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Les disponibilités alimentaires continuent à être bonnes dans la région suite aux productions céréalières 2015/16 supérieures à la moyenne, renforcées à partir de janvier 2016 par les récoltes de décrues et celles des produits maraichers. Dans les zones ayant enregistré des productions inferieures à la moyennes, notamment au Tchad, et localement au Niger, au Bénin, au Ghana, au Mali, au Nigeria et à l’extrême nord du Burkina Faso, l’amenuisement normal des stocks des ménages pauvres s’accentue et doit être compensé par les flux marchands.
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Dans les zones agricoles et agropastorales, les marchés demeurent bien approvisionnés avec une offre moyenne à supérieure pendant que la demande reste globalement moyenne. Les prix sont stables. La consommation alimentaire des ménages reste satisfaisante malgré la baisse saisonnière des stocks. Les revenus tirés des stratégies habituelles permettent aux ménages d’accéder aux denrées alimentaires et l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) restera valable pour la majorité de ces zones.
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Dans les zones pastorales, les disponibilités locales s’épuisent normalement et la dépendance vis-à-vis du marché augmente. Les prix sont à un niveau souvent au-dessus de la moyenne localement en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad pendant que les revenus tirés des productions pastorales sont à un niveau atypiquement bas. Le Stress (Phase 2 de l’IPC) est actuellement en cours dans ces zones. Au Tchad, où les flux marchands sont en dessous de la normale du fait des mauvaises productions internes et des flux limités avec le Nigeria, l’insécurité alimentaire de niveau Crise (Phase 3 de l’IPC) est déjà observée. Elle persistera jusqu’en septembre localement.
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Dans les zones de conflit au nord-est du Nigeria et dans le bassin du Lac Tchad, l’insécurité continue d’entrainer des déplacements de populations et de perturber les activités de production, les échanges commerciaux de céréales et de bétail, impactant négativement les revenus et la consommation des ménages. L’insécurité alimentaire du niveau Crise (Phase 3 de l’IPC) y persistera jusqu’en septembre 2016 du fait de la détérioration continue des moyens d’existence et du mauvais fonctionnement des marchés.
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Des nouveaux cas d’Ebola sont confirmés en Guinée mais ils ne devraient pas perdurer de sorte à compromettre la normalisation en cours des moyens d’existence à travers la reprise des activités agricoles et commerciales. Le Liberia et la Guinée vivent une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) qui se maintiendra jusqu’en septembre 2016. Cependant, le Stress (Phase 2 de l’IPC) va subsister localement en Sierra Leone où les moyens d’existence ont été considérablement altérés.
Burkina Faso
- Du fait d’une production agricole globalement moyenne dans le pays, d’une offre alimentaire satisfaisante sur les marchés et des niveaux de prix céréaliers globalement stables, la majorité des ménages ruraux ont un accès à la nourriture comme habituellement en cette période. Ces ménages seront en insécurité alimentaire aiguë minimale (Phase 1 de l’IPC) de février à septembre 2016.
- Les ménages pauvres tirent leurs revenus principalement de l’orpaillage, du maraichage, de la vente de des petits ruminants ainsi que de la main-d’œuvre non-agricole. Les revenus générés par ces activités en cette période sont jugés similaires à une année normale.
- La demande sur les marchés à bétail est en baisse par rapport à l’année dernière. La réduction des volumes des exportations du bétail vers le Ghana et le Nigeria, consécutive à la chute du taux de change de la Naira et du Cedi, va engendrer une chute des prix des animaux et mitiger les effets positifs attendus de la demande de Tabaski en septembre.
- Dans l’extrême nord du pays, la majorité des points d’eau de surface sont asséchés et la disponibilité du fourrage naturel est faible dans les espaces de parcours des troupeaux, occasionnant comme d’habitude la transhumance en direction du Mali. Après deux années où la soudure a été très difficile, la soudure pastorale en perspective sera légèrement plus difficile que la normale entre juin et septembre, moment où certains ménages très pauvres se trouveront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), mais ce chiffre ne dépassera pas le seuil de 20 pour cent des ménages nécessaires pour classer une zone entière.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Burkina Faso de février à septembre 2016.
