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L’insécurité alimentaire restera préoccupante dans le bassin du Lac Tchad malgré l’amélioration des conditions sécuritaires et la disponibilité des récoltes

L’insécurité alimentaire restera préoccupante dans le bassin du Lac Tchad malgré l’amélioration des conditions sécuritaires et la disponibilité des récoltes

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    • Les récoltes se poursuivent et les niveaux pourraient être supérieurs à la moyenne. Elles permettent l’amélioration des stocks ménages, du niveau de consommation en aliment de base et procurent des revenus par la vente d’une partie. Toutefois des baisses de production sont attendues localement dans plusieurs pays du Sahel du fait des pauses pluviométriques et des attaques de déprédateurs. Aussi, le niveau de production des pâturages, inférieur à la moyenne en Mauritanie et au Nord du Sénégal pourrait entrainer une surcharge dans les zones voisines du Mali et par endroits au Sénégal et conduire à une détérioration précoce de l’alimentation du bétail.  

    • Les nouvelles récoltes contribuent à l’approvisionnement satisfaisant des marchés excepté dans la région du Lac Tchad, le nord-est du Nigéria inclus et dans une certaine mesure dans le nord du Mali où l’insécurité continue de perturber les flux de denrées alimentaires. Avec la faible demande des ménages, les prix des céréales devraient baisser et demeurer proches de la moyenne, sauf en Mauritanie et au Nigeria où l'environnement macroéconomique et politique maintient les prix à des niveaux élevés.

    • En général, la situation alimentaire devrait rester Minimale (Phase 1 de l’IPC) dans la majorité de la région. Cependant, en Mauritanie, l’échec des cultures pluviales, les faibles perspectives de décrue et les productions fourragères largement inférieures à la moyenne dans le sud-ouest résulteront à l’insécurité alimentaire de niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Crise (Phase 3 de l’IPC), chez les ménages pauvres jusqu’en Mai 2018. 

    • Au Tchad, l’insécurité alimentaire de niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) affectera les ménages pauvres d’avril à mai 2018 dans la zone du Lac Tchad (impacts de l’insécurité), Wadi Fira, Batha, Bahr-El-Gazel (BEG), Kanem et du Lac à cause la soudure précoce en 2017, de la soudure pastorale précoce et rude en 2018 et de la baisse du pouvoir d’achat. Le même niveau d’insécurité alimentaire sera observé au Mali, dans les zones du lac de Goundam, par endroits dans le sahel occidental, du Gourma de Gao et de Tombouctou où les ménages pauvres seront affectés par l’épuisement précoce des stocks et la hausse des prix des céréales.

    • Aussi, au Nigéria où l’on note une amélioration progressive des conditions sécuritaires et un accroissement des retournés dans les chefs-lieux des LGAs, les moyens d’existence de nombreux ménages pauvres et/ou déplacés restent sérieusement affectés par plusieurs années de conflit. Malgré leur dépendance de l’assistance alimentaire, ces derniers connaissent une insécurité alimentaire aiguë de niveau Crise (Phase 3 ! de l’IPC) dans le nord de Yobé et dans une grande partie de Borno, et d'Urgence (Phase 4 de l’IPC) dans le sud de ces deux états et dans l’extrême nord de l’Adamawa. Le risque élevé de Famine (Phase 5 de l’IPC) demeure dans les zones inaccessibles par les agences humanitaires.  

    PERSPECTIVES PAR PAYS

    Burkina Faso             

    • La production céréalière attendue de la campagne agricole humide 2017-2018, qui a été marquée par de multiples séquences sèches et des attaques de chenilles légionnaires, sera globalement moyenne, avec cependant des déficits très sévères par endroit. Par contre, les perspectives de production des cultures de rente laissent entrevoir des récoltes supérieures à la moyenne, suite à l’accroissement supposé des superficies de rente. Cette situation serait liée aux incertitudes du début de campagne qui aurait conduit à la reconversion de certaines superficies céréalières. 
    • Le niveau de remplissage des retenues d’eau est dans l’ensemble satisfaisant, ce qui augure une bonne disponibilité en eau pour le cheptel et de bonnes perspectives pour les activités de contre-saison (maraichage, en particulier). Par ailleurs, le prix d’achat de l’or sur les sites, en légère hausse par rapport à l’année passée et similaire à la moyenne quinquennale, pourrait   favoriser le maintien des revenus des orpailleurs sur la période habituelle de cette activité (novembre à mai).
    • En ce début de récoltes, les prix des denrées de base sont encore supérieurs à la moyenne quinquennale. Toutefois, les ménages assurent principalement leur alimentation à partir de leur propre production et leurs revenus, jugés d’un niveau moyen à supérieur sont issus de la vente des produits de rente et devraient favoriser leur accès à une consommation normale. Cela leur permettrait d’être classés en insécurité alimentaire aigue Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai sauf les ménages pauvres et très pauvres dans la ZOME 8 dans le nord du pays qui seront en Stress (Phase 2 de l’IPC).

