de juin à juillet 2021 dans les zones d'approvisionnement (Dépressions du Nord et de l’Est) et restent 15 % inférieurs de juillet 2020 et environ 5 % inférieurs à la moyenne quinquennale. Le prix du haricot dans la province de Gitega, considéré comme un marché national de référence pour les zones de consommation de la denrée, est resté stable entre juin et juillet et inférieur de 10% à la moyenne (Figure 1).
Le prix du maïs de juillet était stable par rapport à juin, mais supérieur de 10 et 18 % aux prix de juillet 2020 et à la moyenne quinquennale respectivement. L'augmentation du prix de maïs s'explique par l'épuisement des stocks au niveau des ménages et à l'interdiction des importations de maïs de Tanzanie et d'Ouganda pour contrôler la propagation des mycotoxines. Les prix des autres produits de base (manioc, patates douces et riz) ont légèrement augmenté d'environ 5% par rapport à juin et restent supérieurs à l'année dernière et aux prix moyens.
L'accès à la nourriture est particulièrement amélioré pour les ménages des zones de Moyens d’Existence des Hautes Altitudes et la Crête du Nil du Congo qui cultivent du thé, respectivement 37 et 10% de ménages, car le gouvernement a augmenté les prix du thé vert au niveau du producteur de 250 à 280 BIF/kg en juillet, soit une augmentation de 12%. L'augmentation du prix du thé à la production améliore les revenus des cultivateurs de cette culture de rente, améliorant leur accès à la nourriture et leur capacité d'investissement. Cependant, l'accès à la nourriture depuis les marchés reste négativement affecté par les restrictions liées au COVID-19, à savoir la fermeture des frontières pour les Dépressions de l’Est et du Nord. Les cas quotidiens et actifs de COVID-19 ont augmenté depuis la mi-juillet, avec l'arrivée de la variante Delta. Les cas actifs sont estimés à 10.570 en fin du mois d’aout, soit une augmentation de 126% par rapport à fin juin 2021. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni 3 mois d'aide alimentaire à 133.058 personnes les plus touchées par le COVID-19 dans la zone de Moyens d’Existence d’Imbo Nord.
Les pluies atypiques se sont produites dans la 2ème décade d'août (Figure 2), augmentant la probabilité de bonnes productions agricoles de la saison 2021 C, soit de 15 à 20% supérieure à la moyenne selon les informateurs clés. En plus des précipitations favorables, la saison 2021 C a bénéficié de subventions gouvernementales sur les engrais et des semences de maïs sélectionnées à la hauteur de 40%. En outre, le ministère de l'Agriculture offre des crédits sans intérêt et un soutien technique aux coopératives agricoles. Cependant, de nombreux ménages pauvres et très pauvres ne possèdent pas de marais où les cultures de la saison C sont cultivées mais gagnent des revenus grâce aux opportunités de travail agricole.
Les hypothèses proposées dans le développement du scénario le plus probable de FEWS NET discuté dans le rapport sur les perspectives de la sécurité alimentaire de juin 2021 à janvier 2022 restent inchangées.
- La production agricole de la saison 2021 C en novembre devrait être 15 à 20% supérieure à la moyenne. Les prévisions de favorables productions sont dues aux précipitations inattendues survenues dans la deuxième décade d'août et à l'amélioration de l'appui technique aux agriculteurs par le gouvernement, en particulier dans l'extension des emblavures grâce à la promotion des systèmes d'irrigation. Les récoltes attendues en novembre atténueront la période de soudure d'octobre à décembre.
- Le phénomène climatique ’’La Nina’’ prévu d'octobre à décembre 2021 par NMME, OMM et le C3S dans la majeure partie de la Corne de l'Afrique devraient entraîner des précipitations localisées inférieures à la moyenne dans le sud et l'est du Burundi. Ces précipitations inférieures à la moyenne prévues perturberont probablement les semis et la croissance des cultures de haricots et de maïs de la saison 2022 A, entraînant une production agricole inférieure à la moyenne dans les zones de Moyens d’Existence de basses altitudes à l’est, au Nord et dans la Plaine de l’Imbo, les plus exposées aux déficits hydriques.
- Depuis mars, le nombre d'incidents de violence signalés contre les civils a considérablement augmenté et il devrait rester à des niveaux élevés jusqu'à la fin de 2021. Les zones frontalières des provinces de Cibitoke, Bubanza et de la réserve naturelle de Kibira ont signalé un doublement d’incidents de violence contre les civils et affrontements armés au cours des cinq premiers mois de 2021 par rapport à 2020, bien qu'une diminution ait été observée de juin à août 2021. Bien qu'aucun impact substantiel sur la production agricole et l'accès à la nourriture n'ait été observé à ce jour, l'accès aux revenus et la sécurité alimentaire devrait se détériorer dans les zones localisées touchées par le conflit. Malgré des escarmouches impliquant des groupes armés à la frontière, une plus grande coopération entre les responsables du gouvernement burundais et les responsables de la sécurité de la RDC, du Rwanda, et la Tanzanie a entraîné une désescalade générale des tensions. Les efforts politiques visant à améliorer les relations diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda devraient conduire à de nouvelles améliorations de la sécurité dans les provinces touchées, avec d’importantes implications sur l'environnement de sécurité régional.
La période de soudure d'octobre et janvier est caractérisée par une diminution des stocks alimentaires provenant de la production agricole propre et une augmentation des prix des denrées alimentaires. Avec des stratégies d'adaptation typiques, la plupart des zones connaîtront des résultats de sécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC) tout au long de cette période, et la plupart des aliments seront fournis par des achats sur le marché, et à partir de 2021, par la production agricole de la saison C qui répond aux besoins alimentaires pendant environ trois semaines entre novembre et décembre.
Cependant et comme indiqué dans l’analyse sur les Perspectives de la sécurité alimentaire au mois de juin, certains ménages pauvres de la population des Dépressions de l'Est et du Nord seront probablement confrontés à des résultats de Stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) au cours de la période de projection. Une production inférieure à la moyenne due à des précipitations inférieures à la moyenne et au manque de production agricole typique des ménages pauvres et très pauvres qui cultivaient auparavant sur des terres louées en Tanzanie est à l'origine de l'insécurité alimentaire dans les Dépressions de l’Est. Pour les Dépressions du Nord, la production agricole reste la principale source de revenus en l'absence d'opportunités transfrontalières. Les ménages pauvres ont vendu de manière atypique les stocks alimentaires de la saison 2021 B pour rembourser les dettes contractées pour acheter de la nourriture de janvier à mai 2021, accélérant l'épuisement des stocks de la saison 2021 B. Ils dépendront des achats sur le marché pour répondre aux besoins alimentaires, et les prix devraient rester supérieurs à la moyenne tout au long de la période de projection. L'aide humanitaire devant suivre les tendances historiques, les rapatriés et les réfugiés connaîtront probablement des résultats de sécurité alimentaire ! (IPC Phase 1 !) tout au long de la période de prévision. Les rapatriés qui épuisent les trois mois d'aide alimentaire et les personnes déplacées qui ne reçoivent pas d'aide alimentaire humanitaire devraient être confrontés à des problèmes de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) avant d'accéder à leur propre production agricole et sources de revenus.

Source : WFP mVAM

Source : USGS/ FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.