Guinée
- L’accroissement de la production rizicole pour la campagne 2015/2016, estimée à 11,75 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, indique que les ménages pauvres ont plus de stocks alimentaires disponibles actuellement qu’en année normale. L’augmentation nationale des productions agricoles et le bon approvisionnement des marchés permettront des favorables disponibilités alimentaires et de maintenir les prix alimentaires dans leurs tendances saisonnières.
- La reprise des activités post-Ebola dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et la relance des échanges sur les marchés locaux et d’exportation contribueront à des revenus normaux des ménages pauvres. L’accès alimentaire favorable place la majorité des populations du pays dans des conditions Minimales (Phase 1 de l’IPC) d’insécurité alimentaire aiguë jusqu’en septembre 2016.
- Cependant, pendant la période de soudure (juin à début septembre), certains ménages qui ont perdu des membres de leurs familles ou qui continuent de subir les effets résiduels de l’épidémie Ebola, (la stigmatisation de ceux affectés et de certains zones affectées, la reconstitution des certains moyens d’existence interrompus par l’Ebola comme la vente de viande de brousse, etc.) risqueront de basculer dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC). Leur nombre n’atteindra pas 20 pour cent dans aucune zone.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la Guinée de février à septembre 2016.
Tchad
- Les stocks céréaliers des ménages pauvres dans certains départements de la bande sahélienne seront épuisés précocement (fin-février au lieu de avril/mai). Il s’agit de Mangalmé (Guera), Batha Ouest, Kanem, Wadi Bissam (Kanem), BEG Sud, Mamdi (Lac), Djourf Al-Ahmar (Sila) et des départements de Kobé et Megri de Wadi Fira. Ces ménages font déjà face à une hausse atypique des prix des céréales et une baisse atypique de leurs revenus causant des déficits de consommation alimentaire. Ils seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mars.
- Les impacts de l’insécurité dans le Lac et du déficit de la production céréalière dans le Sahel seront atténués dans les départements de Nord Kanem, BEG Nord, Batha Est et Biltine (Wadi Fira) grâce à leurs moyens d’existence pastoraux plus favorables, et dans le département de Wayi (Lac) grâce à une situation sécuritaire plus stable. Ces ménages pauvres resteront en Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’à mai. Dans le département de Wayi, elle se détériorera en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de juin avec l’installation de la soudure agricole.
- La situation alimentaire s’est détériorée dans les départements de Kimiti (Sila), Guera Centre et Ouest, Dar Tama (Wadi Fira), Assoungha (Ouaddai), et Tandjilé Est et Ouest, et les régions de Mayo Kebbi Ouest et Logone Oriental à cause de l’épuisement précoce de stocks céréaliers. Les ménages pauvres des zones pastorales seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) de février à juin, et ceux des zones agricoles jusqu’à septembre. La plupart des ménages de la zone soudanienne disposent de stock moyen et resteront en situation Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’à septembre.
- La situation pastorale est jugée passable en général, mais le pâturage est faible dans les régions de Hadjer Lamis, BEG, Kanem, Batha et Wadi Fira où l’état d’embonpoint des animaux se détériore plutôt que la normale (février au lieu d’avril), et le revenu des pasteurs va baisser à cause de la faible demande et des prix qui sont en baisse. Cette situation s’améliorera à partir de juillet avec la régénération du pâturage et la nouvelle demande pendant la période de Ramadan.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Tchad de février à septembre 2016.
Liberia
- Les récoltes hors saison de maïs, pommes de terre, les fruits, les légumes, le manioc et l'huile de palme permettront d'améliorer la quantité et la qualité des aliments dans les régimes alimentaires des ménages entre mars et mai. Ces récoltes, couplées aux stocks de la récente campagne 2015/16 de riz et aux importations qui sont moyennes a supérieures à la moyenne, assureront une disponibilité adéquate de la nourriture entre février et septembre 2016.
- Alors que l'économie continue de se renforcer, les moyens d’existence des ménages et les revenus reviennent à des niveaux observés avant la crise Ebola, améliorant ainsi l'accès à l’alimentation. La plupart des ménages maintiendront les niveaux de consommation alimentaire normales au cours de la saison, et resteront en insécurité alimentaire aiguë Minimal (Phase 1 de l’IPC), jusqu’en septembre 2016.
