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- Les conditions pluviométriques en mai n’ont pas été favorables à l’expansion des semis dans les zones soudaniennes du Sahel. Les activités agricoles ont été dominées par la préparation des sols et l’épandage de fumier dans les champs. Avec l’amélioration des conditions pluviométriques en juin, les semis connaitront leur expansion dans le Sahel. Sur le plan pastoral, on observe un début d’accumulation des eaux dans les marres et la régénération progressive du couvert végétal grâce à l’installation de la saison des pluies. Cependant, l’insécurité continue de limiter l’accès aux terres de cultures et d’affecter les mouvements du bétail dans certaines zones. De fortes concentrations d’animaux sont signalées à Tombouctou et Ségou (au Mali), Agadez, Tahoua et Tillaberi (au Niger), ainsi que dans le Gorgol et le Guidimaka (en Mauritanie).
- La crise sécuritaire persiste au Sahel et continue d’entrainer des mouvements des populations, même si des retours de déplacés sont de plus en plus enregistrés par endroits. En mai 2024, 3 135 243 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma, dont 67% pour cent au Burkina Faso, et 6 089 741 personnes déplacées dans le bassin du Lac Tchad dont 74 pourcents au Nigeria (IOM). Les moyens d’existence, les activités en lien avec les marchés, le commerce, les mouvements de transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base sont fortement perturbés dans ces zones. On observe de plus en plus une extension de cette crise sécuritaire vers les pays côtiers (Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin) avec environ 116 713 personnes déplacées évalué en mai 2024 (OIM).
- Les prix des céréales étaient stables ou en hausse d'avril à mai 2024 avec l'épuisement des stocks des ménages et de la hausse de la demande. Les prix sont restés nettement supérieurs à leur moyenne quinquennale en raison de facteurs tels que de faibles disponibilités, une reconstitution limitée des stocks, l’insécurité et des restrictions transfrontalières persistantes. Les prix étaient également supérieurs à ceux de l'année précédente dans plusieurs endroits, notamment au Niger en raison des déficits de production et de la réduction de l’offre, dans des parties du Tchad à cause de la hausse des coûts de transport et d'une forte demande et dans la région de l'extrême-nord du Cameroun en raison de mauvaises récoltes liées à l'insécurité et d'une forte demande transfrontalière. Au Nigeria, les conditions macroéconomiques moroses, marquées par une inflation record en près de 30 ans, la dépréciation du naira et les prix élevés du carburant, ont continué à maintenir la flambée des prix. Les prix connaîtront leur pic dans les deux à trois prochains mois correspondant à la soudure et resteront supérieurs à la moyenne dans l'ensemble de la région.
- La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Stress (Phase 2 de l’IPC) ou Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre 2024. Dans les zones affectées par l’insécurité civile, l’insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) a persisté en mai, dans les provines du Kossi, Sourou, Yatenga, Séno, Sanmatenga, nord du Bam, nord du Namentenga, Komondjari, Gourma Tapoa et Kompienga au Burkina Faso, le Nord et l’ouest des régions de Tahoua at Tillabéry au Niger, les régions de Kanem, Bar el Gazel, Borkou, Tibesti, Ennedi Est et Ouest, Wadi Fira, Ouaddaî et Sila au Tchad, le Sud de la région de Gao au Mali, l’Etat de Borno, et des portions de Yobé, Sokoto, Zamfara, Katsina, Kaduna et Plateau au Nigéria, et dans l’Extrême Nord du Cameroun. De juin à septembre, la Crise (Phase 3 de l’IPC) s’étendra à d’autres provinces au Burkina Faso (Bam, Gnagna, Koulpelogo), à la région de Hadjer Lamis au Tchad et à d’autres LGAs dans les Etats ci-dessus cités et celui du Niger au Nigeria. Dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest au Cameroun l’insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) connaitra une légère amélioration à partir de Juin/Juillet grâce aux nouvelles récoltes qui permettront aux ménages d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC).
- Le niveau d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) actuellement observé dans les provinces du Lorum, Soum, Oudalan et Yagha au Burkina Faso, à Ménaka au Mali, et dans les LGA inaccessibles des Etats du nord-est du Nigeria (Abadam, Guzamala, Marte, Bama) au Nigeria se maintiendra jusqu’en septembre du fait des stocks alimentaires limités des ménages, et leur accès limité aux marchés et à l'aide humanitaire. A partir de juin, ce niveau d’insécurité alimentaire gagnera la province du Séno actuellement en Crise (Phase 3 de l’IPC), dans la région du Sahel au Burkina Faso. Toutefois, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) demeure la plus probable, compte tenu de l’épuisement de la plupart des sources de revenus et des gaps persistants de consommation. Ces résultats s’aggraveront pendant la soudure, avec une expansion de zones en Urgence (Phase 4 de l’IPC) à travers le nord du pays, ainsi qu’une augmentation de populations en Catastrophe (Phase 5 de l’IPC) dans les zones les plus inaccessibles, ainsi qu’à Ménaka au Mali.
Citation recommandée: FEWS NET. Afrique de l'Ouest Mise à jour des messages clés Mai 2024: Insécurité alimentaire toujours préoccupante dans les zones d’insécurité, et au Nigeria où l’inflation atteint le record des 30 dernières années, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.