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Les résultats prévisionnels de la campagne agricole 2021/22 font état d’une baisse de la production céréalière régionale de 3 pour cent comparativement à l’an dernier, mais en légère hausse de 2 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les baisses par rapport à l’an dernier seraient plus accentuées dans les pays du Sahel, notamment au Niger (36 pour cent), en Mauritanie (18 pour cent), au Burkina Faso (10 pour cent), au Mali (6 pour cent), et au Tchad (6 pour cent). Les cumuls saisonniers normaux à inférieurs, couplés à de très longues séquences sèches ont été préjudiciables à la fructification/maturation des cultures, confrontées par endroits aux attaques de nuisibles. En outre, les inondations observées au cours du mois d’août ont également compromis les semis tardifs dans plusieurs zones du Sahel notamment dans le nord-est du Nigeria. Enfin, dans les zones en proie à l’insécurité, l’inaccessibilité aux champs et/ou les destructions de récolte ont été des facteurs limitants.
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La persistance de l’insécurité et les conflits armés continuent d’entrainer des mouvements massifs de population dans la région. A la date du 31 octobre 2021, 2 136 818 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma, dont 67 pour cent au Burkina Faso, et 5 417 841 personnes déplacées dans le bassin du Lac Tchad, dont 76 pour cent au Nigeria (IOM, Octobre 2021). Les moyens d’existence, les activités en lien avec les marchés, le commerce, les mouvements de transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base pour la plupart de ces déplacés sont fortement perturbés.
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Sur le plan pastoral, malgré une production de biomasse et des conditions d’abreuvement globalement satisfaisantes ayant permis au bétail de recouvrer un état d’embonpoint relativement moyen, les ménages pastoraux en plus de l’inaccessibilité aux pâturages, font face à la limitation des au pillage du bétail, à la hausse des prix des céréales avec des termes de l’échange qui ne leur sont pas favorables, aux prix élevés des aliments bétail et à la fermeture des marchés à bétail dans plusieurs localités à cause de l’insécurité civile.
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Les approvisionnements des marchés s’accroissent progressivement en cette période de récolte, mais restent encore inférieurs à la moyenne dans une grande partie de la région à cause de faibles niveaux de déstockage. Bien qu'en baisse saisonnière, la demande est restée supérieure à la moyenne en raison de la reconstitution accrue des stocks par les commerçants, les industries et même les ménages anticipant des prix élevés au cours de l’année de consommation. Le fonctionnement et l'accès aux marchés restent entravés par la poursuite de l'insécurité et des conflits dans le bassin du Grand Lac Tchad, la région du Liptako-Gourma, le nord du Nigéria, la région du Tibesti au Tchad et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Les prix des denrées de base sont stables ou en baisse par rapport au mois précédant mais demeurent supérieurs à la moyenne quinquennale, en particulier au Nigeria. Les prix seront probablement supérieurs à la moyenne tout au long de l’année de commercialisation en raison d'une plus grande pression de la demande de reconstitution des stocks, des baisses de production prévues dans la région et des coûts d'importations internationales plus élevés.
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La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai 2022 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines y compris de nombreux ménages urbains pauvres qui peinent à recouvrer les niveaux de revenus habituels, avec un pouvoir d'achat faible, aggravé par l’inflation des prix des produits de base. Dans les zones affectées par l’insécurité civile comme dans le nord de la région du Centre-nord, les provinces du Séno, Komondjari, et Yatenga au Burkina Faso, dans la région de Diffa, la région de Tillabéry et l’extrême sud de la région de Maradi au Niger, le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en mai 2022 grâce aux assistances alimentaires au Niger tandis qu’au Burkina Faso la plupart de ces zones évolueront en Stress (Phase 2 de l’IPC) en novembre du fait des nouvelles récoltes. Cependant, dans ce pays, la situation continuera de se détériorer dans les provinces du Loroum, Soum, Oudalan et Yagha atteignant la Crise (Phase 3 de l’IPC) du fait de la persistance de l’insécurité et de l’insuffisance des récoltes.