- Les prix du caoutchouc sur les marches internationaux ont fortement diminué au cours des dernières années, ce qui réduit les revenus du travail de la main-d'œuvre et de la vente du caoutchouc, en particulier dans les comtes de Bomi, Montserrado, Margibi, et dans la partie plus à l’est de Bong. Pour faire face, les ménages touchés augmentent la production de charbon de bois, les migrations, les envois de fonds, et l'emprunt, mais sont encore confrontés à des difficultés à satisfaire leurs dépenses non alimentaires de base. Bien qu'ils représentent moins de 20 pour cent de la population totale dans les comtés touchés, des poches de Stress de l'insécurité alimentaire aigue (Phase 2 de l’IPC) seront observées entre février et septembre 2016.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Liberia de février à septembre 2016.
Mali
- Les ménages pauvres de la zone des lacs de Goundam font face à une baisse de production céréalière d’environ 40 pour cent de la moyenne quinquennale, des faibles perspectives de récolte de contre-saison en juin et à la baisse globale des revenus (agricoles non agricole) liée à la baisse des opportunités économiques avec la situation sécuritaire. Par conséquent, ils seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) de février à septembre.
- Les pertes et les ventes inhabituelles de bétail suite aux deux dernières années difficiles, les ménages pauvres pastoraux du Gourma de Tombouctou et de Gao dans la zone « Nord élevage (ML02) » connaissent une érosion du capital animalier qui limite leur accès aux marchés. Ils ont recours de façon atypique à la migration et à la réduction de leurs dépenses non alimentaires et seront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au mois de septembre.
- Les ménages pauvres déplacés des régions du nord de retour (environ 500.000 personnes) et ceux victimes des inondations de juillet à septembre 2015 (estimé à 15.000 personnes) sont dans un besoin de reconstitution de leurs moyens d’existence et seront incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires à la fois. Ils seront par conséquent en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) de février à septembre.
- La hausse de la production nationale de céréales de plus de 25 pour cent par rapport à la moyenne permet un approvisionnement suffisant des marchés du pays en denrées et un bon niveau de stocks des ménages. Les prix des céréales qui seront globalement proches de la moyenne et les bons termes de l’échange bétail/céréales favorisent un accès moyen des ménages aux denrées alimentaires. Par conséquent, la majorité du pays sera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Mali de février à septembre 2016.
Mauritanie
- Les récoltes céréalières moyennes, l’approvisionnement satisfaisant des marchés par les transferts céréaliers transfrontaliers normaux et les importations, auxquels s’ajoute la tendance haussière des prix des animaux qui se maintiendra jusqu’en septembre, assurent des conditions alimentaires suffisantes au plan national. La plupart des ménages pauvres accède ainsi, à une nourriture régulière et restera en situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre 2016.
- Les bonnes conditions pastorales vont écourter la période de soudure pastorale et renforcer l’embonpoint des animaux. Elles favorisent aussi dans les zones pastorales et agropastorales, les nouvelles mises-bas, et la reconstitution du cheptel, réduit par les pertes et les ventes de trois précédentes années difficiles pour les zones pastorales. La disponibilité en lait va s’améliorer, entre juillet et septembre, et favorisera consommation des ménages pastoraux.
- Dans les moughataa d’Akjoujt en Inchiri et d’Aoujeft en Adrar et dans l’ouest de la zone agropastorale (moughataa de Moudjeria et de Monguel), les ménages d’agro-éleveurs affectés par la baisse de leurs productions agricoles n’ont plus de stocks de céréales et doivent acheter leur nourriture alors que leurs revenus sont fortement en baisse par la réduction des effectifs de leurs cheptels depuis 2013. Ils sont et resteront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en septembre 2016.
- Les zones agropastorales de Brakna et le centre de la zone oasienne touchées par les déficits pastoraux en 2014 et 2015, dépendront encore des ventes de cheptel après des productions agricoles limitées cette année. Ces déficits de production ont baissé les revenus agricoles des ménages pauvres et les placent en Stress (Phase 2 de l’IPC) entre février et juin. Avec les apports de l’élevage à partir de juillet, ils se retrouveront en situation Minimale (Phase 1 de l’IPC).
