Skip to main content

Insécurité alimentaire en forte hausse dans les zones autour du Lac Tchad

Insécurité alimentaire en forte hausse dans les zones autour du Lac Tchad

Download the report

  • Download the report
  • Messages clé
  • Perspectives par pays
  • Événements qui pourraient changer les perspectives
  • Messages clé
    • Les conflits associées à Boko Haram perturbent les marchés autour du lac Tchad et contribuent à une détérioration des moyens d’existence des ménages qui sont souvent obligés d’abandonner leurs activités typiques génératrices de revenus. Avec l’arrivée de la soudure, l’insécurité alimentaire dans le nord-est de Nigeria va augmenter d’ici septembre 2015 en passant du niveau Crise (Phase 3 de l’IPC) à Urgence (Phase 4 de l’IPC).

    • En Mauritanie, Senegal et Mali, la soudure sera localement précoce cette année là où la production agricole et pastorale a été inférieure à la moyenne. Par conséquent, les ménages affectés seront obligés de s’adonner à des stratégies d'adaptation atypiques. L’insécurité alimentaire sera de type Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Crise (Phase 3 de l’IPC) entre avril et juillet dans les zones pastorales et septembre / octobre dans les zones agro-pastorales.

    • En Guinée, Libéria et Sierra Leone, des revenus inférieurs à la moyenne dus au ralentissement économique général limitent l'accès à la nourriture pour certains ménages pauvres. Malgré les récoltes de contre-saison en cours et le démarrage des activités agricoles pour la prochaine campagne, une insécurité alimentaire de type Stress (IPC Phase 2) ou Crise (IPC Phase 3) est toujours probable dans les zones les plus touchées.

    • Dans le reste de la région, des stocks alimentaires supérieurs à la moyenne, les récoltes de contre-saison en cours, des niveaux revenus typiques et un fonctionnement normal du marché permettent aux ménages de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires de base sans stratégies d'adaptation inhabituelles. Pour ces ménages, l’insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) est prévue jusqu’à la fin de l'année de consommation en septembre 2015. 

    Perspectives par pays
    Burkina Faso             
    • La sécurité alimentaire des ménages pauvres et très pauvres des communes de Tin-Akoff, Nassoumbou et Koutougou à l’extrême nord du pays, fortement dégradée, est passée du Stress (Phase 2 de l’IPC) à Crise (Phase 3 de l’IPC). Ces ménages, dont les stocks céréaliers ont été précocement épuisés depuis janvier, sont en outre confrontés à une forte baisse tendancielle des prix des animaux, leur principale source de revenu. 
    • La soudure pastorale, particulièrement rude dans l’extrême nord du pays, s’est intensifiée avec la raréfaction et l’éloignement du fourrage et des points d’eau pour l’abreuvement des animaux. Comme corollaire, il y a une forte dégradation de l’état physique du bétail conduisant à la dépréciation de leurs valeurs marchandes, et à l’émergence de certaines maladies animales telle que de la fièvre aphteuse.
    • Dans le reste du pays, la situation alimentaire des ménages est dans l’ensemble normale. La demande relativement stable des ménages et l’offre commerciale de céréales au-dessus de la moyenne, permettent une stabilité, voire par endroit, une baisse des prix aux consommateurs. La relance par le gouvernement de l’opération de vente de maïs à prix subventionné permet de renforcer les disponibilités céréalières et améliorer l’accès des ménages à la nourriture.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Burkina Faso d’avril à septembre 2015.