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Burkina Faso d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Tchad

    • La production céréalière au niveau national est estimée moyenne avec environ trois millions de tonnes. Couplée à la baisse saisonnière des prix des céréales, elle améliorera l’accès et la consommation alimentaire des ménages pauvres. Hormis les 131 000 personnes au Lac (Source : UNHCR) qui sont en Stress (phase 2 de l’IPC) alimentaire à cause du conflit, le reste du pays est à un niveau Minimal (Phase 1 de l’IPC), et y restera jusqu’en janvier 2018.  
    • Les stocks agricoles en cours de renforcement grâce aux nouvelles récoltes, permettront aux ménages de tenir jusqu’à la période de soudure (mai 2018), sauf dans certaines zones affectées par des séquences sèches et qui connaitront une faible production céréalière. Les stocks y seront épuisés entre février et mars 2018.
    • Les ressources pastorales sont insuffisantes pour couvrir les besoins des animaux jusqu’en mars-avril comme c’est le cas en année normale en raison de séquences sèches localisées. Par conséquent, la soudure pastorale sera observée précocement à partir de février (Wadi Fira, Batha, Bahr-El-Gazel (BEG), Kanem, Lac) à cause de la détérioration du pâturage. La descente des transhumants a commencé dès septembre au lieu de novembre.
    • Des inondations ont affecté 4 200 ménages dans les départements du Moyen Chari et du Mandoul, détruisant près de 12 778 ha de cultures (Source : ANADER Moyen Chari, 20 septembre 2017), et les rendements du mil et du sorgho sont en baisse. En revanche, ces inondations ont un impact positif sur le bétail (embonpoint et production laitière) et favorisent une bonne campagne de contre-saison (berbéré et maraîchage). 

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Tchad d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Mali

     

    • Les prévisions de production de céréales sont en hausse d’environ 35 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale en dépit des poches localisées de baisse de production suite à l’insuffisance de pluies et/ou dégâts des déprédateurs. Cela est favorable à une disponibilité de céréales globalement moyenne à supérieure à la moyenne d’octobre 2017 à mai 2018.
    • La production de biomasse globalement supérieure à la moyenne et le remplissage moyen des points d’eau augurent des perspectives moyennes d’alimentation pour le bétail dans le pays. Toutefois, dans le nord du lac Faguibine et par endroits dans le sahel occidental, le Gourma de Tombouctou, le déficit de pâturage affectera négativement l’alimentation du bétail et les productions animales.
    • L’accès des ménages aux denrées alimentaires s’améliore de plus en plus grâce aux récoltes en cours et à la baisse saisonnière des prix des céréales à des niveaux proches ou légèrement supérieurs à la moyenne. Il en est de même pour les ménages pasteurs qui bénéficient des termes de l’échange bétail/céréales proches de la moyenne grâce à la hausse des prix du bétail.
    • L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) se maintiendra jusqu’en mai 2018 pour la majorité des ménages pauvres du pays. Toutefois, l’épuisement précoce des stocks, la hausse des prix des céréales mettront les ménages pauvres des zones de lac de Goundam, par endroits dans le sahel occidental, du Gourma de Gao et de Tombouctou en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) d’avril à mai 2018.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Mali d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Mauritanie

    • L’irrégularité et l’insuffisance des pluies ont gravement affecté les productions laitières et agricoles ainsi que les revenus qui en provenaient, dans l’ouest de la zone agropastorale. Sur les 551266 personnes en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), pour cause de déficit de protection de leurs moyens d’existence, depuis quatre années consécutives, environ 137817 (25 pour cent) considérées comme très pauvres, pourraient également connaitre des déficits de consommation qui les placeront, entre janvier et mai, en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). Le PAM continue d’assurer une assistance alimentaire et monétaire aux 51 577 réfugiés maliens de Mberra.
    • En raison des mauvaises conditions pastorales, des transhumances saisonnières inhabituelles et des besoins de consommation (achat de céréales du fait de l’échec des cultures pluviales), les ventes animales se sont multipliées aussi bien dans les zones agricoles que dans les zones pastorales et les prix des animaux sont en baisse dans la plupart des marchés de bétail. Cette nouvelle pression qui s’exerce sur ce moyen d’existence déjà affaibli par quatre années de surexploitation entraine l’appauvrissement de ces agropasteurs pourrait conduire à des modifications de leurs modes de vie et leur identité.
    • L’approvisionnement des marchés de consommation en denrées alimentaires importées (riz, blé, huile, sucre, etc.) est régulier et suffisant et celui des céréales traditionnelles est, malgré la mauvaise production pluviale de septembre, en nette amélioration grâce à la recrudescence des flux maliens. Les prix du blé, actuellement principale céréale consommée par les pauvres, jusque-là stable commence à s’élever avec la demande des éleveurs, alors que leurs revenus accusent de très fortes baisses rapport à une année moyenne.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la Mauritanie d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Niger