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la Mauritanie de février à septembre 2016.
Niger
- Après un bon niveau de récolte en céréales en 2015/16, les marchés sont bien approvisionnés avec des aliments de base et la disponibilité alimentaire dans les ménages agricoles reste bonne. La plupart des ménages agricoles dans le pays devraient maintenir un bon accès alimentaire jusqu’en septembre 2016 correspondant à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC).
- Dans plusieurs zones pastorales, avec moins de disponibilités de pâturages suite à une insuffisance du fourrage produit après les pluies de 2015, l’alimentation des animaux avec les aliments achetés va commencer tôt et durer plus longtemps que d’habitude et va se traduire par une forte pression sur les revenus des ménages éleveurs. Cette situation engendre le Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins en juillet 2016.
- L’insécurité alimentaire aiguë la plus élevée, Crise (Phase 3 de l’IPC) sera observée dans la région de Diffa soumise à l’insécurité civile. La continuation du conflit Boko Haram limite l'accès des ménages aux moyennes d’existence et restreint l'accès aux marchés.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Niger de février à septembre 2016.
Nigeria
- La valeur du naira nigérian a déprécié de plus de 30 pour cent entre décembre 2015 et février 2016 en raison principalement de la réduction des revenus du secteur pétrolier en 2015. Cette dépréciation réduira le pouvoir d'achat du Nigeria pour les produits importés, tels que le riz, le blé, et fabriqué produits sur les marchés internationaux et du bétail et des cultures de rente du Sahel.
- Les ménages agricoles dans la plupart des régions du pays consomment leur propre production et se s’adonnent à des activités génératrices de revenus, tels que l'agriculture en saison sèche, la préparation des sols, les ventes de cultures de rente et la migration. La vente de bétail par les ménages pasteurs et agro-pasteurs procure des revenus qui permettent l'accès à une alimentation satisfaisante à partir des achats sur le marché. Entre février et septembre, ces ménages continueront d'avoir une consommation alimentaire normale selon les tendances saisonnières et feront face à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC).
- Le conflit de Boko Haram continue d'affecter négativement les activités de subsistance dans la région du lac Tchad. Les ménages affectés ont eu des années consécutives de récoltes nettement inférieures à la moyenne, des niveaux de revenus restreints, et d'accès à la nourriture réduite. Les ménages pauvres dans ces zones continueront d'avoir des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires minimaux jusqu’en septembre 2016 et resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) ou Stress (Phase 2 de l’IPC) l'insécurité alimentaire, selon la zone.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Nigeria de février à septembre 2016
Sierra Leone
- Le volume des flux et des transactions commerciales transfrontalières sont inférieurs à la moyenne dans la plupart du pays. La production de riz et des cultures de rente pour la saison 2015/16 était inférieure à celle de la saison 2014/15, et les prix sont actuellement au-dessus de la moyenne. Les ménages pauvres sont confrontés à un pouvoir d'achat en diminution et beaucoup sont incapables de répondre à leurs besoins de protection des moyens de d’existence. Des niveaux de Stress de l'insécurité alimentaire (Phase 2 de l’IPC) ou supérieurs sont prévu pour au moins 20 pour cent de la population rurale des districts.
- Un démarrage normal de la prochaine saison de culture est prévu et les prévisions internationales indiquent qu'il y a des chances élevées pour une pluviométrie de moyenne à inférieure à la moyenne. Les ménages sont actuellement engagés dans des activités de préparation du sol pour la culture hivernale de riz et des cultures hors saison. Les possibilités d'emploi pour le désherbage et la récolte des cultures mineures devraient améliorer le revenu des ménages et l'accès à la nourriture pendant la période de soudure.
- La plupart des ménages pauvres sont encore susceptibles de rester en Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu'au début des récoltes en septembre. L'insécurité alimentaire aiguë de niveau Stress pourrait évoluer en Crise (IPC Phase 3) parmi une petite partie de ces ménages car, ils pourraient commencer à faire face à de légers déficits alimentaires en raison des prix élevés des aliments une fois que la période de soudure commence en mai. La disponibilité du travail sous la forme de désherbage et d'autres activités devrait être normale ou supérieure à la normale pour le reste de l'année en raison de la fin des interdictions de rassemblement public. Cela devrait accroître les revenus des ménages et améliorer l'accès aux aliments pour les ménages pauvres.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la Sierra Leone de février à septembre 2016.
