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Graves perturbations des marchés et des moyens d’existence en cas d’une évolution significative du nombre de cas d’Ebola

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    Si le nombre de cas d’Ébola continue à augmenter de manière exponentielle dans les mois à venir, FEWS NET anticipe l’apparition d’une crise alimentaire majeure. Au titre d’un tel scénario, les craintes de la maladie et les restrictions officielles imposées au déplacement des personnes pourraient sérieusement perturber le fonctionnement des marchés, contribuant à des revenus nettement inférieurs à la moyenne pour les ménages et menant à des pénuries alimentaires sur les marchés locaux. Une grande partie de la population pourrait être confrontée à des écarts de consommation modérés à extrêmes, équivalant à une situation d’insécurité alimentaire sous forme de Crise (Phase 3 de l’IPC) ou Urgence (Phase 4 de l’IPC) jusqu’en mars 2015. Les ménages dont un membre a été malade ou est décédé à la suite d’Ébola, ainsi que les ménages pauvres dépendant des marchés pour leur approvisionnement, pourraient être confrontés à des résultats de sécurité alimentaire extrêmement sévères. En plus des efforts visant à réduire la propagation de la maladie, une planification d’urgence pour une intervention d’aide alimentaire urgente et élargie est nécessaire, étant donné que le nombre de personnes en insécurité alimentaire pourrait être deux ou trois fois supérieur à celui prévu actuellement.

    Situation

    À la date du 8 octobre, 8 376 cas d'Ébola avaient été signalés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Le nombre de personnes qui au bout du compte contracteront la maladie demeure très incertain. Les modèles conçus par le CDC (centres de contrôle des maladies des États-Unis) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) suggèrent toutefois que le nombre de cas pourrait continuer à augmenter de manière significative, même avec la reponse entreprise jusqu’à présent. En se basant sur les informations actuelles, FEWS NET a élaboré un scénario en utilisant les chiffres prévisionnels de 200 000 à 250 000 cas cumulés d’Ébola à la mi-janvier 2015 dans les trois pays les plus affectés. En fonction de cette hypothèse, FEWS NET pourrait anticiper ce qui suit :

    • La disponibilité des produits alimentaires sur les marchés locaux sera significativement perturbée, en raison des craintes croissantes des commerçants de contracter la maladie, des restrictions officielles ou non sur le déplacement des populations, des couts de transactions en augmentation pour les commerçants et les importateurs, des fermetures de marché et de la dépréciation possible des devises.
    • Des revenus réduits limiteront l’accès alimentaire des ménages, même si des produits alimentaires sont encore disponibles sur les marchés locaux. Les ménages ruraux comme urbains pourraient être confrontés à des baisses importantes de revenus provenant de plusieurs sources (par ex., les travaux agricoles, le petit commerce et la vente de produits forestiers, la viande de brousse et les cultures) attribuables aux effets d’un ralentissement économique général et à de forts perturbations sur les marchés.
    • Les récoltes de riz de la principale saison seront inférieures à la moyenne. Dans la plupart des zones, les conditions favorables des pluies en 2014  ont contribué à une croissance et un développement normal des cultures. Pour autant, dans les zones rurales les plus affectées par la flambée de l’épidémie, des rapports récents indiquent que certains champs ont été abandonnés et que les pratiques de récolte collective sont arretés. Les ménages dans ces zones font plutôt recours aux récoltes en utilisant exclusivement la main d’œuvre familiale. Cette situationpourrait mener à des récoltes légèrement inférieures à la moyenne dans des zones localisées, en particulier celles où les superficies emblavées sont relativement plus étendues. Pour les ménages dont un membre est malade ou décédé à la suite d’Ébola, la perte d’un membre productif du ménage contribuera également à des récoltes inférieures à la moyenne.
    • Les ménages agricoles augmenteront leur consommation de manioc produit localement, retardant ainsi le besoin de s’approvisionner sur les marchés locaux. La récolte du manioc a lieu toute l’année et exige moins de main d’œuvre pour la récolte que d’autres cultures. Pour autant, compte tenu de la quantité de manioc planté ou disponible sur les marchés, cette dépendance accrue du manioc n’atténuera que partiellement les écarts dans la consommation alimentaire en relation avec le fonctionnement réduit des marchés.