    Tchad
    • Le conflit Boko Haram s’est élargi au Tchad et le nombre de réfugiés, déplacés et retournés est de plus de 40.000 personnes. La dégradation de la consommation alimentaire et des moyens d’existence est due à la pression des arrivants. Les ménages hôtes (Lac, Kanem, BEG et Hadjer Lamis) ont des difficultés à générer des revenus agricoles, piscicoles et commerciales à cause de l’insécurité.
    • Le niveau de stocks céréaliers des ménages dans la partie Ouest (Kanem, BEG, Lac et Hadjer Lamis), du sud du Guera et de Wadi Fira a baissé et est en dessous de celui d’une année normale. De façon générale, la consommation alimentaire des ménages est légèrement faible et la soudure pastorale a commencé précocement de deux mois. La situation restera en Stress (Phase 2 ! de l’IPC) grâce aux interventions qui sont en cours.
    • Actuellement, les ménages du département de Djourf Al-Ahmar (Ouest de Sila), et du nord Guera ont épuisé précocement leurs stocks et font face à une hausse saisonnière anormale des prix des céréales et une baisse atypique des prix de bétail et resteront en Stress (Phase 2 de l’IPC).
    • Les réfugiés et retournés en provenance de la République Centrafricaine (près de 150.000 personnes selon les estimations d’OCHA) continuent de bénéficier de l’assistance humanitaire diverse sans laquelle leur sécurité alimentaire sera très inquiétante. Depuis le début de l’année, le PAM continue d’assurer régulièrement le transfert de coupons pour les retournés de la République Centrafricaine, assistant plus de 63.770 personnes dans tous les sites des retournés dans le sud.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Tchad d’avril à septembre 2015.

    Mali
    • Les mauvaises conditions d’élevage réduisent les productions animales et les revenus issus de la vente du bétail dans certaines zones des régions du nord. Un risque élevé de mortalité du bétail plus élevé que la moyenne est attendu.
    • En raison de la baisse de revenus et de productions agricoles, les ménages pauvres et très pauvres de la bande du fleuve Niger, de Gao et de Bourem, la zone des lacs du Goundam, le Haoussa de Niafunké et le Nord de Youwarou auront des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires en absence d’appui humanitaire ou sans recours aux stratégies d’adaptation négatives. Ils seront en insécurité alimentaire de type Crise (Phase 3 de l’IPC) de juillet jusqu’aux nouvelles récoltes à partir de septembre.
    • L’excédent céréalier de plus d’un million de tonnes permet l’approvisionnement satisfaisant des marchés en denrées partout dans le pays à des prix proches de la moyenne quinquennale et améliore l’accès de la majorité des ménages aux marchés pour leurs besoins en cette période. Par conséquent, la plupart des autres régions du pays devront faire face à l’insécurité alimentaire Minimal (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Mali d’avril à septembre 2015

    Mauritanie
    • Un profond déficit céréalier annuel et une forte baisse de revenus saisonniers ont entrainé des déficits de consommation et de protection de certains moyens d’existence dans les ménages pauvres du centre et sud du pays depuis février. Dans les régions agropastorales du centre-sud qui ont été les plus touchées, l’insécurité alimentaire de type Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire est attendue entre avril et la fin de la période de soudure en septembre pour les ménages pauvres et très pauvres.
    • Pour acheter de la nourriture et de l’aliment bétail, les éleveurs procèdent à d’importantes ventes animales atypiques qui entrainent des déficits de protection de leurs moyens d’existence et de consommation, surtout dans le centre de la zone agropastorale. Ces populations seront confrontées à l’insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Crise (Phase 3 de l’IPC), selon les zones et les périodes.
    • Les autres zones de moyens d’existence actuellement en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) devraient se retrouver, en l’absence d’un choc sur les marchés (alimentaires et de bétail) et/ou sur la mobilité humaine, au plus en Stress (Phase 2 de l’IPC) entre avril et septembre du fait de la résilience des déficits de production agricoles et des revenus saisonnières qui limitent leur capacité d’accès alimentaire.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la Mauritanie d’avril à septembre 2015.

    Niger
    • Au niveau national, les disponibilités alimentaires sur les marchés et dans les ménages restent typiques et à la faveur d’une demande de consommation, encore faible, les prix sur les marchés sont moyens voire bas.
    • L’insécurité alimentaire, globalement Minimale (Phase 1 de l’IPC) dans le pays en avril 2015, est toutefois préoccupante dans certaines régions. Les stocks céréaliers vont fortement diminuer d’ici septembre ainsi que le disponible fourrager en mai-juin 2015 dans la zone agropastorale de Ouallam, Tanout et Goure, de la zone agricole de Doungass et de la zone pastorale de Ouallam, Tanout, Abalak et Tchintabaraden. Les ménages pauvres resteront en Stress (Phase2 de l’IPC) et ne pourront pas satisfaire tous leurs dépenses essentielles.
    • Une insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) affecte aussi les déplacés du conflit de nord-est Nigeria présents dans la sud de la région de Diffa. Les pasteurs du nord de Diffa (Nguigmi) sont aussi fortement affectés suite aux opportunités de commercialisation limitées et aux prix élevés des denrées alimentaires. Les zones pastorales de Nguigmi resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) au moins jusqu’en septembre.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Niger d’avril à septembre 2015.