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La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévaut actuellement dans le Nord de la région de Tillabéry et l’Est de la région de Tahoua au Niger, la région du Lac au Tchad, dans le nord-ouest et le nord-est du Nigeria, dans une partie du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun et en Centrafrique du fait de la persistance des conflits, persistera jusqu’en mai 2022. Dans l’Est de Mopti au Mali et l’Extrême Nord du Cameroun également affectés par les conflits et des faibles productions, la Crise (Phase 3 de l’IPC) qui y prévalait en septembre, connait une légère amélioration en novembre avec les nouvelles récoltes, permettant aux ménages d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC). Au Nigeria, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) qui est en cours dans les zones les plus affectées par le conflit dans l’Etat de Borno persistera jusqu’en mai 2022. Dans ce pays, les conditions de sécurité alimentaire restent préoccupantes pour les PDI aussi bien dans le nord-est que dans le nord-ouest où l’accès à la nourriture et aux revenus est très limité, en plus d’un accès humanitaire réduit. Au Burkina Faso, particulièrement dans les communes difficiles d’accès de la province de l’Oudalan où la dégradation des moyens d’existence est plus importante, les PDIs et ménages hôtes pauvres ont des gaps de consommation alimentaires importants et seront exposés à l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) jusqu’en mai 2022.
Burkina Faso
- Avec la perte des sources habituelles de nourriture et de revenu, les ménages pauvres dans le nord du pays sont incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires de base. Dans les communes difficiles d’accès dans la province de l’Oudalan et où l’érosion des avoirs est plus poussée, les PDIs ont des écarts de consommation importants et seront exposés à l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) entre octobre 2021 et mai 2022.
- L’insécurité, le coût élevé des intrants et le niveau de remplissage des retenues d’eau inférieur à la normale pourraient limiter la pratique des activités maraichères et les revenus tirés de cette source entre janvier et mai, dans les régions du Nord, du Centre-Nord et du Sahel. La soudure pastorale restera également précoce et plus longue dans ces zones à partir de février, conduisant à une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) pendant toute la période de projection.
- La situation sécuritaire continue de se dégrader dans le nord et l'est et entraine une augmentation des déplacements de populations, des pertes de bétail et des perturbations des activités agropastorales et commerciales. Les attaques ont également augmenté en fréquence et en intensité dans les régions du sud-ouest du pays, où les groupes militants tentent d'étendre leur contrôle sur la frontière burkinabé-ivoirienne et les routes de contrebande associées.
- En raison des anomalies cumulées de la réduction de superficies emblavées du fait de l’insécurité et de la baisse des rendements du fait des inondations, des prédateurs, et des séquences sèches plus longues pendant la période critique pour les cultures, les productions agricoles attendues pourraient dans l’ensemble être en-dessous de la moyenne, avec des baisses significatives dans les zones affectées par l’insécurité. Il est probable que la demande céréalière soit plus forte que l’offre et que les prix restent au-dessus de leurs moyennes saisonnières entre octobre 2021 et mai 2022.
Cameroun
- Les récoltes sèches en octobre dans la région de l'Extrême-Nord améliorent la sécurité alimentaire des ménages pauvres, notamment dans le Mayo Tsanaga, Mayo Sava et Logone-et-Chari, localités touchées par les insurgés. Les ménages pauvres ont accès au sorgho, le millet et le maïs, et les revenus provenant de la vente des récoltes améliorent leur accès à d’autres produits alimentaires achetés sur les marchés. Cependant, la production agricole a été inférieure à la moyenne, comme c'est le cas depuis plusieurs années, ce qui a entraîné une baisse des stocks et des revenus provenant de la vente des récoltes. En conséquence, ces ménages pauvres vont faire face à des situations de Stress (Phase 2 de l'IPC) Jusqu'en mai 2022. Des situations de Crise (phase 3 de l'IPC) pourraient émerger en Mars 2022 dans le Logone-et-Chari et le Mayo Sava, où la production a été nettement inférieure à la moyenne.
- La sécurité alimentaire se détériore pour la plupart des ménages pauvres du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, car ils ont épuisé plus tôt que d'habitude leurs stocks au départ inferieurs à la moyenne. L'aide humanitaire parvient à certains ménages, mais des quantités relativement faibles par rapport aux besoins. Il est probable que les ménages pauvres vont faire face à des situations de Crise (phase 3 de l'IPC) jusqu'en mai 2022 pour les départements de Momo, Lebialem, Meme et Menchum où la production a été relativement faible par rapport aux autres départements et l'assistance alimentaire limitée à cause de l'inaccessibilité. Cependant, en raison d'une légère amélioration localisée de la production par rapport à la saison dernière dans le reste des départements, les stocks des ménages devraient continuer à soutenir une consommation alimentaire adéquate et des revenus minimalement adéquats jusqu’en janvier 2022 ce qui les maintient en Stress (Phase 2 de l'IPC), après les ménages passeront en Crise (Phase 3 de l'IPC) jusqu'au pic de la période de soudure en mai 2022.