Pays suivis à distance[1]
République Centrafricaine
- Une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) alimentaire continue d’affecter environ 600 000 personnes en février, dont 435 000 sont déplacées. La plupart sont de personnes déplacées avec des familles hôtes dans les préfectures du Sud-Ouest, du Centre et du Nord-Ouest malgré les élections présidentielles et législatives organisées en février 2016. Ce niveau d’insécurité alimentaire persistera au moins jusqu’au septembre à cause de la profonde dégradation des moyens d’existence des populations et le faible stock alimentaire des ménages pauvres.
- Selon les résultats provisoires de l’évaluation de la production vivrière menée par la FAO, la production alimentaire 2015 a connu une baisse d’environ 58 pour cent par rapport à la situation sans crise sécuritaire en 2013 et se situe au même niveau que celle de 2014. Cette baisse de production affecte le 75 pour cent de la population qui est dépendent sur l'agriculture qui ont eu une baisse de revenus tirés de la vente des produits agricoles et du travail de main d’œuvre agricole.
- Selon les résultats du suivi des marchés par la FAO, les prix du maïs et du manioc, les aliments de base, ont chuté sur le marché de Bangui. Ces prix se situent au même niveau que ceux d’avant la crise sécuritaire suite à une baisse de demande due aux difficultés des échanges internes et de l’exportation. Toutefois, les prix de la viande de bœuf et du poisson ont plus que doublé par rapport à leur niveau avant la crise suite à une faible offre lié aux pillages sur les animaux.
Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la République Centrafricaine de février à septembre 2016.
Sénégal
- L’approvisionnement des marchés en céréales reste suffisant partout dans le pays grâce à la production de céréales en 2015/16 supérieure de 65% de la moyenne. La disponibilité des stocks de la propre production permettent un accès moyen des ménages aux denrées ; ce qui réduit leur dépendance aux marchés en cette période post récolte.
- La hausse importante de la production pour le riz de contre saison grâce aux efforts importants du Gouvernement à travers le programme d’autosuffisance en riz d’ici 2017 contribuera à rehausser plus que la moyenne les disponibilités en cette denrée très prisée. Des opportunités de revenus et de nourritures supérieures s’offrent ainsi aux ménages pauvres à travers la main d’œuvre agricole voire la vente des produits.
- La soudure précoce à cause de l’épuisement précoce des stocks suite à la baisse de la production amène les ménages pauvres des départements de Matam, Kanel, Raneyrou, Linguère et Louga à recourir de façon atypique à des stratégies d’adaptation pour améliorer leur accès aux marchés. Ces zones seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 IPC) de juin jusqu’aux nouvelles récoltes, avec une population en Crise (Phase 3 de l’IPC) qui constitue moins de 20 pour cent des ménages de la zone.
- Les ménages pauvres victimes des inondations estimées à 70000 personnes selon le Plan de réponse humanitaire 2016 sont dans un besoins de ressources supplémentaires pour reconstituer leurs moyens d’existence et satisfaire leurs besoins alimentaires ; ce qui dépasse leur capacité. Ils seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 IPC) à partir de mars jusqu’aux nouvelles récoltes.
Pour en savoir plus, voir la Mise à jour de février 2016 concernant le suivi à distance du Sénégal.
[1] Avec le suivi à distance, un analyste travaille habituellement à partir d’un bureau régional proche, comptant sur un réseau de partenaires pour les données. Par rapport aux pays ci-dessus où FEWS NET dispose d’un bureau local, les rapports concernant les pays suivis à distance peuvent être moins détaillés.
Tableau 1 : Événements possibles au cours des six mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable.
Zone | Evénement | Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire |
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Pays sahéliens | Retard significatif dans l’installation de la saison |
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Nord Mali, Nord-est Nigeria, République Centrafricaine, pays voisins |
Aggravation de l’insécurité civile |
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Guinée, Liberia et Sierra Leone | Recrudescence de l’épidémie d’Ebola/ apparition de nouveaux foyers |
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Sahel et Nigeria | Dépréciation significatif de la Naira |
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Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.