    Nigeria
    • Les fréquents accrochages entre Boko Haram et la Force interarmées (Nigeria, Niger et Tchad) ont fait de nombreuses victimes, maintenant les déplacements de population dans le nord du Nigeria. Ce conflit empêche les ménages de poursuivre leurs stratégies des moyens d’existence typiques tout en interrompant le fonctionnement du marché. Avec l’accès limité aux marchés de la population et le faible niveau de la disponibilité alimentaire, les ménages pauvres du nord-est du Nigeria vont continuer à vivre au moins dans une insécurité alimentaire aiguë de type de Crise (Phase 3 de l’IPC) allant jusqu’à Urgence (IPC Phase 4) dans les zones de conflit les plus touchées, d’ici la prochaine récolte en octobre.
    • En dehors de nord-est, la plupart des ménages sont engagés dans des activités hors-saison typiques. Ils bénéficient d'opportunités génératrices de revenu. Avec les bonnes récoltes hors saison et les prix de marché favorables, ces zones resteront dans l’insécurité alimentaire aiguë de type Minimal (Phase 1 de l’IPC) au moins jusqu’en septembre 2015.
    • Le Département fédéral des Services vétérinaires a rapporté la propagation de l'épidémie de grippe aviaire dans 18 États à travers le pays.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour le Nigeria d’avril à septembre 2015.

    Pays suivis à distance1

    République Centrafricaine
    • La situation alimentaire en RCA reste encore marquée par une persistance de mouvements de populations fuyant les zones soumises à des attaques de groupes armés. En mars 2015, le nombre de personnes déplacées est estimé à 436 256 personnes contre 426 308 personnes en février 2015 et 390 718 personnes en novembre 2014. Les fortes proportions de personnes déplacées sont concentrées dans les préfectures de Ouham, Nana Gribizi, Ouaka, Ombelle Mpoko, Loubaye et Bangui.
    • Dans les préfectures situées au centre du pays, au Nord-Ouest et au Sud, les ménages déplacés et leurs familles d’accueil sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë en phase de Crise (Phase 3 de l’IPC) depuis avril 2015 suite à la persistance des attaques qui empêchent les activités de chasse, de cueillette et aggravent la perte des moyens d’existence.
    • La crise sécuritaire qui continue pourrait même se traduire par une diminution des superficies emblavées et engendrer des baisses de la production vivrière en 2-3 années consécutives. La Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë va continuer jusqu’au moins en septembre pour les ménages déplacés et résidents affectés, avec même une probabilité d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) pour certains ménages les plus affectés.

    Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire pour la République Centrafricaine d’avril à juin 2015.

    Guinée, Liberia, Sierra Leone
    • La sécurité alimentaire commence à se détériorer comparativement aux mois précédents avec l'épuisement général des stocks des ménages et un début plus tôt que la normale de la période de soudure dans certains endroits. En outre, le niveau des principales sources de revenu restent inférieurs à la moyenne en raison d'un ralentissement des activités économiques dans les trois pays. Par conséquent, le pouvoir d'achat des ménages restera inférieur à la moyenne jusqu’au mois de septembre 2015, contribuant à l’insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Crise (Phase 3 de l’IPC) dans de nombreuses régions.
    • Les activités agricoles, telles que la préparation des terres et des cultures hors saison sont en cours. Ces prestations procurent un revenu aux ménages leur permettant de maintenir leur accès à la nourriture grâce à des achats sur le marché. Cependant, les rapports de certaines régions, notamment en Sierra Leone, indiquent que les activités agricoles et les opportunités de travail sont à un niveau légèrement en dessous des niveaux normaux en raison des perturbations liées à la recrudescence de la maladie d’Ebola.

