Download the report
-
La campagne agricole progresse normalement au Sahel et en Afrique de l’Ouest où elle s’est installée précocement dans plusieurs localités exception faite de la Mauritanie et du Sénégal. Contrairement à 2011, les récoltes de maïs de la première saison du sud des pays côtiers pourront être disponibles en aout et pourront atteindre les marchés du Sahel en septembre 2012.
-
La sécurité alimentaire est en nette amélioration au Sahel, malgré la soudure, à la faveur des actions d’assistance en cours, la présence sur le marché des récoltes précoce de maïs frais, de tubercules, de lait, de l’arachide et d’autres produits en verts aussi bien au sud de la zone soudanienne que dans certaines zones sahéliennes.
-
Les prix des céréales locales sont toujours fortement élevés comparativement aux moyennes saisonnières (+10 à +80 pour le mil). Bien qu’ils se soient stabilisés en juin, si la saison progresse normalement, leurs niveaux élevés va continuer à rendre très difficile l’accès aux aliments pour les ménages pauvres et très pauvres jusqu’au mois d’octobre/novembre suite aux récoltes.
-
Le niveau d’l’insécurité alimentaire IPC Phase 3 : Crise se présente dans la région, surtout dans les zones agropastorales allant de la Mauritanie jusqu’au Tchad et dans les zones de réception des refugiés/déplacées. L’assistance devrait être maintenue d’ici septembre pour compenser les effets des à prix élèves et de la faiblesse des stocks des ménages très pauvres et pauvres.
-
L’incertitude politique au Mali, et son impact sur la production céréalière et rizicole, le fonctionnement des marchés, l’accès humanitaire, et la sécurité alimentaire, surtout au nord du pays reste préoccupante malgré la prévision régionale d’une bonne saison agricole.
-
La menace des criquets pèlerins dans les zones agricoles et pastorales demeure encore préoccupante dans la région, notamment au nord Mali actuellement en crise (phase de l'IPC 3) et où l’insécurité empêche les mécanismes de surveillance ou de lutte. La disponibilité immédiate de fonds en temps opportun et suffisant pour les activités de détection, le traitement et la prévention est essentielle pour prévenir des pertes de cultures et de pâturage.
Progression de la saison
La pluviométrie enregistrée pendant les mois de juin et juillet 2012 a été bonne dans toute la région, ce qui a permis aux agriculteurs de semer et aux éleveurs de bénéficier d’un début de développement des pâturages malgré des déficits importants qui persistent en Mauritanie et au Sénégal. Elle a permis de réduire plusieurs situations déficitaires notamment dans la partie ouest de l’Afrique de l’Ouest. D’une manière générale et au regard des quantités pluies enregistrées au 30 juin 2012, le début de la saison pourrait être caractérisé normal à précoce dans presque toute la zone (figure 3) à l’exception de l’ouest (nord-ouest de la Guinée Bissau, l’est de la Gambie et le sud-est du Sénégal). Il en est de même par endroits au nord du Burkina et dans la partie centrale du Nigeria où des retards non significatifs sont notés. D’autres zones de déficits légers à modérés sont à noter à l’ouest du Niger notamment au sud-ouest de la région de Tahoua, au nord-est de la région de Tillabéri et au nord-est du Burkina.
La situation acridienne
Malgré un démarrage et une progression à cette date globalement bons de la saison, son issue reste toujours dominée par la menace d’une attaque acridienne de grande envergure dans la région. Cette préoccupation est d’autant plus justifiée du fait que la présence connu des criquets dans les zones d’occupation au nord Mali ne permet pas le déroulement d’un programme de prospection ou de traitement à cause de l’insécurité globale dans la zone.
La présence des criquets a été signalée dans la région de Kidal en mai/juin 2012. Depuis là, de nouvelles observations d’activités acridiennes au nord du Mali n'ont pas été signalées. Pourtant, la période de sécheresse qui a suivi en juin dans cette zone a probablement entrainé une dispersion des criquets pèlerins qui restent une grave menace pour les pâturages et les cultures. L’absence d’information courante à propos des mouvements, comportements, et emplacements des criquets au Mali continue à poser des défis pour déterminer l’impact exact sur les cultures et le pâturage dans les zones à risque. Pourtant, étant donné les bonnes conditions pluviométriques, on suppose que l'occlusion est en cours dans certaines parties de l'Adrar des Iforas et le Tamesna. La situation reste préoccupante et exige une diligence parmi les pays voisins, tels que le Niger, le Tchad, la Mauritanie, et le Burkina Faso qui doivent prendre les actions nécessaires afin de permettre un suivi et un traitement adéquat pour empêcher où mitiger l’impact d’une éventuelle invasion des essaims venant du nord du Mali.