    • A l’exception de quelques zones, les productions agricoles des campagnes pluviale et irriguée estimées par la direction des statistiques de l’agriculture augurent une disponibilité alimentaire moyenne à bonne dans le pays en 2017-2018 et des opportunités de revenus pour les ménages agricoles. La plupart de ces ménages sont capables de couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires et vont rester en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2018.
    • Dans la zone pastorale, la production fourragère est jugée acceptable avec toutefois des déficits de production enregistrés dans certaines zones. La baisse de la demande à l’exportation due à la dépréciation du naira et à la crise sécuritaire va engendrer une détérioration de la valeur marchande des animaux et du pouvoir d’achat des ménages. Pour leur consommation alimentaire, les ménages pauvres vont vendre plus d’animaux qu’habituellement mais seront incapables de faire face aux dépenses essentielles non alimentaires sans assistance alimentaire et seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de mars 2017.
    • La disponibilité des produits agricoles a augmenté sur la plupart des marchés à la faveur des récoltes en cours. La demande est dominée par les achats pour la reconstitution des stocks institutionnels et commerciaux, ce qui contribuera à maintenir les prix à des niveaux élevés jusqu’en mars 2018. 
    • Dans la région de Diffa, l’insécurité civile persiste et perturbe les moyens d’existence des populations locales ainsi que l’accès humanitaires à certaines zones d’accueil des personnes déplacées. Dans les zones inaccessibles, les ménages déplacés et pauvres locaux vont continuer à faire face à des conditions d’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) et de Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2018. La plupart de ces ménages seront incapables de couvrir leurs besoins alimentaires en plus de dépendre fortement de l’aide humanitaire.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Niger d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Nigeria

    • Le conflit de Boko Haram dans le nord-est a sévèrement limité les activités normales de subsistance pendant plusieurs années. Beaucoup de ménages pauvres et / ou déplacés dans la région dépendent fortement de l'aide humanitaire pour satisfaire les besoins alimentaires minimums, et restent en situation de Crise (Phase 3 ! de l'IPC). Un grand nombre de ménages incapables d'accéder à l'aide font face à des situations d'Urgence (Phase 4 de l'IPC) ou à des résultats pires.
    • Des récoltes très limitées, des prix alimentaires élevés et de faibles opportunités de travail laisseront de nombreux ménages du nord-est fortement dépendants de l'aide humanitaire pour l'accès à la nourriture tout au long de la période de projection. La plupart des régions de Borno, ainsi que les LGA de Madagali et Michika dans l'Etat d'Adamawa et les LGA de Gujba et Gulani dans l'Etat de Yobe devraient faire face à des situations d'Urgence (Phase 4 de l’IPC) entre février et au moins mai 2018.
    • Les informations sur les conditions de vie des populations qui demeurent dans des zones inaccessibles du nord-est sont très limitées. Cependant, il est probable que les ménages dans les zones coupées de l'accès humanitaire font face à des contraintes plus sévères pour satisfaire les besoins alimentaires et non alimentaires de base, avec un risque élevé de Famine (Phase 5 de l’IPC) dans ces zones tout au long de la période de projection.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Nigeria d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    Pays suivis à distance[1]

     

    République Centrafricaine

    • La crise sécuritaire persiste avec de multiples actes de criminalité et des incursions d’hommes armés actifs surtout dans les villages du nord-ouest et du sud-est du pays, causant de nouveaux déplacements qui portent le nombre de personnes déplacées internes à 600 250 personnes, selon les estimations d’OCHA au 31 septembre 2017.
    • Malgré les récoltes en cours, la disponibilité alimentaire demeure faible par rapport à la moyenne et l’accès aux marchés et les moyens d’existence restent perturbés à travers le pays.  Cette situation entraine une hausse des prix des produits de consommation et un faible pouvoir d’achat des ménages. Elle augmente aussi les besoins en termes d’eau-hygiène-assainissement, abris, protection et éducation pour les ménages pauvres.
    • Les conflits continuent d'impacter les résultats de sécurité alimentaire dans les zones du nord-ouest, sud-est et du centre (Ouham Pende, Nana Mambéré, Basse Kotto, Mbomou, Haut Mbomou, Haute Kotto). Dans ces zones où les opportunités de production agricole et pastorale sont réduites ainsi que l’accès humanitaire, la plupart des ménages pauvres resteront en insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu'au moins mai 2018.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la République Centrafricaine d'octobre 2017 à mai 2018.

     

    [1] Avec le suivi à distance, un analyste travaille habituellement à partir d’un bureau régional proche, comptant sur un réseau de partenaires pour les données. Par rapport aux pays ci-dessus où FEWS NET dispose d’un bureau local, les rapports concernant les pays suivis à distance peuvent être moins détaillés. 

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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