    Pour en savoir plus, voir la Mise à jour d’avril 2015 concernant le suivi à distance de la Guinée, Liberia et Sierra Leone.

    Sénégal
    • Les revenus des éleveurs seront en baisse par rapport à la moyenne dans le nord et le centre du pays à cause des mauvaises conditions d’élevage qui affectent négativement la valeur marchande du bétail.
    • Les bonnes récoltes de produits maraichers procurent présentement des revenus moyens à supérieurs à la moyenne aux ménages dans les zones maraichères du centre et de la vallée du fleuve ; ce qui améliore leur pouvoir d’achat et leur accès à la nourriture. Il en sera de même pour les récoltes de riz en juin-juillet dans la bande du fleuve.
    • La baisse de revenu globale par rapport à la moyenne ne permet pas aux ménages de Thiès, Louga, Matam et le nord de Tambacounda de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans recourir aux stratégies d’adaptation négatives de vente de biens productifs et de réduction de volume de repas. Par conséquent, les ménages actuellement en insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) seront en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) de mai à août.

    Pour en savoir plus, voir la Mise à jour Avril 2015 concernant le suivi à distance du Sénégal.

    1 Avec le suivi à distance, un analyste travaille habituellement à partir d’un bureau régional proche, comptant sur un réseau de partenaires pour les données. Par rapport aux pays ci-dessus où FEWS NET dispose d’un bureau local, les rapports concernant les pays suivis à distance peuvent être moins détaillés. 

    Événements qui pourraient changer les perspectives

    Tableau 1. Événements possibles au cours des six mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable. 

    Zone

    Evénement

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

    Nord Mali, Nord-est Nigeria, Région de Diffa au Niger, République Centrafricaine, zones voisines

    Aggravation de l’insécurité civile

    • Augmentation du nombre des IDP et refugiés dans les pays voisins
    • Fermeture des frontières des pays voisins
    • Arrêt des flux, très faible offre sur les marchés locaux
    • Grave détérioration des moyens d’existence des ménages, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle
    • Augmentation des besoins d’assistance pour les IDP et les réfugiés

    Sahel

    Retard dans l’installation des pluies, précipitation inférieure à la moyenne

    • Non régénération à temps des pâturages
    • Prolongation des dépenses d’intrant de bétail dans les zones pastorales et agropastorales
    • Baisse atypique des productions pastorales
    • Réduction de revenu de la main d’œuvre agricole
    • Augmentation des ventes des animaux chez les éleveurs
    • Prolongement de la soudure a pastorale entre juin et aout et agricole entre septembre et octobre avec détérioration des résultats de sécurité alimentaire (baisse de la consommation et augmentation de la malnutrition)

    Guinée, Sierra Leone

    Recrudescence de l’épidémie d’Ebola/ apparition de nouveaux foyers

     

    • Isolement des zones affectées
    • Perturbation du fonctionnement des marchés locaux
    • Perturbation localisée du calendrier saisonnier
    • Réduction de la main d’œuvre pour les travaux agricoles de la principale saison de production

    Sahel

    Attaque acridienne plus sévère que la moyenne

    • Destruction massive des pâturages et des cultures
    • Rétention des stocks par les ménages producteurs et les commerçants et hausse prématurée des prix sur les marchés
    • Non récoltes et prolongation des conditions de soudure agricole dans les zones affectées
    • Baisse atypique de la consommation

    Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Nord-est Nigeria, Nord Sénégal

    Augmentation des aides humanitaires

    • Amélioration de la consommation alimentaire
    • Renforcement de la protection des moyens d’existence (réduction des ventes des animaux….)
    • Augmentation de la production agricole (les ménages pauvres trouveront le temps de travailler dans leurs champs)
    Figures

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

    Related Analysis Listing View more
    Get the latest food security updates in your inbox Sign up for emails

    The information provided on this Website is not official U.S. Government information and does not represent the views or positions of the U.S. Agency for International Development or the U.S. Government.

    Jump back to top