Au Niger, depuis mai, les ressources ont été déployées pour lutter contre les menaces acridiennes actuelles et pour contrer la prolifération acridienne supplémentaire. La prospection se poursuit et des traitements sont effectués le cas échéant. Le gouvernement a présenté un plan de prévention et de détection de l'activité acridienne de juillet à août, qui comprend le pré-positionnement des équipes le long de la frontière avec le Mali, ainsi que l'ajout de plusieurs plans ou des hélicoptères pour surveiller les zones éloignées dans le nord de Niger. Le déploiement de ces ressources est en cours avec le plusieurs bailleurs de fonds extérieurs. Dans les autres pays voisins, la situation semble pour le moment plus stable. En Mauritanie, les équipes de prospection sont déjà déployés au sud-est du pays pour traiter les criquets observés autour de Nema. Au Tchad, les criquets étaient déjà observés dans l’est du pays, et la planification pour la lutte et la prévention commence.
Toutefois, même si aucun dégât significatif n’est encore enregistré au Niger ou Mali, le risque et les inquiétudes demeurent toujours élevés au niveau régional à cause du non contrôle effectif de la situation au Mali. La disponibilité immédiate de fonds en temps opportun et suffisant pour mener les activités de détection, le traitement et la prévention est essentielle pour prévenir des pertes de cultures et de pâturage dans la région.
Evolution de la situation alimentaire
Avec la soudure qui s’est installée au Sahel, la plupart des ménages dépendent actuellement du marché pour leur approvisionnement alimentaire. Le bon comportement de la saison en juin 2012 et l’exécution satisfaisante des importations favorisent actuellement une offre régulière des céréales suite à un déstockage par les commerçants et les gros producteurs. La généralisation des travaux agricoles favorise même en milieu rural, un accès diversifié aux revenus pour les ménages pauvres. Sur un autre plan, l’arrivée sur certains marchés sahéliens de productions précoces de maïs, de tubercules et d’arachides en provenance des marchés des zones sud des côtiers, contribue à l’amélioration de l’offre et à la diminution de la pression de la demande ce qui ne s’était pas produit en 2011 en pareille période.
Cependant malgré ces améliorations, les prix des céréales demeurent toujours à des niveaux élevés, comparativement à leur niveau de l’an dernier et aux moyennes saisonnières à la même période. Cette situation est particulièrement valable pour le mil dont le prix, malgré sa stabilité générale en juin 2012, est néanmoins à un niveau 10 à 80 pourcent supérieur aux moyennes saisonnières (contre 40 à 102 pourcent en mai 2012) sur les principaux marchés de référence de la région. La situation est différente en ce qui concerne le maïs dont la récolte a commencé dans le sud des pays de Golfe de la Guinée. En effet un mouvement à la baisse du prix a débuté tant par rapport l’an dernier que par rapport à la moyenne saisonnière sur les principaux marchés de référence situés dans ces zones. Toutefois, malgré ce mouvement, le prix du maïs est encore à niveau 40 à 75 pourcent supérieur sur les marchés du bassin central au Burkina Faso, au Mali et au Ghana.
Ces niveaux très élevés des prix diminuent la portée des améliorations constatées et limitent l’accès aux aliments pour les ménages dépendant des marchés, notamment ceux vivant dans les zones structurellement déficitaires du Sahel et dans les milieux urbains et périurbains pauvres. Cela nécessiterait la poursuite des actions d’assistance jusqu’en fin septembre 2012, période espérée pour le début des récoltes aux Sahel pour continuer à contenir la dégradation générale de l’insécurité alimentaire et son évolution vers IPC Phase 3 : Crise. Les actions en cours devrait être maintenue à cause du niveau des prix et de la faiblesse des stocks des ménages particulièrement dans les zones agropastorales allant de la Mauritanie jusqu’au Tchad et dans les zones de réception des refugiés/déplacées. Une attention particulière doit être portée sur le nord Mali sous occupation des groupes rebelles, ce qui qui n’est pas favorable au retour normal des activités économiques.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET/USGS
Source : FEWS NET/USGS
Source : OMA Mali, SIMA Niger, DMDA Kano, SIM CSA Senegal, SIM SONAGES Burkina Faso, FEW…
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.