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L’insécurité alimentaire reste Minimale (IPC Phase 1) dans la région à l’exception des poches d’insécurité alimentaire de niveau Stress (IPC Phase 2) consécutive aux inondations, au mauvais fonctionnement du marché, au faible pouvoir d’achat et à la faible performance agro-pastorale. Dans les mois à venir, la crise alimentaire (IPC Phase 3) se présentera dans les zones fortement touchées par les impacts du conflit sur les marchés au nord du Mali et au nord-est du Nigeria.
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Les difficultés d’accès engendrées par la hausse des prix constituent actuellement des facteurs susceptibles d’aggraver les indicateurs nutritionnels au nord du Nigeria, au Niger et au nord du Mali et cela bien avant la période de soudure (mi-juin à mi-septembre).
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Les pertes de production des cultures de base (surtout des tubercules) au Nigeria pourraient conduire à un effet de substitution par les consommateurs, ce qui peut conduire à un resserrement de l'offre céréalière régionale. Le suivi des flux saisonniers venant du Nigeria particulièrement à partir de mars/avril est important pour détecter le degré d’impact global sur la demande et les prix dans la région.
Situation alimentaire : L’insécurité alimentaire est minimale au niveau régional mais elle reste préoccupante au nord du Mali et dans les zones touchées par les inondations et l’insécurité au Nigeria. Globalement, la situation se présente comme suit:
- Situation régionale: Dans le Sahel et dans les zones bimodales et soudaniennes, l’insécurité alimentaire continue à être en général Minimale (IPC Phase 1) en mars grâce à la poursuite des récoltes de contre saison, les prix de bétail profitables, et à la stabilité des prix des céréales. Toutefois, les ménages pauvres commencent actuellement l'épuisement saisonnier et graduel des stocks et font progressivement recours aux achats complémentaires sur le marché pour assurer leur alimentation.
- Au Nigeria : Suite aux inondations et la continuation de l’insécurité civile, la situation est présentement sous pression (IPC Phase 2) dans le centre et l’extrême nord. Le taux de malnutrition est déjà élevé dans l'état de Katsina où des taux de GAM de 11 pour cent ont été observés par l’UNICEF en Novembre 2012, en pleine période post récolte.
- Au nord du Mali: L’épuisement des stocks alimentaires familiaux, la mévente des animaux (faible demande), ainsi que le manque d’opportunité pour les activités génératrices de revenu pour la grande majorité des populations dans les zones de conflit du nord, limitent considérablement l’accessibilité alimentaire des ménages. La situation de Stress (IPC Phase 2) dans laquelle se trouvent les populations du nord se maintiendra pour les agropasteurs et devient plus dure pour les pasteurs qui entament une soudure en mars.
Les revenus des ménages : Les principales sources actuelles de revenu des ménages pauvres sont le travail journalier et les envois de l’exode. Le coût de la main d’œuvre connait une appréciation depuis les mois passés. Par contre les transferts issus de l’exode connaissent une diminution si toutefois la migration se fait vers le Nigeria (cas du centre et de l’est du Niger), ou vers la Libye (Niger et Tchad) et ou vers l’Ouest de l’Algérie (nord du Mali). Ailleurs, les activités économiques et les transferts issus de la migration se poursuivent en général normalement (excepté au nord Mali et au nord-est du Nigeria) avec la demande soutenue de main d’œuvre en milieu rural pour les activités de maraichage, la riziculture et de reconstructions des maisons et des entrepôts de stockage. En milieu urbain, le secteur des bâtiments et travaux publics et le petit commerce constituent des sources normales d’acquisition des revenus par les migrants exodants.
La situation agro-météorologique : Dans la zone bimodale, les pluies importantes ont été enregistrées le long de la côte. Une analyse des prévisions à moyenne échéance (NOAA) indique aussi qu'on doit s'attendre à des pluies dans cette zone pour les deux prochaines semaines. La synthèse des prévisions saisonnières des différents centres (NOAA-NCEP, IRI, ECMWF) à la lumière d'une tendance au réchauffement des TSO (température de la surface des océans) sur la Golfe de Guinée ainsi que les faibles gradients sud-nord des TSO sur l'Atlantique indique aussi qu'on peut s'attendre à un début de saison normal au sud de la zone monomodale, notamment en zone guinéenne et soudanienne (période mars-mai), mais avec une faible fiabilité des prévisions pour les périodes à venir.
