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Les déplacements de population, le mauvais fonctionnement des marchés, des moyens de subsistance perturbés, et une pression accrue sur les ressources des communautés d'accueil ont conduit à un accès limité à la nourriture pour 3,5 à 4 millions de personnes résidantes ou déplacées au nord du Nigeria, dans la région de Diffa au Niger, à l'ouest du Tchad et au nord du Cameroun. Les résultats de sécurité alimentaire de type Crise (IPC Phase 3) et Urgence (IPC Phase 4) sont attendus au cours des six prochains mois pour les ménages les plus touchés. La violence en République Centrafricaine va également conduire à des résultats similaires de sécurité alimentaire.
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En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les revenus inférieurs à la moyenne en raison du ralentissement économique général limitent l'accès à la nourriture pour certains ménages pauvres. Bien que les récoltes de contre-saison sont en cours et que le démarrage des activités de préparation du sol pour la prochaine campagne agricole principale procure aux ménages pauvres de la nourriture et des revenus supplémentaires, l’insécurité alimentaire de type Stress (IPC Phase 2) ou Crise (IPC Phase 3) est toujours attendue dans zones les plus touchées.
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Dans des zones localisées du Sahel, la production agricole inférieure à la moyenne et les pâturages déficitaires, vont aboutir à un démarrage précoce de la période de soudure cette année. Les ménages affectés vont réduire leur consommation d'aliments, limiter les dépenses, et / ou pratiquer des stratégies d'adaptation atypiques. Dans ces zones, des résultats de sécurité alimentaire de niveau Stress (IPC Phase 2) ou Crise (IPC Phase 3) sont susceptibles d’être observés entre avril et la fin de la période de soudure (juillet dans les zones pastorales, septembre / octobre dans les zones agropastorales).
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Dans le reste de la région, des stocks alimentaires moyens à supérieurs à la moyenne détenus par les ménages, les activités agricoles de contre-saison en cours, les niveaux de revenu typiques et le fonctionnement normal du marché permettent aux ménages de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires de base sans mener des stratégies d'adaptation inhabituelles. Pour ces ménages, l’insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) est attendue jusqu’à la fin de l'année de consommation.
Les rapports sur les perspectives de la sécurité alimentaire de FEWS NET pour avril à septembre 2015 au Sahel et en Afrique de l’Ouest sont basés sur les hypothèses régionales suivantes établies en mars 2015:
Agro climatologie
El Nino n’aura aucune incidence majeure en 2015 sur le début / fin de la saison, le total des précipitations, ou de la distribution des précipitations à travers l'Afrique de l'Ouest. Par conséquent, dans la plupart des zones, la saison des pluies 2015 débutera à temps avec le début des pluies dans la zone bimodale à la fin de février / début mars et plus tard dans les régions plus au nord au fur et à mesure que le Front Inter Tropical (FIT) se déplace vers le nord. Les cumuls pluviométriques et la distribution devraient être proches de la moyenne au cours de la saison des pluies 2015 dans la plupart des zones. Toutefois, au Sénégal, au sud de la Mauritanie, et au nord de la Guinée, la saison des pluies va aussi commencer à temps en mai /juin, mais le total des précipitations, en particulier pendant la première moitié de la saison, sera en dessous de la moyenne.
Le criquet pèlerin
Le développement du criquet pèlerin est resté faible et limité jusqu’à présent dans le nord de la Mauritanie, selon le FAO. De ce fait, on ne s’attend à aucun développement significatif du criquet pèlerin jusqu’en septembre dans la région.
Perspectives pour les récoltes de contre saison
Les températures fraiches se terminent en fin mars dans le Sahel. Les productions des cultures de saison sèche seront moyennes dans la région et elle s’achèveront comme d’habitude en mars/avril pour les produits maraichers selon les disponibilités en eau. Les sources de nourriture et de revenu liées au maraichage et aux cultures de décrues, la main d’œuvre incluse, resteront moyennes à supérieurs à la moyenne mais s’achèveront comme d’habitude en avril. Dans les périmètres rizicoles le long du fleuve Niger les récoltes de la campagne sèche interviendront comme d’habitude en juin-juillet et elles seront au moins moyennes.