Mali
- Les récoltes en cours bien qu’inférieures à celle de l’année dernière et à la moyenne quinquennale, sont favorables à une disponibilité alimentaire suffisante dans le pays durant l’année alimentaire 2021/22. La disponibilité de la propre production et le prix des céréales similaires à légèrement supérieurs à la moyenne permettent à la majorité des ménages l’accès aux vivres sans grande difficulté et d’être en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC).
- Les ménages pauvres du sahel occidental, par endroits au centre du pays connaitront une soudure précoce entrainant une dégradation de la situation alimentaire vers la phase Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de mai 2022 à cause de la baisse moyenne à importante de leurs productions agricoles.
- Les conditions d’élevage moyennes à bonnes dans le pays augurent une soudure pastorale normale pour le bétail à partir d’avril sauf dans le sahel occidental et par endroits dans les régions du nord où elle sera précoce à cause de la dégradation rapide des conditions d’élevage liée au déficit de pâturage et au surpâturage notamment dans les zones d’insécurité où l’accès aux ressources pastorales reste limité.
- L’insécurité alimentaire de stress en cours dans le Liptako Gourma se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai 2022 en absence d’assistance humanitaire. Cependant, des ménages pauvres déplacés dans les zones d’insécurité, ceux de retour et qui rencontrent des difficultés d’insertion dans le circuit socio-économique et ceux victimes des inondations au cours de la saison des pluies mais qui ne valent pas les 20 pourcent requis pour phaser toute la zone sont en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) qui se poursuivra jusqu’en mai en absence d’assistance alimentaire.
Niger
- Avec une installation tardive, des séquences sèches et d’un arrêt précoce des pluies en plus des chocs sécuritaires, les productions attendues pour les céréales, les cultures de rente et les pâturages seront inférieures à la moyenne. Cela va se traduire par un épuisement précoce en décembre/janvier des stocks céréaliers et des disponibilités fourragères aggravées par l’inaccessibilité dans les zones de conflits et les pertes dues aux feux de brousse.
- Malgré les récoltes en cours, les approvisionnements sont encore inférieurs à la normale et les prix des produits sont au-dessus de la moyenne à cause de la baisse des flux et le niveau élevé des couts de transactions. Cela risque de perdurer à cause des faibles disponibilités céréalières nationales et la perturbation persistante des flux consécutive à des baisses de productions agricoles annoncées dans les pays sources.
- Les foyers des conflits et de l’insécurité sont restés actifs même pendant la saison des pluies, qui est habituellement une période d’accalmie à cause des obstacles naturels. Les conflits et l’insécurité sont en train de s’étendre à de nouvelles zones au long de la frontière avec le Burkina Faso et avec la fin de la saison des pluies, les incidents sécuritaire et leurs victimes vont augmenter et entrainer des déplacements de personnes d’une ampleur plus grande.
- L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 IPC) est attendu dans la plupart du pays à la faveur des récoltes de céréales et des cultures de rente renforçant le pourvoir d’achat sauf dans le Nord de la région de Tillabéry et le Nord Tahoua où les résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) prévaudra consécutive au manque de disponibilités alimentaires propres et d’accès à l’assistance alimentaire. Une insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 IPC) va dominer dans le pays en février-mai 2022 du fait de l’épuisement des stocks céréaliers et la hausse des prix des produits de consommation. Cette insécurité alimentaire sera en Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) dans les régions de Diffa et Maradi grâce à l’assistance alimentaire et en Crise (Phase 3 de l’IPC) dans les zones de Tillabéry et Tahoua pendant la même période.
Nigeria
- Les conflits, la mauvaise situation macroéconomique et une récolte de la campagne principale inférieure à la moyenne entraîneront probablement des besoins d'assistance élevés en 2022. Les conflits dans le nord du pays continuent de limiter les déplacements des ménages pour gagner un revenu et accéder aux champs pour les récoltes en cours. Alors que le conflit a diminué ces derniers mois dans le nord-est, les ménages pauvres les plus touchés continuent de faire face à des déficits de consommation en raison de l'accès limité au marché et de la capacité d'adaptation érodée. Dans le Nord-Ouest, où des niveaux élevés de conflit persistent et des restrictions de marché sont en place, les ménages pauvres ont de plus en plus de difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires. Dans le reste du pays, les récoltes améliorent la sécurité alimentaire, mais les prix élevés des produits alimentaires et non alimentaires devraient entraîner une baisse de l'accès à la nourriture au début de 2022, à mesure que les stocks alimentaires des ménages diminuent.
