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Le mois d’août a été moins pluvieux que d’habitude au Mali, au Tchad, au Cameroun, dans le nord, l’est et l’ouest du Burkina Faso, l’ouest du Niger, le nord, l’est et le sud-est du Nigeria, et dans l’est de la Mauritanie. Toutefois, les cumuls pluviométriques de Mai à Juillet ont été globalement moyens à supérieurs à la moyenne dans la majeure partie du Sahel, excepté au sud du Mali, l’est du Burkina Faso, le nord-ouest et le centre du Nigeria où ils sont inférieurs. La plupart de ces zones ont connu de longues séquences sèches au cours de la même période, ce qui pourrait retarder le développement des cultures. Les précipitations inférieures à la moyennes attendues d’août à septembre au Sud du Mali, le sud-ouest du Burkina Faso, le nord-ouest et le centre du Nigeria pourraient affecter les rendements des cultures. Toutefois, les prévisions climatiques suggèrent une confiance croissante pour un fort El Niño d'ici la fin 2023. Sur la base des tendances historiques, les années El Niño ne sont pas corrélées avec des anomalies notables dans les performances pluviométriques en l’Afrique de l’Ouest.
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La situation pastorale connait une amélioration grâce à la régénération des pâturages et le remplissage des points d’eau. Toutefois, le développement des pâturages est inférieur à la moyenne à l’est et au centre-ouest du Niger et par endroits au nord du Mali et du Tchad. Aussi, la persistance de l’insécurité particulièrement au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Nigéria rend l’accès difficile à certaines zones et entraine une concentration des animaux dans celles relativement sécurisées.
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Les prix des denrées de base sont restés stables ou en hausse de juin à juillet 2023, en pleine période de soudure marquée par de faibles approvisionnements et un pic de dépendance du marché. Dans l’ensemble, les prix sont restés supérieurs à la moyenne quinquennale, principalement en raison d’un épuisement des stocks plus important que la normale, de l’insécurité et de la persistance des restrictions commerciales ou des interdictions d’exportation au Sahel, de la forte demande, des prix internationaux élevés et des taux de change plus bas dans les pays côtiers du golfe de Guinée. En outre, la détérioration de la situation macroéconomique et la flambée des prix au Nigéria se sont encore aggravées. Aussi, les sanctions économiques et commerciales imposées au Niger par la CEDEAO à la suite de la prise du pouvoir par les militaires ont provoqué de récentes flambées des prix. En perspective, malgré une baisse saisonnière attendue à partir de septembre/octobre avec les principales récoltes, les prix resteront supérieurs à la moyenne jusqu’à la fin de l’année en général dans toute la région.
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La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en janvier 2024 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines. Dans la région de Diffa et l’extrême sud de celle de Maradi au Niger affectées par l’insécurité civile, le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en janvier 2024 et en Septembre 2023 dans la province de la Komondjari dans l’est du Burkina Faso, grâce aux assistances alimentaires.La Crise (Phase 3 de l’IPC) justifiée par la persistance de l’insécurité/conflits armés et la détérioration des moyens d´existence, et qui affecte actuellement les provines du Seno, Gnagna, Gourma, Kompienga, Bam, Sanmatenga, Yatenga, Sourou et Mouhoun au Burkina Faso, la région du Lac, Kenem, Bahr El Gazal, Tibesti, Wadifira, Logone, Nord-est Guera et Est Ouaddai au Tchad, le Sud de Tombouctou, le Nord-Est, l’Est et le Sud-est de Mopti au Mali, la région de l’Extrême Nord du Cameroun, le nord-est, nord-ouest et une partie du Centre-nord du Nigeria persistera jusqu’en Septembre 2023 et atteindra également les provinces du Namentenga et de la Tapoa au Burkina Faso, des parties de Ennedi et Sila au Tchad. La majorité de ces zones connaitra une amélioration en Stress (Phase 2 de l’IPC) entre Octobre et Janvier 2024 grâce aux nouvelles récoltes, exceptés dans le Sanmatenga, Séno, Loroum et Nord du Yatenga au Burkina Faso, Le Lac, Wadifira et Ouaddai au Tchad où la Crise (Phase 3 de l’IPC) persistera jusqu’en Janvier 2024. Au Niger, La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévalait en Juillet dans le Nord et l’Ouest de la région de Tillaberi, et dans le Nord de Tahoua persistera jusqu’en Janvier 2024. Au regard des lourdes sanctions imposées au Niger à la suite du coup d’Etat, ce niveau d’insécurité alimentaire pourrait s’entendre à de nombreuses autres populations, voire s’aggraver, particulièrement pour celles déplacées et/ou résidant dans les zones de conflits et qui dépendent de l’assistance.
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Les niveaux d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) actuellement observés dans les provinces du Yagha et Oudalan au Burkina Faso, Ménaka au Mali, et dans les LGA inaccessibles des Etats du nord-est du Nigeria où les ménages devraient avoir des stocks alimentaires réduits et un accès limité aux marchés et à l'aide humanitaire, persistera jusqu’en Septembre 2023 au Mali, et Janvier 2024 au Burkina Faso. Au Burkina Faso, alors que la période de soudure est celle où les besoins sont les plus importants avec des resultats d’Urgence ! (Phase 4! de l’IPC) dans la commune de Djibo, la gravité de la faim ne diminuera que marginalement au cours de la période post-récolte, et des résultats d'Urgence (Phase 4 de l'IPC) sont attendus entre octobre et janvier. Bien qu'il ne s'agisse pas du scénario le plus probable, FEWS NET estime qu'un risque de Famine (Phase 5 de l'IPC) persistera à Djibo au moins jusqu'en janvier.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.