Disponibilité de pâturages, transhumance et embonpoint du bétail
Les productions de pâturages ont été moyennes dans la région. Toutefois elles ont été largement inférieures à la moyenne dans l’ouest du Sahel (ouest et centre de la Mauritanie, centre et nord du Sénégal). L’alimentation du bétail pourrait y être préoccupante entre avril et juin, avec des risques de misère physiologique, de même qu’autour du lac Tchad ou l’insécurité civile limite le mouvement des animaux et entraine le surpâturage dans les zones de concentration du bétail. Dans les nombreuses poches déficitaires localisées en Gambie, au nord-ouest et est du Niger, au nord-est et est du Burkina Faso, dans le nord-est du Tchad et au Mali dans l’ouest de la région de Tombouctou et les zones de Gao et Bourem, la transhumance permettra d’assurer l’alimentation du bétail sur la période des perspectives. A la faveur d’une installation normale de la saison on pourrait s’attendre à un début de reconstitution des pâturages à partir de juillet.
Par contre au Sénégal et en Mauritanie où les pâturages sont déjà, la restauration des pâturages sera faible pour la deuxième année consécutive, au début et tout au long de la saison compte tenu des précipitations en dessous de la moyenne attendues en 2015. L’alimentation des animaux sera aussi critique et on assistera à un recours plus accru à l’aliment bétail dont les prix pourraient connaitre une hausse et atteindre des niveaux supérieurs à la moyenne du fait de la demande élevée sur toute la période de projection. Des cas de mortalité supérieure à la moyenne sont également probables).
Compte tenu de la disponibilité inégale des pâturages, le prix du bétail se maintiendra autour de la moyenne dans les zones mieux pourvues et sera en baisse dans les zones déficitaires jusqu’en mai. Mais à partir de juin les prix pourraient augmenter avec la hausse de la demande pour le mois de ramadan (juin/juillet) et la tabaski (août/septembre).
Le nord-est du Nigeria
Le conflit de Boko Haram au nord-est du Nigeria qui s’est élargi au Niger, au Tchad et en Cameroun persistera en intensité avec l’offensive armée engagée par les forces du Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun. Les populations dans cette zone (Kanem et Lac au Tchad, Diffa au Niger, Borno, Yobé et Adamawa au Nigeria) continueront de faire face au mauvais fonctionnement des marchés et à de graves détériorations des moyens d’existence car les ménages seront incapables de produire et générer des revenus dans un environnement très insécurisé. Le nombre de réfugiés et personnes déplacées suite à ce conflit continuera d’augmenter au regard de de la violence des affrontements. La pression des refugiées et personnes déplacées pourrait alors s’accroitre sur les populations hôtes dans les zones d’accueil, particulièrement dans les zones voisines du Niger, du Tchad et du Cameroun.
La République Centrafricaine (RCA)
Le désarmement et la transition en cours contribuent à l’apaisement du climat social bien qu’il y ait encore des tensions et des combats localisés périodiques. L’annonce des élections prévues pour cette année pourrait augmenter l’insécurité dans le pays. Il est probable que cette situation influe sur la reprise progressive des activités de production et commercialisation sur la période du scenario. La baisse des échanges commerciaux avec le Tchad se maintiendra du fait de la fermeture de la frontière. Le départ des populations (ex. tchadiennes, refugiées) continuera d’entrainer la baisse de la demande locale et des pouvoirs d’achats à des niveaux inférieurs à la moyenne, tandis que celle-ci augmentera au-delà de la moyenne dans les zones d’accueil, avec pour corolaire une hausse des prix par rapport à la moyenne dans ces zones.