- Dans le nord-est, les récoltes contribuent à l'amélioration de la sécurité alimentaire et devrait être meilleures que l'année dernière mais toujours inférieures aux niveaux d'avant la crise, car le conflit et l'insécurité perturbent toujours le plein engagement dans les activités agricoles. Les prix des denrées alimentaires restent élevés dans le nord-est et les opportunités de revenus continuent d'être périodiquement perturbées par l'insécurité. De nombreux ménages pauvres sont confrontés à des déficits de consommation alimentaire légers à modérés ou s'engagent dans des stratégies d'adaptation négatives pour répondre à leurs besoins alimentaires ; ils sont en crise (Phase 3 de l'IPC). Des résultats d'Urgence (Phase 4 de l'IPC) existent dans les LGA d'Abadam, de Kukawa et de Guzamala où les ménages touchés restent inaccessibles aux acteurs humanitaires et rencontrent des difficultés considérables pour s'engager dans des activités pour accéder à la nourriture.
- Les enlèvements et le banditisme dans les États du nord-ouest et du centre-nord continuent de s'intensifier, ce qui a conduit le gouvernement à fermer les services de télécommunications dans les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger dans un contexte de réponse militaire. Le conflit en cours entre le gouvernement et les groupes armés a conduit à des déplacements, à des perturbations du marché et à des limitations pour les populations s'engageant dans le travail et leur accès aux marchés. Les zones les plus touchées devraient rester en Crise (Phase 3 de l’ IPC) tout au long de la période de projection, avec certains ménages en Urgence (Phase 4 de l’ IPC) et en Catastrophe (Phase 5 de l’ IPC).
- Les conditions macroéconomiques se sont légèrement améliorées parallèlement à l'augmentation des prix et de la demande internationales de pétrole, ce qui a contribué à l'augmentation des réserves de change. Malgré cela, la valeur du naira continue de se déprécier en raison de la forte demande de devises. La dépréciation de la monnaie et les coûts locaux de carburant supérieurs à la moyenne ont contribué à des coûts de transport élevés. Ces coûts élevés de transport, la production agricole inférieure à la moyenne et les coûts plus élevés d'importation de denrées alimentaires, ont tous exercé une pression à la hausse sur les prix des denrées de base. Le prix au détail du maïs et du mil devrait rester de 30 à 50 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale au début et au milieu de 2022, mettant à rude épreuve la capacité des ménages pauvres à acheter leurs aliments une fois les stocks alimentaires des ménages épuisés.
Tchad
- Des baisses comparées à la moyenne de superficies récoltables ont été rapportées au BEG, Kanem, Hadjer Lamis, Lac, Wadi Fira. Des baisses sont également signalées dans la Tandjilé Est, Mayo Kebbi Ouest (Gagal, Léré) à cause des inondations et l’arrêt précoce des pluies au Logone Occidental (Bourou, Bénoye, Saar Goyen). En zone sahélienne, la situation pastorale est en deçà d’une année normale.
- Malgré les manifestations par la coalition Wakit Tama réclamant des garanties politiques et l’organisation d’un dialogue plus consensuel, la situation sécuritaire demeure relativement calme en raison d’une large adhésion des acteurs au processus en cours.
- Malgré les faibles productions anticipées dans de nombreuses zones, les prix sur les marchés céréaliers sont identiques à la moyenne quinquennale grâce à une disponibilité dans les ménages. En revanche, l’insécurité au Lac accentuée des baisses de productions occasionnent des hausses des prix du mil et du maïs à Bol et Ngouri. Par ailleurs, une tendance haussière des prix de l’arachide, niébé et sésame est observée sur la plupart des marchés en raison d’une forte demande à l’exportation vers le Nigéria, le Soudan, et la Chine.
- Compte tenu des perturbations sécuritaires sur les moyens d’existence des ménages et des baisses globales des productions, les déplacés et ménages hôtes du Lac font face à des déficits de consommation ; ils sont en Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) grâce aux assistances alimentaires en cours. Conséquemment aux faibles flux avec la Libye et des faibles productions pluviales (séquences sèches), les ménages du BEG, Kanem, Hadjer Lamis, Wadi Fira, ont une consommation alimentaire réduite d’adéquation minimale ; ils sont en Stress (Phase 2 de l’IPC). Les ménages des localités agropastorales notamment ceux de la zone soudanienne sont en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) grâce aux stocks en cours de renouvellement.
Pays suivis à distance
Mauritanie
- Le retard de semis des cultures de saison résultant du démarrage tardif de l’hivernage ainsi que l’impact des longues séquences sèches entraînent des conséquences significatives sur la production agropastorale et les perspectives de revenu pour les ménages pauvres, notamment dans les zones agropastorale (MR07) et les zones de cultures (MR09) (cf. Figure 1).