    Dans le scénario décrit ci-dessus, des niveaux élevés d’insécurité alimentaire pourraient survenir dans les trois pays, pour les ménages affectés à la fois directement ou indirectement par la flambée de l’épidémie d’Ébola. Concernant les ménages dont un membre est malade ou est décédé à la suite de la maladie à virus Ébola, les récoltes et les revenus inférieurs à la moyenne en raison de la perte de membres productifs dans la famille, ainsi que les difficultés physiques pour l’accès alimentaire attribuables à des quarantaines au niveau des ménages et à la stigmatisation sociale, pourraient limiter de manière significative la disponibilité et l’accès alimentaire. Pour ces populations, des écarts de consommation alimentaire modérés à sévères, et une détérioration durable de la qualité nutritive des régimes alimentaires, équivalant à une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) ou d’Urgence (Phase 4 de l’IPC), pourraient se produire entre octobre 2014et mars 2015. De même, concernant les ménages pauvres dépendant des marchés et touchés par les impacts économiques de l’épidémie, des pénuries alimentaires et une importante détérioration du pouvoir d’achat pourraient sérieusement limiter l’accès alimentaire et aboutir à des résultats similaires.

    Comme au cours d’une année normale, les ménages agricoles pauvres dépendront de leur propre production de denrées alimentaires de base pendant deux à six mois, selon les zones. Lorsque ces stocks auront été épuisés, à un moment donné au cours du premier trimestre de 2015, ces ménages compteront de plus en plus sur les marchés locaux pour l’accès alimentaire. Pour autant, étant donné les perturbations du marché et les baisses de revenu provenant des ventes des cultures et de la diminution de la main d’œuvre, le pouvoir d’achat des ménages sera limité. Même si on suppose une augmentation de la consommation du manioc, une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) ou de Stress (Phase 2 de l’IPC) est prévue chez ces populations, selon les zones. Au regard de ce scénario, le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire d’urgence sera deux à trois fois supérieur à la d’urgence régionale en cours du PAM, qui vise 1,36 million de personnes pour l’aide alimentaire d’ici la fin février 2015.

    Des mesures pour réduire la propagation d’Ébola sont nécessaires pour éviter le scénario décrit ci-dessus, et devraient continuer à être la reponse prioritaire. Si ces mesures réussissent, ou si d’autres facteurs, comme des changements dans le comportement humain, le ralentissent de la transmission de la maladie, les résultats de la sécurité alimentaire pourraient être bien meilleurs que prévu sur la base d’un scénario de 200 000-250 000 cas cumulés. Cependant, des plans d’urgence visant à atténuer les impacts potentiels sur la sécurité alimentaires devraient être développés, compte tenu du nombre potentiel de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Ces plans devraient envisager l’aide alimentaire d’urgence accompagnée de stratégies pour appuyer le fonctionnement des marchés, y compris les opérations d’importation et les flux des produits entre les régions. Enfin, compte tenu de la nature rapidement évolutive de cette crise, les facteurs clés de l’insécurité alimentaire doivent continuer à être surveillés de près. Ces facteurs incluent : 1) l’emplacement des restrictions officielles sur le déplacement de la population et celles que les gens s’imposent à eux-mêmes, 2) les changements dans le fonctionnement des ports et dans les flux commerciaux des importations des denrées alimentaires de base et des exportations des produits essentiels, 3) les niveaux de production des cultures 2014/15 et la disponibilité de la main d’œuvre et 4) les impacts de ces facteurs sur le fonctionnement des marchés et les moyens d’existence.

    Figures Figure 1. Carte de répartition de l’épidémie Ébola Figure 1. Carte de répartition de l’épidémie Ébola
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