Le Mali
La recrudescence des attaques observées ces derniers temps dans le septentrion et même dans la capitale sont de nature à perturber la relance économique qui s’est enclenchée au lendemain de la reconquête de la zone nord par la coalition des forces armées du pays, de Serval et de la MINUSMA. Les populations encore réfugiées au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie continueront d’y résider et de dépendre en partie de l’assistance humanitaire.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à la date 1 avril 2015, un total de 25 178 cas confirmés, probables et suspectés ont été signalés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Les nombres de cas hebdomadaires vont se stabiliser ou baisser au cours de la période de projection.
Les restrictions officielles et les craintes liées au virus Ebola ont contribué à des niveaux de production de riz 2014/15 inférieurs à la moyenne pour certains ménages dans les zones les plus touchées par l'épidémie. Toutefois, dans certaines zones moins affectées par les effets d’Ebola, les récoltes étaient moyennes à supérieures à la moyenne. Par conséquent, l'épuisement des stocks alimentaires des ménages au cours des prochains mois sera grandement variable d'un ménage à un autre, et même dans une zone donnée de moyen d’existence. Cependant, hormis les zones les plus touchées soit par la maladie ou la mise en quarantaine au cours de la saison des récoltes passées, la période d’épuisement des stocks alimentaires pour la plupart des ménages sera semblable aux années passées.
Malgré la reprise de nombreuses activités économiques, les revenus des ménages continueront d'être inférieurs à la moyenne ce qui limite l’accès aux aliments. Ce problème sera plus accentué en Sierra Leone en raison de la poursuite de certaines restrictions officielles (ex. Les couvre-feux, les fermetures hebdomadaires des marchés).
Tendance générale
L’offre
FEWS NET estime que les disponibilités de céréales sèches seront suffisantes jusqu’aux prochaines récoltes 2015 pour garantir un approvisionnement normal des marchés dans la région vu les productions enregistrée pendant la campagne 2014/2015 en Afrique de l’Ouest et l’état d’approvisionnement des marchés évalué en février 2015 suite au missions conjointes CILSS/FEWS NET/FAO/PAM et systèmes d’information sur les marchés des différents pays. Par ailleurs, vu la stabilité du prix du riz sur le marché international, les importations seront normales malgré la hausse du dollar vis-à-vis de la plupart des monnaies de la région, ce qui va permettre un approvisionnement régulier des marchés et une stabilité du prix du riz et du blé notamment dans les zones urbaines.
La demande
La demande des ménages va s’accroitre progressivement à partir d’avril sur les marchés pour atteindre son maximum en juillet-août comme d’habitude. Toutefois, le niveau global de cette demande sera inférieur à la moyenne compte tenu du bon niveau de stocks propres au-dessus de la moyenne détenus par les ménages dans la plupart des régions exception faite du Sahel ouest (Mauritanie et Sénégal). Les appels institutionnels pourront se poursuivre jusqu’en mai dans les cas atypiques (retard dans la mobilisation des fonds), mais ces achats auront un impact limité sur la hausse des prix vu les bons stocks des commerçants et la forte capacité potentielle de l’offre dans les grandes zones de production notamment dans le bassin central.
Les marchés du bétail
Ils connaissent actuellement trois dynamiques en fonction du contexte considéré :
- Dans le bassin est (excepté les zones autour du Lac Tchad) et à l’est du bassin central :
Les marchés sont actuellement affectés par la faiblesse de la demande du Nigeria qui a considérablement faibli depuis janvier 2015 à cause de la peur qui a affecté les commerçant à se rendre dans les marchés du sud Nigeria vu les incertitudes sur les élections. Les prix du bétail se sont maintenus autour la moyenne avec toutefois des baisses localisées par rapport à l’an dernier pour les bovins de boucherie. Cette demande continuera à être en dessous de la moyenne jusqu’en mai après la passation du pouvoir au nouveau président élu ce qui fera baisser les tensions consécutives aux incertitudes post électorales. Les besoins en viande vont alors augmenter notamment en juin avec le début du ramadan et en août/septembre avec les préparatifs de la Tabaski.