La situation pastorale : L'eau et les pâturages continuent à être suffisamment disponibles dans la région permettant ainsi aux ménages pastoraux de conduire normalement leurs activités telle que la transhumance qui est une source importante de revenu pour les ménages pauvres. Les prix des animaux évoluent conformément aux tendances saisonnières (sauf au nord du Mali et au centre-est du Tchad) mais le caractère atypique du niveau actuel du prix des céréales notamment le mil rend les termes de l’échange moins favorables que la moyenne saisonnière.
Les marchés : Sur les marchés, les céréales et les tubercules sont disponibles dans tous les bassins en quantité suffisantes comparativement au niveau actuel de la demande sur les marchés mais l’évolution des prix est très variable selon les zones. La demande commerciale et institutionnelle continue à être normale, avec pour le moment moins de pression sur l’offre car avec les bonnes récoltes de 2012, les demandes des ménages et commerciales sont relativement basses pour cette période par rapport à l'an dernier et à la moyenne. Toutefois, cette demande pourrait augmenter plus que la normale à partir de mars/avril suite à une substitution de consommation des tubercules vers les céréales au Nigeria.
Les prix: Globalement, les tendances des prix céréaliers sont stables ou en baisse légère et près de leurs moyennes quinquennales pour le mais, le riz et le sorgho. Toutefois, les prix de mil restent anormalement élevés par rapport aux autres céréales, surtout dans les marchés de Gao au Mali, du centre ouest et centre est du Burkina Faso, Dawanau au Nigeria, et Zinder et Maradi au Niger. La hausse par rapport à la moyenne atteint 37 pour cent sur le marché de Maradi au Niger et Dawanau au Nigeria. Ces niveaux s'expliquent en partie par la faiblesse de l'offre sur ces marchés et dans certains cas les achats institutionnels (Burkina Faso).
- Au Nord du Mali, et surtout dans les zones agro pastorales de Gao, l'approvisionnement des marchés alimentaires est insuffisant, inférieur à la normale et au niveau de l'an dernier. Cette situation est aggravée par le faible niveau des stocks des ménages pauvres qui, normalement ne dépasse guère 5 mois. Des situations de pénurie peuvent localement exister dans cette zone. Les populations agropastorales vivant dans la zone qui ne peuvent pas vendre leur bétail à des prix rémunérateurs pouvant leur assurer un accès adéquat aux céréales, sont actuellement en phase de Stress (IPC Phase 2). Sans assistance en denrées alimentaires et un rétablissement de l’approvisionnement de la zone, ces populations risquent d’évoluer en phase de Crise (IPC Phase 3) le mois prochain.
- Au Nigeria, avec la production agricole en baisse cette année, les prix élevés des denrées alimentaires, la continuation d’insécurité civile au nord-est, le dysfonctionnement des marchés, les limitations sur les revenus saisonniers, l’approvisionnement irrégulier et la prédisposition à une malnutrition alimentaire accrue, peuvent conduire aux à une insécurité alimentaire de niveau Crise (IPC Phase 3) à partir d’avril pour au moins 20 pour cent de la population dans les états de Yobe et Borno.
- Dans le reste de la région, les ménages pauvres de toutes les zones de moyen d’existence arrivent en général à protéger leur moyens d’existence et l’insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) que vit actuellement plus de 80 pour cent des ménages de ces zones pourra persister dans toutes les zones jusqu’en juin 2013. Toutefois, avec l’épuisement normal des stocks des ménages, l’augmentation de leur dépendance vis-à-vis du marché, la hausse prévisionnelle des prix, des situations d’insécurité alimentaire de type IPC Phase 2 : Stress pourrait alors prendre forme dans certaines zones de faibles performances agro-pastorales, surtout l’est et le centre-sud –ouest de la Mauritanie, les zones ouest du Tchad, la zone pastorale, l’est et le nord-ouest du Niger (Tahoua et Tillabéry).
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.