- Fortement dépendante de la pluviométrie la situation pastorale a été très affectée par le déficit pluviométrique et les longues séquences sèches. En effet, toutes les zones de moyens d’existence du Nord et du Nord-Ouest connaissent des déficits de pluie modérés à sévère comparés à la normale et cela a négativement affecté le développement des pâturages. 78 pour cent des stations météorologiques suivis sont déficitaires par rapport à l’année dernière et 53 pour cent par rapport à la normale (1991-2020), selon le Groupe Technique Spécialisé (GTS), septembre 2021.
- Avec les niveaux des rendements agricoles en dessous de la moyenne d’une année normale, la baisse des revenus en lien avec la morosité de l’économie et les perspectives en-dessous de la moyenne pour les productions de saison sèche, les éleveurs et les ménages pauvres devront faire face à une période de soudure agro-pastorale (avril - octobre) longue et rude.
République Centrafricaine
- La situation sécuritaire du pays reste très fragile avec des détériorations par endroits en septembre. Elle a continué de perturber la mise en œuvre des activités de moyens d’existence par les populations rurales se trouvant dans les zones durement touchées par les conflits. Au 30 septembre le nombre total de PDI en RCA était estimé à 722.101 personnes contre 712.945 en août (CMP, Septembre 2021).
- Au niveau national, la production agricole actuelle est jugée moyenne avec toutefois des niveaux inférieurs à la moyenne dans les préfectures du nord en raison du manque de semences. Il en est de même dans des préfectures du nord-ouest et du sud-est en raison de la présence des groupes armés, l’accès limité aux terres de cultures, aux semences, aux outils et autres intrants agricoles.
- En cette période de récoltes (manioc, maïs, haricots, etc.), les disponibilités alimentaires s’améliorent auprès des ménages et sur les marchés locaux, et sont renforcées par des produits de cueillette, de pêche et de chasse. Les prix des produits locaux sont en baisse ou stable par rapport au mois précédent, tandis que ceux des produits importés restent toujours élevés, et cela est dû principalement aux coûts élevés du transport et aux tracasseries routières le long du corridor Douala - Bangui.
- La fermeture de certains marchés locaux pour cause de conflits et d’insécurité, couplés avec les restrictions au niveau des corridors commerciaux, affecte fortement la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires de premières nécessités. Par conséquent, les prix des produits importés sont élevés, et le prix médian du panier minimum de survie a augmenté de 20 pour cent.
- Les nouvelles récoltes améliorent les conditions alimentaires de la majorité des ménages qui sont en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) ou Stress (Phase 2 de l’IPC). Cependant, les PDI et les ménages hôtes pauvres feront face un insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) d’octobre à mai 2022. Notamment sont les ménages pauvres des préfectures du sud-est et ceux déplacés des préfectures du nord-ouest qui seront les plus touchés entre février et mai 2022 du fait de l’épuisement précoce des stocks et des faibles niveaux de revenus qui entraineront des déficits de consommation alimentaire.
[1] Avec le suivi à distance, un analyste travaille habituellement à partir d’un bureau régional proche, comptant sur un réseau de partenaires pour les données. Par rapport aux pays ci-dessus où FEWS NET dispose d’un bureau local, les rapports concernant les pays suivis à distance peuvent être moins détaillés.
Zone | Evènements | Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire |
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Centre et nord du Mali ; nord-est, centre-nord et nord-ouest du Nigeria ; bassin Lac Tchad ; région du Liptako-Gourma ; région du Tibesti ; République Centrafricaine ; Nord-ouest et sud-ouest du Cameroun |
Aggravation de l’insécurité civile/conflits armés | · Augmentation du nombre des déplacés et réfugiés dans les pays voisins · Grave perturbation des flux commerciaux et prix atypiques · Très faible approvisionnement des marchés locaux · Grave détérioration des moyens d’existence des ménages · Réduction de l’accès des zones par les humanitaires pour l’assistance · Détérioration significative du niveau de consommation des ménages · Perturbation des mouvements de transhumance et inaccessibilité des zones pastorales
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Région | Résurgence de la pandémie COVID-19 dans la majorité des pays | · Prolongement de la fermeture des frontières terrestres · Réinstallation des mesures restrictives · Perturbation et baisse des flux commerciaux internes et régionaux · Hausse des prix des denrées alimentaires, notamment manufacturés et importés · Baisse significative des revenus des ménages pauvres particulièrement dépendant du travail journalier et des revenus issus de la migration saisonnière et/ou permanente · Perturbation de l’accès aux intrants agricoles pour la campagne 2021/22 · Baisse des exportations et pertes de revenus entrainant des tensions macroéconomiques |
Source : FEWS NET
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.