Les prix du bétail vont connaitre une baisse ou se maintenir au niveau de la moyenne des cinq dernières entre avril et mai à cause de cette faiblesse de la demande et aussi de la dégradation saisonnière des conditions d’alimentation du bétail plus prononcée due au déficit fourrager. Les prix en dessous la moyenne seront plus observés dans les grandes zones d’élevage pastoral au Niger, au Tchad, à l’est du Burkina Faso et du Mali où il a été observé des déficits fourragers localisés et où l’état d’embonpoint du cheptel pourrait se détériorer plus vite que d’habitude. Mais à partir de juin, les prix seront progressivement en hausse et être au-dessus de la moyenne pendant le ramadan (mi-juin) et jusqu’à la tabaski en fin septembre/début octobre.
- Dans les zones autour du Lac Tchad (Nord-est Nigeria, région de Diffa au Niger, région du Lac, Kanem et BEG au Tchad) :
Dans ces zones, le marché est sérieusement affecté par le conflit du Boko Haram. La demande est nettement en dessous de la moyenne et il y a actuellement une mévente du bétail. Les circuits atypiques qui ont été développés en direction du sud Cameroun et du centre-est du Niger, sont trop longs et trop couteux. De ce fait le prix du bétail continuera à être en dessous de la moyenne dans ces zones notamment qu’en juin avec la raréfaction des pâturages. Il pourra augmenter en juillet et jusqu’à septembre suite à la restauration des pâturages, une meilleure gestion de l’offre par les éleveurs qui ne seront plus contraints de vendre leur bétail et aussi une possible reprise de la demande locale avec le ramadan et la tabaski. Toutefois, malgré cette reprise, les prix resteront en dessous de la moyenne. Par conséquent, les termes de l’échange deviendraient inférieurs à la moyenne.
- Dans le centre et l’ouest du bassin central et le bassin ouest :
Dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest, le marché de bétail est actuellement affecté par le grave déficit fourrager observé au Sénégal et en Mauritanie et l’épidémie d’Ebola qui entrave la libre circulation des personnes et des animaux. Dans les zones pastorales du Sénégal et de la Mauritanie l’offre est nettement supérieure à la demande notamment pour les petits ruminants. Les prix sont en dessous de la moyenne et cela pourra rester ainsi jusqu’en juillet-septembre où ils pourront être dans la moyenne avec l’augmentation de la demande pour la tabaski et la régénération des pâturages. Dans les autres zones du sud Sénégal, du Mali et du Burkina Faso, la demande des centres urbains de ces pays et celle des pays côtiers comme le Ghana et la Cote d’Ivoire restera normale entre avril et mai et augmentera aussi à partir de juin et jusqu’en septembre avec l’augmentation des besoins pour le ramadan et la tabaski. Les prix du bétail notamment les bovins resteront moyens entre avril et juin et seront au-dessus des moyennes saisonnières à cause de la forte demande locale urbaine et celle des pays côtiers et la reprise progressive des marchés dans les pays affecté par Ebola.
Description par bassin
Basin est (Niger, Nigeria, Benin et Tchad)
Les flux de céréale
Les flux habituels entre le Niger, le Nigeria et le Tchad à partir d’avril qui assuraient un approvisionnement régulier des marchés déficitaires du Niger et du Tchad seront perturbés par le conflit Boko Haram. Cela pourrait augmenter les flux en provenance du Burkina Faso, du Ghana et du Mali pour le Niger grâce à un différentiel de prix favorisant un transfert régulier des céréales des zones excédentaires vers les zones déficitaires. Cependant, les flux seront atypiquement en baisse entre le Tchad et la RCA à cause du conflit en RCA et la fermeture de la frontière.
L’offre et la demande
L’offre de céréales sera moyenne sur la pluparts des marchés des pays. Cependant, cette offre sera inférieure à la normale dans le Nord-est du Nigeria, au Kanem au Tchad et dans les régions de Diffa à cause de la baisse de la production et de l’afflux des réfugiés. Quant à la demande, elle sera en hausse à partir d’avril et atteindre son maximum en juillet-août avec la venue sur les marchés de plus en plus de ménages ayant épuisé leurs stocks. D’une manière générale, cette demande sera inférieure à la moyenne dans la plupart des zones du bassin exception faite du Nord-est du Nigeria et de l’est du Niger où elle sera supérieure à la moyenne à cause des mauvaises productions de 2014, de l’afflux des réfugiés et des destructions massives de stocks au moment des attaques de Boko Haram. Au Tchad, la demande sera moyenne.
Les prix
Les prix des cultures de base et de rente de base dans le bassin suivront les tendances décrites ci-dessous:
- Le prix du mil pourront continuer à être en dessous de la moyenne jusqu’en juillet où ils pourront être proche de la moyenne et de leur niveau de l’année dernière suite à une augmentation de la demande des ménages due à l’épuisement de leurs stocks. A cela il faut ajouter la fin des disponibilités issues des cultures de contre saison en avril et l’augmentation des besoins pour le ramadan à partir de juin. Cette hausse pourrait s’atténuer à partir d’août avec les récoltes des cultures précoces.
- Le prix du sorgho pourrait connaitre une stabilité par rapport à son niveau actuel qui pourra se maintenir jusqu’en juillet où son prix pourra connaitre une hausse suite à l’effet de substitution avec le mil. Le prix sera au plus proche de la moyenne quinquennale ou en légère baisse durant toute la période.
- Le prix du maïs conservera une tendance stable inférieure à la moyenne avec une très légère hausse possible à partir d’avril jusqu’en septembre à cause du bon approvisionnement des marchés et de la faiblesse de la moyenne.
- Le prix du niébé sera en hausse à cause de la diminution des stocks sur le marché et de l’augmentation de la demande durant les périodes de travaux agricoles. Le prix restera au-dessus de la moyenne sur plusieurs marchés.
Bassin central (Cote d’Ivoire, Ghana, Togo, Burkina Faso et Mali)
L’offre
L’offre de céréales dans le bassin sera supérieure à la moyenne compte tenu des récoltes jugées supérieures à la moyenne de 15 pour cent, en plus des stocks de report des commerçants qui sont également importants et au-dessus de la moyenne.
La demande
La demande des ménages et des institutions sera globalement inférieure à la moyenne compte tenu des productions en général bonnes dans tout le bassin et d’une faible anticipation de l’arbitrage spatial et temporel cette année.
Les flux
Les flux des céréales à partir des pays côtiers notamment le Ghana et la Côte d’Ivoire vers le Burkina Faso et le Mali seront normaux compte tenu de récoltes 2014/2015 moyennes à supérieures à la moyenne dans ces différents pays. Cependant, avec la baisse de production au Sénégal et en Mauritanie, les exportations du bassin centre vers ces zones pourraient augmenter significativement par rapport à la moyenne. Les flux commerciaux entre le Burkina Faso et le Niger vont connaitre une hausse au-dessus de la moyenne pour approvisionner les zones déficitaires de l’ouest du Niger vu le bas niveau des prix au Burkina Faso entretenant un différentiel de prix favorable à ces flux.
Les prix
Les prix des denrées de base et des principales cultures de rente dans le bassin suivront les tendances décrites ci-dessous:
- Les prix du mil pourront légèrement augmenter jusqu’en juin 2015 mais tout en restant proches de la moyenne quinquennale. La hausse sera plus importante en juillet avec l’installation générale de la période soudure dans la région et la hausse de la demande de mil pendant le ramadan en mi-juin/juillet.
- Le prix du sorgho aura la même tendance que le mil mais en-dessous de la moyenne malgré la forte pression de la demande du Sénégal et de la Mauritanie.
- Les prix du maïs pourraient connaitre une hausse saisonnière normale et proche de la moyenne quinquennale jusqu’en septembre 2015 compte du bon niveau des stocks dans le bassin centrale et le très bas niveau de prix.
- Le prix du niébé se maintiendra à un niveau supérieur à la moyenne à cause de la forte demande urbaine du bassin centre et ouest et de la capacité de l’offre qui sera toujours inférieure aux besoins dans les deux bassins.
Bassin ouest (Guinée, Libéria, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone)
L’offre et la demande
Avec les résultats prévisionnels de production de céréales en dessous de la moyenne de 10 pour cent dans le bassin, on s’entend à une baisse de l’offre sur les marchés. Egalement la demande va augmenter sur les différents marchés à cause de l’épuisement des stocks ménages qui va augmenter la dépendance des ménages sur les marchés notamment au pic de la soudure en juillet-août. Dans les zones affectées par Ebola dans ce bassin, il y aura une pression supplémentaire à partir d’avril sur les tubercules comme le manioc par les ménages pauvres qui vont substituer le riz par ce produit du fait de la baisse des productions rizicoles dans les zones plus affectées par l’épidémie et la faiblesse du pouvoir d’achat des ménages pauvres.
Les flux
On s’entend à une augmentation des flux des céréales par rapport à la moyenne du bassin centre vers le bassin ouest pour satisfaire la demande des zones déficitaires en céréales sèches notamment en maïs et sorgho pour le Sénégal et la Mauritanie. Cette hausse sera fonction de l’importance de l’importation de maïs par le Sénégal mais sera en hausse pour le mil à l’approche de la période de Ramadan. En dépit de la forte appréciation du dollar comparativement à toutes les monnaies et le forte de dépendance de ce bassin au marché international, les importations de riz et de blé à partir du marché mondial pourraient augmenter pour atténuer les déficits locaux et la pression sur la demande des produits locaux sur tous les marchés du bassin ouest. Aussi, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les flux des produits avec leurs voisins continueront à augmenter mais resteront inférieurs à la moyenne malgré la réouverture des frontières.
Les prix
Les prix des cultures de base dans le bassin suivront les tendances décrites ci-dessous:
- Les prix du mil, du sorgho et du maïs pourront être en hausse d’avril jusqu’en juillet/août. Ils resteront supérieurs à la moyenne car la demande sera supérieure à l’offre vues les mauvaises récoltes enregistrées cette année. La hausse sera atténuée par les approvisionnements à faible coût qui seront possibles à partir du bassin central et les importations de riz, maïs et blé.
- Les prix du riz et du blé importés pourront demeurer stables au Sénégal et en Mauritanie si toutefois il n y a pas de tensions sur ces produits sur le marché mondial. Ailleurs, dans les zones affectées par l’épidémie à virus Ebola les prix pourront demeurer similaires ou supérieurs à la moyenne selon la zone en raison des perturbations des marchés, surtout en Sierra Leone et au Liberia.
Afin de fournir les perspectives de sécurité alimentaire, FEWS NET prépare divers scénarios. La méthodologie permet à l’analyste de préparer une série d’hypothèses informées sur le futur et de comparer les effets qu’elles pourraient avoir. Bien que la préparation de divers scénarios ne permette pas de prédire des résultats exacts, cette méthode permet de structurer l’analyse et, finalement, elle aide à minimiser l’incertitude. Le rapport qui suit, préparé par les analystes de FEWS NET en se basant sur les faits actuels, souligne les hypothèses au niveau de la région. Il présente aussi des hypothèses au niveau des pays, qui sont probablement plus détaillées. Prises ensemble, hypothèses régionales et nationales constituent la base de l’analyse intégrée présentée dans les Perspectives de la sécurité alimentaire qui sont mises à jour par FEWS NET. Pour plus d’information sur FEWS NET et la préparation des scénarios veuillez consulter notre site http://www.fews.net/.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.